origine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Polyamour
Le polyamour (en anglais polyamory) est un néologisme qui
traduit l'idée d'« amours multiples ». Il a été
créé indépendamment par plusieurs personnes,
parmi lesquelles Morning Glory Zell Ravenheart, qui introduit le
terme de « relations polyamoureuses » dans son article
A Bouquet of Lovers, de 1990. Jennifer Wesp démarra le newsgroup
Usenet [alt.polyamory] en 1992. Néanmoins, des occurrences
de ce terme ont été repérées depuis
les années 1960.
L'idéal du polyamour est une relation sentimentale honnête,
franche et assumée avec plusieurs partenaires simultanément.
Cet idéal implique de chercher à être en accord
avec soi-même sans tabous et de considérer caduque
la monogamie traditionnelle. Les personnes impliquées dans
ces relations se disent polyamoureuses, ou plus simplement poly.
Le terme est importé des pays anglophones où la prise
de conscience est plus vive, les francophones parlant plus volontiers
d'amour libre ou non-exclusivité, termes qui représentent
imparfaitement la philosophie polyamour, qui ajoute des notions
de responsabilité et de croissance personnelle et l'idée
d'AIMER plus, sans se limiter à n'aimer physiquement qu'une
seule personne..
Types de polyamours
Les types de polyamours comprennent :
* La polyfidélité, dans laquelle plusieurs relations
sentimentales et sexuelles sont restreintes à certains partenaires
spécifiques dans un groupe.
* Les relations secondaires, qui distinguent les relations «
primaires » des « secondaires » (par exemple,
le mariage ouvert).
* La polygamie, polygynie ou polyandrie, par laquelle une personne
contracte un mariage avec plusieurs époux, eux-mêmes
liés, ou non, par d'autre mariages.
* Les relations de groupe ou mariages de groupe, par lesquels tous
les membres d'un groupe se considèrent également liés
les uns aux autres. Le concept est illustré dans Stranger
in a Strange Land, de Robert A. Heinlein, et dans les ouvrages de
Robert Rimmer.
* Réseaux de relations entre des personnes d'accord sur l'«
amitié sans Frontières ».
Certaines personnes en relation sexuelle exclusives peuvent se
qualifier de polyamoureuses, si leur attachement émotionnel
est dédié à plusieurs personnes (amour platonique).
Les valeurs du polyamour
Par contraste avec le cas général de l'échangisme,
les relations polyamoureuses supposent des attachements sentimentaux,
encore que les distinctions entre échangisme et polyamour
soient sujettes à débat. La plupart des gens appartenant
aux deux communautés les considèrent comme des domaines
d'un continuum d'intimité et de sexualité ouvertes,
bien que d'autres estiment que la notion « d'échange
» soit résolument opposée à celle de
« non possession » généralement liée
à la vie polyamoureuse.
À noter que les valeurs décrites ici sont des «
idéaux » : comme avec tous les idéaux, leur
réalisation est parfois incomplète et imparfaite —
Les relations polyamoureuses supposent autant d'implication de soi,
sinon plus que dans n'importe quelle relation traditionnelle.
Franchise et respect
La plupart des monogames définissent la fidélité
comme l'engagement envers un partenaire unique (à la fois),
à l'exclusion de tout autre partenaire sexuel pendant la
relation. La plupart des polyamoureux définissent la fidélité
par la franchise et la prévenance envers leurs partenaires,
et par la fidélité aux engagements pris envers ces
partenaires.
La plupart des polyamoureux mettent l'accent sur le respect dû
à tous les partenaires. C'est une autre conception des rapports
humains qui prévaut, une conception où la richesse
affective et relationnelle l'emporte sur la retenue. Le libre-arbitre
et la franchise sont mis en avant.
Dialogue et consensus
Comme il n'y a pas de « modèle standard » pour
les relations polyamoureuses, les partenaires peuvent avoir des
conceptions différentes de la façon dont la relation
devrait fonctionner. Si elles ne sont pas discutées, des
divergences peuvent grandement nuire à la relation. Pour
cette raison, la plupart des polyamoureux conseillent de discuter
explicitement les règles de base de la relation avec les
personnes qui sont concernées, notamment à partir
de la littérature ou des revues existantes sur le sujet.
