"Nouveau millénaire, Défis libertaires"
Licence
"GNU / FDL"
attribution
pas de modification
pas d'usage commercial
Copyleft 2001 /2015

Moteur de recherche
interne avec Google
La Palestine, c’est quoi ?
Le Soir, jeudi 4 décembre 2014

Origine : http://www.france-palestine.org/La-Palestine-c-est-quoi

De quoi la Palestine est-elle le nom ? De la dépossession, d’abord. Entre les deux guerres mondiales, on a « vendu » aux Juifs de la diaspora, en proie à l’antisémitisme et en quête d’un Etat, « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Sauf qu’il y avait un peuple : celui des Palestiniens. Dont l’identité nationale n’était certes pas affirmée à 100 %. Le mandat britannique (1920-1948) et l’immigration juive vont ancrer, galvaniser, cette identité que seuls quelques extrémistes osent encore nier.

D’exil forcé en défaites militaires arabes, les Palestiniens, sous l’égide de l’Organisation de libération de la Palestine, ont finalement accepté en 1988 de ne réclamer, pour bâtir leur Etat, que 22 % de la Palestine historique, à savoir les territoires conquis par Israël en 1967 (Jérusalem-Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza). Mais face à la toute-puissance militaire et économique d’Israël, conforté par le soutien des Etats-Unis et la bienveillance de l’Europe, les Palestiniens en sont réduits, depuis 1991, à négocier ce qu’ils pourraient sauver de ces 22 %. Car Israël, pour des raisons dites de sécurité, mais souvent aussi religieuses, n’entend céder que le minimum dans tous les dossiers, comme le retour des réfugiés (c’est un « niet » israélien total, mais le droit international dit autre chose), le partage de Jérusalem (idem) ou les colonies (illégales, elles grignotent et rongent les territoires occupés, rendant l’émergence d’un Etat alestinien quasiment impossible à l’heure actuelle).

Malgré la radicalisation d’une partie non négligeable du public palestinien, frustré, qui entend des sirènes islamistes parfois extrémistes, l’ensemble de la planète Terre s’est résolu, au XXIe siècle, à soutenir la création d’un Etat palestinien. Avec l’injustice fondamentale du sort des Palestiniens, de plus en plus difficile à cacher, les excès israéliens sont largement responsables de cette prise de conscience : des interventions armées aux moyens disproportionnés ont choqué le monde au Liban en 1982, face aux intifadas (révoltes) des populations occupées (celle de 1987 et celle de 2000), puis à Gaza, en 2008 et 2014.

En l’absence de pressions dignes de ce nom sur l’occupant israélien, la question palestinienne continuera longtemps encore à hanter les esprits.