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Petit appel aux députés de droite
Par Miguel Benasayag le 8 décembre 2005
Homme de gauche, né dans une famille de gauche, marié à une femme de gauche,
je sais très bien ce que signifie l’appartenance à une famille politique.

Origine : http://www.reseau-ipam.org/article.php3?id_article=1164

Au risque de fâcheries, de fortes inimitiés, d’exclusions, de censure dans certains journaux, j’ai toujours su que le sentiment d’appartenance à la famille de gauche ne devait pas m’inciter à agir en mafieux. J’ai toujours su que l’Union soviétique n’était pas un allié. En tant que Latino-américain membre de la gauche radicale, je paie tous les jours le prix de mes critiques à l’égard du régime castriste. Je sais donc que l’on peut appartenir à une famille politique, mais je sais aussi que celle-ci n’est jamais monolithique. Au contraire. Une famille est morte politiquement quand elle devient monolithique.

Après certaines déclarations inacceptables entendues ces derniers jours dans les rangs du gouvernement et de la majorité parlementaire, suite aux incidents survenus dans les banlieues, je veux alerter la famille de droite du danger qui la menace. Et qui menace la société dans son ensemble. Ayant vécu la première moitié de ma vie sous la dictature et la deuxième moitié en démocratie, je suis bien placé pour reconnaître la valeur de ma deuxième patrie, la France. Je l’aime d’autant plus qu’elle représente une véritable exception dans un paysage international troublé par tant de désordre et de violence. Il y règne une tranquillité et une paix sociale que beaucoup de pays nous envient. Elle offre un espace où la pensée est possible.

C’est au nom de cette exception que je lance un appel. Ma démarche est très concrète. Je cherche, au sein de l’Assemblée nationale, un homme ou une femme de droite pour interpeller ses collègues et leur faire signer ce texte qui affirme quelques principes clairs :

La France a toujours su dépasser les différences non pas en les écrasant mais en les valorisant. Quand nous ouvrons nos portes à des étrangers, ce n’est pas toute la misère du monde que l’on accueille mais toute sa richesse.

Refusons la remise en cause de la nationalité, de la richesse des flux migratoires et de notre tradition d’accueil et de coexistence.

Brisons l’élan des tentations xénophobes, communautaristes, autoritaires et révisionistes.

Dénonçons les attitudes provocatrices et démagogiques qui congédient la pensée.

Opposons-nous à ces dérives qui, pour des raisons électoralistes, risquent d’entraîner le pays vers des tensions et des conflits que tout le monde regrettera. Les lendemains de grandes divisions et de grandes violences, il n’y a jamais de gagnant. Seulement des regrets.

Le moment est venu d’opposer une résistance. Nous ne sommes pas le 18 juin, seulement le 8 décembre. Mais ce petit appel du 8 décembre a son importance.

Moi, juif, athée, libertaire, je prends les lecteurs de Témoignage chrétien pour témoins des suites que je recevrai à cet appel.

Miguel Benasayag, Témoignage chrétien, 8 décembre 2005