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Origine : http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=MOUV&ID_NUMPUBLIE=MOUV_020&ID_ARTICLE=MOUV_020_0044&REDIR=1
Voici un dialogue inhabituel dans lequel questionneur et questionné
ne cessent d’interchanger leurs rôles. Conclusion de
la femme comme de l’homme, la pensée dite « queer
» les interpelle, mais aussi les dérange et ils en
expliquent ici les raisons.
Léo Thiers-Vidal : Pour toi, est-ce que le queer se définit
contre le féminisme ?
Sabine Masson : Je vois vraiment au centre du queer une nouvelle
manière de rejeter les catégories binaires de sexe,
de même qu’une nouvelle problématisation des
sexualités qui mettent ces catégories au défi.
Le queer renvoie à « un ensemble de discours et pratiques
associés à la transgression des frontières
de la différence des sexes et de l’hétéronormativité.
[…] Être queer […] c’est mélanger
les genres [1] ». D’où le poids dans la théorie
queer de la critique post-structuraliste du concept de genre contre
sa tendance croissante à se confondre avec « sexe »
et laissant dans l’ombre les pratiques et discours du/sur
le corps rompant cette correspondance [2]. Cette critique du genre
rejoint celle de l’hétérosexualité :
l’analyse de la masculinité et de la féminité
s’est structurée autour de l’acceptation sociale
de l’hétérosexualité comme la norme des
relations humaines [3]. La théorie queer s’érige
contre tout essentialisme des catégories, par son insistance
sur l’aspect performatif des pratiques du corps et des discours
revendiquant de « choisir son genre [4] ». Le queer
marque donc une forte rupture avec le féminisme, puisqu’il
relativise très fortement l’idée d’un
vécu commun aux femmes. Une question qui me paraît
trop souvent passée sous silence c’est : avec quel
féminisme ou quel usage du genre le queer rompt-il ? Il s’agit
le plus souvent du « féminisme académique »
ou du genre « canonisé [5] », au sein d’un
contexte anglo-saxon qui a intégré théoriquement
et politiquement la critique féministe.
L. T.-V. : D’où vient selon toi le queer par rapport
au féminisme ?
S. M. : Premièrement, je pense que la théorie queer
trouve une origine dans la critique de l’oppression hétérosexuelle
et dans l’histoire récente des mouvements sociaux :
à travers l’alliance d’une partie des lesbiennes
aux gays – suite à leur oppression/marginalisation
dans le mouvement féministe – dans une lutte contre
une société homo/lesbophobe et contre le contrôle
du corps et de la vie des personnes homosexuelles atteintes du sida
[6]. Le queer s’est élevé également contre
les aspects idéologiques de l’oppression hétérosexuelle,
notamment contre la perception hétéro-centrée
de beaucoup des études et théories féministes.
Je pense aussi que le queer est issu du contexte plus spécifiquement
théorique et littéraire du post-structuralisme nord-américain,
qui insiste sur la fragmentation des catégories et l’analyse
des discours qui s’y rapportent. Ces courants trouvent une
inspiration philosophique centrale dans l’analyse foucaldienne
du discours, en ce qu’il norme et fixe les comportements (hétéro)sexuels,
et produit du pouvoir. Celle-ci s’appuie sur le rejet d’une
conception du pouvoir comme « opposition binaire et globale
entre les dominateurs et les dominés [7] » et incite
à « l’autocritique des identités et discours
que nous adoptons comme partie de nos luttes [8] ». Plus largement,
je place le queer dans un vaste contexte idéologique marqué
par le rejet de l’analyse en termes de rapports sociaux et
qui présuppose la fin de la modernité, des classes,
des utopies, du travail, et maintenant : du genre ! Ce n’est
pas un hasard si le queer se distingue des études gays et
lesbiennes et des « politiques de l’identité
», qui ont mis l’accent depuis le début des années
soixante-dix sur la défense des droits des homosexuel-le-s,
et passe à l’analyse du langage et des discours qui
produisent un savoir et des pratiques autour du sexe [9].
