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Il y a quelques jours la presse a rapporté la position de la
Caf sur la fraude en 2013, 21 000 cas recensés, en jeu 141
millions d’euros dont la grande majorité a été
récupérée parce que la Caf coupe les vivres et
demande le remboursement des trop-perçus avant de procéder
à de nouveaux versements. Voici ce qu’écrit un
des médias qui parle de cela :
« La Caf traque mieux la fraude aux allocations »
Extrait « Pour détecter les fraudes, les 647 contrôleurs
de la CAF utilisent le "data mining", un outil informatique
qui permet de recouper les informations du fichier national des
bénéficiaires avec celui des différents organismes
sociaux (Dgfip – les impôts, Urssaf -les cotisations
sociales, Cpam – l’assurance maladie, Carsat –
la retraite, Pôle emploi), des banques (Ficoba) mais aussi
des fournisseurs d'énergies, d'internet et de téléphonie.
Depuis 2012, une base nationale d'informations sur les fraudes est
également utilisée pour regrouper, les dossiers épineux
des fraudes multiples. Les informations sont conservées trois
ans. Les Caisses d'allocations familiales peuvent également
vérifier la réalité de l'existence des logements
loués en accédant aux fichiers de taxe foncière
ou de taxe d'habitation auprès du fisc.
Côté répression, les sanctions ont été
renforcées avec un relèvement du montant maximum de
la pénalité à quatre fois le plafond mensuel
de la sécurité sociale, soit 12 516 € (soit plus
de 50 000 euros). »
Source : http://www.leparticulier.fr/jcms/p1_1561532/la-caf-traque-mieux-la-fraude-sociale-aux-allocations
La majorité des cas de fraude sont des erreurs dans les
déclarations de revenus, c’est-à-dire que le
Caf considère très souvent que des personnes qui vivent
à plusieurs dans un logement doivent déclarer ensemble
leurs revenus, alors que la loi impose une obligation alimentaire
seulement aux personnes Pacsées ou mariées. D’autre
part, si dans un « couple » ou dans « une vie
maritale suspectée » l’une des personnes est
payée au Smic, l’autre n’a plus droit au Rsa.
Ainsi, le nombre de fraudeur-es est devenu très important
aux yeux de cette institution. Beaucoup de fraudeurs sont des «
fraudeuses », des femmes seules avec enfants, ce qui est une
modalité de répression patriarcale. Les contrôles
cherchent souvent à savoir qui dort dans le même lit,
d’où le caractère très inquisiteur du
contrôle alors que le contrôleur sait déjà
tout sur la personne. Parfois, il suffit qu’il y ai plusieurs
noms sur la boîte à lettres. La fraude des bénéficiaires
ne représente qu’un faible pourcentage par rapport
à celle des patrons, de cette fraude là Caf et la
presse n’en parlent pas. On peut aussi se demander combien
coûte ces contrôles ?
Nous devons également noter que les méthodes du panoptique
numérique (Data mining et Big Data) fonctionnent à
plein régime pour ces enquêtes. Ce sont bien une dizaine
de fichiers informatiques qui sont croisés pour piéger
les « fraudeur-es ». On constate aussi que plusieurs
fichiers privés sont mis à contribution comme ceux
des fournisseurs d’énergie ou de connexion télécoms.
Les mesures qui suppriment les allocations Caf ne sont pas des mesures
judiciaires appuyées sur des enquêtes de police, ce
sont des actes administratifs, cela fait partie du contrôle
social inclus dans la gestion différentielle des populations
de l’apartheid social.
Pour résister au contrôles Cafs et se préparer
aux contrôles domiciliaires, on peut trouver de l’aide
sur différents sites comme celui des Cafards de Montreuil
ou des précaires du 95, il est également important
de ne rester isolé-e face à cette grande machinerie
:
http://cafard93.wordpress.com/
http://coordination-precaf-rsa-95.over-blog.com/categorie-11546827.html
Philippe Coutant, Nantes le 30 mai 2014
PS : La Caf parle de « fraude », les personnes qui
s’adressent à la Caf demande la mise en œuvre
d’un « droit ». La notion de fraude est un abus
de langage ici, il y débat sur le droit et la Caf est juge
et partie, puisqu’elle bloque les paiements tout de suite
et demandent de rembourser les indus en prélevant une partie
des versements dus aux personnes allocataires. Les personnes qui
demandent une allocation sont des suspects a priori de fraude, deux
univers se télescopent au guichet. Les démarches collectives
sont efficaces en général. La Caf n’aime pas
la publicité sur les méthodes qu’elle emploie,
quand ce n’est pas elle qui est maître de la communication
dans la presse.
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