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Origine :
http://nopasaran.samizdat.net/article.php3?id_article=205
Il ne peut être question de se laisser aller à reprendre
le slogan favori d’une extrême droite qui n’aura
jamais fini de cracher sa bile face au système parlementaire
– par ailleurs émanation approximative de la démocratie
réelle. Comment reprendre à notre compte des relents
de fiente qui rendent notre atmosphère fétide ?
Nous pouvons le constater, ponctuellement, les consultations électorales
favorisent la réapparition d’un triste vocabulaire,
utilisée par ceux-là mêmes qui veulent être
reconnus comme porteurs des plus hautes valeurs de notre République
des droits de l’homme. Les plus vertueux des nostalgiques
de l’homme à la Croix de Lorraine sacrifient volontiers
à ce langage qui qualifie celui qui le met en œuvre.
C’est un ancien premier ministre, au profil vulgaire, qui
a laissé un souvenir impérissable de son passage au
pouvoir, de 1995 à 1997, qui accuse ses adversaires de "remuer
la merde", ce qui laisse entendre qu’il y en a ! Ce sont
les spadassins de l’homme aux liasses de billets de banque
et, parmi eux, des fils d’immigrés besogneux qui clament
(hurlent plutôt) leur haine de ceux qu’ils s’obstinent
à désigner comme socialistes. Trop peu, c’est
encore trop pour ces représentants d’une démocratie
cannibale, jamais rassasiée de profits, et toujours à
la recherche d’un plus sécuritaire.
Au jeu frelaté du "si je gagne, je ne manquerai pas
d’appliquer ton programme", on se bouscule, et il faut
convenir qu’idéologie mise à part, les plus
tristes portraits se retrouvent du côté opposé
à celui où les visages sympathiques ne sont pas nécessairement
un gage de fidélité aux grands principes. En clair,
les autres ont des faces de carême, voire des mines patibulaires.
Il faut, paraît-il, éviter d’insister sur ce
point car, aussitôt, celui que les guignols "ont chaudement
habillé pour l’hiver en lui attribuant le sobriquet
de super menteur", crie aussitôt au scandale, évoque
le "délit de sale gueule" et les "méthodes
fascistes". (C’est celui qui dit qui l’est, comme
nous le disions à l’école primaire). Il est
quand même cocasse d’entendre celui qui éructait
contre "le bruit et l’odeur" des étrangers
s’estimer outragé lorsqu’est évoqué
son âge et sa fatigue.
Question : faut-il en rester à l’une de ces règles
morphologiques approximatives qui prétend que, passé
quarante ans, on est responsable de sa gueule ? Ce serait effectivement
un peu court mais la galerie de portraits dont nous disposons est
tout à fait édifiante.
Commençons pas les plus nébuleux, ces faux naïfs
culs-bénis qui, bien évidemment, ne peuvent être
que de droite car il leur est difficile de se situer à la
gauche du Seigneur. Il y a là les anciens ministres, Morvonez,
Dorenchient et Pissaulit dont deux d’entre eux croient à
leur destin national, alors que le troisième à la
langue chargée à force de lécher le fondement
de l’actuel locataire du Château. Tous sont en croisade
perpétuelle, et se chamaillent en compagnie du triste Merdaucul,
toujours droit dans ses bottes malgré son profil de tête
de nœud. En chemin, ces redresseurs de tort n’ont pas
tardé à faire ami-ami avec les bienconnus Pudépieds,
Sudébras, ainsi qu’avec l’inénarable et
indispensable Péfoireux.
Cette joyeuse compagnie, très naturellement conseillée
par le révérend père Onction, peine à
cacher son ambition première : monter à l’assaut
de la forteresse Dème-Ocratie. On trouve également
dans cette équipe, qui baigne dans une rancœur tenace,
Debré-la-joie (comme dit si joliement Pierre Marcelle) et
Devait-Chiant, toujours en première ligne des bataillons
de traînelattes conduits par le Saar Kosi, dans le rôle
de l’aboyeur. Sur le bord de la route, il y a, tout naturellement
Mama-tête-claques, alibi féminin d’une droite
nationale au visage tordu par le rictus bien plus que par des sourires
détendus.
