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Origine : http://www.cequilfautdetruire.org/spip.php?article2050&var_recherche=WARSCHAWSKI
Cet entretien avec Michel Warschawski, infatigable militant pour
une paix juste, a été mené par Éric
Hazan en novembre 2008. Initialement, il devait constituer le dernier
chapitre d’un ouvrage à paraître aux éditions
La Fabrique sur la question de l’État unique, dans
lequel pourraient cohabiter démocratiquement les peuples
palestinien et israélien. Un mois après cette entrevue,
Tsahal lançait l’opération « Plomb fondu
» – et accessoirement « phosphore blanc incandescent
dans ta chair » – sur Gaza, creusant un peu plus profondément
le fossé sanglant entre Palestiniens et Israéliens.
Puis, 1400 Gazaouis ensevelis plus tard, les élections israéliennes
de février 2009 venaient confirmer le raidissement nationaliste
de l’État sioniste. La colonisation israélienne
se faisant de plus en plus gloutonne, malgré les vœux
pieux de la communauté internationale, la question de l’État
unique paraît aujourd’hui complètement hors sujet.
Le livre a donc été remisé dans le tiroir des
utopies distantes. Éric Hazan nous a quand même proposé
de reprendre l’entretien dans les colonnes de CQFD. Puisque
le présent semble sans issue et que le projet des deux États
apparaît tout aussi irréalisable, pourquoi s’interdire
de soupeser et de comparer ces deux utopies-là ? Tant qu’il
y a du Warschawski, il y a de l’espoir.
Éric Hazan : Tu es né à Strasbourg en
1949 et tu es arrivé en Israël en 1965. Tu as été,
me semble-t-il, un membre fondateur du mouvement Matzpen…
Michel Warschawski : Non, pas fondateur : Matzpen [la Boussole]
a été créé en 1962 et j’y suis
entré en 1968. C’était un mouvement qu’il
faut replacer dans le grand processus de rupture avec les partis
communistes au début des années 1960, rupture qui
a donné naissance dans de nombreux pays à des partis
maoïstes, trotskistes, etc. Chez nous, la rupture de 1962 s’est
faite autour de trois axes. Le premier était le conflit sino-soviétique
– il ne s’agissait pas de prendre parti, mais nous voulions
savoir ce qui se passait là-bas, ce qui débouchait
sur la liberté d’expression dans le parti. Le second,
c’était la révolution cubaine, qui offrait une
perspective socialiste différente a la fois de l’URSS
et de la Chine populaire. Et le troisième, le plus important,
était une relecture de la guerre de 1948.Pour le parti communiste
israélien, c’était une guerre de libération
nationale. L’Union soviétique et ses satellites avaient
soutenu Israël dans cette guerre, l’avaient armé.
Matzpen, lui, se repositionnait sur cette question avec la notion
de colonisation, d’Israël comme État colonial.
Quand j’ai rejoint Matzpen, il était avant tout identifié
à la lutte contre l’occupation. Ce groupuscule a été
à la une de tous les journaux pendant deux ans. On ne parlait
que de Matzpen, car c’était la seule dissonance dans
le discours complètement consensuel de l’époque
: Israël a été attaqué, le monde arabe
veut nous jeter à la mer, etc. Nous étions les seuls
à parler de la question palestinienne. Nous faisions preuve
d’un activisme débridé, au point qu’en
1970, l’ambassadeur d’Israël en Allemagne de l’Ouest,
face aux étudiants qui refusaient de le laisser parler si
la discussion n’était pas équilibrée
par quelqu’un de Matzpen, a dit : « Mais c’est
quoi, Matzpen, 10 000 personnes tout au plus ! » On était
quarante…
É. H. : En 1984, tu fondes le Centre d’information
alternative, l’AIC.
