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La douloureuse marche des esclaves
Esclavage : une commémoration sous le regard d'Aimé Césaire
Une Marche des esclaves pour rassembler autour de l'histoire
10 mai : commémorer l’abolition de l’esclavage et dénoncer les discriminations en France
Des milliers de personnes sont attendues pour la Marche des Libertés samedi à Paris
Contribuez au succès de "La Marche des Libertés"

Origine : http://www.nantes.maville.com/La-douloureuse-marche-des-esclaves-/re/actudet/actu_loc-628056------_actu.html

Partie du marché Talensac, la marche a rejoint le palais de justice, à la tombée de la nuit pour une commémoration en chant, danses et théâtre avec les choeurs de l'Opéra de Nantes Partie du marché Talensac, la marche a rejoint le palais de justice, à la tombée de la nuit pour une commémoration en chant, danses et théâtre avec les choeurs de l'Opéra de Nantes
Le 160e anniversaire de l'abolition de l'esclavage s'est ouvert hier. La suite de cette invitation à ce souvenir et devoir de mémoire se déroule ce samedi.
Enchaînés, pliés de fatigue et de peur, courbés pour parer le coup et cacher l'humiliation, le cortège d'esclaves avance péniblement. Il porte le masque de la douleur et cherche la force et l'espoir dans un gospel. D'un côté, la chaîne de femmes. De l'autre, séparés, les hommes. Un esclave s'écarte du rang, un soldat le tient en joug. Un autre traîne, on le frappe. La scène pourrait être réelle. Elle l'a été. C'est ce que veut rappeler le collectif Passerelle noire qui, depuis trois ans, à l'occasion de la commémoration de l'abolition de l'esclavage organise cette reconstitution avec des volontaires.

Les passants s'arrêtent au passage du cortège de douleur, ouvert par des cavaliers. Ils ne peuvent pas être indifférents. « C'est très impressionnant », dit un jeune homme dans une longue inspiration. « C'est honteux pour les blancs », lance une fillette.

« Ce n'est pas pour nous flageller mais par devoir de mémoire. C'est notre histoire », insiste Yacin Abdillahi, membre du collectif. « La traite a été abolie, mais n'y a-t-il pas de nouvelles formes d'esclavage liées à la pauvreté, aux vicissitudes de l'homme par l'homme ? », interroge Mahamoudou Djibo.

On ne peut pas l'ignorer, outre son imposante stature, Mahamoudou Djibo porte également un lumineux habit traditionnel du Niger. Chargé d'un rapport sur les pratiques esclavagistes dont le travail des enfants, il est venu exprès pour cette marche avec une délégation de la Commission nationale des droits de l'homme (CNDHLF) du Niger. « Cette marche est géniale. L'homme ne doit pas vivre que du quotidien. Il faut réveiller la mémoire et garder les pages qu'on n'a pas lues. »

Véronique ESCOLANO.


Esclavage : une commémoration sous le regard d'Aimé Césaire
Nantes dimanche 11 mai 2008 Presse-Océan

http://www.nantes.maville.com/Esclavage-une-commemoration-sous-le-regard-d-Aime-Cesaire-/re/actudet/actu_loc-628490------_actu.html

Gerbes de fleurs lancées dans la Loire : un geste désormais traditionnel qui va au-delà du symbole. : Photo Arnaud jaffréGerbes de fleurs lancées dans la Loire : un geste désormais traditionnel qui va au-delà du symbole. : Photo Arnaud jaffré
La journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage a été l'occasion de rendre hommage à Aimé Césaire, écrivain et homme politique, chantre de la négritude décédé il y a peu.

Derrière le groupe Bryhni, des musiciens malgaches de Tananarive, les personnalités et le public abordent la passerelle Victor-Schoelcher pour procéder à la traditionnelle et très symbolique cérémonie commémorant l'abolition de l'esclavage. Des gerbes de fleurs sont lancées dans la Loire depuis la passerelle. Le député maire Jean-Marc Ayrault est entouré, d'élus municipaux, d'Octave Cestor, conseiller municipal et président de la Maison de l'Outre-Mer, de Guillaume Lambert, secrétaire général de la préfecture de Loire-Atlantique, de Me Catherine Lesage, bâtonnier de l'ordre des avocats du barreau de Nantes, de représentants de la commission des droits de l'Homme du Niger... Une minute de silence est observée tandis que les bouquets et les fleurs s'éloignent avec le courant, avant que les clarinettes des musiciens du groupe Bryhni reprennent leur mélodie.

