Oroigine :
http://www.medisite.com/medisite/spip.php?page=print_article&id_article=4041
S’il l’on exclu les alcoolismes liés à
des pathologies nosologiques repérables dont la consommation
excessives de boissons ne constitue qu’un symptôme parmi
les autres et le traitement celui de la pathologie psychiatrique.
Ne devient pas alcoolique qui veut. Cela suppose une prédisposition
d’ordre éducative ou génétique et un
ou plusieurs évènements déclenchants.
L’alcoolisme, phénomène psycho-social
Il nous faut dans tous les cas considérer l’alcoolisme
comme un phénomène d’ordre psycho-social qui
se détermine à partir de 2 réalités
complémentaires et en intéraction :
- La réalité psychique individuelle qui nous renvoie
à l’édification et à la structuration
de l’identité de chaque individu et à sa capacité
relationnelle.
- La réalité extérieure qui est le fait de
la rencontre d’un individu donné, à un moment
donné de son histoire, dans la société donnée,
avec le produit alcool. Cela nous renvoie au fait collectif social
et politique d’une société donnée à
un moment donnée à un moment donné de son histoire.
Elle constitue l’élément déclenchant
de l’alcoolisation et non la cause.
L’alcool, pansement d’une souffrance existentielle
profonde
L’immense majorité des buveurs dépendants hommes
et femmes se ressemblent dans la mesure où tous consomment
à l’excès un produit mythique contenant de l’alcool.
Produit dont ils deviendront plus ou moins rapidement dépendant.
Produit qu’ils utilisent au départ comme un pansement
d’une souffrance existentielle profonde, d’une dépressivité
narcissique, d’un manque de confiance qui les gène
au quotidien.
Mais aussi produit qu’ils utilisent comme médiateur
d’une parole difficile, d’une capacité de lien
à l’autre qui ne parvient pas à se faire rapidement.
Produit enfin qui les aide à fuir la vie réelle devenue
insupportable.
En effet, nous retrouvons chez presque tous :
A partir de l’observation clinique :
- Une difficulté à communiquer par la parole et à
utiliser les mots pour représenter et mettre en scène
leur souffrance profonde, les angoisses existentielles communes
aux humains. Tout se passe comme si les difficultés à
mentaliser se déplacaient vers un comportement médiateur
de parole au début, mais qui devient très vite seule
expression de la souffrance et enferment au sens de l’isolement.
- Un vécu de manque originel, d’incomplétude,
une carence ou un vécu carentiel innomable et irreprésenté.
- Une recherche, à travers la transgression, de la Loi symbolique
qui leur a fait défaut.
Nous trouvons également, chez ces sujets :
- Des carences narcissiques primaires souvent importantes qui les
conduisent à rechercher des relations annaclitiques de dépendance.
- Une relative pauvreté du fonctionnement imaginaire.
- Des grandes difficultés à pouvoir différer
la satisfaction d’un désir.
Cela nous amène plusieurs réflexions :
- Chaque histoire est spécifique unique et différente
donc chaque être est différent sur ce point.
- Cette difficulté à communiquer par la parole et
avec les mots doit donc logiquement être en lien avec des
troubles précoces de la maturation affective, avant l’acquisition
du langage et de la capacité à symboliser et à
représenter.
Psychogénèse et symbolique du lien -2-
Si nous regardons du côté de leur filiation et des
repères identifica-parentaux proposés, nous retrouvons
dans presque tous les cas :
- Des carences identificatoires parentales.
- Une mauvaise qualité des interrelations.
- Parfois des carences affectives.
Presque toujours une relative toxicité du milieu familial,
lui-même mal libidinisé et ayant des difficultés
à jouer un rôle de pare-excitation chez leurs enfants.
Nous avons dit : difficulté à communiquer par la
parole et avec les mots.
Or, si l’on considère que l’être humain
se construit et devient adulte à partir des multiples interrelations
affectives, expériences heureuses et malheureuses, frustrations
nécessaires et gratifications, vécus avec l’environnement
familial puis social que nous appelons maturation affective.
Pour mieux comprendre : quelques éléments de psychogénèse
:
Ce qui permet a un petit humain de se développer, de grandir,
de se connaître, de se différencier, de se structurer
de se reconnaître en tant que sujet, d’organiser son
identité (son Moi), c’est la communication et les liens
qu’il tisse progressivement avec son environnement et en premier
lieu avec sa mère ou son substitut.