M.W. : C’était le résultat direct de la guerre
du Liban d’une part, et de ce qu’on allait appeler un
peu plus tard l’Intifada, de l’autre. Il nous est apparu
qu’il fallait informer l’opinion publique palestinienne
de l’existence d’une cassure dans le consensus israélien,
de l’émergence d’un mouvement dissident. Et aussi,
montrer à la partie la plus éclairée de l’opinion
israélienne que dans les territoires occupés, il émergeait
quelque chose de fondamentalement nouveau. Grâce aux contacts
que nous avions en tant que Matzpen avec des réseaux palestiniens,
avec des militants, nous voyions se produire un phénomène
nouveau et il fallait faire passer cette information. Mais au fond,
l’information n’a jamais été le but principal
de l’AIC. Il s’agissait surtout de créer un espace
possible pour une coopération, et nous sommes, aujourd’hui
encore, la seule organisation véritablement israélo-palestinienne
– pas une organisation israélienne avec des employés
palestiniens. Le conseil d’administration est mixte, avec
des Israéliens impliqués dans le mouvement social
du pays, et des leaders reconnus de la gauche palestinienne des
territoires occupés, et aussi des Palestiniens d’Israël.
É.H. : En 2000, tu publies un livre intitulé
Le Défi binational.
M.W. : Dans ce livre, il ne s’agissait pas de choisir entre
des solutions à un État ou à deux États,
mais plutôt de défendre l’idée d’un
État binational dans une perspective régionale. C’était
l’époque où l’on pouvait encore parler
de la révolution arabe, de l’unité arabe, et
la question juive israélienne s’intégrait dans
un contexte très différent. L’un des débats
que nous avions avec les Palestiniens portait sur l’existence
d’une nation israélienne. Nous leur disions : nous
partageons votre projet, mais toute solution progressiste en Palestine
doit prendre en compte l’existence du groupe que nous formons.
Il n’était pas question alors de créer deux
États mais de former une Palestine où cohabiteraient
deux communautés, deux groupes nationaux égaux. C’était
évidemment et avant tout une remise en question du principe
d’un État juif.
É.H. : Depuis, il y a eu Oslo, et tout le monde reconnaît
la nécessité d’un État palestinien,même
Bush, même Sarkozy. Est-ce qu’un tel État te
semble encore possible, ou bien est-ce que les bases matérielles
ont été irréversiblement détruites par
la politique israélienne ?
M.W. : Cette notion d’irréversibilité me semble
insoutenable. Des grands empires ont été réversibles,
l’Union soviétique a été réversible,
le « Reich de mille ans » a duré 13 ans, les
colonisations anglaise et française ont été
réversibles. Je ne vois pas pourquoi la colonisation par
Israël de la Cisjordanie et de Gaza, elle, serait irréversible.
Si l’on parle de questions matérielles, – le
nombre de colonies, le nombre de colons, l’éclatement
territorial – tout ça est réversible. Une situation
ne devient irréversible que lorsque ceux qui en sont les
victimes cessent de croire qu’elle peut être réversible.
En ce sens, il est instructif de comparer la situation des Palestiniens
D’Israël et ceux de Cisjordanie : les Palestiniens de
la Galilée annexée à Israël ont revendiqué
la sécession pendant 5-6 ans. Mais dès 1955, ils ont
cessé d’y croire, ils ont changé leur revendication
pour réclamer l’égalité des droits. À
ce moment là, l’annexion était devenue irréversible.
Au contraire, les Palestiniens des territoires occupés, après
41 ans, continuent à se projeter dans la perspective d’un
État palestinien indépendant. Même s’il
y a aujourd’hui beaucoup de cynisme, voire une certaine résignation
par rapport à la situation actuelle, les Palestiniens s’appuient
sur le discours international et n’ont pas renoncé
à l’objectif de l’État palestinien. L’irréversibilité
n’est pas une question objective mais subjective.
É. H. : Est-ce que la création d’un État
palestinien est compatible avec le renoncement au droit au retour
des réfugiés palestiniens ? Et ce droit n’est-il
pas pour Israël quelque chose de tout à fait inacceptable
? Je vois là une source d’irréversibilité.
