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Origine : http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=38870&id_mot=5
Voilà un livre ancien, écrit en 1963 par A. Conquet,
illustré de quelques photos pittoresques de réunions
syndicales et de petits crobars sympathique de Claude Verrier. A
la poubelle de l'histoire ? Pas si sûr… dans nos milieux
« militants » (ou « activistes ») où
l'on fait référence, parfois en s'en moquant gentiment,
aux techniques du « consensus », on pourrait y trouver
des conseils toujours valables. Trop souvent, on se méfie
des rites ou rituels « new age » sans trop s'apercevoir
que l'on tombe bien facilement dans d'autres codes déjà
en pratique en 1963 et bien avant.
Extraits ... et Liens vers d'autres ressources de 1libertaire
à propos de la démocratie directe
bien entendu c'est écrit dans un style ampoulé de
l'époque, c'est moralisateur et tout ce qu'on voudra, et
l'auteur a aussi commis « lisez mieux et plus vite »,
« savoir écouter, secret d'efficacité »
et « comment faire un exposé », … il y
a à boire et à manger ! Ci-dessous quelques miettes,
pas trop indigestes, j'espère. Bonnes réunions !
Pourquoi réunit-on des petits groupes ?…(Pour) rechercher
par un travail en commun, par un échange ORAL de faits, d'opinions,
d'intentions, de définitions, une solution à un problème,
un éclaircissement à des difficultés. Il s'agit
donc d'un effort COOPERATIF … le groupe possède sa
propre DYNAMIQUE, une force agissante qui n'est pas simplement la
somme des forces individuelles des gens qui le composent, mais «
quelque chose » de plus, que le groupe sent, que l'étranger
qui y pénètre détecte encore plus facilement.
… Pour que la communication (…) soit réussie,
il faut sans doute que le message soit « émis »
de manière audible, claire, appropriée, mais qu'il
y ait aussi … des oreilles pour le recueillir. Le maximum
d'oreilles, sil 'on peut dire, car cet effort coopératif,
dont nous parlions, ne se poursuivra que si tous les membres du
groupe participent EGALEMENT, se sentent TOUS impliqués par
la remarque, la suggestion de l'un d'entre eux. Ce qui suppose,
de leur part, une disponibilité… qui n'est pas si commune.
(…) interfèrent constamment, et presque à leur
insu, de terribles BARRIERES PSYCHOLOGIQUES, forgées, à
tout moment, par le langage, les attitudes, les sentiments.
le petit bouquin est construit autour de ces barrières et
donne quelques suggestions pour les lever
Les conditions, expériences personnelles :
Il faut toujours penser aux conditions personnelles au travers
desquelles « ce que l'on dit » va être perçu
(…) Les mots que nous employons ont des charges affectives
dont nous ne sommes pas maîtres souvent et déclenchent
chez les autres des réactions imprévisibles qui les
ferment à la réception du message. (…) il est
non moins nécessaire, lorsque l'on ECOUTE, de faire la même
chose et d'essayer de comprendre ou d'imaginer les raisons que l'orateur
a de parler ainsi.
les préjugés
Parlez-vous ? Efforcez vous de deviner à ses réactions
quels peuvent être les préjugés de votre interlocuteur.
Vous aurez grand intérêt à ne pas les heurter
de front.
Ecoutez-vous quelqu'un qui en est plein (de préjugés),
efforcez-vous d'en faire abstraction…
l'égocentrisme
Sans être orgueilleux, onpeut simplement n'être qu'égocentrique,
au moment où l'on parle, parceque l'on a conscience, à
cette minute-là, des responsabilités qu'on engage.
Il est bon d'en être conscient, mais il est mieux de l'être
des réactions d'autrui. Sans quoi il n'y a pas d'échange…
L'égocentrique dit encore : « non car… »
et l pulvérise l'adversaire. Avec un peu d'effort, il dira
« Oui, mais… » et l'interlocuteur sera tout heureux
qu'on ait abondé d'abord dans son sesns. IL est difficile
de « sortir de soi » lorsqu'on intervient dans une réunion
: nous le savons par expérience. Mais il est plus malaisé
encore de le faire quand nous ECOUTONS. Nous n'avons pas l'aiguillon
des regards d'autrui…
la résistance au changement
… A la limite dans certains cas, nous n'écoutons plus
celui dont nous pensons qu'il a peut-être bien raison de nous
inciter à changer… Parce que s'il avait raison, vraiment,
il faudrait changer, et nous ne le voulons pas. Alors nous trouvons
plus simple de ne pas écouter…
la tendance à réfuter ou à contrer
La plupart d'entre nous, à l'AUDITION d'une affirmation,
d'un jugement, sont plus prêts à REFUTER qu'à
comprendre vraiment. Et l'on a tendance à réfuter
d'autant plus rapidement qu'on a mal compris et qu'on a pas été
convaincu du premier coup. Seriez-vous porté, par nature,
à cause de la rapidité de votre intelligence, ou de
sa causticité, à prendre plaisir à «
contrer », sachez que cet état d'esprit est une terrible
barrière.