Réflexion et action

Au moment du retour au village installé devant le palais de justice, une minute de silence et un hommage est rendu à Aimé Césaire, « combattant de la réhabilitation du statut de l'être humain de race noire aux yeux du monde », comme le souligne le représentant du collectif nantais de la commémoration de l'abolition de l'esclavage et qui estime désormais nécessaire « de se pencher vers les générations futures pour une société plus ouvertes à la pluriculturalité de notre nation ».

Pour Jean-Marc Ayrault « le combat pour la justice demeure, en tant que citoyens au niveau local mais aussi mondial. Le 10 mai n'est pas seulement un dépôt de gerbe. C'est un moment intense de réflexion et de préparation à l'action ».

Et alors que quelques heures auparavant le président de la République Nicolas Sarkozy a annoncé que l'histoire de l'esclavage commune à tous les Français sera enseignée à l'école primaire à partir de la rentrée, certains, comme Yannick Guin, conseiller municipal de Nantes, ancien adjoint à la Culture, s'étonnent : « Quelle inculture phénoménale de ce que l'école a fait depuis longtemps, de la part du président de la République. L'esclavage était déjà abordé quand j'étais à l'école primaire ! Précision et volume étaient peut-être insuffisants. Cela doit donner liberté et repères afin que tous les enfants aient une part de leur propre histoire dans le récit national ».

Pour sa part Jean-Marc Ayrault a salué le travail de mémoire effectué de leur propre initiative par les enseignants de l'école André-Lhermitte de Nantes. Le député-maire a par ailleurs évoqué le futur mémorial de l'esclavage qui doit être réalisé sur le quai de la Fosse, entre la passerelle Victor-Schoelcher et le pont Anne de Bretagne.

Le permis de construire a été délivré le 29 avril dernier, mais certains appels d'offres ayant été déclarés infructueux, les travaux ne pourront sans doute pas débuter avant la sortie de l'hiver 2009.

Eric Cabanas


Une Marche des esclaves pour rassembler autour de l'histoire
Nantes vendredi 09 mai 2008 Presse-Océan


http://www.nantes.maville.com/Une-Marche-des-esclaves-pour-rassembler-autour-de-l-histoire-/re/actudet/actu_loc-627601------_actu.html


Avant de se terminer par un grand spectacle, la Marche des esclaves débute par un défilé dans les rues de Nantes. La présence de cavaliers fait partie des nouveautés de cette édition. : Photo archives Presse OcéanAvant de se terminer par un grand spectacle, la Marche des esclaves débute par un défilé dans les rues de Nantes. La présence de cavaliers fait partie des nouveautés de cette édition. : Photo archives Presse Océan
Pour la troisième année, le collectif Passerelle noire organise une Marche des esclaves ce soir à Nantes. Charles et Ginette, âgés de 83 et 79 ans, ont décidé de se lancer dans l'aventure.
Gredin, sale nègre », s'emporte Ginette sur un Noir allongé à terre. « Qu'on le pende ! », poursuit son mari, Charles. La scène se déroule salle Pablo-Neruda, à Saint-Herblain. Comédiens et figurants de la Marche des esclaves sont réunis pour une ultime répétition. Avant l'unique représentation de la pièce, jouée une fois par an dans le cadre de la commémoration de l'abolition de l'esclavage.

En costumes d'époque, une centaine de personnes vont défiler dans le centre de Nantes pour finir par un grand spectacle sur le parvis du Palais de justice. Les Noirs, en haillons et enchaînés, interpréteront les esclaves. Ils seront encadrés par des nobles et notables blancs, acteurs ou complices de la traite négrière.

« On n'imaginait pas une telle violence »

Charles et Ginette feront partie de ces derniers. Lui a 83 ans, elle compte 79 printemps. Ils participent pour la première fois à cette commémoration et n'en reviennent toujours pas.

