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L'anatomie politique de Nicole-Claude Mathieu
Catégorisations et idéologies du sexe
Résumé et présentation sur feministe.net

Origine : http://www.feministes.net/anatomie_politique.htm

Site feministe.net : http://www.feministes.net/

- L'anatomie politique de Nicole-Claude Mathieu -

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Catégorisations et idéologies du sexe -

Résumé de : Mathieu (Nicole-Claude), L'anatomie politique, Catégorisations et idéologies du sexe, éditions côté-femmes, 1991, 291 p.

Première partie : le sexe, évidence fétiche ou concept sociologique ?

Chapitre 1 : notes pour une définition sociologique des catégories de sexe

La connaissance en sciences sociales dépend d'une structure de pensée propre à la société qui la produit.

I Trois variables fondamentales...

Les catégories de sexe constituent une des trois variables fondamentales utilisées en sociologie et en psychosociologie. Ces trois variables : sexe, age ou classe sociale ne bénéficient pas de la même rigueur ou du même statut.

1. Définition sociologique
Les sociologues ont eu une grande rigueur face à la classe sociale ; une problématique tendant à définir ces groupes dans leurs rapports réciproques a été établie.
Face aux catégories de sexe et d'âge, il y a eu moins de rigueur et les rapports biologiques/sociologiques demeurent, même si c'est moins vrai pour l'âge.
Avec l'âge on en arrive à penser qu'il s'agit d'un facteur individuel, important à prendre en considération dans les études ; on établit maintenant une réalité globale propre à chaque tranche d'âge.

2. Apparition de la problématique
La problématique concernant les classes sociales est plus ancienne que celle concernant les âges. Certaines groupes sont plus traités que d'autres : les jeunes et les vieillards sont plus étudiés que les adultes, les ouvriers que les bourgeois etc.

II le discours scientifique autour des catégories de sexe

Les ethnologues étudiant des sociétés très différentes de la leur, ont été confrontés à deux sous-cultures spécifiques : l'une masculine et l'autre féminine. On décrit donc la division existant dans la société dans tous les domaines : travail ,religion, langage ....ce qui a abouti a l'impression d'un système duel : dualité male/femelle.
Les ethnologues en étudiant beaucoup de sociétés sont arrivés à la notion de sexe social en consentant d'une part que la stricte dichotomie des statuts et des rôles selon le sexe n'est pas universelle, et surtout que sa forme et son contenu varient selon les sociétés. Margaret Mead a été la première à poser une problématique sur le sujet. La sociologie de la famille traite de beaucoup de problèmes concernant les catégories de sexe en tant que catégories sociologiques tels que les rôles descriptifs de l'homme et de la femme, les relations entre les pères et enfants ou les mères et les enfants, les relations interpersonnelles entre les époux.
En étudiant la famille, on voit que c'est le groupement social qui exprime par excellence l'institutionnalisation du biologique. Mais la sociologie a jusqu'à présent limité cette description du rapport homme/femme à la famille, c'est à dire la groupement social qui conserve le plus pleinement aux catégories de sexe leur fondement biologique.
Dans beaucoup d'écrits on ne se préoccupe que de ce que font les hommes ; une seule de ces catégories est nommément prise comme sujet d'étude tandis que par contre l'idée d'une dichotomie sociale des sexes court à travers la presque totalité des travaux. Il n'existe donc pas de sociologie des sexes.
On peut noter que le début d'une problématique culturelle des catégories de sexe a été réalisée
1. dans le milieu ethnographique et pas dans le milieu sociologique 
2. par une ethnologue femme
Ce sont surtout des sociologues femmes qui produisent la partie des écrits consacrés aux catégories sexuelles. 

1. au niveau de la conceptualisation
l'analyse économique considère l'individu économique, l'individu producteur et à ce titre n'a pas à faire référence au sexe de cet individu. mais si on prend par exemple la notion de "coût de l'homme au travail"  on voit que le travail quotidien d'entretien de la force de travail (courses, repas, entretien du linge...) qui est dans sa presque totalité assuré par les femmes n'est pas intégré. si dans un ménage seul l'homme travaille son salaire sert également à rémunérer la femme, qui entretient la force de travail de son mari. et ce salaire minimum et ce salaire minimum n'a donc plus la même signification puisqu'il est partagé. les femmes qui ne travaillent pas professionnellement étaient donc jusqu'ici classées dans la catégorie de la population non active au même titre que les enfants et les vieillards. toutefois on commence a considérer que les femmes qui ne travaillent pas pourraient être compté en fonction de la force de travail potentielle qu'elles représentent. Dans le cas de la double journée des femmes, le temps de travail ménager est resté à la périphérie de la problématique du monde du travail. 

