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Origine : http://chroniques-rebelles.info/spip.php?article352
"La consigne, c’est la consigne"…16 juillet
1942, dès quatre heures du matin, 7000 policiers français
participent aux "opérations de ramassage de juifs"
selon la formule des autorités policières françaises.
Opérations menées avec brutalité se soldant
par 13 152 arrestations au soir du 17 juillet 1942. Et pour la première
fois des femmes et des enfants ont été arrêtés.
L’administration de Vichy a non seulement collaboré
avec les nazis, mais elle a même anticipé leurs exigences.
Le port obligatoire de l’étoile jaune imposé
aux juifs, "L’opération Étoile jaune",
avait débuté bien avant le 7 juin1942. Dès
juin 1940, les conditions de l’Armistice ne laissaient guère
d’ambiguïté sur la collaboration, en particulier
l’article 3 :
“Dans les régions occupées de la France, le
Reich allemand exerce tous les droits de la puissance occupante.
Le gouvernement français s’engage à faciliter,
par tous les moyens, les réglementations relatives à
l’exercice de ce droit et à leur mise en exécution
avec le concours de l’administration française. Le
gouvernement français invitera immédiatement toutes
les autorités et tous les services administratifs du territoire
occupé à se conformer aux réglementations des
autorités militaires allemandes et à collaborer avec
ces dernières d’une manière correcte…”
Message reçu cinq sur cinq : "La consigne, c’est
la consigne"…
En fait, les rafles avaient commencé dès octobre
1939, quand de nombreux antifascistes allemands avaient été
livrés aux nazis. Quant à "la structure concentrationnaire
du pays [elle avait été] initiée"—
dès 1939 — avec les camps des réfugiés
espagnols fuyant le franquisme.
Pour expliquer et justifier la "purification raciale",
les juifs étaient traités de "citoyens de seconde
zone" :
"Il ne s’agit pas ici d’une œuvre législative
destinée à fonder en droit les rapports juridiques
entre telle ou telle catégorie de Français, mais de
l’élaboration d’une loi d’exception, de
la mise sur pied d’un statut spécial à une catégorie
de citoyens qui sera désormais appelée à vivre
dans l’observance de certaines règles particulières,
en marge de la communauté nationale."
Exclusion nécessaire selon Christian Renaudin, diplômé
d’études supérieures politiques et économiques,
car "L’influence israélite dans les affaires d’un
pays est nuisible à ses facultés de grandeur, au maintien
de son patrimoine moral." (Commentaire du statut des juifs,
1941.)
Quand on lit ce type de déclarations, on peut se demander
comme Maurice Rajsfus dans Opération étoile jaune
: "Pourquoi les policiers qui ont pour fonction de faire respecter
la loi seraient-ils moins violents dans leurs interventions que
les juristes xénophobes et racistes et les politiques"
? Les ordonnances allemandes étaient appliquées avec
zèle par la police française, et sans état
d’âme, "La consigne, c’est la consigne"…
: avant juin 1942 et "l’opération étoile
jaune", il y avait eu les juifs étrangers internés
à Pithiviers, la mention "juif" apposée
sur les cartes d’identité, l’interdiction d’avoir
une radio, le téléphone ou même de téléphoner
d’une cabine publique, l’aryanisation puis la liquidation
des commerces juifs, les heures de sortie limitées, l’interdiction
de changer de lieu de résidence, l’obligation de voyager
dans la dernière rame du métro, l’accès
interdit ou réduit dans les magasins, les lieux publics,
les cinémas, les cafés, les théâtres,
les salles de concert… Transgresser l’interdit c’était
risquer l’arrestation, l’internement à Drancy
!
La traque des étrangers, la "chasse aux juifs étrangers"
et des autres pouvait continuer à grande échelle.
Et "l’introduction de l’insigne distinctif des
Juifs dans les territoires désignés de l’Occident,
[n’était, selon les experts réunis en conférence
à Berlin le 4 mars 1941,] qu’une étape dans
le cadre de la Solution de la question juive européenne."
Le 7 juin 1942, "une énorme machine administrative
est mise en place. […] Pour réprimer un peu plus même
que ne l’exige la 8e ordonnance promulguée par les
nazis. Dès l’aube, les fins limiers de la police française
seront sur le sentier de la guerre raciale, dans la dignité
et dans l’honneur…"
"La consigne, c’est la consigne"…
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