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Français, encore un effort
Collectif Malgré Tout
à propos de la coupe du monde de foot

Qui douterait que la France, ou plutôt, le monde entier s’apprête à célébrer un événement sportif et historique majeur ? Qui douterait qu’il s’agit là d’un événement exclusivement heureux et positif, bref, d’une « grande fête » ? Qui, alors, oserait aller à l’encontre de la liesse générale à laquelle nous nous préparons tous ?

Il est vrai que, mis à part quelques voix dissonantes émanant de personnes isolées présentant peu d’atomes crochus avec le football ou encore, quelques critiques de surface au sujet, notamment, du budget jugé un peu « large » par certains, peu de voix s’élèvent pour dénoncer radicalement le spectacle économico-sportif que l’on nous prépare. Pourtant, de quoi s’agit-il, au fond, sinon de la fusion dans l’émotion partagée de tous les individus se regroupant derrière une même bannière nationale : ceux qui soutiendront, qui vibreront, qui transpireront pour l’équipe française, le feront aux côtés des supporters néo-nazis du PSG, de Le Pen, de Papon, de leur PDG, etc. Plus de barrière de classe, plus de discordances, plus de différends : rien ne vaut un spectacle sportif gigantesque pour régler comme par magie les problèmes, pour atténuer les tensions, pour faire oublier la misère, l’exploitation, la « fracture sociale », etc. Rien ne vaut de désigner un ou plusieurs ennemis ou adversaires, même fictifs, même « de jeu », pour unifier un pays, une nation, non par la construction de principes et de valeurs positives, mais sur le mode de l’exclusion.

En ces temps de crise économique, culturelle, sociale, rien de tel que l’organisation de grandes fêtes artificielles tenant lieu de façade scintillante parvenant pourtant à peine à voiler la misère régnante et les désastres provoqués par « l’horreur économique » ; rien de tel qu’une débauche d’argent indécente pour faire oublier que l’ « on ne peut rien » pour la « misère du monde », les chômeurs, les précaires, les sans-abris, etc. Rien de tel pour redonner du sens prêt-à-consommer dans une société déboussolée que cette illusion de repères : on n’a qu’à être pour une équipe ou contre une autre et se laisser couler dans ces certitudes toutes faites. Car le lien étroit unissant sport et politique ne saurait se démentir, des jeux olympiques de 1936 à la coupe du monde des tortionnaires en Argentine en 1978 en passant par les massacres pré-olympiques du Mexique en 1968... Aujourd’hui, la nouvelle barbarie néolibérale nous offre la coupe du monde en France, « pays des droits de l’homme », dont les charters expulsant les sans-papiers pourront toujours être utilisés pour ramener à leurs bords les hordes de supporters... Sans oublier qu’un stade, comme l’histoire l’a montré notamment au Chili ou au Vél’ d’hiv’, peut pour sa part toujours servir au parcage de ceux qui oseraient se révolter...

Qui douterait que la France, ou plutôt, le monde entier s’apprête à célébrer un événement sportif et historique majeur ? Qui douterait qu’il s’agit là d’un événement exclusivement heureux et positif, bref, d’une « grande fête » ? Qui, alors, oserait aller à l’encontre de la liesse générale à laquelle nous nous préparons tous ?

Il est vrai que, mis à part quelques voix dissonantes émanant de personnes isolées présentant peu d’atomes crochus avec le football ou encore, quelques critiques de surface au sujet, notamment, du budget jugé un peu « large » par certains, peu de voix s’élèvent pour dénoncer radicalement le spectacle économico-sportif que l’on nous prépare. Pourtant, de quoi s’agit-il, au fond, sinon de la fusion dans l’émotion partagée de tous les individus se regroupant derrière une même bannière nationale : ceux qui soutiendront, qui vibreront, qui transpireront pour l’équipe française, le feront aux côtés des supporters néo-nazis du PSG, de Le Pen, de Papon, de leur PDG, etc. Plus de barrière de classe, plus de discordances, plus de différends : rien ne vaut un spectacle sportif gigantesque pour régler comme par magie les problèmes, pour atténuer les tensions, pour faire oublier la misère, l’exploitation, la « fracture sociale », etc. Rien ne vaut de désigner un ou plusieurs ennemis ou adversaires, même fictifs, même « de jeu », pour unifier un pays, une nation, non par la construction de principes et de valeurs positives, mais sur le mode de l’exclusion.

En ces temps de crise économique, culturelle, sociale, rien de tel que l’organisation de grandes fêtes artificielles tenant lieu de façade scintillante parvenant pourtant à peine à voiler la misère régnante et les désastres provoqués par « l’horreur économique » ; rien de tel qu’une débauche d’argent indécente pour faire oublier que l’ « on ne peut rien » pour la « misère du monde », les chômeurs, les précaires, les sans-abris, etc. Rien de tel pour redonner du sens prêt-à-consommer dans une société déboussolée que cette illusion de repères : on n’a qu’à être pour une équipe ou contre une autre et se laisser couler dans ces certitudes toutes faites. Car le lien étroit unissant sport et politique ne saurait se démentir, des jeux olympiques de 1936 à la coupe du monde des tortionnaires en Argentine en 1978 en passant par les massacres pré-olympiques du Mexique en 1968... Aujourd’hui, la nouvelle barbarie néolibérale nous offre la coupe du monde en France, « pays des droits de l’homme », dont les charters expulsant les sans-papiers pourront toujours être utilisés pour ramener à leurs bords les hordes de supporters... Sans oublier qu’un stade, comme l’histoire l’a montré notamment au Chili ou au Vél’ d’hiv’, peut pour sa part toujours servir au parcage de ceux qui oseraient se révolter...