En face, en contrefeu d’une Gôche scrofoleuse qui les
envoie en mission, il y a les troupes inconsistantes conduites par
les grands républicains de Eldehache, avec leurs pâles
comparses de Essoesse, Lycra et Mérape-Dérape. Tous
plus prudents qu’il n’est indispensable, toujours prêts
à capituler en échange des bonnes paroles d’un
Sac-de-nœuds ou d’un Chèvrement, voire d’un
quelconque Sossedème, ces compères bien plus férus
en matière d’Arrêt-pression que Doidlhome.
Il y a beau temps que la Chirouble de Corrèze et ses seconds
couteaux ont décidé que la plus haute autorité
de l’Arrêt-Public est surtout représentée
par ceux qui portent fièrement l’uniforme glorieux
de Gardien-du-Pêt – tous protecteur proclamés
des Pères-Sohn et des Sam-fait-du-bien. Ces fiers-à-bras-
raccourcis, bardés de mauvaises intentions, ne cessent de
revendiquer pour eux-mêmes le Raisse-pêt et la Con-Sidération.
Il faut bien que la Peaulisse s’affirme pour que soient résolument
combattus les Sême-ta-Merde, les empêcheurs de xénophober
en rond, ceux qui n’ont jamais fredonné le célèbre
refrain " France d’abord " et les charters pour
les autres…
En coulisse, Mégrelait et Peine-à-jouir-encore, dit
N’a qu’un Œil, inlassablement Bleu, Blanc, Beurk
attendent tranquillement le moment de tirer les connards du feu.
Tandis que leurs anciens compagnons de la bate de base-ball et du
Nun-cha-ku, Longuette, Madeline, Gosguenette et La-Bite-au-bol,
avec Devait-Chiant (déjà nommé), se souviennent
avec émotion de leur jeunesse chahuteuse, même s’ils
sont, aujourd’hui au servie de l’homme à la valise
farcie. Lequel se trouve, d’ici la fin de ce mois, dans l’obligation
de rafler la mise, faute de se retrouver sur la paille humide des
cachots.
Les gesticulations de ces compagnons de la liberté provisoire
ne trouvent qu’une triste réplique dans les rangs de
la gauche dégauchie, qui devrait être heureuse de se
trouver face à cette droite-là pour faire croire qu’elle
existe. Si Chirouble est ses laquais n’étaient pas
de ce monde, il faudrait les inventer pour dérouler le tapis
rouge sous les pas du grand blond dont les cheveux sont devenus
blancs et clairsemés.
La Gaule profonde a cette vertu que, parfois, ses sentences ne
manquent pas de piquant. Ainsi ce sondage effectué à
la fin du mois de février, d’où il apparaissait
que près des trois-quarts des bons citoyens, ne voyaient
pas de différences fondamentales entre le programme des uns
et de ceux du trottoir d’en face. Il faut quand même
relativiser : ceux qui hantent l’impasse Solférino
répètent, avec beaucoup de conviction, qu’ils
militent au nom du socialisme, tandis que les larbins de la rue
de Lille expliquent avec beaucoup d’application que trop de
liberté peut gravement nuire à la santé.
Nos socialistes-en-peau-de-lapin nous ont donné le spectacle
d’une faction unie derrière le parti de l’ordre.
En matière de sécurité bien ordonnée,
rien de plus convaincant que cette prestation de nuque raide donnée
par WW Dray, flic – vous savez, l’ancien éboueur
de Essoesse.com d’habitude. Sous les ordres d’un bataillon
de Lambertos tendance "se souvenir pour mieux oublier le passé”,
les hérauts de ce socialisme à la face délavée
veulent convaincre de la véracité de leur profession
de foi du style plus-républicain-que-moi-tu meurs, sous les
auspices d’un drapeau décoloré et d’une
chansonnette guerrière que Chèvrement avait tenté
en vain de réhabiliter en compagnie de Peine-à-jouir-ensemble,
mais tout le monde a oublié les paroles.
Au final, grave dilemme. Faut-il voter ? Faut-il voter pour l’un
afin d’empêcher l’autre de continuer à
cuver sa bière dans les palais de la République ?
Faut-il faire le tri entre le furoncle qui irrite et la gangrène
qui tue ? Faut-il voter pour le sourire qui vous entortille pour
faire grimacer plus encore le constipé qui s’agite
sur des tréteaux branlants ? Une chose est sûre : avec
certains revanchards, le billet de retour n’est pas forcément
assuré.
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