C’est de la qualité des inductions et des intercommunications
avec l’environnement familial, de la sécurité
affective (HOLDING et HANDLING WINICOTTIEN) de ce milieu que dépend
la bonne organisation de la personnalité d’un sujet,
(épigénèse interactionnelle des éthologistes).
Pour ce nourrisson le premier lien à l’autre (mère
ou substitut) se fait par le sein et le biberon. Mais à la
différence in-utero où tout est livré sans
demander, ce sein ou ce biberon peut s’en aller, disparaître,
n’est pas à disposition.
Le nourrisson qui se percevait jusqu’alors centre du monde,
découvre les premières nécessaires frustrations
et fait l’expérience de Soi .
Il n’est pas le centre du monde, il n’est pas tout
puissant, il existe une réalité extérieure
à lui, distincte de lui, séparés de lui (la
mère, le père, la fratrie...).
Cela génère en lui angoisses et colères qui
ne doivent pas se transformer en désespoir mais progressivement
être mise au service de la libido grâce à l’interactivité
affective maternelle suffisamment bonne, mais aussi capable de frustrer.
Peu à peu le bébé crée une articulation
entre son imaginaire tout puissant et le réel frustrant mais
aussi gratifiant. C’est l’étape de la symbolisation,
décisive, totale qui conditionnera toute la fonction de communication.
Pour le dire autrement, le bébé se découvre
différent et dépendant . Il vit l’expérience
du manque primitif, celui de la mère qui n’est pas
toujours à sa disposition et qui est l’amante du père.
Il est dépendant de cet objet d’amour qui le satisfait,
mais qui peu s’en aller, qui est autonome.
Il va intérioriser cet objet aimé (quand il gratifie)
et haï (quand il frustre) et le protéger contre les
pulsions agressives.
C’est l’Accession au symbolique, noyau du Moi, dont
dépend la fonction de communication.
C’est l’Accession au symbolique, noyau de Moi, dont
dépend la fonction de communication ;
Chassé du Paradis : Dès sa naissance le nouveau-né
a besoin pour se développer de soins, d’amour et de
stimulations positives. Son monde pulsionnel se confronte à
la réalité extérieure = dure épreuve.
Il va devoir créer un organe de gestion entre ses besoins
(expression de ses pulsions) et la réalité extérieure
puisqu’il n’ y a plus (comme dans le ventre) de satisfaction
immédiate.
C’est organe de gestion est le Moi. (Il est d’ordre
CS, ICS, PCS).
Les scientifiques ont montré
Le développement du SN obéirait lui aussi au principe
de la Sélection Darwinienne.
Quand un animal grandit, ses neurones se câblent ou obéissent
à un plan déterminé par les gènes.
Mais la soudure entre deux neurones ne subsiste que s’ils
fonctionnent dans un circuit, s’ils sont sollicités
par l’environnement.
Exemple : les neurones visuels d’un NNE ne se connecteront
pas s’il est plongé en permanence dans l’obscurité.
Il y a donc une sélection qui ne retient que les circuits
pertinents, sollicités, pour l’individu.
Apprendre, c’est éliminer....
Joël de Rosnay
Psychogénèse et symbolique du lien -3-
Epigénèse interactionnelle
Ce nouveau-né n’est plus considéré comme
un « Tabula rasa ». Il apporte avec lui dans son équation
génétique (d’ordre phylogénétique)
des éléments présymboliques non utilisables
tels quels.
Pour devenir opératoires, ces éléments devront
être éveillés et stimulés par des modèles
imaginaires environnementaux. Ce qui aura pour effet de donner naissance
aux premiers fantasmes ou plutôt formation fantasmatiques.
Ces premiers fantasmes de l’enfant induit par l’interaction
avec l’environnement sont renvoyés sur cet environnement
et vont déclencher dans les imaginaires de l’entourage
des réactions affectives importantes au niveau relationnel.
L’environnement stimulé va renvoyer sur l’imaginaire
naissant de l’enfant de nouveaux modèles fantasmatiques
et ainsi complète et si possible intégrer (dans les
cas heureux) les modèles antérieurs devenus efficients.
A nouveau l’enfant renvoie à l’entourage de
nouvelles inductions imaginaires, etc... etc....
Ces mouvements de va et vient, d’aller retour ont été
appelés par les éthologistes : epigenèse interactionnelle
(J.COSNIER).
