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Origine :
http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=10760
http://marseille.indymedia.org/news/2007/03/8606.php
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=77997
Le Mouvement de Travailleurs sans emploi (MTD) de Solano est le
mouvement "piquetero" le plus connu à l’étranger
(et celui qui est le plus soutenu financièrement) grâce
entre autres à une pratique (et un discours) d’autonomie
et d’"horizontalité". Ce dernier point a
toujours été idéalisé par ses membres
fondateurs et par les critiques qui portent sur ce mouvement. Et
justement, ce mythe, dont beaucoup ici connaissent depuis longtemps
la réalité, s’effonfre avec la rupture d’une
partie des quartiers du mouvement.
Corruption, élitisme, verticalisme... sont les raisons de
ce départ, raisons expliquées dans leur document de
départ.
Document de renoncement au M.T.D. Solano [1]
Par barrio iapi
Ce document est au nom de tous les hommes, femmes, enfants et anciens
qui pour une raison ou une autre ne sont plus dans le Mouvement
de Travailleurs sans emploi de Solano, Quilmes, Province de Buenos
Aires, Argentine.
Buenos Aires, 26 avril 2006
A LA GRANDE LUTTE QUI LE 26 JUIN 2002
NOUS A EMPORTE DES COMPAÑEROS,
QUI NOUS ONT LEGUE LA SEULE CHOSE QU’ILS AVAIENT :
LEUR EXEMPLE, LEUR TRANSPARENCE, LEUR HONNETETE.
Au M.T.D. Solano,
et aux organisations et lutteurs argentins.
Ce document est au nom de tous les hommes, femmes, enfants et anciens
qui pour une raison ou une autre ne sont plus dans le Mouvement
de Travailleurs sans emploi de Solano, Quilmes, Province de Buenos
Aires, Argentine.
Ce "renoncement" est accompagné de notre position
face à ce qui s’est passé ces dernières
années dans le Mouvement. Ce qu’il dit ici est suffisant,
mais nous demandons une aide pour cette rédaction à
d’autres compañeros d’autres organisations.
Messieurs de la Direction Politique du M.T.D. Solano :
Cela fait des jours, des semaines, des mois que ce document nous
donne des fourmis dans les mains. Finalement, il a pu se faire et
avec notre lutte, avec rage et dignité, nous accouchons de
lettres, mots et sentiments.
Ainsi que nous permettez-nous de nous étendre un peu sur
le thème. Après tout, sans faire de mal à personne
nous sommes membres du Mouvement, des personnes très "autres",
mais des personnes des Quartiers, en fin de compte.
En plus de l’angoisse et de la préoccupation de ce
qui nous arrive, nous voulons aussi partager avec beaucoup de membres
du Mouvement l’indignation pour le "mépris"
que cette Direction nous témoigne.
Dans cette organisation de lutte caractérisée comme
"coupeurs de route", "Piqueteros", beaucoup
avons été arrêtés, frappés, insultés
et humillés, pour le fait de lutter pour une cause juste
et de plus pour nous organiser et nous faire entendre. Mais nous
savons, comme vous, qui nous lisez et nous écoutez, que nous
nous ne sommes pas de simples coupeurs de route, mais des Lutteurs
Sociaux.
Bien sûr, il s’avère qu’aujourd’hui,
dans l’actualité, être un lutteur social est
un délit et si nous ne nous insérons pas dans le système,
on nous punit. Bien sûr, ah, les corrompus non ? Non, eux
sont impunis en payant les juges. En plus leurs propres associés
ne peuvent pas les punir ! Les banquiers du "corralito"
? Encore moins, eux achètent les politiques en leur payant
leurs campagnes. Les pirates de la route ? Non plus, eux s’arrangent
avec la police. Mais il s’avère que nous aussi on veut
nous comparer avec ceux qui volent, assaillent et piratent.
Vous penserez : "Vous (c’est à dire nous) coupiez
la route, vous vous couvriez le visage et ’vous utilisiez
des bâtons’, vous étiez des quartiers et vous
n’aviez pas de conscience". Mais on nous accuse de ne
pas nous taire face à la corruption, au mauvais traitement
de la Direction Politique, et surtout, le fait que ayons dit C’EST
FINI ! et que nous ayons coupé les relations avec la Direction
pour nous faire entendre et pour qu’ils nous respectent comme
personnes des quartiers et nous prennent en compte.
