Un communiqué de Miguel Benasayag, ancien guévariste
et aujourd’hui psychanalyste condamnait ce repentir réclamé
par la Justice française,
"Il ne s’agit pas de Jean Marc Rouillan" mais de
toute une époque qui doit rendre des comptes. Une expurgation
de 68 dont vient en droite ligne le fondateur d’AD, mieux,
"Un Guantanamo diffus" dont le message s’adresse
à tous, aux faucheurs d’OGM comme à tous ceux
qui enfreignent la loi. Rouillan serait le catalyseur de ces attaques.
Il ne s'agit pas de Jean Marc Rouillan ...
par Miguel Benasayag
vendredi 17 octobre 2008
http://linter.over-blog.com/article-23742482.html
http://kinoks.org/spip.php?article311
Et voilà que le gouvernement français se met à
l’heure américaine : la loi ne suffit pas, qu’à
cela ne tienne, on se met à inventer de nouvelles figures,
ou plutôt on réinvente des figures de l’Inquisition.
Il ne suffit plus qu’on" fasse son temps", il ne
suffit plus qu’on" paye sa dette"(?) il faut que
le condamné soit exorcisé, qu’il montre son
repentir.
En termes plus modernes et pragmatiques, il s’agit de ce
phénomène actuel qui consiste a créer des zones
et des pratiques de non-légalité, par le développement
de ce que l’on peut appeler un "Guantanamo diffus"
.
C’est pourquoi personne ne doit se tromper ; il ne s’agit
pas de personnaliser la question, c’est tout à fait
le contraire qui se passe : à travers Rouillan, le gouvernement
français nous dit qu’il s’octroie le droit de
punir et réprimer comme il l’entend, et surtout en
dehors et au-delà des limites de la légalité.
Que personne donc ne se trompe, car il s’agit d’un
message fort pour nous tous ; pour nous qui sommes prêts a
cacher des gens sans papiers, pour nous qui sommes prêts a
des actes de lèse-majesté, tels que l’arrachage
symbolique de quelques brins de plantes OGM, bref, à peu
près pour tout le monde.
Il faut savoir qu’à l’instar de la base de Guantanamo,
les pouvoirs en place considèrent que leur droit de répression
ne doit plus s’arrêter aux limites des droits qui pourtant
les fondent.
C’est pourquoi, dans cette époque de société
disciplinaire, de société de contrôle, il est
fondamental de dénoncer ce que le pouvoir est en train de
nous faire à tous, par l’intermédiaire d’une
personne, Jean-Marc Rouillan.
Miguel Benasayag
Philosophe et psychanalyste
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