Origine :
http://www.nantes.maville.com/La-douloureuse-marche-des-esclaves-/re/actudet/actu_loc-628056------_actu.html
Partie du marché Talensac, la marche a rejoint le palais
de justice, à la tombée de la nuit pour une commémoration
en chant, danses et théâtre avec les choeurs de l'Opéra
de Nantes Partie du marché Talensac, la marche a rejoint
le palais de justice, à la tombée de la nuit pour
une commémoration en chant, danses et théâtre
avec les choeurs de l'Opéra de Nantes
Le 160e anniversaire de l'abolition de l'esclavage s'est ouvert
hier. La suite de cette invitation à ce souvenir et devoir
de mémoire se déroule ce samedi.
Enchaînés, pliés de fatigue et de peur, courbés
pour parer le coup et cacher l'humiliation, le cortège d'esclaves
avance péniblement. Il porte le masque de la douleur et cherche
la force et l'espoir dans un gospel. D'un côté, la
chaîne de femmes. De l'autre, séparés, les hommes.
Un esclave s'écarte du rang, un soldat le tient en joug.
Un autre traîne, on le frappe. La scène pourrait être
réelle. Elle l'a été. C'est ce que veut rappeler
le collectif Passerelle noire qui, depuis trois ans, à l'occasion
de la commémoration de l'abolition de l'esclavage organise
cette reconstitution avec des volontaires.
Les passants s'arrêtent au passage du cortège de douleur,
ouvert par des cavaliers. Ils ne peuvent pas être indifférents.
« C'est très impressionnant », dit un jeune homme
dans une longue inspiration. « C'est honteux pour les blancs
», lance une fillette.
« Ce n'est pas pour nous flageller mais par devoir de mémoire.
C'est notre histoire », insiste Yacin Abdillahi, membre du
collectif. « La traite a été abolie, mais n'y
a-t-il pas de nouvelles formes d'esclavage liées à
la pauvreté, aux vicissitudes de l'homme par l'homme ? »,
interroge Mahamoudou Djibo.
On ne peut pas l'ignorer, outre son imposante stature, Mahamoudou
Djibo porte également un lumineux habit traditionnel du Niger.
Chargé d'un rapport sur les pratiques esclavagistes dont
le travail des enfants, il est venu exprès pour cette marche
avec une délégation de la Commission nationale des
droits de l'homme (CNDHLF) du Niger. « Cette marche est géniale.
L'homme ne doit pas vivre que du quotidien. Il faut réveiller
la mémoire et garder les pages qu'on n'a pas lues. »
Véronique ESCOLANO.
Esclavage : une commémoration sous le regard d'Aimé
Césaire
Nantes dimanche 11 mai 2008 Presse-Océan
http://www.nantes.maville.com/Esclavage-une-commemoration-sous-le-regard-d-Aime-Cesaire-/re/actudet/actu_loc-628490------_actu.html
Gerbes de fleurs lancées dans la Loire : un geste désormais
traditionnel qui va au-delà du symbole. : Photo Arnaud jaffréGerbes
de fleurs lancées dans la Loire : un geste désormais
traditionnel qui va au-delà du symbole. : Photo Arnaud jaffré
La journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage
a été l'occasion de rendre hommage à Aimé
Césaire, écrivain et homme politique, chantre de la
négritude décédé il y a peu.
Derrière le groupe Bryhni, des musiciens malgaches de Tananarive,
les personnalités et le public abordent la passerelle Victor-Schoelcher
pour procéder à la traditionnelle et très symbolique
cérémonie commémorant l'abolition de l'esclavage.
Des gerbes de fleurs sont lancées dans la Loire depuis la
passerelle. Le député maire Jean-Marc Ayrault est
entouré, d'élus municipaux, d'Octave Cestor, conseiller
municipal et président de la Maison de l'Outre-Mer, de Guillaume
Lambert, secrétaire général de la préfecture
de Loire-Atlantique, de Me Catherine Lesage, bâtonnier de
l'ordre des avocats du barreau de Nantes, de représentants
de la commission des droits de l'Homme du Niger... Une minute de
silence est observée tandis que les bouquets et les fleurs
s'éloignent avec le courant, avant que les clarinettes des
musiciens du groupe Bryhni reprennent leur mélodie.