on parle moins vite qu'on ne pense
Notre débit est d'environ 125 mots par minute, et ceux qui
nous ECOUTENT nous comprennent (ou croient nous comprendre) à
une vitesse triple ou quadruple. En quoi cet écart entre
débit et rapidité de compréhension constitue-t-il
un écran, une barrière pour la communication ? C'est
l'histoire du lièvre et de la tortue (…) le lièvre
c'est nous qui l'écoutons, avec l'impression, étant
donné sa lenteur, que nous pouvons batifoler, nous arrêter,
reprendre le train. Mais pendant ce temps, l'orateur a poursuivi
le fil de son discours : il y a rupture de la communication (…).
notre manière de nous exprimer
La forme est impeccable, les mots appropriés… notre
manière de nous exprimer, pourtant, à elle seule,
a fait écran ! Tant il est vrai que la communication suppose
que l'on se mette d'abord à la place d'autrui : c'est pour
lui qu'on parle. Celui qui s'écoute parler, on en l'écoute
plus…
l'auteur fait ensuite quelques commentaires sur la dynamique du
groupe et comment une réunion peut être d'abord perçue
comme bonne parce qu'un animateur l'a bien préparée,
mais en fait 4 participants sur dix ont vraiment pris part à
la discussion : Une réunion n'est bonne que si elle REUNIT
la participation de tous.
les chapitres :
Les réactions défensives et leurs conséquences
… chaque fois que nous pressentons, devinons dans notre entourage
une menace quelconque… nous fournissons, intérieurement,
nos armes… nous n'intervenons pas, même si nous avons
quelque chose à dire. Et surtout, une partie de l'ENERGIE
mentale ou spirituelle, que nous pourrions mettre au service du
débat, nous l'employons à… nous défendre
(…). Et nous ne sommes plus, de ce fait, totalement disponibles.
Par un triste retour des choses, ce comportement intérieur
et extérieur crée chez les autres des attitudes similaires…
l'orateur, se demandant ce qui se passe, devient à son tour
moins naturel, cherche à se protéger contre l'agressivité
qu'il devine.
en final Evitez donc, dans vos intervention, tout ce qui peut ressembler
de près ou de loin aux attitudes que nous avons décrites
:
ne jugez pas le groupe, ou votre interlocuteur
ne donnez pas de conseils trop impératifs
évitez de jouer avec le groupe comme le chat avec la souris
arrêtez d'éviter le regard et les sentiments des autres,
donnez de votre personne
soyez humble
ne dogmatisez pas
Savoir, vouloir, pouvoir… ou les différentes
formes de participation
Nous ne participons pas à un travail de groupe uniquement
lorsque nous ouvrons la bouche pour intervenir. Nous avons, dans
notre comportement, quantités de façons de signifier
la part que nous prenons à la discussion…
L'auteur liste « 10 raisons qu'ils ont de se taire »
! Il appartient aux membres du groupe d'en éliminer un certain
nombre.
j'en cite une, au hasard
5. Ce peut être aussi UN ANIMATEUR DE DISCUSSION «
TROP DIRECTE » qui coupe à tort et à travers,
rabroue, précise, fait taire, interroge, ramène à
l'ordre du jour sans ménagement… Comment,, si l'on
n'a pas très envie de parler, aurait-on l'audace de fendre
ce flot tumultueux ?
Les responsabilités du « bon » participant
Prendre l'attitude qui convient, c'est essentiellement SE PERSUADER
qu'on va faire un travail intelligent ; qu'à plusieurs en
effet, on risque d'avoir une vue plus équilibrée des
choses, qu'au surplus, on a toujours à apprendre dans un
échange de vues bien mené, mais qu'il ne peut être
tel que si chacun « participe ».
respecter les membres du groupe
coopérer activement
apporter sa quote-part intelligemment
le livre se termine par une inévitable « moralité
» et deux contes édifiants smiley
Une ressource incontournable : les guides, fiches et kits militants
de « 1lbertaire » :
http://1libertaire.free.fr/liens12.html
Débat sur les débats
à la démocratie participative, nous préférons
la démocratie directe, à la délégation
de pouvoir, nous répondons auto-gestion. La base d'un tel
projet est bien la prise en main de l'ensemble de la vie sociale
et économique par les premier-e-s concerné-e-s, là
où illes se trouvent. Cela implique un réel processus
de discussion, notamment au travers d'assemblées où
chaque individu puisse réellement être entendu, pris
en compte dans sa spécificité. C'est dans cette idée
qu'il nous semble fondamental de réfléchir à
nos modes de discussion et de prise de décision collective,
afin de tendre réellement vers un changement radical de société.
