Origine : http://cdurable.info/La-strategie-du-choc-Naomi-Klein-La-montee-du-capitalisme-du-desastre,1010.html
Qu’y a-t-il de commun entre le coup d’Etat de Pinochet
au Chili en 1973, le massacre de la place Tiananmen en 1989, l’effondrement
de l’Union soviétique, le naufrage de l’épopée
Solidarnosc en Pologne, les difficultés rencontrées
par Mandela dans l’Afrique du Sud post-apartheid, les attentats
du 11 septembre, la guerre en Irak, le tsunami qui dévasta
les côtes du Sri Lanka en 2004, le cyclone Katrina, l’année
suivante, la pratique de la torture partout et en tous lieux - Abou
Ghraïb ou Guantánamo - aujourd’hui ?
Tous ces moments de notre histoire récente, répond
Naomi Klein, ont partie liée avec l’avènement
d’un "capitalisme du désastre". Approfondissant
la réflexion militante entamée avec son bestseller
No Logo, Naomi Klein dénonce, dans La stratégie du
choc, l’existence d’opérations concertées
dans le but d’assurer la prise de contrôle de la planète
par les tenants d’un ultralibéralisme tout puissant.
Ce dernier met sciemment à contribution crises et désastres
pour substituer aux valeurs démocratiques, auxquelles les
sociétés aspirent, la seule loi du marché et
la barbarie de la spéculation.
Remarquablement conduite et documentée, cette histoire secrète
du libre marché, qui dessine une nouvelle éthique
de l’investigation journalistique, s’affirme comme une
lecture indispensable pour réévaluer les enjeux des
temps présent et à venir, vis-à-vis desquels
les citoyens du monde portent, ensemble, une responsabilité
impossible à déléguer.
* Un capitalisme de catastrophe
Achetez cet ouvrage chez notre partenaire Eyrolles pour 23,75 €
De temps en temps un livre fait irruption dans le monde en semblant
tout casser sur son passage : plus rien n’est plus comme avant
une fois qu’on l’a lu. Comme son précédent
ouvrage No Logo, Naomi Klein signe avec La stratégie du choc
un nouveau livre qui marquera certainement son époque.
La stratégie du choc - La montée d’un capitalisme
du désastre de Naomi Klein - Editeur : Actes Sud, Leméac
- Parution : 30/04/2008 - 590 pages - EAN13 : 9782742775446 - Prix
public : 25,00 €
- Achetez cet ouvrage chez notre partenaire Eyrolles pour 23,75
€
- Un extrait : Voici quelques chiffres qui donnent une idée
de l’ampleur de la transformation : en 2003, le gouvernement
des Etats-Unis passa 3.512 marchés avec des sociétés
chargées d’exécuter des fonctions liées
à la sécurité ; au cours de la période
de 22 mois ayant pris fin en août 2006, la sécurité
intérieure au sens large - d’une importance économique
négligeable avant 2001 - vaut aujourd’hui 200 milliards
de dollars.
- L’auteur : Naomi Klein : Journaliste et auteur canadienne
née à Montréal et vivant à Toronto.
Depuis la parution de No Logo, Naomi Klein est devenue l’une
des portes paroles d’une génération d’alter-mondialistes.
De Seattle à Gènes, ceux qui rêvent d’un
monde meilleur utilisent ses idées.
Un capitalisme de catastrophe
Extrait d’un compte rendu du livre par le prix Nobel d’économie
Josph Stiglitz publié dans Le New York Times et traduit par
Courrier International :
Il n’y a pas de hasard dans le monde tel que le voit Naomi
Klein. A la Nouvelle-Orléans, à la suite des inondations
occasionnées par l’ouragan Katrina en août 2005,
beaucoup d’habitants noirs et pauvres ont été
chassés de la ville, et la plupart des écoles publiques
ont été remplacés par des charter schools (établissements
financés par les fonds publics et gérés par
le privés). La torture et les assassinats au Chili du temps
du général Pinochet (1973-1990) et pendant la dictature
militaire en Argentine (1976-1983) ont été un moyen
de briser la résistance au marché. L’instabilité
de la Pologne et de la Russie après l’effondrement
du communisme, et de la Bolivie après l’hyperinflation
des années 1980 a permis aux gouvernements de ces pays d’imposer
une thérapie de choc économique à une population
réfractaire. Et puis il y a la « stratégie de
Washington pour l’Irak » : »Traumatiser et terroriser
le pays tout entier, détruire délibérément
ses infrastructures, laisser mettre à sac sa culture et son
histoire, puis réparer les dégâts en inondant
le pays d’appareils ménagers bas de gamme et de produits
alimentaires de mauvaise qualité importés ».
Dans son ambitieux livre « The Shack Doctrine » (La
doctrine du choc), Noami Klein examine l’histoire économique
des cinquante dernières années et la montée
de l’intégrisme du marché dans le monde. Le
« capitalisme de catastrophe » comme l’appelle
Noami Klein, est un système violent qui nécessite
parfois le recours à la terreur. Comme Pol Pot proclamant
l’année zéro à l’arrivée
au pouvoir des Khmers rouges au Cambodge, en 1975, Le capitalisme
extrême affectionne les pages blanches, trouvant souvent un
débouché après une crise ou un « choc
». la crise asiatique de 1997, par exemple, nous dit Naomi
Klein, a fourni au Fonds monétaire international (FMI) l’occasion
de mettre en place des programmes dans la région et a ouvert
la voie à la privatisation de nombreuses entreprises publiques,
rachetées par des banques et des multinationales occidentales.
Le tsunami de décembre 2004 a donné aux autorités
srilankaises la possibilité de chasser les pêcheurs
du front de mer pour vendre des terrains à des groupes hôteliers.
Les attentats du 11 septembre 2001 ont permis à G.W.Bush
de lancer une guerre destinée à convertir l’Irak
à l’économie de marché. [...]
Naomi Klein n’est pas économiste mais journaliste,
et elle a parcouru le monde pour savoir ce qui s’est réellement
passé sur le terrain lors de la privatisation de l’Irak,
au lendemain du tsunami asiatique, pendant la transition polonaise
vers le capitalisme et dans les années qui ont suivi l’arrivée
au pouvoir du Congrès national africain (ANC) en Afrique
du Sud. [...]
Certains lecteurs verront peut-être dans les données
recueillies par Noami Klein la preuve d’une vaste conspiration,
idée qu’elle rejette explicitement. Ce ne sont pas
les conspirations qui ravagent le monde, mais l’accumulation
de mauvais choix, de politiques vaines et d’injustices petites
et grandes. Ces décisions sont cependant guidées par
des conceptions plus larges. Les intégristes du marché
n’ont jamais vraiment compris les institutions nécessaires
au bon fonctionnement d’une économie et encore moins
le tissu social dont les civilisations ont besoin pour prospérer.
Naomi Klein termine sur une note d’espoir en parlant des organisations
non gouvernementales et des militants du monde entier qui tentent
de changer les choses. Au terme de 500 pages de The Shock Doctrine,
il est clair qu’ils ont du pain sur la planche.
|