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Origine : http://infos.samizdat.net/article306.html?var_recherche=Rajsfus
Ma soeur Michèle Alliot-Marie a réalisé l’un
des rêves de nos soeurs khmers-féministes. Elle est
devenue, en mai 2002, la générale en chef de nos armées.
Depuis, cette statue rigide d’un gaullisme devenu désuet
n’a cessé de marcher tête haute, véritable
porte-drapeau d’une France qui n’a même plus les
moyens d’aller au bout de ses prétentions.
A l’heure où le pays plonge dans un déficit
abyssal, ma soeur Alliot-Marie fait montre d’un volontarisme
admirable. La tête haut levée, le menton lancé
en avant, comme doit le faire le troufion qui défile devant
le chef de l’Etat, ma soeur ministre de la Défense
nationale fait savoir qu’il n’y a pas de problème
d’argent pour l’armée qu’elle a en tutelle.
Dernier caprice de la soeur caporale : trouver 8 milliards d’euros
pour une nouvelle génération de missiles nucléaires
qui seraient embarqués sur « nos » sous-marins.
Lesquels portent des noms à faire réfléchir
ou faire peur : « Le Vigilant » aujourd’hui, «
Le Terrible » demain. Ma soeur, qui nous fout la pétoche,
a donc l’ambition de doter la marine de ces missiles d’un
rayon d’action de 6 000 kilomètres. Ce qui permettrait
de frapper le futur ennemi héréditaire : peut-âtre
la Chine. Désireuse d’être crédible, ma
soeur Alliot, qui fut Marie, veut que la France soit capables de
« frapper n’importe où ! »
Maman, j’ai peur...
Vers le 10 janvier, il fallait voir, sur les écrans de télévision,
la colère mal contenue de ma soeur Alliot-Marie lorsque des
journalistes mal élevés expliquaient l’inanité
des efforts de son ministère pour faire parvenir «
sur zone », comme ils disent, une frégate porte-hélicoptère
qui aura mis une douzaine de jours pour relier Djibouti à
l’Ile de Umatra. Les yeux pétillants de rage, notre
soeur militaro faisait savoir qu’il ne pouvait être
question de critiquer ses gesticulations.
Ma soeur Allia-Marie aimerait bien porter képi ou calot,
voire même petite casquette à l’américaine,
si elle ne craignait le ridicule. Bien consciente des limites de
la stupidité faite ministre, elle se contente de prêter
l’oreille aux revendications des fonctionnaires galonnés
placés sous ses ordres.
Un jour, ma soeur compatis au manque d’effectifs de l’armée
de terre, le lendemain, c’est la faiblesse de « notre
» aviation qui lui donne du vague à l’âme.
Au final, c’est donc la marine (autrefois surnommée
« La Royale », mais qui a gardé les stigmates
de ce sobriquet) qui devrait bénéficier de sa haute
sollicitude. Jusqu’à ce que le ministère des
finances lui signifie l’impossibilité des lourdes dépenses
envisagée. Il ne restera plus à la soeur-ministre
de la Défense que d’aller verser des larmes dans le
giron de ma soeur Nicole Guedj, ministre déléguée
à la compassion obligée - laquelle n’a pas été
spécialement entendue au lendemain du ras de marée
qui a dévasté l’Asie du Sud-est.
Michèle, si tu marches trop vite, tu vas de prendre les
pieds dans l’écharpe qui pend de ton épaule
jusqu’au sol...
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