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La prison-école de Perben en maquette
et
MANIFESTATION REGIONALE SAMEDI 5 FEVRIER à LAVAUR (Tarn)
CONTRE la PRISON POUR JEUNES de 13 à 18 ans POUR L’EDUCATION et la PREVENTION

La prison-école de Perben en maquette
Le projet de Lavaur, l'un des sept sites qui accueilleront des mineurs, présenté aujourd'hui par le ministre.

Par Jacqueline COIGNARD

lundi 31 janvier 2005 (Libération - 06:00)

Ce n'est encore qu'une maquette, mais elle préfigure les futures prisons pour mineurs promises par la loi de programmation pour la justice de 2002. Dominique Perben va l'«inaugurer», aujourd'hui, à Lavaur près de Toulouse, qui est l'un des sites d'implantation retenus (1). Avant même que l'achat des terrains et le dépôt des permis de construire soient formalisés (2).

Sur le papier, ces établissements pour mineurs (EPM), conçus pour 60 jeunes chacun, se posent comme des prisons-écoles où l'aspect éducatif sera privilégié. Emploi du temps type du détenu : enseignement (20 heures par semaine), sports (20 heures), activités artistiques (arts plastiques, musique, théâtre). Le projet insiste sur un encadrement humain important, avec, pour chaque mineur, un «binôme référent» composé d'un surveillant et d'un éducateur.

Côté encadrement physique, le cahier des charges prévoit un mur d'enceinte de 6 mètres de haut, mais pas de miradors pour «atténuer l'image carcérale». Le ministère demande aux architectes de penser un dispositif qui permette «le regard constant d'un adulte sur les mineurs et facilite les vues les plus larges possibles à l'intérieur de l'établissement». Dans chaque prison, il est prévu un poste central d'information (PCI) «fermé, protégé, tenu par un ou deux surveillants, et équipés de matériel de communication et de transmission». De là, il s'agit de «contrôler et surveiller les espaces où se trouvent les détenus».

Réunis samedi à Paris à l'occasion de l'assemblée générale de l'Association des magistrats de la jeunesse et de la famille (AFMJF), les juges des enfants ne sont pas emballés par ces projets. «Est-ce que ces EPM vont remplacer les actuels quartiers des mineurs des prisons ?» interroge Catherine Sultan, secrétaire générale de l'association. «Si oui, pourquoi pas. On se mettrait enfin en harmonie avec ce que prévoit le code de procédure pénale.» Mais selon elle l'enfermement d'un mineur doit rester exceptionnel, «comme une étape d'un parcours quand des adolescents ont commis des faits très graves». Actuellement, la durée moyenne d'incarcération des mineurs se situe à deux mois et demi.

Délais. Les magistrats spécialisés redoutent que ces EPM viennent juste s'ajouter à l'arsenal, entre les centres fermés et les quartiers des mineurs, et consacrent une préférence pour l'enfermement. Par un effet de vases communicants, c'est autant de moyens qui seront retirés aux mesures alternatives comme les suivis en milieu ouvert, pronostiquent-ils. «A Bobigny, quand un juge ordonne une prise en charge d'un mineur par un éducateur, il faut quatre à huit mois avant qu'elle se mette en place», constate Thierry Baranger, juge des enfants dans ce tribunal. Un délai qui met en péril tout le dispositif construit par le juge. «Le milieu ouvert n'existe plus», constate Thierry Baranger.

Mafias. Juge des enfants à Evry, Catherine Sultan explique qu'environ 70 mineurs, dont une quinzaine de filles, sont actuellement à la prison de Fleury-Mérogis. Certaines gamines fréquentent l'école et y voient un moyen de s'en sortir. «Elles viennent de Roumanie ou d'ex-Yougoslavie et elles ont souvent été récupérées par des mafias. Mais elles sont inscrites dans une filiation où elles se repèrent.» En revanche, la majorité des jeunes qui échouent là sont «des enfants cassés, maltraités, marqués par les brisures familiales», dit la juge. «Ils ont construit leur personnalité au milieu de tout cela. Ce sont des jeunes qui jouent leur vie constamment.» Ces enfants-là ont besoin de tisser avec des adultes des liens radicalement différents de ceux qu'ils ont connus. «Mais on n'éduque pas sous cloche et par la contrainte», répètent les magistrats, rappelant la fermeture de la dernière maison de correction en 1978 par Alain Peyrefitte.

(1) Les autres sont situés dans les banlieues de Valenciennes, Meaux, Lyon, Mantes-la-Jolie, Nantes et Marseille.

(2) Deux concepteurs-constructeurs ont été choisis en juillet : Dumez-Pierre Vurpas-Technips TPS ; Léon Grosse-Adrian Fainsilber.


Origine : Réseau RESISTONS ENSEMBLE


MANIFESTATION REGIONALE SAMEDI 5 FEVRIER à LAVAUR (Tarn)
CONTRE la PRISON POUR JEUNES de 13 à 18 ans POUR L’EDUCATION et la PREVENTION

Rassemblement à 10h devant la gare SNCF à Lavaur.
DEPLACEMENT EN BUS Au départ de TOULOUSE

Pourquoi une manifestation ?

Pour dire que nous ne sommes pas dupes : le gouvernement a décidé de construire des prisons pour jeunes de 13 à 18 ans pour des raisons politico-médiatiques : il cherche à anesthésier la population en lui faisant croire qu’il assure sa sécurité.
Son but n’est pas de réduire la délinquance.
Le taux de récidive, après incarcération, est de 80% alors que dans les centres éducatifs ouverts, il y a 60% de réussite.

Le ministre Peyrefitte, pourtant de droite, avait fermé ce type d’établissement en 1979 car il l’a considéré inefficace et criminogène.

Pour dire que c’est un gâchis humain et financier : la construction de la prison de Lavaur coûterait 12 millions d’euros soit 90 millions d’euros pour les 7 prisons prévues dans toute la France. C’est l’équivalent de 8 ans de budget de fonctionnement de la Protection judiciaire de la jeunesse en Midi-Pyrénées. Pour le coût de l’enfermement de 60 jeunes à Lavaur, on pourrait s’occuper de 1200 jeunes en difficultés dans tout Midi-Pyrénées pendant 8 ans.

Alors que le gouvernement économise sur les budgets des hôpitaux, des écoles et sur tous les besoins sociaux tels que le logement, il n’hésite pas à investir des sommes exorbitantes pour emprisonner des jeunes.

Pour exiger que tous les jeunes puissent trouver leur place dans la société.

Exclusion sociale et incarcération, voilà ce qui est proposé à la jeunesse. C’est bien le symbole de l’échec de cette société qui méprise l’être humain.

Il ne faut pas mettre les jeunes en prison pour créer des emplois mais créer des emplois pour garantir une véritable insertion des jeunes.

Pour exiger la mise en œuvre de véritables solutions : pour réduire la délinquance, il faut créer des emplois dans les établissements scolaires, dans les services de la Protection judiciaire de la jeunesse, dans les associations qui s’occupent de la réinsertion.

Le 20/12/04, nous avons remis la pétition contre la prison de Lavaur (1252 signatures) lors de notre entrevue avec Mr le Préfet et le sous-préfet du Tarn qui transmettra au Ministère de la Justice.

A l’appel du PCF, de la FSU, du SNPES-PJJ, de la LDH, du Syndicat de la Magistrature, de Ras L’Front.