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Origine :
http://infos.samizdat.net/article59.html?var_recherche=Rajsfus
Un vent mauvais souffle sur la droite, dite « républicaine
», dont on affirme qu’elle plonge ses racines dans la
Résistance. Nous avons noté, au cours des récentes
élections municipales, à quel point l’électorat
traditionnel de l’extrême droite n’a pas manqué
de se reporter au second tour sur les candidats de droite. S’agit-il
d’un simple reclassement politique ? Bien naïf celui
qui se risquerait à l’affirmer. En, effet, si ces braves
gens se sont ralliés « à l’opposition
nationale », c’est surtout parce que le discours tenu,
profondément antisocial et raciste, leur convient parfaitement.
Prenons l’exemple de Toulouse où l’arrivée
sur la scène médiatique des Motivé(e)s, sortis
des sentiers battus de la politique politicienne, mettait en danger
une droite, dite centriste, qui tient la ville depuis plusieurs
décennies. Circonstance aggravante, les Motivé(e)s,
issus du groupe Zebda, sont surtout d’origine maghrébine.
Entre les deux tours, de bons toulousains, un peu plus de droite
que réellement démocrates, ne se cachaient pas pour
proclamer : « Si les socialistes gagnent avec l’aide
des Motivé(e)s, les Arabes vont entrer au « Capitole
» ! Et le Douste-Blazy a gagné la mairie. Ce cul-béni
à la face de Carême, ce Dorenchiant inconsistant, s’est
imposé à une majorité de bons français,
affolée à l’idée que l’ordre des
choses risquait d’être modifié.
Comment, en effet, accepter que de jeunes français ne s’appellent
plus Pierre ou Paul, André ou Marcel, Cécile ou Marie,
Geneviève ou Madeleine, Jacques ou Yves, Claude, Dominique,
Camille, Denise ou Denis, Christian ou Christiane, etc.
Braves gens, malgré vos lamentations, il vous faudra bientôt
accepter de voir se modifier le calendrier des Postes. Ainsi va
la vie ? Je me réjouis toujours, en parcourant les colonnes
décès et naissances de mon bulletin municipal, en
constatant qu’il meurt surtout de vrais Français de
France tandis qu’une importante partie des petits français
qui pointent le nez à la fenêtre portent surtout des
noms imprononçables.
Alors, allons-nous assister à la disparition progressive
de ces prénoms bien de chez nous : Juliette et Adèle,
Christophe et Alain, Germaine et Martine, Catherine, Sandrine, Odette,
Valérie, Sophie et, pourquoi pas Bécassine ?
Il va falloir que la France profonde s’habitue à ce
que ses enfants se prénomment Abdallah, Achour, Abdel, Ahmad,
Abdelkefid, Amar, Abdelmalek, Abdesslam, Abdelhamid, Ameur, Aban,
Anouar, Ahsène, Akli, Abderahmane, Ali, Aziz, Azouzi, Arezki,
à moins qu’il ne s’agisse de Assia, Aziza, Amira,
Adra, Awa, Aïcha. Hélas ! Hélas ! Nous ne serons
plus chez nous !
Et pourtant, la mutation ne fait que commencer. Même si ne
sont pris en compte, ici, que les prénoms maghrébins.
Il y a aussi ceux des Africains noirs, des Malgaches, des Chinois,
des Indous, etc. Il faudra moins d’une génération
pour que dans les assemblées municipales, départementales,
régionales ou nationales, les Richard, Georges, Marc et Maurice
côtoient les Brahim, Bachir, Boudjema, Bellahouel, Bellaïd,
Chérif, Daho, Djelloul, Didouche, Djamel, Djillali, Driss,
Elias ou Embarek. De plus, comme nous sommes désormais à
l’ère de la parité Solange, Antoinette, Nathalie,
Claire, Monique ou Elisabeth se retrouveront sur les bancs de ces
assemblées avec Baya, Badra, Chafia, Cherifa, Djalila, Djamila,
Fadila, Farida, Fatima, Houria, Hassiba, Khalfa, Khalida...