2. au niveau du langage
Le général et le masculin sont purement et simplement identifiés ce inconsciemment ce qui entraîne l'oblitération de la catégorie féminine dans le sujet social. 
"la fonction sexuelle est donc la fonction biologique de reproduction, qui implique nécessairement unE partenaire pour se réaliser". cet exemple nous montre qu'on pense à partir du masculin. 
"les tâches répétitives et parcellaires laissent à l'individu tout le temps de ruminer ses ennuis domestiques et conjugaux, sa femme ou ses enfants malades ..." ici individu = homme mais aussi individu travailleur = homme. 
On est donc dans la représentation d'une nome sociale : l'homme est au travail et la femme ne travaille pas. 

On pourrait donc résumer l'état du savoir sociologique en ce qui concerne les catégories de sexe :
1. la catégorie homme en tant que catégorie sociologique spécifiée n'existe pas ; on croit parler en général alors qu'en réalité on parle au masculin.
2. la catégorie femme ou bien les femmes n'existent pas par voie de conséquence du système de pensée précédent ou alors elles font une apparition en annexe. Ou alors elles existent seules isolées et on voit que si les deux premiers types de discours sont plutôt le fait d'hommes, celui ci est plutôt le fait de femmes. 

III Vers une problématique globale de la définition sociologique des catégories de sexe ?

Pour Mathieu puisque dans notre société, les deux catégories de sexe couvrent la totalité du champ social il semble que l'une comme l'autre ne puissent être étudiées isolément du moins sans quelles n'aient été auparavant pleinement conceptualisé comme éléments d'un même système structural.
En reparlant des classes sociales, on constate deux mouvements. On a d'abord étudié les conditions de vie des ouvriers et d'eux seuls et ensuite l'analyse marxienne du rapport de classes prolétaires/bourgeoisie. 

Chapitre 2 Homme-culture et femme-nature

1. Des généralisation abusives à "l'évidence" biologique
"La croyance et le problème des femmes" : article de Edwin Ardener analysé par Mathieu.
Edwin dit que si on a des difficultés à parler des femmes c'est qu'il y a des difficultés à communiquer avec elles sur le terrain. Elles ne parlent pas et ne verbalisent pas. Selon lui les hommes savent donner des modèles de société bien délimités et pas les femmes. Elles ne possèdent pas le méta langage de la société. Mathieu se demande alors jusqu'a quel point elles ne parlent pas, et dans quelles sociétés.
Il faut donc chercher dans quelles sociétés les hommes ont éventuellement le pouvoir d'empêcher les femmes de parler.
ex "Une éducation en Nouvelle-Guinée" de Margaret Mead. Des jeunes gens partent travailler chez les blancs. Ils revinrent et apprirent le pidgin (langue des blancs) à tous les garçons. Les filles n'avaient pas le droit de le parler. Néanmoins comme elles assistaient aux leçons ; elles le connaissaient et l'enseignaient à des enfants plus jeunes. Le désir d'imitation et de transmission est donc plus fort que l'interdiction. Il y a donc eu apprentissage sans que jamais ou très rarement on n'ait entendu des femmes s'exercer.
Dans l'article de Ardener, il montre que les femmes ethnologues elles mêmes n'ont pu surmonter le "problèmes des femmes". Mathieu demande alors pourquoi elles devraient mieux surmonter le problème que ces homologues masculins. Implicitement une femme est donc toujours une femme quelle que la société à laquelle elle appartient.

2. De l'"évidence biologique" à la contradiction méthodologique
les catégories de sexe sont donc parfois réduites à leur définition biologique. cela se retrouve au niveau du discours manifeste. Ardener va fixer la vision féminine du monde dans le biologique et la masculine dans le sociologique.  Pour lui, les hommes arrivent à se définir eux mêmes et leur femme, alors que les femmes en tant que catégories sont exclues du politique et ne peuvent donc que "reprendre" les modèles des hommes. Pour Ardener, les forces de la nature font partie de leur essence en tant que femmes. Elles sont donc, dit il, plus proches de la nature, sans doute à cause de la procréation. 
Mathieu souligne qu'il oublie que l'homme est partie prenante de la procréation et que d'autres phénomènes naturels comme la mort mettent les deux sexes au même plan. 

III Restitution à la parole, mais parole sur quoi ?

Dans cet article, Ardener échoue a constituer les femmes en sujets. Mathieu dit donc qu'il faudrait savoir, selon les sociétés si les femmes partagent les modèles créés par les hommes du fait de leur dominance politique ou les "empruntent".

IV La parole et le discours

Ardener dit que ce sont les hommes qui détiennent le discours. Mathieu montre que c'est l'homme sociologique et non biologique qui détient le pouvoir et donc la parole.

Mathilde