Ces mouvements ont été évoqués par
M. KLEIN à propos de l’identification projective où
elle insistait sur l’influence des inductions environnementales
et des réponses environnementales (malheureusement seulement
réduites à l’attitude de maternelle) dans ce
jeu interactif chez le nouveau-né. Les premiers modèles
imaginaires actives ne sont pas érotiques mais violents.
Les inscriptions libidinales symboliques existent phylogénétiquement,
mais ne seront efficientes que dans un second temps après
la mise en activité initiale de fantasmes violents. Les Kleiniens
décrivent la première relation d’amour de l’ordre
de la réparation donc secondairement et avec un but intégratif
qui va peu a peu libidiniser la violence dont elle prendra l’énergie
à son profit.
Le bébé a donc besoin d’une mère suffisamment
bonne (P.C. RACAMIER) mais aussi capable de frustrer sans jamais
abandonner. C’est de l’intériorisation de cet
objet total maternel (Bon et Mauvais) que dépend la capacité
à devenir un adulte dans l’altérité.
Que s’est-il passé chez l’alcoolique
Les aléas de la maturation affective sont nombreux et variés.
Il y a donc de nombreuses raisons pour qu’un enfant se vive
abandonné ou délaissé, avant qu’il ne
soit capable d’éviter les blessures et les mutilations
de sa personnalité.
Nous avons dit en préambule, que nous ne sommes pas dans
la pathologie nosologique psychiatrique mais dans une faille de
l’accession au symbolique, une défaillance des liens
primaires, ayant entrainé des difficultés de communication
et d’utilisation des mots pour exprimer, mentaliser et représenter
les maux existentiels.
On peut penser que la fonction de relation a été
perturbée par insuffisance ou défaillance de l’intercommunication
parentale, par une défaillance des liens, mais aussi et surtout
me semble-t-il par un événement familial extérieur
plus grave, mais suffisamment grave pour détourner un temps
le regard parental entrainant ainsi une rupture dans la continuité
du lien primaire.
Cet événement peut-être différent et
varié, mais il n’est traumatique qu’à
travers l’incidence qu’il représente chez le
parent et le détournement transitoire du regard qu’il
entraine.
Ce peut être : - Un deuil,
Un divorce,
L’arrivée prématurée d’une autre
grossesse plus ou moins désirée,
Mort d’un parent, d’un proche, etc...
Cette rupture transitoire du lien, ce détournement dans
la continuité affective joue le rôle de traumatisme
désorganisateur primaire irreprésentable puisqu’il
se situerait avant l’acquisition du langage.
Des souvenirs traumatiques archaïques agissant comme marqueurs
corporels puisque vécus avant l’acquisition du langage
(donc avant la capacité de représentation et de mentalisation),
engendrent des excitations pulsionnelles qui ne peuvent se lier
à des représentations et perturbent de ce fait, les
processus de maturation psychique et d’organisation libidinale
du sujet (SHENTOUB et de MIJOLLAH).
Par ailleurs le reste de la maturation affective se poursuit. Mais
il persiste une zone d’ombre, (une brique manquante dans un
édifice en construction), un trou noir qui n’est pas
libidinisé et demeure une menace permanente pour le Moi,
pour l’unité du sujet.
Cette partie de Moi défaillante, fragilise le Moi tout entier
et ne peut être représentée, nommée (puisque
que le traumatisme se situe avant l’acquisition du langage).
C’est de la que nait, à mon avis, le sentiment d’incomplétude
du buveur dont l’accession au symbolique a été
défaillante de là le fonctionnement imaginaire et
le deuil de la toute puissance, (renoncement à posséder
l’objet total, c’est-à-dire la mère toute
bonne et toute puissante) pour accepter de posséder et d’intérioriser
l’objet réel mère suffisamment bonne (P.C. RACAMIER)
ou mère ordinaire normalement dévouée (WINICOTT)
capable de gratifier et de combler , mais aussi mère suffisamment
mauvaise c’est-à-dire capable de frustrer.
Cela aboutit à une sorte de clivage de la personnalité
avec une partie qui fonctionne et évolue presque normalement
et aboutit à une adaptation pseudo-normale (faux-self) et
l’autre partie inélaborée, inominée,
mais menaçante pour le Moi et entrainant le sentiment d’incomplétude,
la défaillance narcissique primaire, le besoin d’anaclitisme
rassurant et de reconnaissance.
Nous sommes là très proche de l’organisation
Limite ou Etat Limite bien décrit (par STERN, KERNBERG et
Jean BERGERET).