Surtout pour que dans cette Argentine se termine l’abus et
la corruption de ceux qui sont nos référents et la
direction politique qui jettent à la poubelle nos dignités
si recherchées.
Non ! Non ! Non ! Ne vous en faites pas, vu que nous ne ferons
pas une histoire de ce que fut le Mouvement de Solano. Par contre
ce que nous voulons dire très clairement est pourquoi nous
"renonçons" ou plutôt, pourquoi nous ne sommes
pas unis dans le Mouvement, comme cela devrait être. Nous
voulons parler de l’autre visage du Mouvement, celui qui est
invisible, celui qui existe, le réel, mais que ne se voit
pas.
Ce qui serait conseillé serait ", une des choses que
l’on nous a dites est que "nous durerions peu",
que eux, (la Direction) "continuent le projet original"...
Qu’est-ce que nous avons fait nous pendant ces années
de lutte !?... ou "que nous faisions un pas de côté"
en acceptant d’une manière puérile que eux commandent.
Bien sûr, peut-être la recommandation serait de faire
un pacte, de signer la paix et d’attendre. On nous demande
la "prudence du silence et de nous conformer"... Qui pourrait
vivre avec une honte pareille ? Qui échange silence pour
dignité ?
Les conseils "sensés" ont été inutiles.
Dans ces terres de Solano, dans ces dernières années
la révolte règne... et naturellement la dignité.
Les hommes, les femmes, les vieillards se sont réunis dans
les quartiers avec leurs Assemblées pour voir dans leur coeur
s’il est temps de commencer à parler et d’endurer
le vent violent de ce qui viendra. L’accord des Assemblées
a été "Oui, il faut parler, dénoncer et
non laisser impunie la trahison de la lutte dans le Quartier de
Solano". Ainsi nos accords sont sortis des quatres quartiers
du MTD Solano : Monteverde, IAPI, Berazategui et une partie de San
Martín. Nous séparer de la Direction parce que nos
demandes son rationnelles, que ne disparaissent pas la coordination
entre nous et que nous continuons à être unis. Chercher
de nouvelles relations politiques, soutenir les Cantines populaires,
continuer avec les Ateliers Productifs, les Potagers, conserver
les donations d’aliments (des municipalités) et les
plans [2] des compañeros, ouvrir de nouvelles instances au
Ministère pour les soutenir, que nos Assemblées résolvent
et terminent les anciennes décisions du mouvement, continuer
la lutte pour le Changement Social, la Dignité, la Justice,
l’Horizontalité, la Démocratie Directe. Nous
mettons le "etc." requis, parce que notre intention n’est
pas de vous affirmer tous les principes du mouvements mais de spécifier
très clairement la séparation de notre Mouvement,
qui est plus de 60% de l’organisation. Et cela, nous sommes
nous, en dehors de la Direction Politique.
Je ne sais pas pourquoi il se dit ce qui se dit ... que Solano
a changé, que rien ne sera égal, qu’il se commence
un nouveau départ...
Nous ne savons pas comment il sera, mais ici tout continue égal.
La Direction Politique et ses amis jurent et se parjurent (après
tant de corruption) qu’ils sont les honnêtes et les
"autres" les déshonnêtes. Leurs accompagnateurs
et amis rejoignent le respect de la Direction Politique c’est-à-dire
à leur volonté... certains se font complices. Les
compagnons des Quartiers de Solano savent qu’ils sont où
ils sont pour avoir été "trompé",
ils savent qu’ils ne vont plus jamais endurer une direction
traîtresse, que leurs chef doivent être leurs Assemblées
: peu à peu, l’organisation commence à se diviser,
d’un côté la Direction Politique est restée,
la majorité installée dans le quartier de Santa Rosa,
localité de Varela, une petite partie de San Martin dans
le quartier de Solano, et quelques compañeros dispersés
qui n’arrivent toujours pas à comprendre ce qui se
passe.
En haut, sur les pics des antennes de Solano, le ciel assume ses
formes d’imposition, de supériorité de puissance
et d’orgueil.
La Direction Politique et ceux qui la suivent de près, serrent
les rangs autour de l’argent, des relations avec l’étranger,
des colis de marchandises, des plans sociaux, des projets comme
écran et de tous les etcéteras que nous pourrions
ajouter à cette longue colonne de corruption. Les gens qui
sont sous ces quartiers commencent à parcourir leurs rues,
il commence à pleuvoir fort, il y aura un orage...