M.W. : C’est en effet le coeur du problème, bien plus
qu’une question de territoires, la question palestinienne
est la question du retour des réfugiés. Or sur cette
question on est très loin d’un compromis acceptable
entre les Palestiniens et la majorité de la société
israélienne. Il y a eu un court moment où l’on
a pu y croire :au début de ce qu’on a appelé
« le processus de paix »,au moment des négociations
de Taba, l’autorité de Yasser Arafat a semblé
pouvoir faire accepter une solution très douloureuse en ce
qui concerne les réfugiés, un sacrifice très
coûteux. Je ne vois pas aujourd’hui quel leader palestinien
pourrait faire accepter un compromis aussi douloureux, faire abandonner
le droit des réfugiés à rentrer vivre dans
leur pays. C’est la clef du problème, je pense qu’on
est très loin d’une solution.
É.H. : En faveur d’un État palestinien,
ou en général ?
M.W. : En général. Abou Mazen peut faire ses gesticulations
et rencontrer Olmert tous les 15 jours, il n’y a aucun processus
de paix en route. Je pense que nous sommes au beau milieu de la
troisième phase du sionisme, qui est encore dans un stade
offensif. On peut l’appeler « le plan Sharon »
si l’on veut, puisque Sharon en a été le penseur,
l’architecte et le conducteur – et il l’est encore,
même dans son coma profond. Il avait très bien défini
sa conception d’Israël et du monde dans une interview
à Haaretz en 2002.Il disait : la paix n’est pas à
l’ordre du jour pour les 50 ans à venir, la guerre
d’Indépendance n’est pas finie (en hébreu,
c’est la guerre de constitution d’Israël), Israël
n’est pas encore un État constitué. La priorité
des priorités n’est pas la paix, tout au plus des «
accords intérimaires à long terme » –
intérimaires parce que les Palestiniens ne peuvent pas les
accepter comme définitifs, et à long terme parce qu’il
n’est pas question de les renégocier tous les deux
ans. Et dans 50 ans, quand on aura parachevé la colonisation
de la Palestine, on pourra faire la paix, négocier les frontières
de ces enclaves palestiniennes. Sharon parlait dès 1978 de
ce plan de cantonisation. Tout cela était extrêmement
cohérent. Au fond, il y a eu deux grands hommes politiques
en Israël, d’ailleurs en parfaite continuité de
pensée et de stratégie, Ben Gourion et Sharon. Ce
n’est pas par hasard que Ben Gourion considérait Sharon
comme son fils chéri.
É.H. : Que penses-tu de la position de ceux qui disent
: aujourd’hui, l’État unique existe, du Jourdain
jusqu’à la mer, avec un seul pouvoir, qui est celui
d’Israël. Prenons acte de l’existence de cet État,
et transformons- le en un État pour tous ses citoyens ?
M.W. : La réponse ne m’appartient pas, elle appartient
aux Palestiniens. Je peux penser que c’est irréaliste,
que c’est du rêve, de l’hyper radicalisme ou au
contraire de l’opportunisme dangereux, mais c’est à
eux de décider de ce pour quoi ils se battent. Et dans l’état
actuel des choses,le sentiment le plus fort, le plus profond des
Palestiniens, c’est : on vous a assez vus, prenez vos colonies,
prenez votre armée et cassez-vous. On vous laisse les trois
quarts du pays, mais on ne veut plus voir vos sales gueules. C’est
ça qui est déterminant, et pas mes utopies ou les
tiennes. Les Palestiniens veulent la séparation, ce qui est
paradoxal parce qu’elle est au cœur de la conception
sioniste. Elle est devenue une valeur chez les Palestiniens aussi.
É.H. : Au cours de mes derniers voyages, j’ai entendu
des sons de cloche très différents. Très souvent,
j’ai entendu des Palestiniens de toutes catégories
me dire : nous avons vécu en paix avec les Juifs dans ce
pays depuis des siècles, et nous ne voyons pas pourquoi nous
ne pourrions pas de nouveau vivre avec eux.