A partir de cette souffrance constitutionnelle psychogénétique
va s’organiser, en réponse, un mode d’expression
:
Mental,
Comportemental
Somatique
Chez l’alcoolique c’est le mode d’expression
comportementale qui prend le pas.
La valeur de la rencontre avec le produit va permettre :
La négation du travail de deuil fondamental (P.C. RACAMIER)
indispensable : renoncement à la toute puissance.
Le remplissage compulsif permet de maitriser l’expérience
du manque primitif (de la mère objet total) auquel il n’a
pas renoncé. Cela lui donne l’illusion transitoire
de la toute puissance narcissique dans une sorte de déni
maniaque du manque.
« Vivre c’est d’accepter de manquer et de différer
la satisfaction des besoins ».
Permet de nommer cette zone d’ombre, cette brique manquante,
ce trou noir, de le remplir, de lui redonner des bords et entraine
le sentiment jouissif de complétude.
L’alcool permet une jouissance indicible d’avoir enfin
pu trouver un liant représentatif aux pulsions liées.
Il permet inlassablement de nommer d’exprimer cette partie
inominée du Moi, facilitant ainsi la rencontre ou plutôt
l’illusion de la rencontre à l’Autre et la communication
ou plutôt l’illusion de la communication.
Ainsi le buveur avec son produit croit panser les plaies de sa
pensée, mais se trouve piégé par le produit
qui au lieu de le mettre en lien à l’autre, et de servir
de médiateur de parole, l’enferme dans un isolement
absolu sans autre possibilité que la dualité mortifère
infernale :
Alcool - Sujet
Ce qui représentait initialement un espoir de liberté
devient une aliénation suprême .
Enfin et pour terminer, car nous pourrions développer à
l’infini cette hypothèse que la Clinique vérifie
quotidiennement et dont les implications thérapeutiques qui
en découle sont riches et évidentes, il nous faut
reconnaître que cette psychogénèse que nous
venons en quelques minutes de développer, n’est pas
spécifique de l’alcoolisme mais s’applique de
la même manière à tous les désordres
psychoaffectifs :
Toxicomanie
Troubles comportements alimentaires = Boulimie = Anorexie
Frénésie de travail, de sport, de jeu, de sexe
Achats compulsifs
Abus de tranquillisants, café, chocolat, tabac, télévision,
internet
Conduites suicidaires
Délinquances, psychopathie, etc...
Toutes ces conduites, banales et dangereuses, supportables (pour
l’environnement) ou insupportables ont le même point
commun au niveau de la psychogénèse.
Psychogénèse et symbolique du lien -4-
samedi 9 juillet 2005
PSYCHOGENESE DES CONDUITES ADDICTIVES
Il nous resterait enfin à déterminer le pourquoi
du choix du comportement alcoolique plutôt que toxicomaniaque,
frénésie de travail, délinquance etc.. pour
lequel les interférences psychosociales ne sont pas négligeables
et viennent compliquer le déterminisme éventuel du
choix.
Enfin, il nous faut également préciser que tous les
sujets sui s’inscrivent dans ce type d’organisation
psychique ne deviennent pas pathologiques et que tout peut fonctionner
tant que les aménagements protecteur du narcissisme restent
opératoires. Il faut donc un aléa, un élément
déclenchant qui effondre le système de défense
mis en place. C’est toute la théorie de l’étayage
que nous pourrions développer mais le temps qui nous est
imparti ne nous le permet pas.
RESUME
L ‘auteur, psychanalyste, enseignant à la faculté
au diplôme universitaire de 3° cycle sur les conduites
addictives, ayant mis au point un protocole de cure reposant sur
un contrat de confiance pour les sevrages alcooliques, montre à
travers de son expérience clinique les points communs retrouvés
chez tous les alcooliques hommes et femmes et dans leurs repères
identificatoires parentaux. A partir de cette observation, et en
référence à la littérature existante,
il dégage une théorie psychanalytique de la psychogenèse
de l’alcoolisme. Il apparaît comme la résultante
de traumatismes archaïques, de défaillance des liens
primaires, advenus avant l’acquisition du langage et ayant
perturbé l’accès au symbolique. L’auteur
montre enfin que tous les désordre psychoaffectifs, toutes
les addictions ont la même origine psychogénétique
; le choix des conduites étant en lien, et en interférence,
avec le milieu familial et le milieu social.
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