Réflexion et action
Au moment du retour au village installé devant le palais
de justice, une minute de silence et un hommage est rendu à
Aimé Césaire, « combattant de la réhabilitation
du statut de l'être humain de race noire aux yeux du monde
», comme le souligne le représentant du collectif nantais
de la commémoration de l'abolition de l'esclavage et qui
estime désormais nécessaire « de se pencher
vers les générations futures pour une société
plus ouvertes à la pluriculturalité de notre nation
».
Pour Jean-Marc Ayrault « le combat pour la justice demeure,
en tant que citoyens au niveau local mais aussi mondial. Le 10 mai
n'est pas seulement un dépôt de gerbe. C'est un moment
intense de réflexion et de préparation à l'action
».
Et alors que quelques heures auparavant le président de
la République Nicolas Sarkozy a annoncé que l'histoire
de l'esclavage commune à tous les Français sera enseignée
à l'école primaire à partir de la rentrée,
certains, comme Yannick Guin, conseiller municipal de Nantes, ancien
adjoint à la Culture, s'étonnent : « Quelle
inculture phénoménale de ce que l'école a fait
depuis longtemps, de la part du président de la République.
L'esclavage était déjà abordé quand
j'étais à l'école primaire ! Précision
et volume étaient peut-être insuffisants. Cela doit
donner liberté et repères afin que tous les enfants
aient une part de leur propre histoire dans le récit national
».
Pour sa part Jean-Marc Ayrault a salué le travail de mémoire
effectué de leur propre initiative par les enseignants de
l'école André-Lhermitte de Nantes. Le député-maire
a par ailleurs évoqué le futur mémorial de
l'esclavage qui doit être réalisé sur le quai
de la Fosse, entre la passerelle Victor-Schoelcher et le pont Anne
de Bretagne.
Le permis de construire a été délivré
le 29 avril dernier, mais certains appels d'offres ayant été
déclarés infructueux, les travaux ne pourront sans
doute pas débuter avant la sortie de l'hiver 2009.
Eric Cabanas
Une Marche des esclaves pour rassembler autour de l'histoire
Nantes vendredi 09 mai 2008 Presse-Océan
http://www.nantes.maville.com/Une-Marche-des-esclaves-pour-rassembler-autour-de-l-histoire-/re/actudet/actu_loc-627601------_actu.html
Avant de se terminer par un grand spectacle, la Marche des esclaves
débute par un défilé dans les rues de Nantes.
La présence de cavaliers fait partie des nouveautés
de cette édition. : Photo archives Presse OcéanAvant
de se terminer par un grand spectacle, la Marche des esclaves débute
par un défilé dans les rues de Nantes. La présence
de cavaliers fait partie des nouveautés de cette édition.
: Photo archives Presse Océan
Pour la troisième année, le collectif Passerelle noire
organise une Marche des esclaves ce soir à Nantes. Charles
et Ginette, âgés de 83 et 79 ans, ont décidé
de se lancer dans l'aventure.
Gredin, sale nègre », s'emporte Ginette sur un Noir
allongé à terre. « Qu'on le pende ! »,
poursuit son mari, Charles. La scène se déroule salle
Pablo-Neruda, à Saint-Herblain. Comédiens et figurants
de la Marche des esclaves sont réunis pour une ultime répétition.
Avant l'unique représentation de la pièce, jouée
une fois par an dans le cadre de la commémoration de l'abolition
de l'esclavage.
En costumes d'époque, une centaine de personnes vont défiler
dans le centre de Nantes pour finir par un grand spectacle sur le
parvis du Palais de justice. Les Noirs, en haillons et enchaînés,
interpréteront les esclaves. Ils seront encadrés par
des nobles et notables blancs, acteurs ou complices de la traite
négrière.
« On n'imaginait pas une telle violence »
Charles et Ginette feront partie de ces derniers. Lui a 83 ans,
elle compte 79 printemps. Ils participent pour la première
fois à cette commémoration et n'en reviennent toujours
pas.
« On joue dans une scène où un Noir est arrêté
alors qu'il tentait de fuir. La foule veut sa mort, le frappe et
l'insulte, décrit Ginette. Il y a des mots très dur.
On connaissait les grandes lignes de cette partie de l'histoire
mais on n'imaginait pas une telle violence ». Le couple d'octogénaires
a toujours habité Nantes et sait « avec quel argent
ont été construits les beaux hôtels particuliers
de la rue Kervégan ». Cette année, ils ont voulu
en savoir plus.
