Origine :
http://lesproduitsdujardin.free.fr/paysdecocagne/manueldeconsensus.htm
http://docs.indymedia.org/twiki/pub/Local/ImcParisDocs/consensustextelavoixpublique.doc
http://docs.indymedia.org/view/Local/ConsensusLaVoixPublique
http://docs.indymedia.org/twiki/pub/Local/ImcParisDocs/consensustextelavoixpublique.doc
LE CITOYEN COLLECTIF PRESENTE :
« Dans un monde “dirigé” selon le modèle
de décision par consensus, les armes atomiques, les génocides
et les maltraitances imposées aux peuples indigènes,
la destruction de l’environnement et la folie guerrière
seraient impossibles, car bloqués par toi et des millions
d’autres gens. »
Chemin commun But commun
manuel de démocratie directe et de prise de décision
par consensus
QU’EST-CE QUE LE CONSENSUS ?
Consensus veut dire : “accord entre les gens”.
Le processus de prise de décision par consensus est une
méthode permettant de prendre une décision qui inclue
l’opinion de tous les membres d’un groupe. Beaucoup
s’imaginent qu’elle implique forcément des discussions
aussi interminables qu’inefficaces. En réalité,
quand elle est bien appliquée, la prise de décision
par consensus est l’une des meilleures méthodes pour
arriver à prendre des décisions que tous les membres
du groupe pourront revendiquer.
Pour travailler en “consensus”, il faut que le groupe
ait un but commun et la volonté de travailler ensemble à
résoudre les problèmes au fur et à mesure.
On développe et on discute tous les schémas possibles
de décision qu’impliquent les différentes propositions
; le but étant d’intégrer les réserves
émises par différents individus de façon à
ce qu’émerge une proposition à laquelle tous
peuvent souscrire. Si l’on discute avec suffisamment d’objectivité
et d’inventivité, on a de grandes chances à
la fin de la discussion de se retrouver avec une bonne décision,
acceptable par tous.
Le processus de prise de décision par consensus repose sur
l’idée selon laquelle le chemin suivi pour trouver
une décision est une partie importante de la décision
elle-même. Une démarche réussie donne à
tous la possibilité de contribuer à la décision.
Le présent manuel vise à informer sur ce qui est à
la base du consensus. Nous y avons ajouté une modélisation
de la démarche aboutissant au consensus, mais il ne faut
pas s’en tenir à ce modèle de façon rigide...
vous pouvez vous-même trouver d’autres processus de
décision, modifier les étapes proposées, ajouter
des rôles en les modifiant, selon ce qui correspond le mieux
aux besoins de votre groupe.
CODE GESTUEL
Lorsqu’un groupe entier veut prendre une décision,
en général on parle beaucoup. Mais il n’est
pas vrai que tout ce que l’on a à exprimer doive passer
par des mots. Tenant compte de cela, on a développé
un code gestuel pour exprimer des choses importantes sans avoir
à interrompre celui qui est en train de parler.
Main ouverte levée
Comme à l’école : “j’aimerais dire
/ demander quelque chose”. Garder la main levée jusqu’à
ce que le modérateur le voit et prenne en compte la demande
de prise de parole. Quand beaucoup de gens font ce signe, le mieux
est de faire une liste, et de prendre les interventions les unes
après les autres.
Les deux mains forment un “T”
“T” veut dire “technique de discussion”.
On emploie ce signe quand on a l’idée d’un autre
processus qui permettrait au groupe d’arriver à une
décision (par exemple : discuter les différents aspects
du problème en sous-groupes). Normalement, le modérateur
doit prendre en compte ce signe avant toutes les autres demandes
de parole, dans la mesure où une proposition technique judicieuse
peut épargner beaucoup de paroles inutiles. Ne JAMAIS utiliser
ce signe pour de-mander la parole, il existe un signe pour cela.
Agiter les mains vers le bas
Cela veut dire “parlez plus lentement”. Ce signe est
particulièrement utile dans les rencontres internationales
où l’on travaille avec l’anglais ou avec des
traductions.
Agiter les mains vers le haut
veut dire “plus fort”. Intéressant dans les grands
groupes, ou quand une personne parle trop doucement.
Se frotter les mains
Veut dire “conclusion s’il vous plaît”.
Utilisé quand celui ou celle qui parle se répète
et n’arrive pas à conclure.
Agiter les doigts devant le visage
veut dire “c’est confus”. Il faudrait que celui
ou celle qui parle reformule brièvement avec d’autres
mots ce qu’il essaie de dire.