S. M. : De la pensée féministe radicale, perçue
comme « anti-mec », ou du queer, laquelle te semble-t-elle
pertinente pour un travail masculin sur l’oppression des femmes
?
L. T.-V. : Une des leçons principales que m’a apprise
mon implication avec des féministes et lesbiennes radicales
est de prendre conscience de ma position sociopolitique, spécifique
et structurelle d’homme hétérosexuel et de ses
implications psychologiques, épistémologiques, sociopolitiques
incontournables [10]. Mon éducation participative à
la domination masculine me permet d’avoir une perception et
action misogyne, des outils de dominant, et une place matérielle
privilégiée. Mon éducation vers et assimilation
de l’hétérosexualité/socialité
ont parachevé cette position sociale de dominant. Le féminisme
matérialiste fonctionne entre autres comme un miroir reflétant
ma position matérielle de privilégié, m’ouvrant
les yeux et les tripes sur le vécu lié aux positions
subordonnées selon l’axe de genre puis de race, de
classe… Il fournit des outils d’analyse et de lutte
concrets, applicables immédiatement dans mon vécu
des rapports sociaux de genre et dont l’efficacité
m’est confirmée jour après jour. Sans ce matérialisme,
il me semble impossible d’agir avec pertinence contre l’oppression
des femmes par les hommes. La pensée queer par contre ne
me renvoie pas vers une position privilégiée mais
incite par l’accent qu’elle met sur la performativité,
la sexualité, le discursif, à se croire indépendant
des structures sociales. Comme si je pouvais aller vers où
bon me semblait, et que quasi toute transgression de l’ordre
symbolique hétéronormatif était politiquement
pertinente. Comme si nous étions tou-te-s des atomes libres
survolant genre, hétérosexualité et oppression
des femmes par les hommes. Ça ne risque pas trop de faire
comprendre aux hommes que c’est plutôt une restriction
de notre pouvoir et marge de manœuvre qui serait nécessaire…
Ce qui m’inquiète sérieusement, c’est
de voir réapparaître une revendication masculine «
pro-féministe » se servant de la critique queer du
sujet « femmes » pour minimaliser ou rejeter la notion
de groupe social « hommes [11] », donc de l’oppression
genrée. La volonté de démontrer l’existence
de plusieurs axes oppressifs et la nécessité de les
penser simultanément se transforment ici en négation
d’une homogénéité des hommes bien matérielle
et réelle vis-à-vis des femmes : violences, appropriation
et exploitation hétérosexuelle/sociale, exploitation
domestique, androcentrisme épistémique… Cette
négation politique (qu’on avait déjà
connue dans sa version marxiste pointant du doigt les fameuses femmes
bourgeoises [12]) est renforcée par l’accent quasi
exclusif mis par la pensée queer sur les registres d’analyse
discursive, littéraire ou identitaire qui me laissent une
impression de légèreté, de jeu. Où sont
donc passés les fondements du féminisme ? Un jeune
homme découvrant les enjeux sexe/sexualité/genre à
travers une grille de lecture queer ne risque pas, à mon
avis, de prendre conscience de la violence brute, fondamentale et
omniprésente qu’infligent les hommes aux femmes à
travers le monde. Il ne risque pas non plus de comprendre en quoi
la mixité de genre est un lieu de violence permanente pour
les femmes, d’où l’illusion de pouvoir participer
de plain-pied aux luttes et études féministes et non
depuis une position sociale et un point de vue problématiques,
de dominant.
L. T.-V. : Que t’apporte le queer en tant que féministe
radicale ?
S. M. : Le principal apport de la pensée queer au féminisme,
à mes yeux, c’est qu’elle critique l’invisibilisation
de la (hétéro)sexualité et la reproblématise.
