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Nantes le 7 Mars 2005
Alain Vidal, professeur des Ecoles
Au ministre de l’Education Nationale,
Objet: Ce négationnisme d'Etat qui défigure et déshonore
l'enseignement de l'Histoire
J’imagine que vous désapprouvez les propos négationnistes
de Jean Marie Le Pen concernant les fours crématoires et
l’occupation allemande. Mais pour être porteuse de sens,
la réprobation ne saurait se limiter à dénoncer
un négationnisme plutôt qu’un autre. Pour se
construire, pour ne pas reproduire les crimes du passé, la
jeunesse a besoin d’un enseignement de l’Histoire qui
ne fasse pas passer pour glorieux faits d’armes des entreprises
qui ne relèvent que du crime organisé au plus haut
sommet de l'Etat, au prétexte que cet Etat ait été
celui de la France.
Si nous voulons que ces jeunes ne deviennent pas un jour des bourreaux
tortionnaires et assassins, comme l'ont été certains
de leurs aînés, encore faut-il que ce négationnisme
d'Etat, destructeur de sens moral, cesse d'agir comme un facteur
d'impuissance de conscience.
Une réécriture des programmes qui président
à l’enseignement de l’Histoire est inéluctable.
N’abandonnons pas ce travail de mémoire aux générations
futures.
« Qui ne condamne pas le crime autorise son retour. »
Alain Vidal
Copie : Le recteur de l'Académie de Nantes
L’inspecteur d’Académie de la Loire Atlantique
L’inspecteur de l’Education Nationale, Nantes Ouest
CE NEGATIONNISME D’ETAT QUI DEFIGURE ET DESHONORE L'ENSEIGNEMENT
DE L’HISTOIRE
D'un côté, Jean Marie Le Pen et ses propos négationnistes
relatifs aux fours crématoires et à l'occupation allemande,
de l'autre, des députés de la majorité gouvernementale
qui, le 5 mars 2003, déposent une proposition de loi négationniste
qualifiant d’œuvre positive, la présence française
en Algérie. Pour un négationnisme condamné,
combien d’autres sont ainsi approuvés.
Que ces députés viennent donc raconter aux élèves,
l’oeuvre positive du bon docteur Bodichon, républicain
modéré, collaborateur de Ledru-Rollin, de Waldeck-Rousseau
et de Louis Blanc qui affirmait, « si au lieu de cette race
[les Arabes] qui outrage la nature et l’humanité par
son état social… il n’y en avait pas…,la
nature et la civilisation y gagneraient…»Ce médecin
très influent pouvait défendre impunément et
publiquement la thèse de l’extermination des Arabes
dans des journaux qui, en 1848, étaient pourtant soumis à
la censure ! Et dans le journal catholique, l’Observateur
de Neustrie, on lisait : « N’a-t-on pas le droit d’exterminer
les Algériens, comme on détruit par tous les moyens
possibles, les bêtes féroces ?» Fort de ces appels
au meurtre, le maréchal Clauzel pouvait annoncer le premier
massacre collectif, celui de Blida : « J’ai ordonné
aux bataillons de détruire et brûler tout ce qui se
trouve sur leur passage…Quand on fait la guerre, ce n’est
pas pour augmenter l’espèce humaine.»Que ces
députés viennent donc raconter aux élèves,
l’oeuvre positive du général Bernard, ministre
de la guerre qui, en 1838, affirmait: « Refouler, exterminer
les populations, ravager, incendier les moissons, étaient
les seuls moyens…»Malgré les cas de conscience
de certains officiers, comme le général Duvivier qui
constate tristement que « depuis onze ans, on a détruit,
incendié, massacré hommes, femmes et enfants avec
une fureur toujours croissante », pas moins de 900 000 Arabes
furent exterminés entre 1830 et 1871, sur les 3 000 000 que
comptait l’Algérie.
