Origine : http://chiennesdegarde.org/article.php3?id_article=45
Jeux Olympiques 2000
vendredi 15 septembre 2000
Communiqué envoyé à l’AFP
le 15 septembre 2000
Le jour de l’ouverture des Jeux Olympiques de Sydney, un
collectif d’associations féministes françaises
: L’association contre les violences faites aux femme au travail
(AVFT), les Chiennes de Garde, le collectif féministe contre
le viol (CFCV) et l’association Mix-Cité demandent
à Madame Marie-George Buffet, ministre française de
la Jeunesse et des Sports, le retrait d’un athlète
et de son entraîneur de la délégation française
aux Jeux Olympiques.
Christophe Epalle - lanceur de marteau - et Guy Guérin -
entraîneur de l’Equipe de France - ont en effet participé,
avec d’autres membres de l’équipe de France du
lancer de marteau, aux agressions sexuelles à l’encontre
de deux sportives, qui étaient, elles aussi, lanceuses de
marteau et membres de l’équipe de France : Michelle
Rouveyrol et Catherine Moyon de Baecque.
Concernant la responsabilité de Christophe Epalle, Catherine
Moyon de Baecque a raconté dans son livre - dont la teneur
et les propos n’ont jamais été contestés
- la nature de ces agissements.
Par ailleurs, la seconde athlète agressée sexuellement
lors de ce stage de l’equipe de France, organisé en
1991 par la Fédération Française d’ Athlétisme,
sous l’égide du ministère de la Jeunesse et
des Sports avait déposé plainte contre lui pour "
attentat à la pudeur commis avec violence ou surprise ".
Et si celui-ci a été relaxé par la justice,
l’attendu n’invalide pas la réalité des
violences commises. Le jugement dit simplement que la parole de
celui dans la chambre duquel celui-ci l’a agressée
l’a emportée sur la parole de la victime. Et que celle-ci
a pu s’enfuir.
Concernant l’entraîneur national, Guy Guérin,
qui était responsable du stage national au cours duquel ces
agressions ont eu lieu, il a lui-même participé avec
les lanceurs de marteau à la première agression dont
Catherine Moyon de Baecque a été victime, n’a
fait cesser aucune de celles qui ont suivi, et a encouragé
après trois jours d’agressions sexuelles, de nouvelles
agressions.
Ces agressions sexuelles ont pourtant été dénoncées,
analysées, médiatisées :
- Lors des deux procès que celles-ci ont intentés
et qui ont reconnus coupables d’agressions plusieurs membres
de l’Equipe de France d’athlétisme ;
- dans le livre publié par Catherine Moyon de Baecque, La
médaille et son revers (Albin Michel. 1997), ainsi que dans
le livre coordonné par Frédéric Baillette et
Philippe Liotard, Sport et virilisme (Editions Quasimodo. 1999)
Les Associations féministes françaises suscitées
dénoncent la responsabilité des autorités sportives
françaises qui ont permis que cette situation inacceptable
puisse se produire.
Ainsi, Guy Guérin, entraîneur du seul marteau à
l’époque où ces violences sexuelles commises
sur deux femmes athlètes ont eu lieu est toujours entraîneur
national. Il a en outre été promu entraîneur
de tous les lancers : poids,marteau, disque et javelot .
Tandis que Christophe Epalle a bénéficié comme
les autres lanceurs de marteau, de toutes les facilités (
aides financières, entraînement.. ) mises à
sa disposition par les instances sportives françaises.
Les auteurs de ces agressions ont pu ainsi poursuivre au plus haut
niveau leur carrière sportive. Leurs violences n’ont
jamais été dénoncées, ni condamnées
par les autorités françaises. Plus encore, celles-ci
les ont soutenus.
Et ce, tandis que la vie des deux sportives, femmes athlètes
de haut niveau, a été bouleversée. Elles ont
dû abandonner le sport de compétition, après
avoir été abandonnées, mises à l’écart,
injuriées, violentées, humiliées.
Catherine Moyon de Baecque a été menacée de
mort.
Et ce, alors que les instances sportives internationales, notamment
françaises, affirment leur volonté de " promouvoir
la place des femmes dans le sport ", ces deux athlètes,
elles, ne sont pas à Sydney
Les associations féministes françaises suscitées
rappellent que la composition de l’Equipe de France d’athlétisme
avait déjà été dénoncée,
sans résultat, lors des Jeux Olympiques d’Atlanta,
le 28 juillet 1996.
Elles refusent donc que l’Equipe de France d’Athlétisme
qui va représenter la France aux Jeux Olympiques de Sydney
comporte un athlète, sportif de haut niveau qui a agressé
deux autres athlètes, sportives de haut niveau, ainsi qu’
un entraîneur national, par ailleurs agent de l’Etat,
qui a participé à / et " couvert " ces violences
sexuelles à l’encontre de deux sportives.