Si les théories féministes radicales ont souvent mis
en évidence les liens entre l’appropriation/exploitation
des femmes et la contrainte à l’hétérosexualité,
il n’empêche que peu ont théorisé l’hétérosexualité
comme système d’organisation sociale indétachable
de l’analyse du patriarcat. Le féminisme, même
radical, laisse ainsi globalement intact l’« imaginaire
hétérosexuel [13] », notamment dans certaines
études sur la division sexuelle du travail [14]. D’un
point de vue matérialiste justement, cette manière
de penser le genre – et non pas l’« hétérogenre
[15] » – sans penser la sexualité, épargne
trop l’idéologie et le pouvoir liés à
la norme hétérosexuelle. En ce sens, je trouve le
queer potentiellement inspirant sur la question de l’articulation
des axes de pouvoir. Un autre aspect qui m’a stimulée
dans la pensée queer, c’est qu’elle rend attentive
à « l’essentialisation toujours possible »
des concepts, notamment celui de genre. Est-ce seulement parce que
le mot s’y prête bien ou plutôt parce que tout
concept est menacé par ce type de glissement ? Je penche
pour la seconde solution. Cette critique peut donc nous servir pour
traquer les distorsions et détournements de nos propres concepts.
Cela recoupe une réflexion toujours utile sur la question
de l’institutionnalisation du féminisme et des études
genre, et sur ses biais idéologiques éventuels.
S. M. : La critique queer des politiques identitaires t’inspire-t-elle
des pistes pour la question de l’identité masculine
?
L. T.-V. : Il me semble que la pensée queer et la pensée
féministe matérialiste s’accordent jusqu’à
un certain point sur la question sexe/genre : ni l’un ni l’autre
ne sont simplement naturels, évidents, hors du champ politique
et social. Si elles peuvent s’accorder sur le fait que le
sexe « biologique » est une production politique permettant
l’oppression des femmes à travers la hiérarchie
hétérosociale/sexuelle, et que le genre n’est
rien d’autre qu’une construction sociale donc transformable,
elles ne semblent pas s’accorder sur les objectifs politiques
de cette transformation. La pensée queer me rappelle les
analyses en termes de rôles sociaux de sexe : si elle a abandonné
la notion de fondement biologique, elle oblitère de façon
comparable la question du pouvoir, de la hiérarchie [16]
et des intérêts sociaux qui motivent l’adoption
d’une identité dominante [17]. Ce n’est, par
exemple, pas tant la binarité de genre qui me révolte
que le fait qu’elle résulte d’actes oppressifs
et s’inscrit dans un continuum de violence. À mes yeux,
l’identité masculine n’est rien d’autre
que la forme humaine spécifique que prend l’oppression
actuelle des femmes par les hommes d’où ma relative
absence d’intérêt pour une « transgression
ou resignification » de l’identité masculine.
Autrement dit, cela ne m’intéresse pas de voir multiplier
différentes masculinités puisque celles-ci n’exprimeront
que différentes façons d’exploiter et d’opprimer
les femmes. Oppression sauce macho, gay, transgenre, genderfuck,
vanille-S/M… ? Non merci !
Ainsi, du côté des hommes, la prise de conscience
de la position sociale oppressive aboutit souvent à revendiquer
une autre masculinité. Il me semble pourtant que nous avons
(à l’opposé des groupes sociaux opprimés
pour lesquels la revendication identitaire reste une question de
survie) à faire un chemin vers le refus d’identité
genrée donc l’abolition de l’identité
masculine. Cette abolition ne peut d’ailleurs que passer par
la mise en place d’autres rapports sociaux abolissant progressivement
le genre et créant de nouveaux ingrédients relationnels
humains. L’utopie du non-genre me semble d’ailleurs
bien plus radicale que la création de nouvelles recettes
« post-identitaires », à l’aide d’ingrédients
entièrement marqués et structurés par l’oppression
des femmes par les hommes.
L. T.-V. : De ton côté, comment formules-tu une critique
féministe matérialiste à la théorie
queer ?
