Origine : https://nantes.indymedia.org/article/12765
Les 100 premiers éditoriaux du bulletin Que fait la police
? sont enfin disponibles (avec illustrations) sur le site
http://quefaitlapolice.samizdat.net
Ils sont consultables chronologiquement sur le site ou téléchargeables
en un seul fichier au format PDF (25 Mo) sur http://quefaitlapolice.samizdat.net/wp-content/uploads/...P.pdf
L’ensemble des numéros de Que fait la police ? est
disponible sur
http://quefaitlapolice.samizdat.net
Ci dessous un extrait du texte introductif
Avant-propos
Le 6 avril 1994, la création de l’Observatoire des
libertés publiques constituait une gageure. Un an plus tôt,
jour pour jour, un inspecteur de police avait assassiné de
sang-froid, d’une balle dans la tête, le jeune Makomé.
Cela s’était passé au commissariat des Grandes-Carrières,
dans le XVIIIe arrondissement de Paris, au cours d’un interrogatoire
illégal. Comme chacun sait, un interrogatoire ne se déroule
pas avec une arme à la main, et moins encore face à
un mineur attendant l’arrivée de son père pour
quitter le commissariat de police.
Rapidement, en juin 1994, paraissait le premier numéro de
Que fait la police ? C’était le début d’une
aventure, dont beaucoup affirmaient qu’elle était sans
lendemain. Il est vrai que d’autres avaient déjà
tenté d’alerter l’opinion publique sur les exactions
policières, mais avaient renoncé.
Charles Pasqua était alors ministre de l’Intérieur,
assisté par l’ancien policier Robert Pandraud. Il y
avait donc tout à craindre de cette initiative, et l’on
ne misait pas gros sur l’avenir de ce petit brûlot,
dont la seule ambition était d’informer – même
s’il ne s’agissait que d’un bulletin intérieur
destiné à un public limité.
Cela ne s’était jamais fait, mais il n’était
pas nécessaire d’avoir beaucoup d’audace pour
commencer, même s’il était indispensable de s’obstiner,
et persévérer dans la durée. Malgré
la volonté répressive de cette époque, la foudre
ne nous est pas tombée sur la tête.
Certes, nous n’avons jamais fait que reproduire les extraits
de presse glanés dans les journaux parisiens, comme dans
la presse de province. Pourtant, la publication de ces bavures,
mois après mois, pouvait peut-être énerver les
autorités, et conduire à une plainte pour outrage
aux forces de l’ordre. En effet, peut-être fournissions-nous
aux lecteurs de Que fait la police ? une image dégradée
de ceux qui sont censés assurer la protection des biens et
des personnes. En tout cas, l’accumulation des faits signalés
met en pleine lumière un prisme pouvant être considéré
comme exagérément grossissant.
Depuis nos débuts quatre ministres de l’Intérieur
ont succédé à Charles Pasqua, Place Beauvau
: Jean-Louis Debré, Jean-Pierre Chevènement, Daniel
Vaillant et Nicolas Sarkozy, plus répressifs les uns que
les autres. Même si, à une certaine époque,
on a tenté de nous expliquer que « la sécurité
est une valeur de gauche », notre détermination a toujours
été la même : décrire les dérives
policières en régime démocratique. Sans jamais
oublier qu’un coup de matraque de gauche est aussi douloureux
qu’un tabassage ordonné par la droite.
Cela fait dix ans, et Que fait la police ? poursuit sa parution.
Non plus sur deux pages, comme de 1994 à 1996, mais sur quatre,
six ou même huit pages, lorsque la triste actualité
nous en fournit l’occasion. Signe évident de la persistance
des exactions policières.
Le 100e numéro de Que fait la police ? est paru en mars
2004. Nous n’avons pas l’intention d’en rester
là ! Aussi longtemps, en tout cas, que l’institution
policière sera bien plus répressive que préventive.
Sauf à en être empêché, nous poursuivrons
cette publication interne, mais très visible. Nous persisterons
tant que l’autorité ne décidera pas de s’attaquer
aux causes plutôt que, prioritairement, aux effets de la précarité
et de la ghettoïsation des cités.
Au cours des dix années écoulées, nous avons
pu rassembler environ 3500 informations sur les activités
nocives de la police, dans le même temps que se constituait
un large réseau d’observateurs à travers la
France. Ce qui nous permet d’avoir accès à la
presse de province, et donc à des informations que ne rapportent
que très rarement les grands quotidiens nationaux. Par ailleurs,
il convient de souligner que la rubrique « faits divers »
de la presse oublie de plus en plus de publier ces petites informations
sur les nombreuses bavures commises dans les zones dites «
sensibles ». Curieusement, ce sont parfois les quotidiens
gratuits, comme 20 Minutes ou Métro, qui comblent ce vide.
[...]
Maurice Rajsfus
La suite : http://quefaitlapolice.samizdat.net/?p=221
Devenez tous observateurs
Le 6 avril 1994, jour anniversaire de l’assassinat de Makomé,
au commissariat des Grandes-Carrières, nous avons décidé
de constituer un Observatoire des libertés publiques. Pour
que notre action puisse se développer, il est indispensable
que l’équipe de départ s’élargisse.
Nous avons besoin d’informations pour étoffer ce
bulletin qui paraîtra mensuellement, et particulièrement
sur les exactions policières dont la presse ne fait pas mention.
À cette fin, nous vous demandons de devenir correspondants
réguliers de Que fait la police ?.
La suite : http://quefaitlapolice.samizdat.net/?p=76
Que fait la police ?
Observatoire des libertés publiques
7/9 Passage Dagorno
75020 Paris.
QUE FAIT LA POLICE ? - Bulletin d'information anti-autoritaire
Liens:: http://quefaitlapolice.samizdat.net
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