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Origine : http://www.mejliss.com/showthread.php?p=3871474
Editorial : Qui outrage qui dans ce pays ?
Nous sommes environnés de policiers lourdement armés,
avec pistolet automatique, flash-ball et Taser électrique.
A la ceinture une matraque Tonfa, les pincettes et la bombinette
de gaz lacrymogène. En opération, ces défenseurs
de l’ordre public sont casqués, tiennent un bouclier
en mains, et se protègent les parties sensibles avec des
éléments en plastique, articulés, les faisant
ressembler à des crustacés, lors des contacts avec
des manifestants sans principe.
C’est cette chevalerie moderne qui ne cesse de geindre, de
se plaindre de ne pas être respectée et, pire encore,
de se voir constamment outragée par une population où
les “individus”, nécessairement suspects, seraient
bien plus nombreux que les citoyens respectables. Ces braves défenseurs
de l’ordre public, qui voudraient nous arracher des larmes
de compassion, encombrent les tribunaux correctionnels avec leurs
plaintes pour outrage à leur précieuse personne.
Face à ceux qui se hasarderaient à ne pas les respecter,
nos gardiens de la paix se consolent en faisant appel à la
justice. De plus, l’outrage peut également rapporter
de l’argent -ne serait-ce, éventuellement, que pour
payer les traites de la voitures…
Cette véritable armée en campagne est composée
de citoyens d’une sensibilité incroyable. Le policier
s’estime outragé lors que l’on se risque à
lui adresser la parole tout en refusant de lui faire la révérence
obligée : “Oui, Monsieur l’agent ! Bien, Monsieur
l’agent !” Autrement plus grave, la victime d’un
coup de matraque bien ajusté, ou d’un passage à
tabac affectueux, peut se voir poursuivre pour outrage.
Ce qui, espère le policier, peut l’exonérer
de poursuites pour son comportement brutal. Il va de soi que les
juges estiment, le plus souvent, que les brutalités policières
sont proportionnelles à la dangerosité de ces trop
nombreux “individus” qui menacent l’ordre public.
Maurice Rajsfus
« Police, personne ne bouge ?! Campagne nationale contre les
pratiques policières mortelles
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