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Transformer le mémorial de l'abolition de l'esclavage en musée

origine : http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-Transformer-le-memorial-de-l-abolition-de-l-esclavage-en-musee-_loc-743363_actu.Htm

Le projet de mémorial prévu par l'artiste polonais Krzysztof Wodiczko sur le quai de la Fosse, entre la passerelle Victor Schoelcher et le pont Anne de Bretagne. Coût : 6,9 M€.

Dans les années 90, le Nantais Jean Breteau a participé à la fondation des Anneaux de la mémoire. Aujourd'hui, il plaide pour que le projet de mémorial de l'abolition de l'esclavage soit transformé en musée.

L'annonce, un tantinet grandiloquente, d'un Mémorial (de la Traite ? de l'Esclavage ? de l'abolition ?) confié à des concepteurs prestigieux peut-être, coûteux sûrement, a eu pour but proclamé d'assumer le rôle de Nantes « à la hauteur des enjeux de l'Histoire». En fait ce dernier projet ne satisfait vraiment personne et pour nous le compte, malgré la démesure de certaines dépenses programmées, n'y est pas ».

L'appétit de connaissance du public

En la matière, l'historien nantais Jean Breteau n'est pas né de la dernière couvée. Il est de ceux qui, dans les années 1990, ont fondé l'association des Anneaux de la mémoire pour réveiller les consciences nantaises sur la question de l'esclavage et rappeler à tous le triste rôle jouer par les armateurs nantais dans la traite.

L'éventualité d'une baisse budgétaire envisagée par la Ville de Nantes pour le Mémorial à l'abolition de l'esclavage (nos éditions du jeudi 16 octobre) ne le laisse pas indifférent.

« Profitons alors de ce que certains flottements dans les décisions et les financements municipaux semblent se faire jour pour rappeler modestement quelques points qui pourraient éclairer le débat public, s'il s'ouvrait enfin démocratiquement. Avant tout c'est à la curiosité, à l'intérêt, à l'appétit de connaissance du public qu'il faut répondre. Malgré leur étendue (plusieurs continents), leur durée (plus de 3 siècles), leurs gigantesques conséquences sur l'humanité d'aujourd'hui les faits concernant traite et esclavage sont largement méconnus. Bien en deçà de toute interprétation, de toute récupération politique aussi, de toute «méditation» dont chacun doit rester libre, il faut conforter le courageux travail de mémoire et d'histoire, réconciliées, de notre ville, donner à voir un contenu à la fois scientifiquement rigoureux et respectueux des identités que traite et esclavage ont blessées ».

Une statue de Gérard Voisin ?

Mais pour Jean Breteau, la réponse ne passe pas par « une galerie inondable ». « Un bâtiment simple mais d'architecture résolument contemporaine inscrirait au coeur de l'Île de Nantes la volonté d'oeuvrer pour tous les chercheurs, pour tous les étudiants et pour tous les visiteurs au service d'une histoire enfin mondiale de la traite et de l'esclavage ».

Et de conclure en faisant un rêve : qu'une grande statue de la Liberté noire « pourquoi pas due au ciseau de Gérard Voisin ? » (ndlr : sculpteur nantais renommé) accueille tous les marins et les visiteurs à la proue de l'Île de Nantes.