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« Le féminisme n'a jamais tué personne. Le machisme tue tous les jours. »
Commémoration à Paris, le samedi 6 décembre 2003 à 16h, du massacre antiféministe de la Polytechnique (Québec)


Date: Fri, 05 Dec 2003 16:20:17 +0100
Subject: Re: [atsx] 6 décembre à Paris
Réseau "Encore féministes !"

Site : http://encorefeministes.free.fr
Maison des femmes, 163 rue de Charenton 75012 Paris

Commémoration à Paris, le samedi 6 décembre 2003 à 16h, du massacre antiféministe de la Polytechnique (Québec).

Il y aura bientôt quatorze ans, le 6 décembre 1989, un homme, Marc Lépine, entra dans l'École Polytechnique de Montréal, armé d¹un fusil-mitrailleur.
Il pénétra dans une salle de cours, il en fit sortir les hommes, il hurla : « Je hais les féministes », et il tira. Il tua quatorze femmes, treize étudiantes et une employée, puis il se suicida. On trouva sur lui un tract antiféministe, et une liste de femmes connues qu¹il voulait aussi assassiner.
Au Canada, cet événement marqua les esprits, et il aida à prendre davantage conscience de l¹ampleur de la violence contre les femmes. Depuis lors, des féministes, à travers le monde, portent sur leur vêtement un ruban blanc, témoin de leur engagement contre la violence machiste et pour la paix entre êtres humains, femmes et hommes.

Comme les années précédentes, nous, « Encore féministes », nous invitons à un rassemblement à Paris, le samedi 6 décembre 2003, à 16h précises, place du Québec, à Saint-Germain-des-Prés. À l¹appel du nom des quatorze mortes, quatorze femmes déposeront des fleurs. Puis se déroulera une « performance », mise en espace par Hélène Marquié, chercheuse française qui est aussi danseuse et chorégraphe ; elle dansera avec les voix de féministes participantes.

Cette année, quelques mois après la mort de Marie Trintignant, tuée par un homme qui disait l¹aimer, notre commémoration revêt une importance particulière.

En outre, le 24 avril 2003, le magazine français L¹Express a publié un article comportant ce passage : « (Š) les accents haineux de ces féministes qui se recueillent chaque année sur les tombes des 14 étudiantes assassinées en 1989 à l'Ecole polytechnique de Montréal (Canada) par un cinglé dont elles font l'archétype du prédateur macho ? »

Plusieurs membres du réseau "Encore féministes !" ont écrit à l¹auteur. Voici un extrait de la lettre signée par Hélène Marquié et moi-même : Vous écrivez que nous avons des « accents haineux ». Le 6 décembre, jour où nous portons le deuil de ces quatorze femmes et où nous honorons leur mémoire, nous dénonçons, fermement mais sans haine, le système machiste et les violences contre les femmes dont ce massacre est devenu le symbole, au Québec et ailleurs dans le monde.
Nous attribuer des « accents haineux », c¹est porter sur nous un jugement mensonger et injurieux, alors que nos manifestations sont toujours dignes, retenues et non-violentes. Avec l¹écrivaine Benoîte Groult, nous disons : « Le féminisme n¹a jamais tué personne. Le machisme tue tous les jours. »

*****

Nous vous invitons à vous joindre à nous pour cette commémoration, et à diffuser cette information autour de vous.

Pour la première fois, nous disposerons de deux magnifiques banderoles, reproduisant en lettres rouges sur fond blanc la phrase de Benoîte Groult :
« LE FÉMINISME N¹A JAMAIS TUÉ PERSONNE » et « LE MACHISME TUE TOUS LES JOURS ». Si vous venez, vous serez invité-e, avec d¹autres, à tenir l¹une des
deux. À la fin, avec la chorale féministe les Voix rebelles, nous chanterons la Marche des femmes et d¹autres chants du répertoire féministe. La cérémonie sera terminée avant 17h.

Pouvez-vous venir ? Merci de me répondre. Si vous disposez d¹une caméra vidéo et si vous pouvez filmer, écrivez-le-moi !
Si vous n¹avez pas de ruban blanc, vous pourrez vous en procurer sur place .

Gardons la mémoire de ces jeunes femmes, qui faisaient des études d¹ingénieur, un domaine traditionnellement masculin ! Agissons pour que cesse, partout dans le monde, la violence contre des femmes, isolées ou en groupe, pour que cesse la haine dirigée contre elles parce qu¹elles sont des femmes.

En cette période où sont annoncées plusieurs initiatives contre les violences faites aux femmes , soyons visibles dans la rue, nous, féministes, poursuivons notre travail de mémoire vigilante, de présence active, de construction d¹un monde meilleur !

Adelphiquement*,
Florence Montreynaud

*Adelphiquement dérive de adelphité, mot qui désigne un sentiment entre fraternité et sororité. En français, soeur et frère proviennent de deux mots différents. J¹ai formé le mot adelphité sur la racine grecque adelph- qui a donné les mots grecs signifiant soeur et frère.