Agiter les mains levées
C’est le signe du consensus, voulant dire “ça
a l’air d’une bonne idée / oui, c’est ce
que je voulais dire”. C’est une expression silencieuse
de l’accord. Lorsque quelqu’un a une bonne idée
et que le modérateur voit que beaucoup font ce signe, cela
veut dire que le groupe est proche du consensus.
Les mains levées dessinent un X
Cela veut dire “non” ou “je ne suis pas du tout
d’accord avec ce qui vient d’être dit”.
Un poing levé
veut dire “stop, je bloque cette idée / veto”.
On utilise ce signe quand on a le sentiment qu’on ne peut
absolument pas souscrire à une certaine proposition. Ce signe
est pris en compte avant les demandes normales de prise de parole.
Il faut toutefois être prudent avec ce signe et ne l’utiliser
en aucun cas pour demander à parler. Quand plusieurs personnes
lèvent le poing en même temps, on peut stopper une
mauvaise idée avant même qu’elle ne soit développée
en détails.
POURQUOI LE PRINCIPE DE CONSENSUS ?
Le monde dans lequel nous vivons actuellement est peut-être
le meilleur argument en faveur d’un nouveau processus de prise
de décision, dans la mesure où ce monde a été
construit selon les “vieilles” méthodes.
Dans un monde “dirigé” selon le modèle
de décision par consensus, les armes atomiques, les génocides
et les maltraitances imposées aux peuples indigènes,
la destruction de l’environnement et la folie guerrière
seraient impossibles, car bloqués par toi et des millions
d’autres gens.
Le principe de consensus est né d’une critique des
méthodes de décision existantes qui conduisent souvent
à ce que le pouvoir se trouve concentré dans les mains
de quelques-uns et que les décisions soient prises sur la
base de valeurs corrompues. Par ailleurs, beaucoup de gens trouvent
inacceptable le fait que dans les modèles fondés sur
le principe de majorité, les minorités ne soient pas
prises en compte et subissent donc une discrimination.
Le principe de décision par consensus essaie de donner aux
individus autant de pouvoir que possible, ainsi que la possibilité
d’intégrer dans les décisions un savoir fondé
sur l’expérience commune. La nécessité
du principe de décision par consensus repose sur l’expérience
: celle-ci nous montre que toute décision reposant sur des
simplifications de la vérité (autrement dit, travaillant
avec des modèles de décision), court le danger de
négliger des points importants. Un plus grand nombre d’opinions
diversifiées reflète plus exactement l’opinion
des gens. Le principe de décision par consensus motive plus
les gens à s’impliquer que les autres méthodes
de décision.
Inconvénients
Le processus de décision par consensus est lent. Dans un
système fondé sur le vote à main levée,
un meneur de discussion talentueux et résolu peut condenser
un nombre conséquent de décisions en un temps relativement
court. Dans un système hiérarchique, il peut répartir
les tâches, mais même le meilleur modérateur
ne peut faire adopter les décisions qu’au rythme du
plus sceptique des participants. Un bon modérateur excitera
l’imagination du groupe pour trouver des solutions plus rapides
aux problèmes, mais il n’est pas possible de comprendre
ce qui s’oppose à la résolution des problèmes
sans se donner du temps.
Le principe de consensus a ses limites. Plus les groupes sont grands,
plus il est difficile d’arriver au consensus. A la différence
de ce qui se passe dans le vote classique, à bulletin secret
ou à main levée, où les minorités radicales
se trouvent constamment exclues, le consensus nécessite un
accord fondamental quant au but poursuivi par le groupe. Quand une
partie du groupe exprime des désirs ou des représentations
fondamentalement différents, peut-être un consensus
est-il impossible.
Avantages
§ Les décisions sont de meilleure qualité (elles
durent plus longtemps et sont moins contestées).
§ Le consensus reflète l’opinion de tous
§ La proposition naît du groupe. Il n’est pas très
important de savoir qui a soutenu l’idée au départ
puisque la proposition se retrouve sans cesse reformulée
par le groupe pour inclure des objections. Et au final, le groupe
s’approprie la proposition.
§ Chacun est responsable. à la différence de
ce qui se passe quand on vvote à main levée, personne
ne peut se soustraire à une décision prise par consensus
et dire “je n’ai jamais aimé cette idée,
je ne ferai pas ma part”. (Cela ne garantit cependant pas
que d’autres excuses ne puissent être invoquées).