Que ces députés viennent donc raconter aux élèves,
l’oeuvre positive du lieutenant-colonel de Montagnac qui écrit
dans lettres d’un soldat d’Algérie : «
Voilà comment il faut faire la guerre aux Arabes. Tuer tous
les hommes jusqu’à l’âge de quinze ans,
prendre toutes les femmes et les enfants, en charger les bâtiments,
les envoyer aux îles Marquises ou ailleurs; en un mot anéantir
tout ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens...Toutes
les populations qui n’acceptent pas nos conditions doivent
être rasées, tout doit être pris, saccagé
;sans distinction d’âge, ni de sexe ; l’herbe
ne doit plus pousser où l’armée française
a mis le pied.» Ce qui fait dire au général
de Brossard : « devant les populations détruites, la
terre couverte de ruines, les champs rendus incultes, il faut le
dire, la France devra rendre raison. » Mais la France ne rendit
pas raison car en 1965, les cendres de ce héros, furent transférées
au fort de Vincennes, dans le Tombeau des braves …
Que ces députés viennent donc raconter aux élèves,
l’oeuvre positive du bon général Bugeaud qui
planifiait méthodiquement la destruction des cultures par
arrachage des oliviers et des figuiers, par empoisonnement des puits.
Ce bon général Bugeaud qui organisait systématiquement
le massacre des populations civiles par le sabre et par le feu,
ou qui, par commodité, ordonnait tout simplement de «
fumer les Arabes comme des renards » en les murant au préalable
dans des grottes pour mieux les gazer en les enfumant…Des
tribus entières furent ainsi rayées de la carte. Dans
les salons, Bugeaud se vantait: « C’est la guerre continue
jusqu’à extermination…Il faut fumer l’Arabe
! »
Que ces députés viennent donc raconter aux élèves,
ces marches de la mort, comme celle de 1846, où, sur 7000
Arabes, 4 000 moururent d’épuisement sur le bord du
chemin, 3 000 seulement arrivant à Maison-Carrée.
Que ces députés viennent donc raconter aux élèves
la torture de masse qui avait pour objectif, en terrorisant la population,
de voler les terres les plus fertiles aux indigènes. Appliquée
méthodiquement et souvent publiquement, la torture pour faire
parler, la torture pour terroriser. L’Arabe mort, cela ne
suffit pas, le processus de destruction continue, son corps est
mutilé, décapité, exposé sur la place
publique, «utilisé comme un instrument de terreur»
pour consolider la hiérarchie raciale et coloniale.
Que ces députés viennent donc raconter aux élèves,
les nombreuses mosquées détruites ou transformées
en églises, les cimetières profanés, les squelettes
utilisés pour remblayer les routes, ou pour servir d'engrais
dans l’agriculture. A Marseille, les os des musulmans en provenance
des cimetières d’Algérie serviront au raffinage
du sucre. Œuvre positive d’Alexis de Tocqueville, considéré
encore aujourd’hui comme le champion de l’idéal
démocratique, et qui, pour défendre l’armée
française dont les méthodes criminelles étaient
déjà condamnées par des humanistes, affirme
à l’Assemblée nationale : « qu’il
s’agit de multiplier les opérations destinées
à anéantir les fondements des sociétés
pastorales et agricoles de l’Algérie…de brûler
les moissons, vider les silos et enfin s’emparer des hommes
sans armes, des femmes, des enfants.»Plus tard, mais bien
trop tard, il regrettera ces propos, en constatant que ces procédés
ont rendu «la société musulmane beaucoup plus
misérable, plus désordonnée, plus ignorante
et plus barbare qu’elle n’était avant de nous
connaître. »
Que ces députés viennent donc raconter aux élèves,
l’oeuvre positive du sociologue Gustave Le Bon pour qui, en
1884, « l’humanité est entrée dans un
âge de fer où tout ce qui est faible doit facilement
périr », sans oublier l’oeuvre positive de Charles
Richet, prix Nobel de médecine, revendiquant, au début
du XX siècle, l’élimination des races inférieures
et des anormaux. L’oeuvre positive de Arthur Girault, professeur
de Droit, de réputation internationale, qui se prononçait
pour l’euthanasie des moins doués. L’œuvre
positive de l’économiste Leroy-Beaulieu qui théorisait
le concept d’espace vital.