S. M. : Ce qui me dérange le plus c’est que j’y
vois la disparition de la question de l’oppression (genre,
race, classe) et des rapports sociaux. La fluidité, voire
l’irréalité du genre, et la possible dissolution
des identités par la performativité visualisent le
changement à partir d’actes individuels contre-culturels
[18]. La critique matérialiste me paraît essentielle
sur ce point : l’effet d’un détournement ou d’une
réapproriation des catégories demeure limité
par son contexte social et historique. Ce dernier disparaît
justement de la rhétorique queer, pourtant clairement allusive
à un environnement urbain nord-américain. Après
un an de travail de terrain avec des femmes indiennes au Mexique,
je ressens un réel malaise devant le décalage béant
entre la lutte de ces femmes pour des droits fondamentaux et l’interprétation
des pratiques S/M comme la fin du genre ! L’immense entrée
« queer » met à plat les relations de pouvoir
et les constructions divergentes de l’identité sexuelle
en fonction de la race ou du genre [19]. À rejeter toute
référence aux catégories et groupes sociaux,
à mettre l’accent sur leur hétérogénéité
et l’impossibilité de généraliser, elle
entretient aussi un mythe du point de vue de « nulle part
[20] » qui contribue à l’invisibilisation du
pouvoir. Un autre aspect que je reproche au queer, c’est qu’il
fait l’impasse sur les apports du féminisme radical
et du lesbianisme radical. La déconnexion entre sexe et genre
est déjà au cœur de l’analyse matérialiste
du patriarcat et nous permet de penser la variété
des associations ou détournements possibles entre sexe et
genre. Quant au lesbianisme radical [21], sa critique de l’hétérosexualité
comme système fondamentalement interdépendant du patriarcat
lui vaut une double marginalisation : dans le queer et dans le féminisme.
S. M. : La critique queer de l’hétéronormativité
t’interpelle-t-elle en tant qu’hétérosexuel
?
L. T.-V. : De nouveau, c’est encore auprès des lesbiennes
radicales que je continue de puiser le plus de confrontation théorique
et politique. Aussi, mon travail consiste avant tout à aménager
avec les femmes les relations intimes, concrètes de telle
façon que l’asymétrie de pouvoir soit amoindrie,
par exemple à travers la non-cohabitation (renforçant
la prise en charge symétrique du travail domestique, le non-envahissement
de l’espace personnel des femmes, le choix explicite des rencontres),
mais également la non-monogamie (coupant court à l’appropriation
exclusive, renforçant l’indépendance affective
et les alternatives relationnelles pour les femmes). Mais le lesbianisme
comme stratégie politique pour l’abolition des genres
exige bien plus que cet aménagement « éclairé
» de l’hétérosexualité : la fin
des relations hétérosexuelles en tant que telles.
Or, à ce niveau, il est clair que je n’ai pas (encore
?) accepté de perdre certains privilèges en termes
d’accès affectif, social et sexuel aux femmes. Mais
c’est bien en ces termes politiques précis que je continue
de me formuler les enjeux sexe/sexualité/genre et que la
malléabilité politique des différents registres
humains m’importe : l’homosexualité m’intéresse
dans la mesure où elle représente une alternative
à une sphère cruciale de l’oppression des femmes.
Quant aux questions liées à la non-monogamie, la bisexualité,
la S/M ou le travail sexuel [22], elles m’intéressent
non pas en tant que « transgressions ou resignifications post-identitaires
» mais comme des possibles outils de déconstruction
de l’oppression des femmes dans ses dimensions sexuelles/relationnelles.
Et bien que la sexualité soit un des lieux cruciaux de l’oppression
des femmes, il ne faudrait pas oublier que l’oppression des
femmes par les hommes est loin de se limiter à ce champ du
vécu humain…
S. M. et L. T.-V. : Pour résumer, si la pensée queer
nous interpelle dans sa remise en cause de l’hétéronormativité,
elle nous dérange dans la mesure où :
1. Elle déconnecte genre de sexe, mais néglige le
fait que le genre est un système politique d’organisation
des humains en oppresseurs et opprimées.
2. Elle traite la dimension discursive de l’hétéronormativité
comme fondamentale, et non ses structures sociales hiérarchiques.