§ Il y a moins de confrontations. Les querelles sont abrégées,
soit par le modérateur, soit par la prise en considération
que le progrès dépend de l’accord entre les
gens et que les querelles ne servent l’intérêt
de personne.
§ Ce processus enseigne les gens à écouter. Comme
les objections doivent être prises en compte, on ne peut pas
ignorer ce que disent les autres. La compréhension mutuelle
en est augmentée.
§ Le consensus ne génère pas de frustration.
SCHEMA D’ELABORATION DU CONSENSUS
Ce diagramme est conçu comme un survol des étapes
suivies dans une décision prise par consensus.
D’autres explications se trouvent après.
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Problématique : |
Qu’est-ce que nous voulons
décider ? |
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Collectage d’informations : |
Faits et opinions qui peuvent aider à résoudre
le problème |
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Propositions |
Inventaire des options pertinentes
par rapport au problème. |
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Contre-propositions : |
Modification des propositions
pour y inclure les objections |
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Récapitulation des propositions soumises
au consensus |
Tout le monde
peut-il vivre avec la proposition définitive ? |
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Refus |
La proposition doit encore
être modifiée |
(retour à l’étape
“récapitulation des propositions”) |
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Consensus Large accord |
Pas de veto ?
On a une décision. |
 |
|
DECISION
Toutes les décisions sont prises par consensus...
Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Tout
d’abord, il s’agit d’élaborer une proposition
soumise au consensus qui tienne compte de toutes les opinions. Elle
peut l’être par chacun des participants à la
discussion, par le modérateur, ou bien - spécialement
dans les grands groupes - par le délégué des
sous-groupes. Quand il n’y a pas de problème de compréhension
ou de proposition d’amélioration, il faut encore vérifier
si la proposition est vraiment capable d’entraîner un
consensus. Pour ce faire on passe par quatre étapes :
- je donne mon accord sans réticence
- je donne mon accord avec des réticences
- je ne suis pas d’accord mais je ne m’opposerai pas
à la mise en oeuvre de la proposition
- j’oppose un veto
Il est important de distinguer entre la 3° et la 4° étape.
Un veto signifie qu’on ne pourrait pas vivre avec une décision
bien précise. Dans le cas où on n’apprécie
absolument pas une certaine décision, mais qu’on n’a
pas de problème à ce que les autres agissent en conformité
avec elle si cela leur convient, le veto ne se justifie pas.
Une proposition est acceptée quand la grande majorité
approuve les deux premières étapes, et qu’il
n’y a pas de veto. Quand la proposition n’est pas acceptée,
il faut chercher à en reformuler une meilleure.
Quand dans une situation donnée, un veto s’oppose
à un veto, c’est la dernière décision
(plénière) qui reste valide, et rien n’est changé.
Quand aucun consensus ne peut s’envisager même après
de nouvelles discussions, le groupe doit se séparer.
Dans certains cas particuliers, on peut aussi décider par
consensus de trancher par décompte des voix à propos
d’une question déterminée, par exemple lorsque
deux possibilités s’opposent et qu’il n’est
pas possible de trancher, mais que les participants ne s’opposent
pas à ce que l’autre solution que la leur soit choisie.
LES ROLES DANS LA DECISION PAR CONSENSUS
Le modérateur
C’est le rôle le plus important. Lui incombent les responsabilités
suivantes :
a)le processus ne doit pas s’interrompre.
b)les différentes opinions à l’intérieur
du groupe doivent être correctement présentées.
c)les différents rapports de force présents dans le
groupe doivent être équilibrés.
d)il doit concevoir l’ordre du jour et ne pas perdre de vue
les modifications qui lui sont apportées
Le modérateur n’est pas un meneur de discussion ni
un présentateur. Il doit suffisamment maîtriser les
étapes du processus de décision, ainsi que les techniques
permettant d’identifier les décisions à prendre,
pour être capable d’amener le groupe au consensus. Il
lui faudrait éviter des phrases telles que : “Comment
voulez-vous que le groupe évolue maintenant ? / Comment le
groupe va-t-il évoluer ?” parce que cela amène
une discussion à propos de la discussion et retarde le déroulement
des choses. Quand on choisit le rôle de modérateur,
cela suppose en général de ne pas exprimer sa propre
opinion, l’important dans ce rôle étant de rassembler
les opinions du groupe et non de dire ce qu’on pense.
Parfois, le modérateur a envie de contribuer lui-même
activement à la décision : dans ce cas, il lui faudrait
confier la tâche à quelqu’un d’autre. Les
bons modérateurs conduisent le groupe avec une douce autorité
à travers les étapes du processus de décision.