Il faudrait que ces députés viennent raconter aux
élèves, l’oeuvre positive de Jules Ferry, apôtre
de la colonisation, qui, pour couvrir ces atrocités et légitimer
la recherche du profit, déclarait à l'Assemblée
Nationale, le 25 juillet 1885 : « Les races supérieures
ont un droit vis à vis des races inférieures. Elles
ont le devoir de civiliser les races inférieures… La
politique coloniale est fille de la politique industrielle. »Et
Clémenceau de l'interpeller: "Regardez l'histoire de
la conquête de ces peuples que vous dites barbares, et vous
y verrez la violence, tous les crimes déchaînés,
l'oppression, le sang coulant à flots, et le faible opprimé,
tyrannisé par le vainqueur. Voilà l'histoire de notre
civilisation…Non, il n'y a pas de droit des nations dites
supérieures contre les nations inférieures…n'essayons
pas de revêtir la violence du nom hypocrite de civilisation.
» Jules Ferry fut un propagandiste des plus zélés
de l'espace vital et de l’inégalité des races,
concepts dont les origines ne sont pas à rechercher chez
les Nazis en Allemagne, mais bel et bien en France sous la troisième
République. République qui, déjà, était
traversée par un fort courant anticolonialiste et humaniste
contredisant en quelque sorte la thèse de l’unanimisme
supposé de l’époque, thèse si souvent
véhiculée de nos jours et visant à exonérer
de leurs crimes, ces hommes qui firent la grandeur de la France.
Que ces députés viennent donc raconter aux élèves,
cette oeuvre positive de la troisième République que
fut le Code de l’indigénat, monument de racisme d’Etat
théorisé et promulgué le 20 mars 1881 sous
la houlette du président du conseil Jules Ferry. Œuvre
positive, ce Code de l’indigénat soumettant les Arabes
sur le territoire français (depuis 1848, l’Algérie
faisait intégralement partie de la France) à un arbitraire
qui fut la règle jusqu’en 1944, mais qui, dans la réalité,
perdura jusqu’en 1962. Au nom de la mission civilisatrice
de la France, ce Code officialisait l’anéantissement
de la personnalité juridique de l’Arabe, par l’internement
administratif, mais aussi l’anéantissement de l’intégrité
de la personne physique par la concentration en camp. Sans oublier
l’amende collective et le séquestre des biens, dépossédant
les indigènes au profit des colons. Œuvre positive,
ces déportations d’Arabes, à fond de cale, vers
Cayenne, haut lieu d’extermination par le travail…la
durée de vie n’y excédant pas un an. Que ces
députés viennent donc raconter aux élèves
l’oeuvre positive de Petit Jean, ce manuel scolaire utilisé
pendant près de quarante ans par les instituteurs de la troisième
République, et dans lequel, à propos des Arabes, on
fait dire par un petit garçon : « Quelle honte ! Comment
ne faisait-on pas la guerre pour exterminer cet abominable peuple
! »
Et que penser de ces programmes d’Histoire 2002, pour l’école
élémentaire, rappelant que:« La République
[la troisième] s’installe durablement, consolide les
libertés fondamentales et développe l’instruction…»
tout en niant superbement les lois racistes en vigueur, à
l’époque, sur le territoire français ?
