Origine : http://www.passerelleco.info/article.php3?id_article=87
Fiche Pratique : Comment prendre une décision qui
satisfasse tout le monde et qui inclue au maximum les bonnes idées,
l’expérience et la sensiblité des personnes
concernées ?
Selon Béa Briggs et le Global Ecovillage Network
Plan de cette page :
- Contexte et objectifs
- Principe de base
- 5 éléments indispensables
- 3 temps dans l’ordre du jour
- Procédure pour atteindre le consensus
- Historique
- Les différents rôles
- Contenu d’une proposition.
Contexte et objectifs :
Le groupe a des objectifs communs qu’il veut réaliser
ensemble. Il faut organiser la discussion afin que chacun soit partie
prenante et s’approprie la décision. Chacun exprime
son opinion.
Principe de base :
- Chaque personne détient une partie de la vérité.
- 5 éléments indispensables :
Volonté de chacun de partager le pouvoir.
Il faut que ce soit vraiment réel.
Attention au faux consensus où des personnes ont du mal à
abandonner le pouvoir.
Il faut être conscient de son rôle dans le groupe.
Engagement de chacun sur ce procédé.
Objectifs communs (définition préalable).
Ordre du jour clair. Il doit être préparé à
plusieurs et non pas par un ou deux leaders. Le facilitateur doit
bien le connaître. Un même sujet doit être traité
en trois séances différentes.
3 temps dans l’ordre du jour :
- Présentation d’un sujet ; on pose quelques questions
- Discussion autour d’un autre sujet présenté
lors d’une séance antérieure
- Prise de décision sur un autre sujet discuté lors
d’une séance antérieure
Animation effectuée par une personne extérieure ou
non impliquée dans l’ordre du jour. Le groupe doit
avoir confiance dans le facilitateur. Celui-ci doit aider le groupe
à prendre les meilleures décisions possibles, être
neutre, poser souvent des questions au groupe pour voir si tout
est clair pour tous, être patient et calme, avoir une bonne
mémoire et le sens de l’humour.
Procédure pour atteindre le consensus : Il n’y a pas
de vote après une discussion.
Prise de Décision
Pour la prise de décision, 3 situations peuvent se présenter
:
- Une personne au moins peut bloquer si elle pense que la décision
n’est pas bonne pour le groupe.
- Certaines personnes peuvent s’abstenir car leurs convictions
les empêchent de soutenir la décision, mais elles sont
quand-même d’accord avec la décision prise par
le groupe car elles pensent que celle-ci est bonne pour le groupe.
- Il y a un soutien total au groupe.
Pour que la décision soit prise, il faut que la plus grande
partie du groupe soit d’accord, sinon on remet la décision
à plus tard.
La présentation approfondie de la méthode du consensus
détaille cet aspect du rapport entre l’individu et
le groupe, et indique que la seule légitimité d’un
veto, dans le cadre du consensus, est que la décision mette
le groupe en danger.
Historique :
Les indiens d’Amérique, les Quakers pratiquaient un
procédé équivalent (le bâton de parole).
Les différents rôles :
Ces différents rôles ne doivent pas nécessairement
être remplis par une personne particulière. En fonction
du contexte et du groupe, on nommera des représentants de
ces rôles, ou bien ils seront répartis informellement
lors de la séance. Même dans ce cas là, il est
intéressant de noter comment les interventions des participants
peuvent lorsque c’est le cas se ranger dans tel ou tel rôle.
- L’animateur-faciliteur : aidé quelques membres du
groupe à faire l’ordre du jour (minutage). Il s’entoure
d’une équipe.
- Le secrétaire (rapporteur)
- Le gardien du temps
- Le gardien de l’ambiance
- Le scribe qui met les idées en ordre au tableau
- Le gardien de la paix (pacificateur)
- Le gardien du seuil qui empêche d’autres personnes
de déranger
- Les gardiens de la direction : Ceux qui prennent la responsabilité
de présenter l’idée et de soutenir l’idée
(initiateur de la proposition)
Contenu d’une proposition
- Titre
- Date
- Résumé de l’idée principale
- Description de ce qui amène l’idée
- But et justification<
- Actions à entreprendre (coût, quand, comment.)
Cette page fait partie d’un dossier sur les relations humaines
qui comporte d’autres documents sur la communication et la
prise de décision en groupe.
P.-S. Une présentation de cette méthode a été
faite par Murielle Gehlen et Jean Michel Pochat lors d’une
réunion du CA du RFEV. Le texte de cet article a été
rédigé par Robin Branchu dans le CR de cette réunion,
finalisé par Jean luc Girard et publié dans le n°9
de la revue Passerelle Eco.
Répondre à cet article
> 5. Consensus et Prise de Décision
6 mars 2003 par Béneix Anne-Marie
le consensus a ses exigences :
il faut du temps, de la souplesse et de la créativité
pour trouver une solution qui convient à tous.
Mais une fois qu’elle a été prise, cette décision
a toutes les chances d’être appliquée avec succés
puisqu’elle s’appuie sur l’accord du groupe, l’engagement
et la compréhension de la question. Quand il est utilisé
avec sérieux, le consensus a l’avantage de rassembler
les individus dans une vision commune qui dépasse le problème
du moment. C’est le processus de la résolution du conflit
qui unit les gens, non un problème particulier. Alors que
la règle de la majorité fonctionne en supprimant le
conflit et en ignorant ou en niant la position des minorités,
le consensus amène le conflit à la surface pour qu’il
soit abordé ouvertement et résolu. Le consensus s’utilise
dans des groupes petits ou grands.
Mais pour qu’il fonctionne bien, il importe que tous les participants
connaissent les ingrédients harmonieux.
Les voici :
1) Respect des différences et des autres points de vue ;
2) Honnêteté et ouverture dans la discussion du problème
;
3) Capacité d’écouter et de ne pas rester sur
la défensive ou rigide dans sa position ;
4) Courage d’exprimer le fond de sa pensée ;
5) Engagement à travailler en toute bonne foi en vue du but
commun ;
6) Disposition à abandonner l’idée qu’on
a "la" bonne réponse et à explorer de nouvelles
avenues ;
7) Conscience et sensibilité à la conscience du groupe.
En résumé, le cercle et la prise de décision
par consensus constituent de bons moyens de répartir également
le pouvoir.
Les groupes communautaires ne fonctionnent pas tous de cette façon,
et plusieurs finissent par aliéner même les personnes
qu’ils avaient pour objet de servir, du seul fait de leur
structure hiérarchique qui est intimidante et inaccessible.
Dans un monde régit par des institutions qui ont
le pouvoir "sur" nous, notre plus grand défi consiste
à trouver de nouvelles façons d’abolir les structures
de domination elles-mêmes.
Si nous n’y parvenons pas, ceux qui ont été
opprimés par le "système" deviendront à
leur tour des oppresseurs, perpétuant ainsi le cycle de la
domination et de la violence.
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