Manuel de démocratie directe et de prise de décision
par consensus
Le processus de prise de décision par consensus est une méthode
permettant de prendre une décision qui inclue l'opinion de
tous les membres d'un groupe. Beaucoup s'imaginent qu'elle implique
forcément des discussions aussi interminables qu'inefficaces.
En réalité, quand elle est bien appliquée,
la prise de décision par consensus est l'une des meilleures
méthodes pour arriver à prendre des décisions
que tous les membres du groupe pourront revendiquer.
Agir pour que la prise de parole des femmes devienne au
moins égalitaire à celle des hommes ?
Les femmes prennent moins la parole que les hommes dans les assemblées
publiques ou militantes. La solution peut sembler simple : il suffit
qu'elles apprennent à le faire et gagnent en confiance en
elles et qu'elles s'affirment. Des formations proposent ce type
de démarche.
La prise de décision par consensus
Il y a de nombreuses façons, pour un groupe, de prendre des
décisions, et aucune d'elles n'est parfaite. La plupart d'entre
nous ont été élevéEs dans une culture
qui considère que la démocratie occidentale est la
meilleure, et que le vote est le seul pouvoir qui peut servir aux
gens. Il apparaît pourtant une grande désillusion quant
aux potentiels de ce système pour une collégialité
dans la prise de décision, et encore plus, à une plus
grande échelle, pour changer quoi que ce soit dans le système.
La démocratie devient le système qui permet soit d'élire
un gouvernement, soit un exécutif, des représentantEs
qui prennent toutes les décisions, et déçoit
trop souvent.
Quelques mythes concernant la prise de décision
par consensus
Comme point de départ, j'ai choisi un extrait du livre, Politique
de l'Ecologie Sociale de Janet Biehl, intitulé "Les
Processus de Prise de Décision". Ensuite, j'ai demandé
à deux personnes actives en ce domaine de commenter l'extrait
en question. Le texte d'origine s'attaque frontalement à
la prise de décision par consensus ; les deux commentateurs
apportent un éclairage supplémentaire à la
question et ce faisant déconstruisent certains mythes qui
entourent la prise de décision consensuelle. A noter que
les commentaires se réfèrent toujours au texte d'origine
: Starhawk et Chris ne dialoguent pas ensemble, même si leurs
remarques semblent parfois se recouper.
Des jeux pour aider aux dynamiques de groupes
Le tour de présentation : Tout le monde est assis, en rond,
prêt à commencer la réunion. Chacun à
son tour va dire son nom, et un adjectif qui le/la qualifierait
qui commence par la même lettre que son nom. On peut aussi
dire son dessert préféré, ou son âge,
ou pourquoi on est venu. C'est un exercice très rapide. (…)
Quels moments de discussions/décisions collectives
? /OU IL EST QUESTION DE NOTRE AMOUR DES REUNIONS / Faut-il faire
des réunions ?
La réunion pourrait être vue comme un jeu collectif
qui, comme tout jeu, a ses règles (oh le mot tabou). Le but
du jeu est d'atteindre un objectif (une réflexion collective,
une prise de décision sur tel ou tel sujet...) en étant
attentifs-ves à ce que tou-te-s celleux qui le souhaitent
puissent s'exprimer, et soient écouté-e-s. Voici différentes
idées de règles, qui sont appliquées dans différents
lieux (…)
Où il est question de notre amour des réunions
(2e épisode) gestes et rôles
Dans le cadre de rencontres internationales, on se retrouve souvent
à essayer de faciliter au maximum les débats et discussions,
pour que tou-te-s puissent y prendre part malgré les barrières
de langage. Certains des rôles et gestes en usage pourraient
aussi être utilisées à profit par des personnes
qui (croient qu'elles) parlent la même langue. Toute une série
de techniques, véritables "petits trucs", permettent
en fonction du type de rencontre, du nombre de participant-e-s,
de débattre dans de meilleures conditions.
Admin/Modérateur-trice article :38870 jeppe
le 30/06/2005
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