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Origine : http://infos.samizdat.net/article6.html?var_recherche=Rajsfus
Il s’en est passé des choses, cet été.
Le 15 août, pour la Sainte-Marie, ma très chère
soeur Bernadette, s’est rendue à Lourdes pour soutenir
les burnes défaillantes du Très Saint Père,
Parkinson II.
La première dame de la République laïque venant
se donner en spectacle en compagnie du roi des curetons, c’était
un grand moment qui a dû faire frémir l’ombre
de l’autre Bernadette, celle qui avait eu des visions, ici
même, il y a quelque cent cinquante ans.
Allons, mes soeurs, toutes dans le même bain, dans cette
bianfaisante piscine où baignent également les pansements
des bienheureux persuadés que l’eau de Lourdes vaut
bien tous les antibiotiques du monde profane. A la fin de chacune
de ces ablutions collectives, la soeur affectée au nettoyage
ratisse les eaux sales pour en retirer également les préservatifs
des profanateurs, et les seringues de ceux qui ne veulent connaître
qua les paradis artificiels - il y a même, parfois, quelques
joints égarés flottant sur ces saintes eaux.
Est-ce quelques brancardiers qui se délestent des restes
de ces ripailles interdites. Comme pour narguer Marie, qui regarde
de là-haut ? Ah, mes soeurs, que de gestes blasphémateurs
souillent ce lieu où Marie n’est plus apparue depuis
si longtemps. Qu’importe, on connaît l’adage célèbre
de Saint Thomas : « Tu as cru parce que tu as bu, heureux
qui croira sans avoir bu... »
Il n’empêche, les centaines de milliers de pèlerins
qui accompagnaient l’homme à la papamobile, ne se sont
guère fendus questions pépètes, l’organisation
est en déficit que quelque un million d’euros. A croire
que les rayons boutons de culottes des merceries ont dû être
dévalisés.
Ma soeur Bernadette, celle qui crèche dans les palais de
la République, est évidemment confite en dévotion.
Elle préfère néanmoins ces bonnes nourritures
terrestres dispensées sans compter dans son pied â
terre de l’Elysée. Ainsi, lors de la Saint-Jacques,
notre Bernadette de l’Elysée a la consolation de ne
pas se nourrir d’une coquille vide.
Ah, cette Bernadette Soubirous (qui aurait peut-être apprécié
d’être sous-biroute), morte de consomption, est bien
oubliée. Cette enfant de Marie, tellement méritante,
n’est plus qu’un vague souvenir. Il faut vivre avec
son temps.
Ma soeur Bernadette. Vous savez, celle qui est conseillère
générale de Corrèze mais ne participe jamais
aux travaux de l’assemblée où ses concitoyens
l’ont déléguée, est née Chodron
de Courcel. Son papa avait été aide de camp du général
de Gaulle. Ce qui ne pouvait que donner des galons à la descendance.
Hélas ! Bernadette a épousé un roturier, qui
a racheté sa part de paradis, malgré tout, en rendant
régulièrement hommage au pape, en assistant aux messes
solennelles à Notre Dame de Paris.
Tout va donc pour le mieux, mes soeurs. Restez sages jusqu’à
mon prochain billet
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