Elles considèrent donc que la présence de ces deux
hommes - Monsieur Christophe Epalle et Monsieur Guy Guérin
- au sein de l’Equipe de France, n’est pas acceptable.
Elles considèrent en outre qu’elle est en opposition
avec les articles 3 et 6 de la Charte Olympique internationale qui
précisent respectivement :
- " Le but de l’Olympisme est de mettre le sport au
service du développement harmonieux de l’homme, en
vue d’encourager l’établissement d’une
société pacifique, soucieuse de préserver la
dignité humaine. "
- " Le Mouvement Olympique a pour but de contribuer à
bâtir un monde pacifique et meilleur en éduquant la
jeunesse par le moyen du sport pratiqué sans discrimination
d’ aucune sorte et dans l’esprit de l’Olympisme
qui exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié,
la solidarité et le fair-play. "
Elles demandent donc à Marie-George Buffet, ministre française
de la Jeunesse et des sports, d’user de son pouvoir pour exiger
que ces deux sportifs ne représentent pas la France aux Jeux
de Sydney. Et quittent la délégation française
aux Jeux Olympiques.
Elles considèrent enfin que si une telle décision
n’était pas prise, cela signifierait que le gouvernement
français considère - au mépris de l’intégrité
physique et de la dignité des femmes - que les violences
exercées à l’encontre de femmes sportives sont,
en France, légitimes.
Voire même, encouragées.
Si vous souhaitez soutenir cette campagne :
vous pouvez écrire, faxer, mailer à Jacques Chirac,
président de la République, Lionel Jospin, Premier
ministre, Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports.
( avec copie aux Chiennes de Garde. merci )
Jeux Olympiques 2000 part 2
jeudi 21 septembre 2000
http://chiennesdegarde.org/article.php3?id_article=44
En 1991 lors d’un stage de l’équipe de France
de lancer de marteau, Michelle Rouveyrol et Catherine Moyon de Baecque,
membres de l’équipe de France, ont été
agressées sexuellement par Christophe Épalle et Guy
Guérin respectivement lanceur de marteau et entraineur au
sein de l’équipe de France. Si la justice a décidé
de relaxer Christophe Epalle, elle n’ a pas contesté
la réalité des faits. Quant à Guy Guérin,
il n’ a pas été poursuivi en justice, il a même
été promu.
Aujourd’hui, neuf ans après les violences, Michelle
Rouveyrol et Catherine Moyon de Baecque, athlètes de haut
niveau, ont dû abandonner leur carrière sportive. Elles
ont été abandonnées, injuriées, violentées,
humiliées. Catherine Moyon de Baecque a été
menacée de mort.
Aujourd’hui, Christophe Epalle et Guy Guérin sont
à Sydney. Ils font partie de l’equipe de France d’athlétisme
et défendent les couleurs de notre pays. Il y a quatre ans,
ils étaient à Atlanta.
Aujourd’hui, Marie Georges Buffet, ministre de la jeunesse
et des Sports, continue à affirmer vouloir ’’promouvoir
la place des femmes dans le sport’’.
Aujourd’hui, les articles 3 et 6 de la Charte Olympique déclarent
toujours que l’Olympisme a pour but une société
pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine,
en pratiquant le sport sans discrimination aucune et dans un esprit
de compréhension mutuelle, d’amitié, de solidarité
et de fair play.
Nous refusons que dans la société française
d’aujourd’hui une agression sexuelle dans un milieu
sportif de haut niveau ait pour conséquence le rejet des
victimes et le maintien des agresseurs comme représentants
de notre pays aux Jeux Olympiques.
En laissant parader des agresseurs sexuels, le gouvernement français
légitime la violence sexiste. Nous refusons que notre pays
soit représenté par des agresseurs de femmes. Nous
exigeons que ces deux individus quittent la délégation
française à Sydney . Seule cette mesure peut donner
de la crédibilité aux déclarations relatives
à l’idéal olympique et à la volonté
du gouvernement de lutter contre la violence sexiste qui chaque
jour en France humilie, insulte, frappe, viole et tue.
Jeux Olympiques 2000
Communiqué envoyé à l’AFP
Paris, le 21 septembre 2000
Lettre ouverte à Monsieur Jacques Chirac,
Président de la République Française
et à Monsieur Lionel Jospin, Premier Ministre,
Les associations féministes françaises soussignées
font appel à vous pour que Christophe Epalle, lanceur de
marteau, et l’entraîneur national, Monsieur Guy Guérin
ne représentent pas la France aux Jeux Olympiques de Sydney,
et quittent la délégation française.
Christophe Epalle a, en effet, en 1991, lors d’un stage national
de l’Equipe de France participé avec plusieurs autres
membres de l’Equipe de France du lancer de marteau à
des agressions sexuelles répétées contre les
deux femmes de cette même équipe : Michelle Rouveyrol
et Catherine Moyon de Baecque.