Repliés dans un coin des quartiers ces dernières
années, les Mouvements de Chômeurs n’ont pas,
nous n’avons pas, la capacité de mobilisation des derniers
temps. Et si nous ajoutons à cela les abdications et les
corruptions, nous devons nous lamenter, compagnons. Les bas quartiers
d’Argentine ne savons pas comment comprendre ce qui s’est
passé politiquement. Les plus atteints (moralement et en
théorie) y voient une trahison et cherchent les coupables,
à leur côté, parmi leurs égaux. Ou on
voit maintenant les plus conséquent des dirigeants (aspirants
au discours) critiquer des membres des quartiers, en répartissant
sans réserve des étiquettes pour classer l’inclassable
("traîtres à nos dirigeants", "personnes
sans critères", "ils sont tous des perdants ’fracasados’",
"ils veulent seulement des aliments et des plans", par
exemple). Ils comprennent "fracasados" par attendre, bavarder,
se mettre d’accord, écouter les Assemblées,
comprendre que l’autonomie c’est ne dépendre
de personne, représenter l’Assemblée et non
des dirigeants, être clair et transparent, comprendre que
l’argent des projets et de l’étranger sont pour
l’organisation et non pour un usage personnel. Enfin, l’"échec"
est du au fait de ne pas avoir suivi leurs conseils de fermer notre
gueule ! L’échec est, disent les dirigeants et leurs
amis, d’avoir fait confiance aux membres des quartiers, ou
les plus "frustrés" lisent "inutilité
de la lutte". Ils se désespèrent face aux membres
de ces quartiers qui se refusent de suivre de si brillants dirigeants
politiques.
Cependant ce qui reste de cette organisation ne baisse pas les
bras. Ils ne s’adonnent pas à la paresse de ne pas
continuer de chercher. Comprendre le doute, travailler pour comprendre
la lutte, savoir pour savoir lutter, expliquer pour expliquer la
lutte. Dans cette autre partie, il ne se lit pas seulement le commencement
dans la Paroisse Les Larmes... toutes les luttes se rejoignent.
Maintenant que vous avez clairement expliqué, messieurs
de la Direction, le commandement à l’intérieur
de ce qui était cette organisation, et en nous faisant comprendre
que nous devions nous écarter de votre supposé "projet
original", vous devez savoir que -en plus d’avoir récolté
cette confrontation et d’avoir induits en erreur les quartiers
humbles-, vous héritent de la possibilité de comment
nous affronter.
Durant notre parcours, ensemble, vous avez dit plusieurs fois que
les résolutions seraient prises par les Assemblées,
qu’il ne devait pas exister de Commandement à l’intérieur
de l’organisation, qu’il fallait respecter les accords,
ne pas céder aux gouvernements, démontrer aux habitants
des quartiers que la dignité humaine vit toujours et existe
parmi les plus appauvris. Tout cela s’est converti en un grand
mensonge et une trahison au camp populaire, c’est pour cela
que vous récoltez cet affrontement avec nous et nos demandes
pour le traitement recu.
Comprendrez que la méfiance dans tout ce qui a été
la Direction de cette organisation, indépendamment de à
qui nous nous référons et de quelle personne est concernée,
a indélébilement marqué notre pensée
et notre marcher. Si à notre méfiance compréhensible
dans tout ce qui est commandement, indépendant de à
quelle organisation il répond, nous lui ajoutons l’énorme
manque de transparence dans le maniement des projets, avec l’argent
de l’étranger, et les frivolités que vous et
certains qui vous accompagnent ont gaspillées sans aucun
regard, puisque c’est notre devoir de vous signaler qu’avec
les compagnons du MTD de Solano (et je croit que non seulement avec
ceux du MTD) vous êtes partis de zéro en ce qui concerne
la crébilité et la confiance, vous les avez obtenues...
et perdues.
Nous ne pouvons pas avoir confiance en ceux qui ont gaspillé
l’argent des projets productifs pour leur propre intérêt,
en ceux qui ont cédé devant les gouvernements en croyant
que nos demandes seraient résolues en marchandise, plans
sociaux et cantines populaires.
Nous ne pouvons pas donner de crédit à ceux qui essaient
d’étouffer les corruptions de renoncement, avec les
projets au Ministère, avec le fait de s’être
arrangé avec des personnes, avec le fait que les étrangers
devaient payer pour faire des recherches sociologique dans le Mouvement
(pour leurs Universités, pour leurs livres). Nous ne pouvons
pas donner de crédit à ceux qui disent que nous sommes
"de la merde et que nous avons de la merde dans la tête",
quand on nous rabaisse, quand l’argent du terrain qui s’est
acheté n’est jamais apparu, on nous a dit que le terrain
avait été acheté et le recu n’a jamais
été présenté... Cette liste peut être
interminable.
