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Outils n°12 : Organiser un Café-débat
Guide Villes en transition

Origine : http://villesentransition.net/transition/outils/outils_n12_organiser_un_cafe-debat

On peut résumer le café-débat en disant qu’il s’agit de « réveiller et mobiliser l’intelligence collective en discutant des questions importantes ». C’est un outil efficace pour étudier des sujets spécifiques. la différence avec les forums ouverts est qu’il est moins chaotique. Il part de l’idée que, pour beaucoup de gens, l’endroit où ont lieu les conversation les plus riches est là où ils se sentent détendus […].

Nous l’utilisons pour réunir des gens pour aborder des questions très précises, plutôt que pour leur laisser définir ces questions comme dans un forum. Il demande plus de préparation qu’un forum, mais cela permet d’approfondir efficacement les questions.

Le World Café, un réseau de praticiens du monde entier, a défini sept principes qui présentent très clairement la démarche :

1) Définissez le contexte

Une des clés de la réussite est de bien préparer le débat. Cela inclut de réfléchir au thème, à la manière d’exprimer la question, aux personnes à inviter, à la date et au lieu, et à ce que vous en attendez.

2) Créez un espace accueillant

Le lieu où se tiendra votre café-débat doit être aussi accueillant que possible […]. Créer cette ambiance commence par l’invitation que vous allez envoyer : elle doit être brillante, audacieuse et sortir du lot des sollicitations que les gens reçoivent quotidiennement ; elle doit aussi inclure le thème du débat. En aménageant la pièce, disposez des tables rondes pouvant accueillir cinq personnes environ, couvrez-les de nappes en papier sur lesquelles seront posés des stylos, des fleurs et une bougie.

Une autre clé du succès est la présence de boissons et d’aliments […].

3) Abordez des questions qui comptent

La question que vous allez choisir nécessite une bonne dose de réflexion, car elle fera réussir ou échouer votre débat. Vous pouvez choisir une question générale qui sera approfondie progressivement, ou plusieurs questions concernant différentes facettes du sujet. La question doit être pertinente pour le groupe, elle doit être clairement posée, stimulante et inviter à poursuivre la réflexion. Elle doit relier les participants aux raisons qui les ont poussés à venir.

Au cours d’un café-débat […] dont le sujet était « envisager comment les collectivités peuvent prospérer après le pic et durant leur descente énergétique », nous avons défini quatre questions dont chacune devait être l’objet d’un temps de discussion :

- « le pic pétrolier est-il une crise ou une opportunité au niveau local ? »

- « Le modèle de la descente énergétique est-il pertinent dans mon cas et dans ma situation ? »

- « Comment communiquer sur les réponses collectives au pic, à l’intérieur et autre différentes collectivités ? »

- « Quels savoir-faire avons-nous besoin d’apprendre, quelle éducation et quelles formations mettre en place en réponse au pic ? »

4) Encourager chacun à contribuer

Toute personne participant à un café-débat fait partie d’un système plus grand, un réseau vivant. L’idée du café-débat est de maximiser le nombre de liens entre les gens, car plus il y a de connexions et plus l’intelligence collective est libérée. Pour cela, une cloche sonne toutes les quinze minutes pour indiquer qu’il est temps de changer de table. En quelques heures, pratiquement toutes les participants ont eu l’occasion de faire connaissance et d’échanger leurs idées.

5) Relier différentes perspectives

On y parvient en mélangeant les gens e plus possible pour créer un réseau dense de connexions. Chaque fois que les gens changent de table, il apportent le fil de leur conversation précédente au nouveau groupe. Au début du café-débat, chaque table choisit un « maître de table » qui reste tout le temps à la même table. Son rôle est de noter sur la nappe en papier les points abordés dans la discussion […].

A chaque changement, le maître de table communique ce qui a déjà été évoqué à sa table, tandis que les arrivant résument brièvement ce qui s’est dit autour des tables d’où ils viennent […].

6) Ecouter ensemble

La qualité d’écoute est cruciale. C’est un art dont la plupart d’entre nous n’ont pas l’habitude, mais tout le monde peut l’apprendre. Ecouter,c’est plus que se tenir tranquille en ouvrant les oreilles :

• Ecouter celui qui parle avec la conviction implicite qu’elle a quelque chose d’important et de sage à dire.

• Ecouter avec la volonté de se laisser influencer.

• Ecouter ce qu’est la personne et admettre que son point de vue, même s’il diverge du vôtre, est tout aussi valable et représente un élément du tableau qu’aucun d’entre nous ne peut voir dans sa totalité.

• Quand vous parlez, soyez clair et succinct et ne monopolisez pas la parole. En écoutant, ne préparez pas la réponse que vous allez faire à ce qui est dit et soyez ouvert à l’autre. Essayez d’entendre ce qui se trouve derrière les mots, ce que cela signifie et identifiez les nouvelles questions qui émergent.

7) Partagez les résultats

À la fin de la séance, les résultats peuvent être partagés de diverses manières. On peut fixer toutes les nappes au mur, faire un tour de table où chaque maître de table résume les principaux points de la discussion à sa table. cela peut-être suivi d’un tour de table plus large où chaque participant pourra exprimer ses réflexions sur la démarche, ce qu’ils en ont retire et quelles question cela a fait surgir. On peut ensuit saisir les notes et les envoyer à tout le monde. […].