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Origine : http://rebellyon.info/article4017.html
En plus du fait que Sarkozy refuse les grâces tant attendues
par les prisonniers pour le 14 juillet, les problèmes de
contingence matérielle influent énormément
sur leur moral. Ceux-ci sont très importants aux prisons
St Paul et St Joseph de Lyon, où le droit de visite pour
les familles n’est pas respecté, sinon avec des délais
beaucoup trop longs.
L’administration pénitentiaire, c’est une administration
qui ne réfléchit pas. Fin juin, il est prévu
d’enlever toutes les couvertures. C’est vrai que d’habitude,
c’est la période des grandes chaleurs et qu’on
n’a plus besoin de couverture pour dormir. Cependant cette
année, jusqu’à ces derniers jours, ce n’était
pas du tout le cas, il faisait plutôt frais et humide, et
la couverture était encore indispensable au sein des vieux
murs épais des prisons St Paul et St Joseph. Néanmoins,
sans se préoccuper du temps qu’il fait toutes les couvertures
ont été supprimées dans les prisons de Lyon.
Cela a fait que de nombreux détenus se sont enrhumés
et que les services médicaux ont dû faire face à
un accroissement de pathologies de ce genre, inhabituel en cette
période de l’année.
L’Observatoire International des Prisons (OIP ) a été
alerté de ces ridicules inconvénients qui ne devraient
pas se produire. L’OIP a par ailleurs insisté, depuis
le mois de mars 2007, auprès de l’administration pénitentiaire
pour que des distributions de papier toilette soit faites en condition
suffisante. Or pour se torcher, les détenus sont obligés
encore maintenant de cantiner des mouchoirs en papier... Les nécessaires
conditions d’hygiène appellent à ce que l’on
ne mégotte pas sur ce genre d’affaires.
L’OIP rappelle :
- qu’en mars 2004, au terme de son Etude sur les droits de
l’homme dans la prison, la Commission nationale consultative
des droits de l’homme (CNCDH ) soulignait déjà
qu’« en matière d’hygiène corporelle,
la France est en retard par rapport à nombre d’États
européens » et que « la situation de promiscuité
imposée à la majorité des personnes incarcérées
en maison d’arrêt représente l’un des aspects
les plus dégradants des conditions de détention en
France » ;
- que les règles pénitentiaires européennes
du Conseil de l’Europe préconisent que « les
détenus doivent veiller à la propreté et à
l’entretien de leur personne, de leurs vêtements et
de leur logement » et que « les autorités pénitentiaires
doivent leur fournir les moyens d’y parvenir, notamment par
des articles de toilette ainsi que des ustensiles de ménage
et des produits d’entretien » (règles 19-5 et
19-6) ;
- que l’article D350 du code de procédure pénale
exige que « compte tenu du climat », « les locaux
de détention et, en particulier, ceux qui sont destinés
au logement, doivent répondre aux exigences de l’hygiène
».
Délais indignes pour les parloirs-famille
Un autre problème grave existe sur les délais pour
obtenir des permis de visite aux prisons St Paul et St Joseph. L’association
Témoins est intervenue et nous en fait part. Des parents
ont dû attendre 30 jours après l’incarcération
en mandat de dépôt de leur fils de 19 ans avant de
pouvoir lui rendre visite, et celui-ci venait d’être
transféré à Villefranche. Alors qu’habituellement
au bout de deux ou trois jours les familles peuvent rencontrer leur
enfant au parloir de la prison, les parents de ce jeune appelaient
presque chaque jour pour obtenir un rendez-vous et invariablement
on leur répondait qu’on ne pouvait leur fournir de
rendez-vous pour un parloir étant donné les problèmes
de personnel.
Ce problème majeur qui semble récurrent actuellement
sur les prisons St Paul et St Joseph est absolument inadmissible,
quand on sait que des pays, qui pourtant ont des prisons présentant
des conditions plus dures qu’en France, comme en Algérie,
en Turquie... respectent le droit de visite et les familles, là-bas,
peuvent venir très vite rencontrer les prisonniers. C’est
dire le niveau de respect des droits de l’homme à Lyon
!
Publié dimanche 15 juillet 2007
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