« On joue dans une scène où un Noir est arrêté alors qu'il tentait de fuir. La foule veut sa mort, le frappe et l'insulte, décrit Ginette. Il y a des mots très dur. On connaissait les grandes lignes de cette partie de l'histoire mais on n'imaginait pas une telle violence ». Le couple d'octogénaires a toujours habité Nantes et sait « avec quel argent ont été construits les beaux hôtels particuliers de la rue Kervégan ». Cette année, ils ont voulu en savoir plus.

« On a vu une annonce dans le journal. Ils cherchaient des figurants pour la Marche des esclaves. On a eu envie de participer ». Depuis, ils font figure de « chouchous » des organisateurs de la manifestation, le collectif Passerelle noire, et des autres participants.

Une aventure humaine

« En assumant notre histoire tous ensemble, on construit l'avenir. Le but de ce spectacle n'est pas d'accabler mais de réunir Noirs et Blancs, vieux et jeunes. En cela, leur présence nous fait très plaisir », confie Peter Lema, cofondateur de Passerelle noire et metteur en scène de la pièce.

Un sentiment partagé par les intéressés pour qui cette plongée dans l'Histoire prend des allures d'aventure humaine. « Il y a plein de jeunes dans le groupe et ils viennent tous nous saluer et discuter, s'enthousiasme Charles. En plus, on n'avait jamais fait de théâtre, alors on découvre. C'est vraiment exceptionnel de participer à cet événement ».

Étienne Mvé-Le Gall


10 mai : commémorer l’abolition de l’esclavage et dénoncer les discriminations en France
Des milliers de personnes sont attendues pour la Marche des Libertés samedi à Paris
vendredi 9 mai 2008, par Hanan Ben Rhouma

http://www.afrik.com/article14252.html

Pour la troisième année consécutive, associations et personnalités se sont associées pour célébrer ensemble les abolitions de la traite et de l’esclavage le 10 mai en France. Une commémoration placée cette année sous le signe de la lutte contre la discrimination raciale. A Paris, la Marche des Libertés partira samedi de la place de la République à celle de la Bastille à partir de 14h.

La communauté afro-antillaise se donne rendez-vous le 10 mai 2008 en France pour la commémoration de l’abolition de l’esclavage et de la traite. Génération Consciente et le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) organisent samedi "La Marche des Libertés". La question de l’itinéraire a fait débat mais les associations se sont finalement mises d’accord sur un trajet ralliant la place de la République à celle de la Bastille.

Une date « choisie par la République française comme journée officielle du souvenir de l’esclavage », explique Claudy Siar, directeur général de Tropiques FM et président de Génération consciente. « C’est le 10 Mai 1802 que Louis Delgrés appela au soulèvement de la population de la Guadeloupe contre le rétablissement de l’esclavage et fit placarder sur les murs de Basse-Terre un manifeste au nom de la fraternité universelle. C’est aussi le 10 mai 2001 que le sénat a définitivement adopté la loi dite Taubira, dont l’article premier a une portée historique puisqu’il définit pour la première fois officiellement la traite des Noirs et l’esclavage comme un crime contre l’humanité ».

La France doit se mobiliser

Au-delà du souvenir et de l’hommage rendu aux descendants d’esclaves, le 10 mai est placé cette année sous le signe de la lutte contre les discriminations. Pour M. Siar, l’esclavage existe encore dans la société française sous la « forme de la discrimination raciale, de la discrimination à l’embauche, au logement et bien d’autres formes de rejet de l’autre ».

« Nous avons un passé commun avec les Français et les Européens. Il est important que le citoyen se sente concerné et se recueille », affirme Alain Bidjeck, président de l’association Orig’in. « Soyons cent mille et bien plus, à rappeler le crime de l’esclavage et à poser le problème des discriminations faites aux femmes, aux hommes et aux enfants dans notre pays », exhorte pour sa part M. Siar dans son appel à la marche. « Quelque soit la couleur de la peau, le sexe, la religion des personnes que l’on discrimine, nous nous devons d’être là, prêt à refuser toute forme d’injustice ».

Le 10 mai en musique avec Africaphonie

L’association Orig’in organise également samedi la seconde édition du festival Africaphonie au Cabaret Sauvage. Deux ans auparavant, le concert du CRAN avait été annulé sous la pression de nombreuses associations qui souhaitaient garder le côté « solennel » de la commémoration. « On ne peut pas se limiter à une manifestation solennelle », note M. Bidjeck. « Il existe plusieurs façons de s’exprimer. Le travail de mémoire à travers la culture est très important. Les artistes et leurs témoignages ont aussi leur rôle à jouer et une célébration culturelle du 10 mai est un bon moyen de se libérer de la douleur ».

