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Origine http://malgretout.collectifs.net/article.php3?id_article=7
Connaître, c’est agir. Mais pourquoi nous est-il si difficile
de réagir, d’agir, face aux graves problèmes qui
menacent nos sociétés, notre santé, nos vies,
la vie même ? Serait-ce par manque d’informations, voire
de connaissance ? Pour Miguel Benasayag, ce n’est pas de ce
côté-là qu’il faut chercher, mais plutôt
de celui des modalités de la connaissance elle-même.
C’est pourquoi il s’efforce de comprendre ici les différents
mécanismes de constitution et de construction de notre perception
du monde et de la réalité. Il s’agit d’étudier,
au-delà de toute morale, les dispositifs à travers lesquels
on " met à distance " la réalité, en
nous condamnant souvent à subir ses effets sans pouvoir agir.
La vieille querelle entre déterminisme et libre arbitre apparaît
ainsi comme un faux débat.
L’enjeu, le défi, c’est de penser la liberté
réconciliée avec le destin. Jadis, l’agir dépendait
de Dieu. Puis on l’a confié à l’homme, qui
est le lieu de la séparation entre la connaissance, l’agir
et le monde. C’est ainsi que l’agir et ses possibilités
deviennent une question : depuis où agit-on ? Quelle serait
la bonne optique ? Si Dieu nous condamne à une trop grosse
focale, l’individu, lui, nous condamne à un zoom trop
prononcé. Le paysage, qui n’est pas un simple décor
où l’on déambule, pourrait être cette bonne
distance pour renouer avec une connaissance qui redevient agir. Nous
ne sommes jamais face à un paysage : nous sommes paysages.
L’auteur continue ici sa déconstruction du mythe de l’individu,
ainsi que son travail sur l’éthique en tant que fragilité.
L’objectif reste clair : une philosophie de la situation et
de l’action.
La Découverte, Collection Armillaire, date de parution :
13 avril 2006.
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