(Surtout en anglais)
Par contraste avec d'autres types de relations « négociées
», les polyamoureux voient souvent le consensus comme un processus
dynamique qui évolue tout au long de la relation.
Dans des relations plus conventionnelles, les partenaires peuvent
se mettre d'accord sur un certain nombre de conditions de base sans
les négocier explicitement, simplement en suivant les conventions
sociales habituelles (un mari et une femme s'appuient financièrement
l'un l'autre, par exemple). Néanmoins, la plupart des choses
doivent le plus souvent être négociées plutôt
qu'être considérées comme acquises.
Les polyamoureux prennent souvent une approche pragmatique de leurs
relations ; ils considèrent inévitable que l'un ou
l'autre des partenaires va tôt ou tard commettre une maladresse
; lorsque cela arrive, les dégâts sont réparés
par la discussion et l'affection naturelle et/ou l'amour qui les
relie.
Non-possession
Les relations conventionnelles sont souvent décrites en
termes de contrôle et d'appartenance : « tu m'appartiens
». Ceci implique que les gens ont le droit d'imposer des restrictions
à la liberté de leur partenaire, et toute autre relation
est une menace, puisqu'elle remet ce contrôle en question.
Ceci induit des sentiments de jalousie qui sont typiquement exacerbés
dans le contexte d'une relation polyamoureuse.
Pour cette raison, l'aspect « possessif » des relations
est considéré comme une chose à éviter,
basée sur la peur de manquer (on peut évaluer simplement
les chances de succès de la relation en se demandant quel
serait le sentiment que susciterait l'arrivée d'un nouveau
partenaire dans la vie d'un amant : peur ou joie ?).
Bien que la non-possessivité soit une composante importante
de bien des relations polyamoureuses, elle n'est pas aussi universelle
que les valeurs décrites plus haut. Il existe des alternatives,
parmi lesquelles les relations primaires et possessives combinées
par des relations non-possessives (la plupart des mariages ouverts),
ou les relations asymétriques dans lesquelles la «
possessivité » est à sens unique.
Relations ouvertes
Le terme de relation ouverte désigne une relation (typiquement
entre deux personnes) dans laquelle les partenaires sont libres
de prendre d'autres partenaires. Lorsque le couple qui fait cet
accord est marié, on parle de mariage ouvert. Les relations
ouvertes et le polyamour ne sont pas identiques :
* Certaines relations mettent des restrictions strictes sur les
partenaires (la polyfidélité par exemple) ; ces relations
sont polyamoureuses, mais non ouvertes.
* Certaines relations permettent les relations sexuelles en-dehors
de la relation primaire, mais pas l'amour (l'échangisme,
par exemple). Ces relations sont ouvertes, mais non polyamoureuses.
* Certains polyamoureux refusent la dichotomie entre « relation
/ non-relation » et « partenaire / non-partenaire »,
ce qui élimine l'utilité de la notion de relation
ouverte ou fermée.
Cependant, les similitudes entre les deux concepts sont suffisantes
pour que le terme « relation ouverte » soit utilisé
comme généralisation pour parler de polyamour aux
gens qui n'en sont pas familiers.
Critiques du polyamour
Point de vue religieux
La plupart des grandes religions interdisent les relations multiples.
Même les religions non monogames n'autorisent d'habitude qu'une
seule forme de mariage — le plus souvent la polygynie. Les
chefs religieux ont peu parlé du polyamour (Quoique l'Histoire
fournirait sans doute des époques ou les mœurs étaient
proches du comportement polyamoureux), mais ceci est probablement
dû au fait que le polyamour est peu connu dans le grand public,
en regard de questions similaires, comme l'homosexualité.
Il est possible que cela change si le polyamour devient mieux connu.
Du point de vue de la Spiritualité non dogmatique,le polyamour
peut être vu comme naturel voire bénéfique pour
la croissance de l'Être et salué en raison de l'absence
d'hypocrisie qui en principe le caractérise .
Amour exclusif ou amour partagé
L'un des arguments les plus courants contre le polyamour vient
de l'idée selon laquelle lorsque l'amour est partagé
entre plusieurs personnes, il est d'une certaine façon diminué.
