|
Origine http://infos.samizdat.net/article226.html?var_recherche=Rajsfus
Ne t’inquiètes pas, mon frère, nous n’avons
pas encore tout vu en matière répressive, le meilleur
est à venir. Tu me trouves pessimiste ? Mais non, ce n’est
rien que de la lucidité. Oh, je me risquerais bien à
te plaindre, mais je ne peux rien pour toi. On nous annonce plus
de flics payés au rendement, plus d’indics choyés
par la Sécurité sociale, plus de chômeurs, des
salaires plus faibles. Je te laisse le soin de dresser la liste
des tuiles qui vont nous tomber sur la tête.
Sans doute as-tu voté Chirac, le 5 mai 2002. Pour sauver
la démocratie, par peur de Le Pen, tu nous a servi sur un
plateau Raffarin, Sarkozy, Perben, Fillon, et leurs affidés.
De crainte d’être éclaboussé, tu as joué
les gribouilles, et tu voudrais que je soulage tes douleurs. Va
donc voir Français Hollande, il te dira des mots consolateurs.
Finalement, malgré tes remords tardifs, tu ne trouvais guère
de différence entre Chirac et Jospin. D’où cette
détermination à sauver les lambeaux de cette démocratie
que nous a laissé la gauche plurielle.
Tu as mal joué, mon frère, car le billet de retour
n’est pas pour demain. Il te faudra subir Chirac et ses sbires
jusqu’en 2007 puis, sans doute, remettre la couvert, sous
la haute sur vaillance des hommes en bleu, jusqu’en 2012.
Si tu n’y met pas du tien, bien sûr, et en espérant
que la famille La Pen n’aura pas su profiter du temps qui
travaille pour les fachos.
Fais attention, tu as bien plus l’habitude de la soumis sion
que de la révolte. Il va te falloir tout réapprendre.
Re trouver les mots et leur signification, tout comme la sans de
ton refus d’en subir davantage.
Tu souris amèrement. Serre les dents et cesse de pleurnicher.
Tu regrettes ta lâche stupidité mais sais tranquille,
nombreux sont tes contemporains qui ont eu la même cheminement
et ne se posent pas encore de question sur leur triste sort. Pendant
qu’il en est encore temps, change de trottoir, et sois persuadé
qu’il n’est pas possible d’améliorer la
Chiraquie. Il faut la détruire !
Très justement, tu poseras la question : comment ? C’est
à toi de trouver la réponse. En effet, si tu attends
une solution toute faite, c’est que tu n’es pas encore
sur la voie de la guérison. Tu as les deux pieds dans la
merde essaye au moins d’en retirer un !
Et ta soeur, qu’en pense-t-elle ?
|
|