Les bons esprits rétorqueront que le racisme anti arabe,
comme l’antisémitisme, était dans l’air
du temps, et que depuis les esprits ont évolué. Mais
alors comment se fait-il qu’il y ait pléthore de bâtiments
publics, de rues ou d’avenues du nom de Jules Ferry, du nom
du général Bugeaud…, alors que, et fort heureusement,
aucune rue ou avenue, aucun établissement public, aucun lycée
ou collège ne portent aujourd’hui le nom d’hommes
politiques, d’officiers ou d’intellectuels antisémites
de l’époque? Accepterait-on, des avenues Arthur de
Gobineau ou maréchal Pétain, des lycées Xavier
Vallat ou des rues Pierre Laval, des collèges Charles Maurras?
Avec ce négationnisme tenace qui nie le martyre des Arabes,
à quand le lycée général Massu, responsable,
pendant la deuxième guerre d’Algérie, de la
disparition de 3000 Algériens ? Autant que dans le Chili
de Pinochet ! A quand le gymnase général Bigeard dont
les techniques d'enlèvement, de torture et de disparition
utilisées pendant la bataille d’Alger furent fidèlement
reprises par les dictateurs d’Amérique du Sud dans
les années 70 et 80 ? Que ces députés viennent
raconter aux élèves le Code de l’indigénat
qui porte en son sein la matrice des lois anti juives promulguées
sous Vichy ? Des lois anti juives écrites, entre autres,
par Peyrouton, garde des sceaux de Pétain, ancien haut fonctionnaire
de la Coloniale, spécialiste de l’internement et de
la déportation des Arabes. Antérieur de 59 ans aux
lois anti juives puis contemporaines de ces dernières, ce
Code de l’indigénat ne figure nulle part dans les programmes
d’Histoire. Ce négationnisme, parmi tant d’autres,
a conduit Aimé Césaire, poète et écrivain
antillais à écrire : "Il vaudrait la peine d'étudier
cliniquement…les démarches d'Hitler et de révéler
au très distingué, très humaniste, très
chrétien bourgeois du XX siècle qu'il porte en lui
un Hitler qui s'ignore… et qu'au fond, ce qu'il ne pardonne
pas à Hitler, ce n'est pas le crime en soi, le crime contre
l'homme, ce n'est pas l'humiliation de l'homme en soi, c'est le
crime contre l'homme blanc… et d'avoir appliqué à
l'Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient
jusqu'ici que les Arabes d'Algérie, les coolies de l'Inde,
et les Nègres d'Afrique."
Dans certaines régions d’Algérie, les Arabes,
hommes, femmes et enfants, ont été systématiquement
massacrés par centaines de milliers, comme le furent les
Indiens d'Amérique. Pour le Grand Dictionnaire Terminologique,
cette « destruction délibérée et systématique
de l'ensemble ou d'une partie d'un groupe national, ethnique, racial
ou religieux » s’appelle tout simplement un génocide...
Les Arabes ont besoin comme les autres, comme tous ceux qui ont
été victimes de racisme et de génocide, d’être
reconnus dans leur souffrance, dans leur martyre. Le pays qui se
réclame des Droits de l’Homme serait bien inspiré
d’illustrer ce devoir de mémoire par des commémorations
à portée universelle. Des cérémonies
qui ne se limiteraient pas à la seule description de l’horreur,
mais qui poseraient la question: comment des humanistes, bons pères
de famille, soucieux du bonheur de leurs enfants et de leur épouse
…comment ces bons Français ont pu ainsi torturer, massacrer
méthodiquement des centaines de milliers de familles? Comment
ces hommes ont-ils pu se transformer en bourreaux? Comment ont-ils
pu exterminer l’Autre, non pas pour ce qu’il avait fait
mais pour ce qu’il était.
Massacre de populations civiles, enlèvement, torture, disparition,
famine organisée, génocide, toutes ces pratiques coloniales
ont préparé l’ensauvagement du continent européen.
Un pas restait à franchir pour les appliquer à l’Europe.
Cela fut fait par Hitler qui, comme le rappelle Aimé Césaire,
osa utiliser à l’égard d’autres Européens
« des procédés colonialistes dont ne relevaient
jusqu'ici que les Arabes d'Algérie, les coolies de l'Inde,
et les Nègres d'Afrique."
