Que faire après un viol? Porter plainte, bien sûr ! C'est
presque une évidence, pourtant seul un viol sur trois ou quatre
fait l'objet d'une plainte, que ce soit sur une personne majeure
ou un enfant. Toutefois, les mentalités évoluent, l'information
porte ses fruits et de plus en plus de victimes osent rompre le
silence, peut-être est-ce votre cas. C'est ainsi que les autorités
compétentes ont enregistré plus de 60 % d'augmentation pour
les affaires de viols et d'attentats à la pudeur dans les dix
dernières années. C'est un énorme progrès!
Le viol est un crime et porte très gravement atteinte à la dignité
d'une personne. Les répercussions sont considérables et d'ordre
psychologiques, morales et sociales. Mais déposer une plainte et
déclencher une procédure judiciaire représente très souvent un acte
positif qui peut aider la victime à se reconstruire. Surtout si
cette personne comme moi n'a pas porté plainte au moment des faits.
Même si cette démarche est dure, elle soulage, je peux vous le garantir!
J'espère que ce site et les renseignements qui contient rendra cette
démarche plus facile.
La suite de ce site est une série de conseils pour aider
les personnes victimes d'un viol, adulte ou enfant que ce soit vous
ou une personne de votre connaissance. Si vous avez des suggestions,
des critiques, des conseils ... contactez-moi!
La première chose à faire est d'en parler, même si ce n'est
pas facile. Parlez-en à une personne de confiance. Si vous n'y arrivez
pas, écrivez ou exprimez vous par le moyen qui vous convient le mieux.
Néanmoins, il faut en parler le plus tôt possible, car plus vous vous
tairez plus il sera difficile de le faire. Si vous ne savez pas à
qui le dire ou que vous préférez rester anonyme vous pouvez appeler
la permanence téléphonique de:
S.O.S. VIOLS - FEMME - INFORMATIONS 0800.05.95.95 ( appel
anonyme et gratuit pour toute la France).
Sur la page liens
http://viol.free.fr/liens.htm ,
il y a des sites
qui peuvent également vous apporter une aide, n'hésitez pas à aller
les consulter.
Juste après une agression, il faut:
- Prévenir la police ou la gendarmerie
- Consulter un médecin, la police ou la
gendarmerie pourra vous conduire à l'hôpital
- Dans la mesure du possible, conservez dans
un sac tous les vêtements souillés car ceux-ci pourront servir
à identifier le violeur.
Un conseil à ne pas négliger c'est de ne pas se laver
car toutes les traces ( sperme, sang, peau griffée ...) que votre
agresseur a laissé peuvent être utilisées pour le retrouver et le
compromettre et que justice soit rendue.
Mais surtout quelles que soient les circonstances de ce
viol, vous n'êtes pas coupable de ce qui vous est arrivé. Vous
n'avez pas à en avoir honte. Et la colère et la révolte que
vous éprouvez sont normales, vous avez besoin que le violeur soit
retrouvé et que justice soit faite et soyez sûr que se sera fait
pour que vous obteniez réparation.
Une consultation est nécessaire et indispensable pour
vous prescrire les examens nécessaire. Un docteur pourra vous écouter,
vous conseiller, vous aider. De plus, il sera apte à vous prescrire:
- la "pilule du lendemain", pour éviter ou prévenir
une possible grossesse
- un traitement contre d'éventuelles MST ( Maladies
Sexuellement Transmissibles)
- un dépistage contre d'éventuelles MST, vous
serez convoqué(e pour les résultats.
Il vous remettra un certificat qui constate les traces
visibles du viol ( griffures, traces de strangulations, ecchymoses...),
et de votre état général après le viol ( angoisse, larmes, agitation...).
Un tel certificat sera utile lors du procès et pour une demande
de dommages et intérêts. Demandez lui aussi un certificat d'incapacité
Totale du Travail ( I.T.T. ), qui sera lui aussi nécessaire
pour des dommages et intérêts.
Des prélèvements vaginaux nécessaires pour l'identification
du violeur seront effectués ainsi que l'analyse de toutes traces
que vous aurez "prises" à votre agresseur( griffures, cheveux,....).
C'est pour cela que vous devez apportez tous les vêtements, linge
et objet souillés que vous aurez conservé.
Si cette première consultation est
pratiquée dans un service hospitalier d'urgence médico-judiciaire,
elle est faite par un médecin "expert" et cela peut éviter la répétition
d'expertises médicales au cours de l'instruction du procès.
Il y a deux façons de le faire:
- Porter plainte à la police ou à la gendarmerie
- Porter plainte en écrivant directement au
Procureur de la République.
Porter plainte auprès du commissariat de police
ou de la gendarmerie
Vous serez entendu par un inspecteur ( inspectrice
) de la police judiciaire. Il ( elle ) enregistrera votre plainte
et rédigera un procès-verbal de vos déclarations que vous devez
relire et signer. Si un ou plusieurs éléments déclarés ne
sont pas ou mal relatés ne signez pas votre déposition et
faite là modifier jusqu'à ce quelle soit le reflet exact de ce que
vous avez vécu et ressenti.