Guy Guérin, entraîneur national de l’Equipe
de France, responsable du stage, a, lui aussi, participé
à ces agressions, ne les a pas fait cesser, et les a même
encouragées.
Catherine Moyon de Baecque a raconté dans son livre : "
La médaille et son revers " (1997) - qui n’a jamais
été démenti - ces violences, la responsabilité
des autorités sportives et politiques, les procès,
ainsi que son long combat pour tenter, sur le plan judiciaire, administratif,
sportif, politique, médiatique..., d’obtenir justice
et réparation. Un second livre, publié par des universitaires
français, est depuis lors paru : " Sport et virilisme
" (1999) qui analyse, très précisément,
les tenants de ce combat qui dure maintenant depuis plus de huit
ans.
Lors du procès intenté par les deux victimes, les
auteurs de ces agressions ont été reconnus coupables
et condamnés par la Justice. Et si, concernant les agressions
dont a été victime Michelle Rouveyrolle, Christophe
Epalle a été relaxé, au bénéfice
du doute, par la Justice, la décision n’a pas invalidé,
pour autant, la réalité de l’agression. Tandis
que Catherine Moyon de Baecque a précisément décrit
les agressions dont il a été l’auteur à
son encontre. (p.15 à 17 de son livre)
Depuis toutes ces années, tous les agresseurs sexuels ont
pu continuer dans les meilleures conditions leur carrière
sportive.
Christophe Epalle avait, en 1994, été désigné
par la Fédération Française d’Athlétisme
- organisme sous tutelle du Ministère de la Jeunesse et des
Sports - comme l’un des dix athlètes proposé
pour concourir à la désignation des " Athlètes
d’or "
Et, en 1996, malgré la dénonciation de féministes
françaises lors des J. O d’Atlanta, deux d’entre
eux, Raphaël Piolenti et Christophe Epalle représentaient
déjà la France à Atlanta.
Pour sa part, Guy Guérin - dont la responsabilité
a été reconnue lors des procès - n’a
jamais été poursuivi par la justice. Sa sanction annoncée
par le Ministère de la Jeunesse et des Sports n’a jamais
été confirmée. Il a continué sa carrière.
Il est toujours entraîneur national de l’Equipe de France.
Plus encore, il a été promu.
Les deux femmes athlètes, sportives de haut niveau, ont,
elles, été injuriées, mises à l’écart,
humiliées, attaquées, diffamées. Leur carrière
sportive a été anéantie. Et Catherine Moyon
de Baecque - qui a reçu des menaces de mort - paie toujours,
sur le plan personnel et professionnel, le prix de son statut de
symbole de la lutte des femmes dans le sport.
La présence de ces deux hommes - Monsieur Christophe Epalle
et Monsieur Guy Guérin - au sein de l’Equipe de France,
n’est pas acceptable.
Il n’est pas possible que la France accepte qu’un agresseur
sexuel et un entraîneur national ayant participé, encouragé
les agressions et protégé les agresseurs la représentent
aux J.O.
Aucune décision de justice ne saurait déresponsabiliser
les autorités sportives et politiques françaises.
La France doit par, une prise de décision politique, montrer
que les violences masculines exercées à l’encontre
des femmes ne sont ni encouragées, ni légitimes. Ces
violences, harcèlements, discriminations ainsi que toutes
les formes de sexisme, notamment mais non pas exclusivement dans
le sport, doivent cesser. Et être fermement combattues.
La France doit affirmer que le respect de l’intégrité
physique et de la dignité des femmes fait, aussi, partie
de l’ " éthique et des valeurs humaines du sport.
"
La France doit respecter la Charte du C.I.O. qui affirme :
- Article 3 : " Le but de l’Olympisme est de mettre
le sport au service du développement harmonieux de l’homme,
en vue d’encourager l’établissement d’une
société pacifique, soucieuse de préserver la
dignité humaine "
- Article 6 : " Le mouvement Olympique a pour but de contribuer
à bâtir un monde pacifique et meilleur en éduquant
la jeunesse par le moyen du sport pratiqué sans discrimination
d’aucune sorte et dans l’esprit de l’Olympisme
qui exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié,
la solidarité et le fair-play ".
Pour cela, Christophe Epalle et Guy Guérin doivent quitter
la délégation française aux J.O. de Sydney.
Il y a urgence.
Signataires :
Association contre les violences faites aux femmes au travail
Les Chiennes de Garde
Collectif féministe contre le viol
Collectif national pour le droit des femmes
Coordination française pour la Marche mondiale de l’an
2000
Mix-Cité
Les Pénélopes
Si vous souhaitez soutenir cette campagne :
vous pouvez écrire, faxer, mailer à Jacques Chirac,
président de la République, Lionel Jospin, Premier
ministre, Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports.
( avec copie aux Chiennes de Garde. merci )
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