Origine :
http://nopasaran.samizdat.net/article.php3?id_article=1603
L’antifascisme radical est aujourd’hui dans la ligne
de mire de la police : en deux jours, à Paris et en banlieue
parisienne, on compte trois cas de mise en garde à vue pour
des durées allant de 24 à 36 heures, et deux perquisitions
de domiciles avec de forts déploiements policiers.
Le prétexte de cette vague de répression est déjà
ancien : ces trois personnes sont soupçonnées d’avoir
participé à des actions antifascistes au cours du
mois de mai dernier, ayant permis d’empêcher coup sur
coup une manifestation où se retrouve la fine fleur des fascistes
français et un meeting du groupuscule néofasciste
des Identitaires.
Face à ces deux succès consécutifs où
l’antifascisme radical parisien a prouvé qu’il
était encore capable d’engager et de gagner un rapport
de force non seulement avec les fascistes, mais aussi avec l’Etat,
celui-ci a donc décidé de réagir - comme il
le fait toujours, par l’intimidation et la répression.
Les faits incriminés ne peuvent en rien expliquer ce déploiement
de force policier.
Ils sont mineurs (diffusion de tracts, graffitis...), sans commune
mesure avec la mise en l’œuvre de lourds moyens policiers
(mobilisation de nombreux fonctionnaires, ainsi que de technologies
de repérage des téléphones portables et d’Internet).
L’essentiel est ailleurs, comme dans la répression
qui s’est abattue sur certains individus mobilisés
aux côtés des sans-papiers : recueillir de l’information
sur les milieux politisés, donc dangereux du point de vue
policier, et intimider les individus engagés pour un changement
social radical.
Cette vague de répression s’inscrit dans une politique
globale, à l’œuvre dans tous les pays de l’Union
européenne, aux Etats-Unis ou en Russie. Une politique de
longue haleine à laquelle la droite comme la gauche françaises
ont contribué ; une politique sécuritaire, où
la moindre différence, sexuelle, culturelle, sociale ou politique,
peut devenir a priori suspecte. Les lois sécuritaires qui
donnent toujours plus de pouvoir aux forces de répression,
l’assimilation absurde de toute lutte sociale à un
terrorisme fantasmé qui sert de prétexte au renforcement
d’un véritable terrorisme d’Etat, mais aussi
les différentes mesures qui accroissent le pouvoir du patronat
au détriment de travailleurs précarisés, toutes
ces mesures ont le même but : insécuriser la population
pour mieux sécuriser l’ordre social capitaliste et
étatique. Cet événement nous rappelle que l’antifascisme
est une lutte qui se mène sur deux fronts : contre les mouvements
d’extrême droite et néofascistes,mais aussi contre
l’Etat qui, même s’il n’est pas fasciste,
ne s’est jamais privé d’instrumentaliser le fascisme
ou d’emprunter ses techniques pour assurer la stabilité
de l’ordre social.
Il nous rappelle que l’Etat de droit est, aujourd’hui
comme toujours,subordonné à la raison d’Etat,
que les promesses du libéralisme valent moins que les intérêts
du capitalisme ou la stabilité de l’ordre social et
étatique, que la police l’emporte encore et toujours
sur la justice.
Face à ces menées répressives, nous appelons
à la vigilance et à la solidarité de toutes
les organisations et de tous les individus engagés dans la
lutte antifasciste radicale, dans le combat pour l’autonomie
et pour une alternative sociale radicale, égalitaire et libertaire.
Pas de justice, pas de paix !
Ni prison, ni répression n’arrêteront nos rébellions
!
Autonomie pour toutes et tous !
Premiers signataires : SCALP-REFLEX, SRA (Solidarité Résistance
Antifasciste), CNT (Confédération Nationale du Travail),
CNT 87, Maurice Rajsfus, OLP (Observatoire des Libertés Publiques),
AL (Alternative Libertaire), Réseau No Pasaran, Fédération
Anarchiste, SCALP 87, Secours Rouge, Les Panthères Roses
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