« On a vu une annonce dans le journal. Ils cherchaient des
figurants pour la Marche des esclaves. On a eu envie de participer
». Depuis, ils font figure de « chouchous » des
organisateurs de la manifestation, le collectif Passerelle noire,
et des autres participants.
Une aventure humaine
« En assumant notre histoire tous ensemble, on construit
l'avenir. Le but de ce spectacle n'est pas d'accabler mais de réunir
Noirs et Blancs, vieux et jeunes. En cela, leur présence
nous fait très plaisir », confie Peter Lema, cofondateur
de Passerelle noire et metteur en scène de la pièce.
Un sentiment partagé par les intéressés pour
qui cette plongée dans l'Histoire prend des allures d'aventure
humaine. « Il y a plein de jeunes dans le groupe et ils viennent
tous nous saluer et discuter, s'enthousiasme Charles. En plus, on
n'avait jamais fait de théâtre, alors on découvre.
C'est vraiment exceptionnel de participer à cet événement
».
Étienne Mvé-Le Gall
10 mai : commémorer l’abolition de l’esclavage
et dénoncer les discriminations en France
Des milliers de personnes sont attendues pour la Marche des Libertés
samedi à Paris
vendredi 9 mai 2008, par Hanan Ben Rhouma
http://www.afrik.com/article14252.html
Pour la troisième année consécutive, associations
et personnalités se sont associées pour célébrer
ensemble les abolitions de la traite et de l’esclavage le
10 mai en France. Une commémoration placée cette année
sous le signe de la lutte contre la discrimination raciale. A Paris,
la Marche des Libertés partira samedi de la place de la République
à celle de la Bastille à partir de 14h.
La communauté afro-antillaise se donne rendez-vous le 10
mai 2008 en France pour la commémoration de l’abolition
de l’esclavage et de la traite. Génération Consciente
et le Conseil représentatif des associations noires de France
(CRAN) organisent samedi "La Marche des Libertés".
La question de l’itinéraire a fait débat mais
les associations se sont finalement mises d’accord sur un
trajet ralliant la place de la République à celle
de la Bastille.
Une date « choisie par la République française
comme journée officielle du souvenir de l’esclavage
», explique Claudy Siar, directeur général de
Tropiques FM et président de Génération consciente.
« C’est le 10 Mai 1802 que Louis Delgrés appela
au soulèvement de la population de la Guadeloupe contre le
rétablissement de l’esclavage et fit placarder sur
les murs de Basse-Terre un manifeste au nom de la fraternité
universelle. C’est aussi le 10 mai 2001 que le sénat
a définitivement adopté la loi dite Taubira, dont
l’article premier a une portée historique puisqu’il
définit pour la première fois officiellement la traite
des Noirs et l’esclavage comme un crime contre l’humanité
».
La France doit se mobiliser
Au-delà du souvenir et de l’hommage rendu aux descendants
d’esclaves, le 10 mai est placé cette année
sous le signe de la lutte contre les discriminations. Pour M. Siar,
l’esclavage existe encore dans la société française
sous la « forme de la discrimination raciale, de la discrimination
à l’embauche, au logement et bien d’autres formes
de rejet de l’autre ».
« Nous avons un passé commun avec les Français
et les Européens. Il est important que le citoyen se sente
concerné et se recueille », affirme Alain Bidjeck,
président de l’association Orig’in. « Soyons
cent mille et bien plus, à rappeler le crime de l’esclavage
et à poser le problème des discriminations faites
aux femmes, aux hommes et aux enfants dans notre pays », exhorte
pour sa part M. Siar dans son appel à la marche. «
Quelque soit la couleur de la peau, le sexe, la religion des personnes
que l’on discrimine, nous nous devons d’être là,
prêt à refuser toute forme d’injustice ».
Le 10 mai en musique avec Africaphonie
L’association Orig’in organise également samedi
la seconde édition du festival Africaphonie au Cabaret Sauvage.
Deux ans auparavant, le concert du CRAN avait été
annulé sous la pression de nombreuses associations qui souhaitaient
garder le côté « solennel » de la commémoration.
« On ne peut pas se limiter à une manifestation solennelle
», note M. Bidjeck. « Il existe plusieurs façons
de s’exprimer. Le travail de mémoire à travers
la culture est très important. Les artistes et leurs témoignages
ont aussi leur rôle à jouer et une célébration
culturelle du 10 mai est un bon moyen de se libérer de la
douleur ».
