Décidément, la petite soeur des pauvres de Jacques Chirac, une dénommée Nicole Guedj, commence nous échauffer sérieusement les oreilles. Cette dame patronesse, n’est pas une inconnue : elle officiait déjà à la mairie de Paris, il y a quelques années. Il est vrai que cette soeur de la compassion jouait un rôle bien moins noble, il y a peu, lorsqu’elle effectuait les petits boulots auprès du ministre chargé de « l’immobilier judiciaire », le fameux Bédier.

Au poste de secrétaire d’Etat aux droits des victimes, depuis le mois de mai 2004, ma soeur Nicole Guedj a changé de cap, et son rôle consiste désormais à verser des larmes sur la misère humaine. Cette évolution n’a pas manqué d’étonner, et les moqueries des gazettes ne cessent de fâcher cette soeur de la cha né qui proclame à tous les vents « qu’il faut une véritable politique de fraternité envers les victimes. » Il convient pourtant de relativiser. C’est ainsi que lorsqu’une famille d’origine maghrébine est dans la peine, la soeur sous-ministresse ne se déplace pas, au prétexte que l’on n’a pas fait appel à ses services.

Désespérée de n’être pas prise au sérieux, et môme d’être brocardée pour ce qu’elle est, ma soeur Guedj a fait appel aux colonnes du Monde (30 septembre 2004) pour expliquer la qualité et l’ampleur de sa mission. Cette pleureuse politique se lamente du peu de poids des associations humanitaires et caricatives alors qu’elle participe à un gouvernement qui n’a de cesse, depuis plus de deux ans, de réduire ou de supprimer les subventions de nombre de ces structures. Solution ? « Une volonté politique est nécessaine. Elle existe depuis que le président de la République, et le premier ministre, ont décidé créer un se crétoniat aux droits des victimes. »

Ma soeur Nicole Guedj fait ainsi sa propre promotion, et donne son explication de la nécessaire compassion d’Etat, qui serait ressentie comme « un acte d’accompagnement et de soulagement. » Pour bien affirmer cette présence, la sous-ministre nous informe qu’elle met en place, dès la fin de cette année, un numéro d’accueil facilement repérable, mémoralisable en tout cas : le 08 Victimes (02 842 846 37) permettant d’accélérer l’écoute, et un suivi personnalisé. Espérons que ce numéro miracle n’aura pas le sort du fameux 14, sur le racisrne, où les « écoutants » filtrent les appels, jusqu’à éconduire poliment ceux qui polluent par trop la ligne...

« Non, je ne suis pas inutile ! », clâme ma soeur Nicole Guedj, comme pour mieux nous convaincre de son existence. « Il faut recadrer la place de la victime », nous dit-elle. Si nous étions mécharits, et nous le sommes, il y aurait mille façon de brocarder cette dame qui passe son temps à verser des larmes de crocodile. Contehtons-nous de cet acrostiche

Générosité, Um,p Egal, Dédain (pour), Jobards