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Origine : http://centri.univr.it/resistenza/indesiderabili/rajsfus.htm
Depuis le début des années 1930, la volonté
des gouvernements successifs a été forte de contrôler
– de plus en plus sévèrement – le travailleurs
étrangers, mais également les réfugiés
politiques. Des mécanismes d’expulsion sont mis en
place.
Avec les décrets-lois du président du Conseil, Edouard
Daladier, datés du 2 mai 1938, le gouvernement de la République
passe à la vitesse supérieure. Les travailleurs étrangers
sont désormais considérés comme des ennemis
potentiels et le ministre de l’Intérieur, Albert Serraut,
décrit les réfugiés politiques comme des "hôtes
irréguliers", avant de stigmatiser "la tourbe étrangère".
Dès le mois de février 1939, avec la défaite
de la République espagnole des dizaines de camps d’internement
sont édifiés de part et d’autre des Pyrénées
pour y enfermer les soldats de l’armée en déroute,
en compagnie des combattants des brigades internationales.
En octobre 1939, avec l’entrée en guerre de la France
contre l’Allemagne nazie, le gouverne-ment Daladier-Sarraut
décide l’internement des ressortissants allemands présents
en France. Or, il s’agit essentiellement de réfugiés
politiques antifascistes et de Juifs qui ont fui la répressione
raciale. 110 lieux d’internement – au moins un par département
– sont ouverts à cet effet. Une seconde vague d’arrestation
sera effectuée, en mai 1940, suite à l’offensive
allemande.
La voie est ouverte à une répression sur une grande
échelle car le système concentrationnaire à
la française est prêt à fonctionner, pour le
compte du régime instauré par Pétain dans la
zone sud de la France. Dès la fin du mois de septembre 1940,
une loi sur "le étrangers en surnombre dans l’économie
française" permet de peupler des camps de travail qui
sont souvent – pour les Juifs – la première étape
conduisant à la déportation. Ces mesures concernent
rapidement plusieurs dizaines de milliers d’étrangers.
Dans la zone occupée par les nazis, la première vague
d’arrestation, contre les Juifs étrangers, se déroule
le 14 mai 1941, à Paris. Le soir même, deux camps d’internement
pour Juifs sont ouverts dans le département du Loiret –
à Pithiviers et à Beaune-la-Rolande. Après
la rafle organisée les 20 et 21 août 1941, dans le
Xième arrondissement de Paris, c’est l’ouverture
du camp de Drancy, dans la banlieue nord de la capitale. Dans l’un
et l’autre cas, ce sont exclusivement des policiers et des
gendarmes français qui ont conduit cette répression.
Après un premier convoi de déportation, organisé
le 27 mars 1942, les "évacuations" comme disent
les policiers français et nazis, vont reprendre dès
le mois de juin suivant.
La grande rafle des 16 et 17 juillet 1942, conduite également
par les forces de police françaises, permet l’arrestation
de plus de 13.000 personnes et, pour la première fois, des
femmes et des enfants, qui sont enfermés pour moitié
au vélodrome d’hiver de Paris et au camp de Drancy
préalablemente vidé de ses premiers occupants. Dès
lors, les convois de déportation vont se succéder
au rytme, parfois, de trois par semaine avec mille déportés
par convoi.
Environ 67.000 des 76.000 Juifs déportés depuis la
France vont passer par la camp de Drancy, au fil des rafles qui
vont se dérouler ensuite en zone non-occupée, en août
1942, après que les camps aient été vidés
à leur tour et les internés conduits a leur tour au
camp de Drancy, qui s’avère être un véritable
centre de triage.
Dans la zone occupée par les nazis, les rafles vont se multiplier
contre diverses catégories de Juifs étrangers jusqu’alors
épargnés, à l’automne de 1942 (Grecs,
Roumains, Hongrois). De grandes rafles comme celle du 11 février
1943, plus particulièrement, contribuent à peupler
le camp de Drancy qui se vide ponctuellement car les déportations
vont se pousuivre, et ce jusqu’au 17 août 1944, veille
de la Libération de Paris.
Le camp de Drancy a cette spécificité qu’il
est organisé à l’image des camps de concentrations
nazis édifiés à l’Est de l’Europe.Ce
sont les internés eux-mêmes qui doivent servir d’auxiliaires
aux boureaux. La machine infernale ne peut que fonctionner selon
les désirs de la Gestapo, secondée par le forces de
l’ordre françaises. L’univers concentrationnaire
étant un lieu des déshumanisation absolue, ce système
ne peut que répondre à la volonté répressive
des SS et de la Gestapo. Ce serà également le cas
dans le camp de Maline, en Belgique, et au camp de Vesterbrok, aux
Pays-Bas.
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