Quand le groupe commence à s’approcher d’une
idée, ils essaient de la reformuler en une proposition dont
ils commencent par formuler les inconvénients principaux.
Quelques autres rôles importants...
normalement, le modérateur ne doit pas assumer en plus aucun
de ces rôles.
Le rédacteur du protocole
ou au moins quelqu’un qui note les décisions que le
groupe a prises.
Le baromètre des “vibrations”
Il est attentif aux sentiments qui se font jour dans le groupe,
en particulier quand certains se sentent piétinés
par le groupe ou agressés personnellement. Normalement le
“vibes watcher” est écouté en priorité
par le modérateur et parle directement avec les gens quand
il a l’impression qu’ils ne vont pas bien. Quand les
gens se sentent vraiment très mal à l’aise,
c’est au groupe d’assumer la responsabilité d’y
remédier.
Le distributeur de temps
Le groupe élabore un ordre du jour et établit combien
de temps doivent être discutés les différents
points. Le distributeur de temps signale au groupe quand il a dépassé
ce temps. Le modérateur peut alors demander au groupe s’il
veut consacrer plus de temps au thème concerné.
La “bouche”
La bouche parle au nom de ceux qui n’osent pas parler devant
le grand groupe et ne fait que rapporter ce qui lui est dit.
TECHNIQUES
Brainstorm
Cette technique est un essai pour trouver des idées “en
gros”. Les gens avancent des idées et le rédacteur
du protocole les note. Il ne faut pas chercher à formuler
des propositions abouties dans ce cadre.
Tour de parole
Le modérateur invite chacun des membres du groupe à
exprimer son opinion à propos d’un thème donné.
Certes, cela dure le plus souvent longtemps, mais cela permet d’avoir
l’apport de chacun (sans que quiconque puisse se sentir contraint
puisque tout le monde dit quelque chose).
Les sous-groupes
En particulier dans de grosses rencontres, il peut-être bon
de se répartir en sous-groupes pour permettre à un
plus grand nombre de gens de parler. Les sous-groupes peuvent alors
décider quels sont les points les plus importants, et reviennent
au grand groupe avec une série d’idées noyaux.
Echange de rôles
On peut utiliser cette technique pour résoudre des problèmes
ou des conflits dans le groupe. Elle convient à des gens
ayant du mal à adopter le point de vue de l’autre.
Ils échangent pour un temps déterminé leurs
rôles et représentent l’opinion de l’autre.
Chacun énonce l’argument principal des autres.
La vigie
C’est une aide précieuse pour dégager où
en est exactement le groupe. A la base, il s’agit d’opérer
un décompte des voix à propos d’un thème
déterminé - décompte qui n’a pas de force
de décision, mais ne sert qu’à établir
ce que pense le groupe sur un sujet déterminé. La
procédure est particulièrement utile dans le cas où
la parole a été monopolisée par quelques uns.
Remue-méninges
Pour découvrir des idées nouvelles et inclure l’opinion
du plus grand nombre, tous les membres peuvent transcrire en même
temps des idées sous forme des petites cartes qu’on
tire au sort. Dans le cas de regroupement d’idées (clusters)
on invente des concepts qui réunissent plusieurs des différentes
cartes déjà acceptées.
Pause
Peu de gens pensent en général que des pauses puissent
contribuer à améliorer la qualité de la rencontre
alors qu’elles peuvent être très utiles. Ainsi,
dans le cas où on a travaillé depuis longtemps sur
un problème difficile, une pause bien étudiée
peut contribuer à casser la tension et permettre de prendre
une distance par rapport au problème. Les pauses laissent
aussi place aux conversations personnelles et rappellent ainsi qu’en
dehors de la rencontre il y a encore une vie.
LE CONSENSUS REPOSE SUR TROIS PRINCIPES CLE.
- Respecter les sentiments
Quand quelqu’un a le sentiment que le groupe évolue
dans une direction erronée, il faut que le modérateur
et les autres membres du groupe prennent en considération
de tels sentiments. Il est totalement faux de dire : “Si tu
ne peux pas expliquer pourquoi tu ressens les choses ainsi, ce n’est
pas important. ” Une telle phrase serait une offense décourageante.
- Motiver les gens
Dans le cas idéal, nous utilisons nos processus de découverte
d’une décision pour rendre plus forts les membres de
notre groupe. Il faudrait qu’un rôle comme celui de
modérateur soit tenu par rotation afin que les gens en fassent
l’expérience et apportent leur savoir aux autres. Le
consensus signifie qu’on empêche ceux qui parlent bien
ou ceux qui ont l’esprit vif de monopoliser le pouvoir, et
que tous doivent le partager.
