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Origine : http://infos.samizdat.net/article228.html?var_recherche=Rajsfus
Ma soeur commence de plus en plus à ressembler à
mon faux-frère.
Ses vocations sont devenues multiples, et il lui est possible, désormais,
d’avoir d’autres ambitions. En effet, les voies du Salut
sont multiples. Il y a plusieurs demeures dans la maison. de mon
Père, c’est bien connu. Depuis quelques années,
ma soeur porte fièrement l’uniforme. Policière
ou gendarmette, son flingue est bien en évidence, porté
très haut sur le ceinturon - pour la prise en main, c’est
bien plus pratique pour ses petits bras.
Ainsi vêtue et enfouraillée, ma soeur a changé
de nature, ayant également acquis la possibilité de
défendre, mais surtout d’attaquer les ouailles du Seigneur
qui se sont risquées à quitter le droit chemin.
Les forces de l’ordre sont devenues la plus grande conquête
de la femme. Tout comme ses collègues hommes, ma soeur a
donc appris à être plus brutale que maternelle, plus
injurieuse que caline, et bien plus méprisante que consolatrice.
Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ? Je vois le regard
matois (plein de ruse mais sans finesse) et la matraque qui foudroie.
Plus rien à voir avec les Soeurs de la Chârité,
alors que les portes de la police avaient été grandes
ouvertes aux femmes disponibles pour cet emploi. Motif, de cette
avancée ? Donner plus d’humanité à cette
institution !
La petite soeur des pauvres a disparu du paysage compassionnel.
Serait-ce au bénéfice d’une autre cause humanitaire
? Mon oeil ! Il faut avoir vu ma soeur-flic « s’occuper
» activement d’un sans-papiers, ou d’un précaire
dans la détresse, en compagnie de ses frères-flics,
pour bien comprendre qu’aujourd’hui il y a d’autres
voies pour gagner sa part de paradis. Demandez donc à ma
soeur Cécilia quel est son sentiment à cet égard.
Pour les ignorants, au ceux qui méprisent la presse people,
ma soeur Cécilia n’est autre que l’épouse
du futur président de la République, en espérance.
Il s’agit d’un certain Nicolas, grand frère de
tous les redresseurs de tort. Lesquels communient sous les deux
espèces : le tonfa et le lacrymo, le pétard n’étant
mis en oeuvre que pour les grandes occasions
Frères et soeurs de la Sainte Répression, phratrie
de circonstance, union à la limite de l’inceste, ne
profitez pas de l’occasion pour nous offrir les fruits de
cette rencontre. La densité du monde bleu-marine est telle
que notre paysage commence à souffrir de cette uniformité,
gage de la paix sociale telle que la conçoit le Frère
Séraphin [1]...
Notes
[1] Le Séraphin, ange de la première hiérarchie,
disposant de trois paires d’ailes dans sa représentation
religieuses, n’est autre que l’inspirateur d’un
premier ministre bossu et au profil de catcheur, grand protecteur
d’une fraternité ressemblant étrangement aux
Frères-de la Côte, bien plus qu’aux Petits Frères
des pauvres.
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