Le premier rôle de la police est de recueillir votre
récit. L'inspecteur va vous poser des questions précises, voire
même indiscrètes pour aider les besoins d'enquête mais aussi
débusquer les faux témoignages des vrais, surtout dans les cas où
le viol n'est pas récent. Donnez tous les détails de ce que vous
avez subi, même les plus intimes. N'hésitez pas à décrire
le piège dans lequel l'agresseur vous a conduit, ses menaces, la
peur que vous avez ressentie, le viol, les sévices, toutes
les circonstances qui l'ont accompagné et tous ceux qui étaient
présents sur le lieu, l'heure, le visage de l'agresseur, ses paroles,
ses gestes, sa voiture et tout autre élément qui peuvent l'accuser.
Et n'oubliez pas les éventuels témoins de ce crime!
Après cette première étape la police ou la gendarmerie est
tenue de transmettre votre plainte au procureur de la république
où des démarches pour faire suivre votre plainte seront effectuées.
Porter plainte directement au procureur de la République
Il s'agit d'une démarche plus longue, néanmoins elle est
possible. Faites-le par lettre recommandée avec accusé de réception,
datée et signée, adressé au Tribunal de Grande Instance de votre
département, en précisant:
- votre adresse
- votre état civil
- le détail précis des faits ( date, lieu, circonstances
...)
- la description du violeur
- en y joignant le certificat médical et toutes
les autres preuves. Déclarez tous ce que vous auriez dit à l'officier
de Police ou de Gendarmerie.
Néanmoins, cette démarche est plus longue alors privilégiez la
solution d'aller porter plainte auprès des Officiers de Police ou
de Gendarmerie.
Pour faire cette démarche vous pouvez vous faire aider
par un avocat, ou par l'un des conseils juridiques gratuit auprès
de beaucoup de mairies ou des bureaux d'aide aux victimes.
Quelques éléments utiles à
connaître pour porter plainte
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Toute personne accusée de crime, comme le viol, est présumée
innocente jusqu'à son jugement et il a droit de ce fait à une
défense par l'avocat de son choix avec lequel il sera toujours accompagné.
Le violeur sera donc désigné par les termes de prévenu, suspect
ou accusé.
En portant plainte vous avez le rôle de témoin. Néanmoins
afin de participer pleinement à la procédure, vous pouvez vous constituer
partie civile. En le faisant, vous n'êtes plus devant la justice
comme un simple témoin mais comme une victime qui demande des
dommages et intérêts en réparation des préjudices subis :
- préjudice corporel ( frais médicaux
)
- préjudice moral
- préjudice matériel ( pertes de salaire,
frais d'avocats et autre frais occasionnés par le procès ).
Cela vous permet de prendre un avocat par qui vous
serez représenté, avec qui vous aurez accès au dossier durant toute
l'instruction. Vous connaîtrez ainsi tous les arguments que l'agresseur
utilisera pour sa défense ainsi vous pourrez mieux assurer la votre
et contrer ces arguments.
Vous pouvez vous porter partie civile à tout moment de la
procédure par lettre simple au Doyen des juges d'instruction, ou
au juge saisi de l'affaire. Vous avez aussi la possibilité de le
faire par lettre recommandée adressée au Tribunal 24 heures avant
l'audience, ou encore en vous présentant personnellement pendant
l'audience. Afin de vous aider une association de lutte contre le
viol peut se porter partie civile à vos côtés, vous serez mieux
soutenu de cette façon.
La procédure pour viol dure environ deux ans, il est donc
essentiel que vous vous fassiez aider par une personne de confiance.
Vous pouvez pour cela vous adresser à un de vos proches, soit à
un membre d'une association de lutte contre le viol ou encore à
une personne faisant partie de l'aide aux victimes de votre département
( dont vous pouvez avoir le numéro de téléphone et l'adresse à la
gendarmerie ou au commissariat de police de votre commune ). Ne
négligez pas de telles personnes car elles offrent d'innombrables
services qui peuvent vous réconforter, je peux vous l'assurer. De
plus, moralement c'est important de se sentir soutenu et aidé. Alors
n'hésitez pas. Vous pouvez aussi m'écrire pour me faire part de
vos sentiments.
Si vous ne voulez pas porter plainte
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C'est votre droit mais néanmoins n'oubliez pas que porter
plainte aide énormément, vous pouvez me croire car je me base sur
ma propre expérience. Le silence ne profite qu'aux agresseurs. Ils
recommenceront peut-être tant qu'ils ne seront pas inquiétés par
la police, ils se croiront plus fort voire à l'abri d'un châtiment
et sans prise de conscience voire même pas coupable.
Vous disposez d'un certain délai pour porter plainte
:
- de dix ans pour
porter plainte et en cas de viol sur mineur( e) à partir de
la majorité de la victime
- de trois ans
en cas d'agression sexuelle autre que le viol.
N'oubliez pas que plus vous attendez, plus
il sera difficile de retrouver votre agresseur et d'établir
des preuves pour étayer vos dires. Vous vous exposez aux interrogations
de la police ou du tribunal quant à votre attente pour porter plainte.
Sachiez que de toute façon vous pouvez obtenir le soutient de groupes
de solidarité entre femme qui s'organisent un peu partout en
France.
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