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Origine : http://ateliber.lautre.net/article.php3?id_article=199
« Notre sexualité est-elle uniquement une histoire
de goûts ? Nos désirs sont-ils conditionnés
? Peut-on et doit-on évaluer la sphère du personnel
selon des critères politiques ou éthiques ? A quel
point peut-on changer notre intimité affective et émotionnelle
? Comment voudrions-nous modeler, (re)faire nos vies ? » Ces
questions, posées en novembre 1994, étaient un appel
à contributions « pour une transformation politique
du personnel ».
Quatre ans plus tard naît Au-delà du Personnel, textes
réunis par Corinne Monnet et Léo Vidal et structurés
en deux parties, approches théoriques puis témoignages
« de personnes qui refusent de se laisser porter par les vagues
».
La première personne à s’exprimer nous dit «
Je ne suis pas à proprement parler un écrivain philosophe-essayiste...
Ou quoi que ce soit de ce genre, mais simplement quelqu’un
qui a pris l’habitude de réfléchir sur tout
ce qui peut nous arriver dans la vie (événements,
comportements, société...), en dehors de tout embrigadement
moral, et qui a réalisé combien cela pouvait être
primordial pour avancer dans la vie. Savoir ce que l’on fait,
et pourquoi on le fait (oui, c’est tout à fait possible)
». On pourrait ajouter cette déclaration tirée
de la préface : « cette dynamique de liberté
est au fond une quête de qualité relationnelle qui
fait défaut à la plupart des relations classiques
» et on aurait le pourquoi et le comment de cet ouvrage. Lequel
nous force à nous interroger, ce qui est loin d’être
une habitude généralisée (« il est gravissime
de penser que les hétérosexuels ne se demandent jamais
quand, pourquoi et comment ils le sont devenus »), à
réagir (les témoignages, souvent contradictoires,
ne peuvent tous nous convaincre), à ne plus rien prendre
comme allant de soi, à toujours se souvenir que « nos
choix sont politiques, et les explications de nos choix ont un impact
politique ».
Subissons-nous une pression sociale susceptible d’influencer
notre vie privée, pouvons-nous par nos comportements exercer
un contre pouvoir, pouvons-nous aimer plusieurs personnes, ces personnes
peuvent-elles s’aimer entre elles, que faire avec l’autocensure,
avec le silence des autres, avec le poids du ridicule, qu’en
est-il de l’avortement, de la procréation, des fantasmes,
du sentiment amoureux, peint-il y avoir des amitiés amoureuses,
des amitiés sexuelles, des amours platoniques, des relations
sexuelles sans coït, le sado masochisme est-il une expression
du pouvoir ou une façon de l’exorciser, y a-t-il des
problèmes de misogynie dans les groupes mixtes homosexuels,
la sexualité est-elle surévaluée dans notre
culture, y a-t-il un look libertaire obligatoire pour se faire respecter
dans les milieux marginaux, comment peut-on se délivrer de
la domination masculine, quand on est femme, quand on est homme,
voici des interrogations qui mériteraient d’être
plus souvent posées et débattues. Ce livre y contribue.
Œuvre libertaire, on y trouve ce claquant « l’amour
n’a rien d’anarchiste, car il ne respecte que trop de
lois. » Couvre de raison et de sentiment, on y lit aussi «
e peux tomber amoureuse de quiconque est adorable ».
Alias
Au-delà du Personnel (pour une transformation politique
du personne), textes réunis par Corinne Monnet et Léo
Vidal, Atelier de Création Libertaire B.P. 1186 69202 Lyon
cedex 01
L’ouvrage sera décortiqué, avec extraits de
textes, dans l’émission Banderoles sur Radio Campus
Lille 106,6 le 22 janvier de 11h à 12h30.
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