"Messieurs : Non ! Non, il n’y aura pas d’impunité
!
Ne nous inspirent pas de confiance ceux, qui avec l’étroitesse
de vues pour la logique de la lutte, ont eu pour plan de nous convertir,
nous les pauvres, en instruments pour les relations politiques à
l’intérieur et à l’extérieur du
pays. D’avoir comme plan d’utiliser les Ateliers Productifs
comme écran pour l’arrivée d’argent, de
permettre que des personnes de l’organisation implantent une
entreprise de construction à Mar del Plata, en utilisant
les projets du Mouvement.
En fin de compte, ce plan (ou comme vous voulez l’appeler)
n’a pas été autre que la tentative de continuer
le génocide qui sous différentes modalités
a déployé le capitalisme en Argentine... Ou... dans
quel état sommes-nous aujoud’hui ?
Malgré tout, de tous les quartiers de Quilmes on continuera
de nous lever pour lutter contre les malheurs qui nous poursuivent.
Ces quartiers continueront d’être rebelles. Nous le
serons toujours...
Nous voulons être clair et ratifier : nous n’avons pas
été ceux qui ont rompu, en annonçant que nous
"nous retirions en continuant le projet original". Ce
fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui avons proposé
une supposée volonté de coordination tandis qu’un
traître coup se préparait. Ce fut la direction.
Nous n’avons pas été ceux qui ont inventé
un écran de projets de travail sans jamais donner d’explication
sur l’argent. Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui ont trahit la
volonté de tous les quartiers du M.T.D. pour obtenir une
"sortie amène" au conflit. Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui ont dit avoir
le poker dans la main, en portant des menaces avec plans et marchandises.
Ce fut la direction.
Nous n’avons pas été ceux qui avaient les relations
avec l’étranger et les entrées d’argent,
sans jamais donner une explication aux quartiers. Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui ont affirmé
que les gens des quartiers n’ont pas de critère et
qu’ils sont tous des ratés. Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui, pour disqualifier,
ont balancé l’invention selon laquelle on travaille
avec des "punteros" politiques [3]. Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui ont dit que les
résolutions seraient seulement prises par l’Assemblée
en terminant sur une Table Politique, où une direction a
pris des accords par derrière, exercant un commandement.
Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui avons permis
qu’un membre de l’organisation ait une entreprise de
construction à Mar del Plata. Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui avons convenu
que les étrangers puissent faire de l’observation et
des investigations pour leurs études et leurs facultés,
en leur faisant payer des centaines de dollars. Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui avons pris l’argent
de l’étranger sans jamais donner d’explication.
Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui avons utilisé
les plans et les marchandises comme moyens de chantage. Ce fut la
Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui lors du dernier
"Janvier Autonome" avons proposé une coordination
à niveau national sans l’avoir communiqué au
Mouvement et sans nous y avoir invités : La question des
compagnons a été : comment nous coordonner au niveau
national si nous ne nous coordonnons pas entre nous ? Ce fut la
Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui ont dit que "tous
sont de la merde et ont de la merde dans la tête". Ce
fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui n’ont donné
aucune explication sur l’achat d’un terrain de plus
de 30.000 pesos, qui n’ont pas été payés.
Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui construisent
une clinique, qui n’est pas aux mains de compagnons de base
du Mouvement. Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui installons des
ateliers à des fins personnelles, avec l’argent de
tous, sans jamais rendre de comptes. Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui ne luttent pas
contre le ministère en raison d’arrèglements.
Ce fut la Direction. Nous n’avons pas été ceux
qui avons arranger au ministère des projets, supposément
déjà en fonctionnement et obtenant de l’argent
pour ceux-ci. Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui ont les ordinateurs
si nécessaires dans les quartiers. Ce fut la Direction.
Nous n’avons pas été ceux qui ont les dépôts
d’argent de l’étranger, en maintenant le silence
de la convenance. Ce fut la Direction.
Cette liste n’est pas terminée, il reste à faire
des recherches et à avoir des conversations avec d’autres
compagnons, mais nous sommes en train de le faire. Nous voulons
savoir où nous allons et avec qui nous sommes. Bon, ne désespérez
pas, nous avons maintenant presque terminé cette "Lettre
de Renoncement". Auparavant nous devons déloger quelques
menteurs...