Conforté par le succès du festival en 2007, M. Bidjeck a décidé de renouveler l’expérience. « Ce repère symbolique permet de rassembler et de générer des initiatives culturelles, économiques et sociales (…) une manifestation culturelle créée pour célébrer l’histoire et la richesse de ces cultures dont l’origine est l’Afrique », indique le président de l’association. Documentaires, courts métrage et compilations, autant de supports qui seront mis à la disposition du grand public pour donner un regard contemporain au sujet et « apporter un volet plus informatif et pédagogique » sur cette histoire. Des manifestations sont également organisées à Lyon, Marseille ou encore Nantes.


Contribuez au succès de "La Marche des Libertés"
Le 10 mai 2008 à Paris
Par Claudy Siar, Directeur Général de Tropiques FM

http://www.afrik.com/article14116.html

En hommage aux millions d’Africains déportés et à leurs descendants, esclaves des Caraïbes, des Amériques et de l’Océan indien, esclaves des Caraïbes, des Amériques et de l’Océan indien. Pour le 160e anniversaire de l’abolition de l’esclavage. La Marche des Libertés se déroulera le samedi 10 mai 2008, de la Place de la République à la Place de Bastille.

Tout d’abord, merci de l’engagement qui sera le votre en cette année du 160ème anniversaire de la Commémoration de l’Abolition de l’Esclavage. « 160 ans déjà ! Mais 160 ans seulement. »

Les débats sur la mémoire secouent encore notre pays. Il nous semble donc important de rappeler ce pan de l’Histoire mondiale. Ce crime contre l’humanité. Rappeler ce que fut l’infamie de la traite négrière et de l’esclavage doit être un devoir pour chacun d’entre nous.

Comment oublier ces millions d’africains déportés ? Comment oublier les sévices les plus inhumains infligés aux femmes, aux hommes et aux enfants esclaves des Antilles, des Amériques, de l’Océan indien ? L’esclavage européen, dont les victimes furent africaines, doit désormais avoir valeur de symbole pour l’ensemble de l’humanité.

Vous comme moi savons que la colère face à la hiérarchie des mémoires ne rendra pas justice à nos ancêtres :
- Nous avons l’obligation d’être exemplaire dans notre démarche de devoir de mémoire.
- Nous tous devons transcender notre souffrance en posant des actes forts.
- Nous avons la mission d’instaurer un dialogue avec ceux qui, aujourd’hui encore, tentent de minimiser le crime de l’esclavage français. Nous savons que beaucoup d’entre nous se demandent toujours « pourquoi devons-nous évoquer cette période de l’Histoire » ? Vous comme moi, avons la réponse ! Car l’esclavage est bien présent dans notre société ! Il a pris la forme de la discrimination raciale, de la discrimination à l’embauche, au logement et bien d’autres formes de rejet de l’autre. Regardez nos villes et leurs banlieues, nos écoles, nos lieux de vies … ! Qui sont les « damnés de la terre » ?

C’est pour cela qu’ensemble nous organisons, le samedi 10 mai 2008 à 14h, de la Place de la République à la Place de la Bastille La marche des Libertés. Soyons cent mille et bien plus, à rappeler le crime de l’esclavage et à poser le problème des discriminations faites aux femmes, aux hommes et aux enfants dans notre pays. Quelque soit la couleur de la peau, le sexe, la religion des personnes que l’on discrimine, nous nous devons d’être là, prêt à refuser toute forme d’injustice. Nous le devons à nos ancêtres, à nos enfants et aux générations futures. La date du 10 mai n’est pas anodine. En effet, le 10 mai 1802, Louis Delgrès appelle au soulèvement des esclaves de la Guadeloupe et fait placarder sur les murs de Basse-Terre un manifeste au nom de la fraternité universelle.

Depuis 2006, la République française a fait du 10 mai la journée officielle du souvenir de l’esclavage. La victoire de La marche des Libertés sera notre victoire à tous ! Alors soyons nombreux le 10 mai à porter le drapeau de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité !