La Lettre anti-olympique n° 1
page actualisée le 20 février 2005
Ces brèves doivent faire l'objet de réactions à
envoyer à notre adresse : critique.sport at libertysurf.fr.
Le deuxième numéro de La Lettre anti-olympique sortira
dans une semaine environ et s’attachera à montrer,
à travers les déclarations des Présidents successifs
du Comité International Olympiques (CIO), combien les discours
sur le sport en général et sur l’Olympisme en
particulier sont toujours des discours politiques. Il n’y
a jamais d’indépendance et de neutralité.
Le premier numéro comme le deuxième vous seront envoyés
par mail sur simple demande.
La Lettre anti-olympique du Mouvement Critique du Sport Contre
l’organisation des Jeux à Paris en 2012
« Limiter l’analyse du sport, phénomène
social majeur, à ce qu’il montre, c’est ignorer
tout ce qu’il occulte et qui est loin d’être secondaire
».
Pourquoi dire NON à l’organisation des Jeux Olympiques
de 2012 à Paris ?
Contre le slogan « Paris 2012 » qui déferle
dans les rues de la capitale et sur les murs de certains édifices
publics, contre l’asphyxiante devise « L’Amour
des Jeux » scandée à longueur de journée
par le Mouvement Sportif et par une grande partie de la presse et
des élu(e)s politiques, contre l’étouffante
propagande olympique, le Mouvement Critique du Sport répond
« NON à l’organisation des Jeux de 2012 à
Paris » et OUI à un débat ouvert et argumenté
sur l’Olympisme, son histoire et ses prétendues valeurs.
A l’heure où les hommes politiques, tous groupes confondus,
soutiennent la candidature de Paris 2012, il est impensable que
l'Olympisme, phénomène social, politique, économique
et idéologique, soit relégué à la radio,
à la télévision et dans les journaux, dans
la rubrique « Sport ». Ce « fait social total
» concerne tout le monde, tous les citoyens, sportifs et non-sportifs.
Le sport n’est pas un jeu anodin ; la doctrine olympique n’est
ni neutre ni innocente.
Le Mouvement Critique s’emploie à comprendre l’institution
sportive comme une unité au sein même de l'infinie
diversité des événements.
Son objectif est de faire du sport un lieu de pensée, de
prise de conscience. Et d'inciter à la réflexion ceux
qui veulent comprendre le monde dans lequel nous vivons et au sein
duquel le sport joue aujourd’hui un rôle majeur.
Faire circuler cette lettre, en discuter c’est affirmer que
le Sport et l’Olympisme ne sont pas des sujets de société
à part, bulles autonomes qui n’auraient de comptes
à rendre à personne. Il faut vite ouvrir les yeux...
et le débat.
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En attendant la prochaine Lettre anti-olympique voici quelques
phrases... anodines :
« Certains Juifs doivent maintenant comprendre qu’ils
ne peuvent utiliser les Jeux comme arme dans le boycott des nazis
» Avery Brundage (1935) Président du CIO (1952-1972)
Président du Comité National Olympique américain
(élu en 1929)
« La grandiose réussite des Jeux de Berlin a magnifiquement
servi l’Idéal olympique »
Pierre de Coubertin (1936)
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Les Jeux Olympiques ont déjà eu lieu à Paris
en 1924.
Voici comment Pierre de Coubertin tirait le bilan des Jeux de Paris
dans la «Revue de Genève» le 5 septembre... 1924.
En pensant déjà à l'an 2000 !
«Tous les concours doivent avoir lieu dans la même
enceinte et se dérouler en un bref laps de temps. C’est
la non-observation de cette règle qui est cause de toutes
les défectuosités et de tous les excès de dépenses
relevés à Paris. Si le Comité français
d’organisation a dû céder à cet égard
à la pression qu’il subissait, c’est que cette
pression a dépassé toutes bornes. Pris entre les tracasseries
administratives, l’indifférence systématique
du gouvernement de M. Poincaré, la pesée d’intérêts
personnels inavouables, les combinaisons électorales, les
jalousies individuelles… le groupe des organisateurs n’a
point trouvé dans une opinion énervée et divisée
l’appui qu’il était en droit d’espérer
pour une entreprise d’intérêt national »
Les recettes auraient pu être accrues d’un tiers et
« les dépenses eussent pu être comprimées
dans une proportion similaire. On s’inspirera de cette expérience
quand le tour de Paris sera susceptible de revenir… vers 1996
ou 2001 pour la célébration de la XXVIè ou
de la XXVIIIè Olympiade ».
Les temps ont changé : il n'y a évidemment plus de
pression, on ne voit pas dans le «Club des Entreprises Paris
2012» la pesée d'intérêts inavouables
(!), on n'entrevoit aucune jalousie parmi les organisateurs, et
personne ne peut détecter dans l'attitude des hommes politiques
quelques «combinaisons électorales». Tout a changé
depuis 1924. La preuve : l'opinion n'est pas énervée
et divisée, elle est assommée donc consensuelle !
Coubertin avait admis les fonctions politiques, économiques,
idéologiques de sa doctrine philosophico religieuse. Comme
personne ou presque ne l'a lu, « on » (ce « on
» recouvre beaucoup de monde) fait comme si l'Olympisme était
un jeu neutre et innocent...
-- Hébert Abd-El Krim
http://www.preavis.org
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