Origine http://infokiosques.net/spip.php?article=290
|1| La stratégie de la diversion
Elément primordial du contrôle social, la stratégie
de la diversion consiste à détourner l’attention
du public des problèmes importants et des mutations décidées
par les élites politiques et économiques, grâce
à un déluge continuel de distractions et d’informations
insignifiantes. La stratégie de la diversion est également
indispensable pour empêcher le public de s’intéresser
aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science,
de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie,
et de la cybernétique. "Garder l’attention du
public distraite, loin des véritables problèmes sociaux,
captivée par des sujets sans importance réelle. Garder
le public occupé, occupé, occupé, sans aucun
temps pour penser ; de retour à la ferme avec les autres
animaux." (extrait de "Armes silencieuses pour guerres
tranquilles")
|2| Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée "problème-réaction-solution".
On crée d’abord un problème, une "situation"
prévue pour susciter une certaine réaction du public,
afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on
souhaite lui faire accepter. Par exemple : laisser se développer
la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin
que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment
de la liberté. Ou encore : créer une crise économique
pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des
droits sociaux et le démantèlement des services publics.
|3| La stratégie du dégradé
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer
progressivement, en "dégradé", sur une durée
de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions
socio-économiques radicalement nouvelles ont été
imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage
massif, précarité, flexibilité, délocalisations,
salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de
changements qui auraient provoqué une révolution si
ils avaient été appliqués brutalement.
|4| La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire
est de la présenter comme "douloureuse mais nécessaire",
en obtenant l’accord du public dans le présent pour
une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter
un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord
parce que l’effort n’est pas à fournir tout de
suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à
espérer naïvement que "tout ira mieux demain"
et que le sacrifice demandé pourra être évité.
Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à
l’idée du changement et l’accepter avec résignation
lorsque le moment sera venu. Exemple récent : le passage
à l’Euro et la perte de la souveraineté monétaire
et économique ont été acceptés par les
pays Européens en 1994-95 pour une application en 2001. Autre
exemple : les accords multilatéraux du FTAA que les USA ont
imposé en 2001 aux pays du continent américain pourtant
réticents, en concédant une application différée
à 2005.
|5| S’adresser au public comme à des enfants en bas-age
La plupart des publicités destinées au grand-public
utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton
particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant,
comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé
mental. Exemple typique : la campagne TV française pour le
passage à l’Euro ("les jours euro"). Plus
on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un
ton infantilisant. Pourquoi ? "Si on s’adresse à
une personne comme si elle était âgée de 12
ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec
une certaine probabilité, une réponse ou une réaction
aussi dénuée de sens critique que celles d’une
personne de 12 ans." (cf. "Armes silencieuses pour guerres
tranquilles")
|6| Faire appel à l’émotionnel plutôt
qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique
classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc
le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du
registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès
à l’inconscient pour y implanter des idées,
des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements...
|7| Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies
et les méthodes utilisées pour son contrôle
et son esclavage. "La qualité de l’éducation
donnée aux classes inférieures doit être de
la plus pauvre sorte, de telle sorte que le fossé de l’ignorance
qui isole les classes inférieures des classes supérieures
soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures."
(cf. "Armes silencieuses pour guerres tranquilles")
|8| Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à trouver "cool" le fait
d’être bête, vulgaire, et inculte...
|9| Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable
de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence,
de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se
révolter contre le système économique, l’individu
s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état
dépressif dont l’un des effets est l’inhibition
de l’action. Et sans action, pas de révolution !...
|10| Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent
eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès
fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant
entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées
par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie,
la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le "système"
est parvenu à une connaissance avancée de l’être
humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système
en est arrivé à mieux connaître l’individu
moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie
que dans la majorité des cas, le système détient
un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus
que les individus eux-mêmes.
Anonyme
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