D'après The Ethical Slut, les polyamoureux appellent cet
argument « l'argument de l'économie de famine »
— ainsi nommé car, d'après eux, il considère
l'amour comme un bien matériel, comme la nourriture, qui
ne peut être offert à une personne qu'en en privant
une autre.
Les polyamoureux refusent cette conception de l'amour, en arguant
de ce que l'amour n'est pas diminué quand il est donné
naturellement, au contraire... Un exemple souvent invoqué
est le parent qui a deux enfants et n'en aime pas moins l'un des
deux à cause de l'existence de l'autre.
Un point de vue intermédiaire est que la relation sentimentale
demande temps et énergie, ressources dont aucune des deux
n'est infinie. Ainsi, bien qu'il soit possible d'aimer deux personnes
aussi bien qu'une seule, il y a un stade au-delà duquel les
relations souffrent. Ce sujet des obstacles matériels est
un des principaux obstacles au vécu polyamour, l'autre étant
la survivance de la domination d'un modèle de pauvreté
de relation. L'écrivain Jacques Salomé qui a beaucoup
écrit sur le couple et la tendresse parle de notre société
comme d'une fabrique d' "amputés relationnels"
où domine la "privation amoureuse".
Stabilité des relations polyamoureuses
L'un des autres arguments courants est que les relations polyamoureuses
ne sont jamais stables. Bien qu'il soit difficile de produire des
statistiques précises sur la longévité des
relations polyamoureuses, comparées aux relations monogames,
il faut noter que cet argument est très vulnérable
aux pré-conceptions de l'observateur.
On notera aussi que les relations polyamoureuses ne sont pas nécessairement
faites pour durer. Si une relation s'arrête, c'est d'accord,
il n'y a pas de jugement a priori à ce sujet. Les polyamoureux
ne font généralement pas étalage de leur nature,
soit pour éviter l'hostilité de la société,
soit par discrétion. Les relations ne deviennent ainsi souvent
notoires qu'au moment de leur fin. Celles qui fonctionnent restent
souvent cachées, et sont ainsi ignorées de l'observateur.
L'une des raisons pour lesquelles ces relations ne sont pas rendues
publiques tient peut-être au fait que, comme dans les relations
homosexuelles, ceux qui n'inclinent pas à accepter de telles
relations pourraient juger de l'acceptabilité du «
type » de relation sur la base d'un exemple particulier d'échec
d'une relation — alors même que, par exemple, peu de
gens émettent des jugements sur l'échec du mariage
hétérosexuel traditionnel sur la base d'un seul exemple
de divorce.
Ce type de critique est souvent fondé sur l'observation
de relations à plusieurs partenaires qui ne se qualifient
pas à proprement parler comme polyamoureux. L'accent mis
en polyamour sur la franchise, le dialogue et le respect n'est pas
toujours évident aux observateurs extérieurs, alors
même que les relations qui manquent de ces qualités
ont effectivement toutes les chances de mener à des désastres.
Pour finir, les critères des participants pour définir
une relation réussie peuvent ne pas s'accorder avec ceux
définis par la monogamie traditionnelle : toute relation
qui enrichit la vie de ses participants est bonne pour un polyamoureux,
durer ne se pose donc pas comme une exigence vitale comme dans la
plupart des couples traditionnels.
La question de l'engagement
Le polyamour est parfois considéré comme une incapacité
à s'engager, ou une lâcheté devant une promesse
durable — particulièrement l'engagement à l'exclusivité
sexuelle à vie, comme dans le mariage ou le concubinage monogame
traditionnel. Les mêmes engagements ne sont pas valables pour
tous. Le polyamour est une alternative qui convient à ce
que certains ressentent et ne prétend pas dicter sa loi.
Les polyamoureux considèrent souvent qu'ils se lient par
plusieurs promesses, par un engagement plus vrai, ce qui se traduit
par la profession de foi — « Les polyamoureux sont fidèles
à tous leurs amants » — d'une façon similaire
à celle par laquelle un parent est lié par amour à
tous ses enfants et ils le sont non par morale mais pour eux comme
pour l'autre. Pour eux, se définir et vivre comme polyamoureux
n'implique pas de devoir rendre des comptes à ceux qui vivent
selon les modèles anciens.
Polyamoureux célèbres
* Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir
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