M.W. : Je l’ai entendu souvent moi aussi, mais ça
va habituellement de pair avec un autre discours, qui se situe tantôt
au-dessous et tantôt au-dessus : quand allez-vous partir ?
S’il y avait coexistence, les choses seraient simples, mais
il n’y a pas coexistence, il y a domination. L’Israélien
n’est pas le voisin avec lequel on peut vivre, avec ou sans
barrière, mais c’est le flic, ou le soldat, ou le patron
qui est sur notre dos. Bien sûr, on peut, dans un dialogue
serein, faire émerger cette aspiration à la coexistence
qui permettrait aux Palestiniens d’être chez eux dans
l’ensemble de leur patrie historique…
Je reviens un peu en arrière : la colonisation sioniste
a été la dernière à gagner sur le terrain.
Au moment où le monde commençait à se décoloniser,
après la Seconde Guerre mondiale, on a vu se créer
en Israël, suite au génocide des Juifs, le dernier État
colonial. Les Palestiniens ont été le dernier peuple
colonisé à négocier leur indépendance,
la Palestine a été le dernier wagon de la décolonisation.
Dans ce mouvement qui va de la fin des années 1980 à
Oslo, es Palestiniens, le mouvement international de solidarité,
l’opinion internationale, tout le monde croyait que la décolonisation
était possible. Et à un moment charnière, où
les Palestiniens étaient en train d’arracher le morceau,
le monde a basculé dans la recolonisation. L’offensive
planifiée par les néoconservateurs israéliens
et américains s’est développée partout
dans le monde, et les Palestiniens se sont retrouvés en première
ligne dans ce mouvement de recolonisation, alors qu’ils étaient
près du but, au moment où Arafat recevait son prix
Nobel. J’ai un souvenir précis à ce sujet. Je
n’étais jamais allé voir Arafat, les serre-mains
ne sont pas trop mon affaire. Mais quand il s’est retrouvé
en prison à la Moukata, un an avant sa mort, je suis allé
lui rendre visite – pour exprimer ma solidarité avec
un prisonnier. Pendant que les gens échangeaient des banalités,
je regardais Arafat. Il était d’une pâleur extrême,
et il répétait en boucle, comme un enfant : «
Mais je n’ai rien fait, pourquoi on m’enferme, la paix
des braves, Itzhak Rabin mon frère… Hier j’étais
le prix Nobel de la paix, et aujourd’hui je suis un prisonnier,
alors que je n’ai pas bougé d’un millimètre…
» J’avais envie de lui dire – mais ce n’était
pas le moment : « Ce n’est pas toi qui as changé,
c’est le monde qui a basculé. Il refait de toi un terroriste
parce qu’on est dans la reconquête, dans la recolonisation.
»
É. H. : Quelle stratégie adopter, à l’intérieur
D’Israël, pour que la petite minorité dont tu
fais partie parvienne à grandir, à constituer autre
chose qu’un mouvement groupusculaire ?
M.W. : Je dirais presque qu’il faut agir avec la même
logique que Matzpen il y a 40 ou 50 ans. Et d’abord lutter
contre la philosophie de la séparation. Pas la technique
de la séparation – un ou deux États –
mais beaucoup plus profondément que ça. D’où
l’importance de la lutte contre le mur. Le mur, qui représente
à la fois l’idée de séparation et celle
de sécurité, est populaire, à gauche aussi.
Il faut lutter contre la séparation comme valeur. Pour moi,
la séparation c’est comme le divorce.Parfois,pour avoir
une existence plus vivable, il faut se séparer. Mais le divorce
n’est pas une valeur en soi,c’est une technique pour
résoudre un problème. Ici, il se peut qu’à
un stade donné du conflit, le mieux soit de se séparer.
C’était le choix fait par le Conseil national palestinien
en 1988. Mais dans la pensée sioniste – et c’est
beaucoup plus qu’une technique ou une stratégie politique
– la séparation est une valeur. Pour les sionistes,
bien avant le mur, la normalité C’est l’homogénéité.