Assez ! diront ceux qui s’estiment être les héritiers
de Charles Martel - qui a arrêté les Arabes à
Poitiers en 732 -, et qui estiment que les invasions barbares nous
menacent toujours. Assez surenchérissent les nostalgiques
d’un autre temps, pour qui la guerre d’Algérie
n’est toujours pas terminée - en France.
Dans son livre La guerre d’Algérie (Julliard, 1961),
Jules Roy donne la parole à un pied-noir. Pas à un
de ces colons qui, depuis cent trente ans, faisait « suer
le burnous », mais à un humble cheminot, salarié,
exploité. Le propos est sans équivoque et donne envie
de vomir : « ... les Arabes sont une sale race et notre erreur
a été de les traiter avec humanité. Ils ne
sont bons à rien, on ne peut rien leur confier sans se faire
voler. Ils sont rebelles à tout progrès social et
l’instruction qu’on leur donne ne sert qu’à
vous bafouer... »
Au secours ! Une fois de plus, il semble que depuis la fin de la
guerre d’Algérie, rien n’a changé. Avec
cette certitude que pour nos policiers républicains, la traque
aux « Bougnoules » doit se poursuivre dans les banlieues
des villes. Pour chacun de ces policiers - les plus jeunes étant
entrés dans la Grande Maison au niveau bac ou bac +2, l’équation
est simple : Algérien = Arabe (même s’il est
kabyle). Arabe = Musulman. Ensuite, tout va de soi : Musulman =
Islamiste, et Islamiste = terroriste. En fait, le raisonnement est
souvent bien plus simpliste : jeunes nés de l’immigration
maghrébine = racaille !
Soyez-en persuadés, Farid, Fouad, Foudil, Ghassan, Gwendouz,
Hassan, Hafid, Hamadou, Hakim, Hamdane, Hamdi, Hocine, Hassène,
Habid, Hammou, Houari, Idir, Kaddour, Karim, Kamel, Khader, Larbi,
Lamine, Lakhdour, Lahlou, Lamri, Lofti, Mahmoud, Mabrouk, Maleki,
Mahieddine, Mahfoud, Meziane, Mouloud, Messaoud, Mokhtar, Mouammar,
Mohamed, Mohed, Madjid, Malik, Mohan, Mani, Mustapha, Mounir, Mostefa,
Magid, Mourad, Mousse, Moussaoui, Moubarak, ceux qui prétendent
vous « intégrer » ne sont pas nécessairement
vos amis. Comme on disait jadis, avec le gros bon sens populaire
: « ceux-là sont francs comme des chevaux qui reculent...
».
Ah, les Français ont bien aimé vos pères ou
vos grands pères lorsque la patrie avait besoin d’eux
comme chair à canon, au cours des guerres passées
- 1870, 1914, 1939. La patrie des droits de l’homme n’était
pas économe du sang de Nabil, Norcine, Nacef, Omar, Oualid,
Rabah, Redha, Rachid, Ramdane, Saïd, Smaïn, Slimane, Sid,
Salem, Salim. Qu’importaient les veuves qui pleuraient au
pays, la France se défendait, où se libérait,
selon les cas. Saviez-vous qu’en janvier 1945, le général
de Lattre de Tassigny avait décidé que ses troupes
prendraient Colmar le jour de son anniversaire. Ce caprice avait
coûté la vie à 3000 soldats français
qui, en majorité, se prénommaient Tahar, Taleb, Tawfik,
Tarik, Tayeb, Yacef, Zighoud, Zine, Zoubir, et bien d’autres.
Depuis la fin des années soixante-dix, ceux qui ont largement
contribué à reconstruire la France, et participé
à son développement économique, nous ont offert
Lila et Lamria, Lalla, Leïla, Malika, Nadia, Nabila, Mounira,
Rachida, Salima, Samira, Samia, Sarra, Yamina, Zohra et Zahia. Il
faudrait être aveugle pour ne pas s’en apercevoir et
stupide pour refuser à admettre qu’elles vont, elles
aussi, repeupler la France dont la courbe démographique suit
une mauvaise pente...
Publié dans le mensuel No Pasaran ! - Mai 2001.
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