Malheureusement, là aussi, on débusque un autre négationnisme.
En effet, Hitler était loin d’être seul, il était
le produit d’un système effroyable mis en place, avant
et pendant la guerre, en collaboration étroite avec des banquiers
et industriels, non seulement allemands mais aussi français
et américains. Là aussi, le négationnisme a
fait des ravages dans l’esprit de nombreuses générations,
en faisant que ne soient jamais cités dans les manuels scolaires
les noms de certains grands patrons…des Français comme
François de Wendel président du Comité des
Forges, initiateur, bien avant 1939, d’un cartel international
de l’acier qui attribua 40% des parts à une Allemagne
acquise à l’idéologie nazie, des Américains
comme Henry Ford, décoré en 1938 de l'ordre allemand
de l'Aigle (la plus haute distinction nazie remise à un étranger),
Hitler avait d'ailleurs utilisé pour sa propagande Le Juif
international, livre viscéralement antisémite écrit
en 1920 aux USA par ce même Henry Ford. Des Américains,
comme le grand-père du président Bush, Prescott Bush,
banquier de Hitler dans les années 30 et qui, en 1942, fut
condamné par un tribunal américain pour intelligence
avec l’ennemi. Les noms de General Motors, de Kodak, de ITT,
de Standard Oil et bien d’autres encore…sans lesquels,
jamais Hitler n’aurait pu réarmer l’Allemagne
nazie. Sans oublier IBM qui mit, contre espèces trébuchantes,
ses cartes mécanographiques au service des nazis, cartes
perforées sans lesquelles le recensement n’aurait jamais
pu prendre une telle ampleur, sans lesquelles, jamais autant d’opposants
et de Juifs n’auraient été fichés et
déportés en si grand nombre. En 1938, Hitler reconnaissant,
décora en personne Watson, le président d'IBM ainsi
que le représentant de General Motors, pour service rendu
à l'Allemagne nazie...Ce qui fit dire, en 1947, à
James Stewart Martin, chef de l'Economic Warfare Section du ministère
de la Justice US: « En Allemagne, ce ne sont pas les hommes
d'affaires allemands qui nous ont tenus en échec [...] Nous
avons été bloqués en Allemagne par les hommes
d'affaires américains.»
Sur cette période de l’Histoire comme sur bien d’autres,
le négationnisme occulte fréquemment des parts de
vérité. Un négationnisme entretenu consciemment
ou inconsciemment à tous les niveaux, et jusqu’au président
de la République qui considère que «La France
doit être fière de son passé». Des pans
entiers de notre Histoire sont ainsi niés, passés
sous silence. Dans nos sociétés, la finalité
de l’enseignement de l’Histoire est de légitimer
le pouvoir en place par l’intégration des élèves
dans un roman national. Une réécriture non négationniste
des programmes est inéluctable. Ne laissons pas ce travail
à nos enfants. Il en va de la responsabilité du ministre
de l’Education Nationale et de l’Inspection générale.
Dans ce climat délétère d’une Histoire
défigurée, génératrice d’irresponsabilité
collective, le risque est grand de voir des jeunes se transformer
demain, en assassins assermentés par impuissance de conscience.
Nantes, le 7 mars 2005
Alain Vidal, professeur des Ecoles
Bibliographie, principales sources :
-Coloniser Exterminer (Fayard), Olivier Le Cour Grandmaison, professeur
de sciences politiques et de philosophie politique à l’Université.
-Comment les firmes US ont travaillé pour le Reich ? Pierre
Abramovici (Revue Historia)
-Industriels et banquiers sous l’Occupation (Armand Colin),
Annie Lacroix-Riz, professeur d’Histoire contemporaine à
l’université de Paris VII
Contact : vidal.mothes@wanadoo.fr
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