Le sionisme est le pur produit de la pensée ethnique de la
fin du XIXe siècle, de la solution ethnique de la fin des
empires – panslaviste, austro-hongrois, ottoman… L’idée
de séparation est au cœur de cette conception. Il ne
faut pas chercher ça dans la Bible,mais dans la pensée
moderne, où le monde devait être refaçonné
avec des entités homogènes. Mon antisionisme est fondé
sur un rejet viscéral, politique et éthique, de la
séparation comme valeur. La philosophie de la séparation,
C’est une philosophie de mort, de pourriture.
É. H. : Quand tu dis qu’il n’y a pas de
contradiction entre la lutte contre l’idée de séparation
d’un côté, et l’acceptation d’un
petit État d’Israël de l’autre, je suis
un peu perplexe.
M.W. : Je ne vois pas là de contradiction. Aujourd’hui,
il est hors de question pour les Israéliens, de l’extrême
droite à l’extrême gauche, d’accepter autre
chose qu’un État juif, plus ou moins démocratique
à gauche, allant jusqu’à l’expulsion des
Palestiniens à droite. On ne peut pas imposer la vie en communauté
si les gens n’en veulent pas. On revient au facteur temps
: il faudra beaucoup plus longtemps pour que les mentalités
changent. Un État israélo-palestinien ne peut être
obtenu que par deux moyens : par la force, ou en convainquant les
gens. On peut exclure la force, car le rapport ne s’y prête
pas. Pour ce qui est de la conviction, je crois que ce n’est
possible ni pour la génération présente, ni
pour celle qui va venir. J’ai espoir pour celle qui viendra
après. Mais il est vrai que les choses peuvent aller beaucoup
plus vite qu’on ne croit. Au moment d’Oslo, j’ai
beaucoup observé les jeunes, ceux de la génération
de ma fille Talila. Ils ne se posaient plus la question : mais d’où
il est ? qui il est ? Il y avait chez eux une joie pure, tout à
fait différente de celle des politiciens qui, eux, se réjouissaient
sur le mode : on leur a imposé la reconnaissance d’Israël,
on les a eus. Les jeunes étaient heureux de pouvoir aller
à Ramallah, juste pour prendre une bière, pour en
finir avec l’enfermement. La porte soudain était ouverte.
Et ça peut revenir très rapidement : une nouvelle
conjoncture internationale qui permettrait une nouvelle attitude
envers les Palestiniens, bien plus que tel ou tel accord diplomatique.
Avec un bémol quand même, c’est qu’entre-temps
il y a eu les attentats-suicides, mais plus encore le grand mensonge
de Barak [sur les « offres généreuses »,
l’« absence d’interlocuteurs » à
Camp David à l’été 2000]. Barak a détruit
la croyance en une paix possible, il a cassé l’horizon
de la paix, c’est le plus grand criminel qu’on ait jamais
eu dans ce pays.
É.H. : Ceux qui travaillent comme toi, avec toi, que
doivent-ils faire ?
M.W. : Au risque de passer pour un marxiste primaire, je dirais
que ce n’est pas nous, même multipliés par dix,
qui pourrons faire évoluer la situation. Avant la première
Intifada, au début des années 1980, il existait une
multitude de groupes, d’organisations, d’initiatives
israélo-palestiniennes. J’avais un bureau dans les
locaux de Fayçal Husseini [membre du Comité exécutif
de l’OLP - ndlr], nous étions dans une sorte de symbiose.
Et puis, au moment où un combat réel s’est engagé,
nous nous sommes séparés. Ils étaient là
à se confronter à l’armée, à former
des comités populaires. Nous, de notre côté,
nous travaillions à créer un mouvement israélien
de soutien. On a vu la même chose pendant la première
guerre du Liban : au moment où les enjeux sont majeurs, où
émerge la possibilité d’un mouvement massif,
la centralité du travail en commun est relativisée.
C’est quand la vague est descendante que l’on a la disponibilité
d’esprit pour la réflexion en commun, les initiatives
symboliques communes.
Article publié dans CQFD N°70, septembre 2009.
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