- “Pas de chef”
Que personne ne prenne le pouvoir. Le consensus signifie vivre ce
rêve. Nous pouvons nous en remettre au coordinateur et aux
organisateurs quand nous en avons besoin, mais la réalité
du pouvoir doit venir du groupe et non de quelqu’un qui se
trouverait au sommet et expliquerait aux autres ce qu’ils
doivent faire. La démocratie directe signifie que nous prenons
la responsabilité de nos propres décisions et de notre
propre vie.
Respecter les sentiments
+ motiver les gens
+ pas de chef
------------------------------
= démocratie directe
Malgré tous ces bons principes, des structures de pouvoir
réapparaissent toujours dans les groupes - que ce soit parce
que certains aiment écouter parler et tombent dans le rôle
de simples exécutants, ou bien à cause d‘une
hiérarchisation des savoirs. On est souvent loin du “personne
ne prend le pouvoir”. C’est précisément
dans les grands rassemblements que s’est toujours manifestée
dans le passé la tension entre participants et organisations
“autoritaires” et beaucoup en ont retiré l’impression
que la volonté des organisations l’emporterait toujours.
Quand de grands groupes veulent prendre leurs décisions
par consensus, il est en général nécessaire
d’avoir recours à un modèle de démocratie
qui rende impossible de se perdre dans d’épuisantes
et interminables discussions. Ces modèles comportent en général
les éléments suivants :
Groupes par affinités
Tous sont organisés en groupes par affinités. Ceux-ci
ne doivent pas dépasser un nombre suffisamment limité
pour permettre aux gens de se connaître mutuellement, et à
tous de prendre la parole dans les discussions. On discute dans
ces groupes par affinités les questions abordées en
Plenum, mais en toute tranquillité.
Conseil intérieur
Tous les groupes par affinités délèguent une
personne au Conseil intérieur. Celle-ci essaie de dégager
à partir du résultat des discussions menées
à l’intérieur des groupes une proposition de
consensus qui sera exposée au Plenum.
Plenum
Le Plenum est la seule instance de décision. On tranche sur
les propositions du Conseil intérieur et on aborde brièvement
des thèmes nouveaux. En règle générale,
la discussion a alors lieu dans les groupes par affinités
; ce n’est qu’en cas de décision pressante que
le Plenum essaie d’obtenir tout de suite un consensus.
Comme tout le monde n’a pas le même rythme de fonctionnement,
il est bon de continuer la discussion après le Plenum. Mais
cette reprise de discussion ne permet pas de revenir sur les décisions
prises, les propositions émises sont alors soumises au groupe
par affinités.
SCHEMA GENERAL DE DEMOCRATIE
Plenum Approche
des thèmes et décision par consensus
|
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Discussion
Approfondissement des thèmes
après le Plenum
|
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Groupe par affinités
Laisse la place à la discussion |
|
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|
Conseil intérieur
Elabore une proposition de consensus
|
|
Ce texte est aussi édité sous forme de livret illustré
:
Chemin commun But commun
manuel de démocratie directe et de prise de décision
par consensus
Pays de Cocagne - n° 10 – pratique
les produits du jardin - mai 2002 –
285 avenue de Verdun
46400 Saint-Céré
lesproduitsdujardin @ free.fr
- photo couverture de Stéphane Challeton
Plusieurs personnes ont travaillé à ce texte.
La version originale en anglais a été écrite
par Janh, Erikk, Hester, Ralf, Pinta, Anissa et Paxus.
Ont travaillé à la version allemande : Lu, Ansgar, Katrin,
Lars, Axl, et Peer. La version française a été
traduite de l’allemand par Judith avec relecture de Michel et
Clémentine.
Pour commander ce texte qui est édité sous forme de
livret illustré :
“Chemin commun - but commun” (20 pages - format 92
x 130 mm)
prix : 1,5 Euro + port (0,69 Euro pour 1 à 2 ex, 1 Euro jusqu’à
10 ex, gratuit au delà)
réduction de 20 % au dessus de 10 exemplaires par titre
règlement à l’ordre de
Bien profond, 267 avenue de Verdun 46400 Saint-Céré
– l
lesproduitsdujardin @ free.fr
Origine : http://lesproduitsdujardin.free.fr/paysdecocagne/manueldeconsensus.htm
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