3. Elle sur-visibilise la dimension sexuelle au détriment
d’autres dimensions comme la division genrée du travail,
l’exploitation domestique, etc., ainsi que les autres axes
d’oppression de race, de classe, de continent…
4. Elle manque fondamentalement d’utopie radicale et accentue
avant tout des modes d’action individuels au détriment
de modes d’action collectifs en vue de l’abolition du
genre.
NOTES
[*] Respectivement doctorante en sociologie et doctorant en philosophie
politique.
[1] C. Saint-Hilaire, « Crise et mutation du dispositif de
la différence des sexes : regard sociologique sur l’éclatement
de la catégorie sexe », in D. Lamoureux, Les limites
de l’identité sexuelle, Les Éditions du Remue-Ménage,
Montréal, 1998, p. 24.
[2] J. Scott, « The milllenium phantasy », Symposium
der Hans-Sigrist-Stiftung an der Universität Bern : «
Gender, History and Modernitiy », 1999.
[3] J. Butler, Gender Trouble. Feminism and the subversion of identity,
Routledge, New York, 1999. R. Dunphy, Sexual Politics. An introduction,
Edinburgh university press, 2000.
[4] C. Saint Hilaire, « Le paradoxe de l’identité
et le devenir-queer du sujet : de nouveaux enjeux pour la sociologie
des rapports sociaux de sexe », Recherches sociologiques,
1999/3, p. 58.
[5] C. Ingraham, « The heterosexual Imaginary : Feminist Sociology
and Theories of Gender », in S. Seidman (eds), Queer Theory/Sociology,
Blackwell, Oxford, 1996.
[6] Voir notamment D. Halperin, Saint Foucault, Oxford university
press, New York-Oxford, 1995 ; R. Dunphy, Sexual Politics…,
op. cit.
[7] M. Foucault, La volonté de savoir (Histoire de la sexualité),
Gallimard, 1976, p. 124.
[8] Sawicki, in R. Dunphy, Sexual Politics…, op. cit., p.
26.
[9] S. Seidman (eds), Queer Theory…, op. cit.
[10] L. Thiers-Vidal, Rapports sociaux de sexe et pouvoir. Une comparaison
des analyses féministes radicales avec des analyses masculines
engagées, mémoire de DEA Femmes/Genre, Genève/Lausanne,
2001.
[11] D. Welzer-Lang, Et les hommes ? Étudier les hommes pour
comprendre les changements des rapports sociaux de sexe, dossier
d’habilitation, Toulouse, 1999.
[12] C. Delphy, Penser le genre, tome 1, Syllepse, 1998.
[13] C. Ingraham, « The heterosexual Imaginary… »,
art. cit., p. 168.
[14] Notamment chez D. Smith, The Everyday World as problematic,
Northeastern university press, Boston, 1987.
[15] C. Ingraham, « The heterosexual Imaginary… »,
art. cit., p. 167.
[16] S. Jackson, « Théoriser le genre : l’héritage
de Beauvoir », Nouvelles questions féministes, vol.
20, n° 4, 1999.
[17] Voir R. W. Connell, Gender and power, Polity press, Cambridge,
1987.
[18] E. Glick, « Sex positive : feminism, queer theory, and
the politics od transgression », Feminist review, n° 64,
spring 2000 ; R. Dunphy, Sexual Politics…, op. cit.
[19] D. Halperin, Saint Foucault, op. cit. ; T. de Lauretis, «
Queer Theory : lesbian and gays sexualities. An Introduction »,
Differences, vol. 3, n° 2, 1991.
[20] S. Bordo, « Feminism, Postmodernism, and gender-scepticism
», in L. J. Nicholson, Feminism/postmodernism, Routledge,
New York, 1990, p. 140.
[21] Voir notamment M. Wittig, The Straight Mind and Other Essays,
Beacon press, Boston, 1992.
[22] C. Monnet et alii, Au-delà du personnel. Pour une transformation
politique du personnel, ACL, Lyon, 1998 ; G. Pheterson, Le prisme
de la prostitution, L’Harmattan, 2001.
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