Conforté par le succès du festival en 2007, M. Bidjeck
a décidé de renouveler l’expérience.
« Ce repère symbolique permet de rassembler et de générer
des initiatives culturelles, économiques et sociales (…)
une manifestation culturelle créée pour célébrer
l’histoire et la richesse de ces cultures dont l’origine
est l’Afrique », indique le président de l’association.
Documentaires, courts métrage et compilations, autant de
supports qui seront mis à la disposition du grand public
pour donner un regard contemporain au sujet et « apporter
un volet plus informatif et pédagogique » sur cette
histoire. Des manifestations sont également organisées
à Lyon, Marseille ou encore Nantes.
Contribuez au succès de "La Marche des Libertés"
Le 10 mai 2008 à Paris
Par Claudy Siar, Directeur Général de Tropiques FM
http://www.afrik.com/article14116.html
En hommage aux millions d’Africains déportés
et à leurs descendants, esclaves des Caraïbes, des Amériques
et de l’Océan indien, esclaves des Caraïbes, des
Amériques et de l’Océan indien. Pour le 160e
anniversaire de l’abolition de l’esclavage. La Marche
des Libertés se déroulera le samedi 10 mai 2008, de
la Place de la République à la Place de Bastille.
Tout d’abord, merci de l’engagement qui sera le votre
en cette année du 160ème anniversaire de la Commémoration
de l’Abolition de l’Esclavage. « 160 ans déjà
! Mais 160 ans seulement. »
Les débats sur la mémoire secouent encore notre pays.
Il nous semble donc important de rappeler ce pan de l’Histoire
mondiale. Ce crime contre l’humanité. Rappeler ce que
fut l’infamie de la traite négrière et de l’esclavage
doit être un devoir pour chacun d’entre nous.
Comment oublier ces millions d’africains déportés
? Comment oublier les sévices les plus inhumains infligés
aux femmes, aux hommes et aux enfants esclaves des Antilles, des
Amériques, de l’Océan indien ? L’esclavage
européen, dont les victimes furent africaines, doit désormais
avoir valeur de symbole pour l’ensemble de l’humanité.
Vous comme moi savons que la colère face à la hiérarchie
des mémoires ne rendra pas justice à nos ancêtres
:
- Nous avons l’obligation d’être exemplaire dans
notre démarche de devoir de mémoire.
- Nous tous devons transcender notre souffrance en posant des actes
forts.
- Nous avons la mission d’instaurer un dialogue avec ceux
qui, aujourd’hui encore, tentent de minimiser le crime de
l’esclavage français. Nous savons que beaucoup d’entre
nous se demandent toujours « pourquoi devons-nous évoquer
cette période de l’Histoire » ? Vous comme moi,
avons la réponse ! Car l’esclavage est bien présent
dans notre société ! Il a pris la forme de la discrimination
raciale, de la discrimination à l’embauche, au logement
et bien d’autres formes de rejet de l’autre. Regardez
nos villes et leurs banlieues, nos écoles, nos lieux de vies
… ! Qui sont les « damnés de la terre »
?
C’est pour cela qu’ensemble nous organisons, le samedi
10 mai 2008 à 14h, de la Place de la République à
la Place de la Bastille La marche des Libertés. Soyons cent
mille et bien plus, à rappeler le crime de l’esclavage
et à poser le problème des discriminations faites
aux femmes, aux hommes et aux enfants dans notre pays. Quelque soit
la couleur de la peau, le sexe, la religion des personnes que l’on
discrimine, nous nous devons d’être là, prêt
à refuser toute forme d’injustice. Nous le devons à
nos ancêtres, à nos enfants et aux générations
futures. La date du 10 mai n’est pas anodine. En effet, le
10 mai 1802, Louis Delgrès appelle au soulèvement
des esclaves de la Guadeloupe et fait placarder sur les murs de
Basse-Terre un manifeste au nom de la fraternité universelle.
Depuis 2006, la République française a fait du 10
mai la journée officielle du souvenir de l’esclavage.
La victoire de La marche des Libertés sera notre victoire
à tous ! Alors soyons nombreux le 10 mai à porter
le drapeau de la Liberté, de l’Egalité et de
la Fraternité !
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