Pour conclure, nous répondrons à quelques questions
que, nous en sommes sûrs, ils nous feront.
Savons-nous à quoi nous nous affrontons ? Oui.
Savons-nous ce qui nous attend ? Oui.
Est-ce que tout cela vaut la peine ? Oui.
Qui pourrait répondre "oui" à ces questions
et ne rien faire et ne pas sentir que quelque chose très
à l’intérieur se casse ?
... et pour tous les compagnons qui résistent et luttent
:
Nous, actuellement, les Quartiers qui sommes restés coordonné,
ne croyons pas en ces personnes de la Direction Politique. De ceux-ci
nous avons reçu des mensonges, des trahisons, de l’orgueil
et de la corruption. Mais oui nous croyons dans le Changement Social,
en des gens comme vous. Oui nous croyons en des centaines d’hommes,
de femmes, d’enfants et de vieillards (nous partageons avec
un certain nombre d’entre eux les coupures de route), qui
nous ont entendu et respectés avec noblesse et ils nous ont
parlé avec honnêteté. Il est juste de vous dire
que de vous nous avons appris qu’organisés nous pouvions
lutter pour un Changement Social et pour une Justice Digne. Nous
avons dit plusieurs fois dans les quartiers que nous voulions vivre
avec dignité. Cette mauvaise direction nous l’a refusé
et c’est pour cela que nous sommes en résistance. Ainsi
nous continuerons, nous ne renoncerons pas....
C’est pour cela qu’avec votre effort et des dizaines
de centaines de personnes comme vous, cette sortie dont nous avons
besoin et méritons sera possible... par vous. Si important
est pour nous votre effort que nous voulons vous demander de donner
un lieu et de nous écouter. Les Quartiers de Solano préparons
un compte rendu de dénonciation et les conséquences
qu’ele a apportée au MTD de Solano. Les membres des
quartiers qui continuons de nous coordonner avec l’aide d’autres
organisations, préparons un résumé serré
de ce que nous vivons tous les jours et à toute heure : nous
voulons vous demander de nous permettre de vous faire parvenir ces
notes avec la parole de ceux qui ont fait parti du MTD de Solano.
Il reste beaucoup de choses à dire. Nous espérons
que le temps le permette et que nous trouvions la manière
de comment le faire. Nous remercions les compagnons qui ont collaboré
avec nous pour exprimer ce que nous avons rédigé.
Nous voulons répéter à tous les compagnons
qui luttent que nos hangars dans les quartiers de Solano seront
toujours ouverts pour les recevoir, pour nous accompagner ; et que
nous n’oublions pas et n’oublierons jamais que vous
avez toujours eu pour nous une oreille attentive et respectueuse,
et que nous avons besoin des mots de soutien et d’espérance.
Nous ne renocerons pas, nous résisterons. Parce que cette
tendre Dignité nous donnera la force suffisante pour continuer
de lutter avec tous les compagnons et débout.
Les Quartiers du Sud de Quilmes qui continuent coordonnés
: Monteverde, IAPI, Berazategui et une partie de San Martín.
M.T.D. Solano, 26 avril 2006.
Traduction : Fab, santelmo at no-log.org
[1] Le MTD de Solano est en fait une somme de plusieurs quartiers,
presque tous situés dans la municipalité de Quilmes
(sud de la banlieue de Buenos Aires) (NdT).
[2] Planes trabajar o jefes y jefas : « contrats »
de 2O heures par semaine payés 150 pesos (300 francs) par
mois utilisés par les collectivités publiques. Ils
furent obtenus grâce à la lutte des piqueteros (chômeurs
qui coupent les routes). Les mouvements de piqueteros ont également
obtenus la gestion directe d’une partie de ces plans, les
bénéficiaires travaillent donc « au service
» des mouvements, ce qui d’ailleurs posent quelques
problèmes de « clientélisme », surtout
dans les mouvements de chômeurs des partis d’extrême
gauche (NdT).
[3] punteros : hommes de main du Parti Justicialiste (péroniste).
Ce parti a développé un clientélisme important,
les punteros sont chargés entre autres « d’acheter
» des votes, ils sont le maillage d’un véritable
système de favoritisme politique que l’on pourrait
qualifier de mafieux (à l’image des syndicats d’Al
Capone, le principal syndicat argentin, la CGT, est complètement
inféodé au péronisme) (NdT).
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