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texte en ligne également sur le site de Divergences :
http://divergences.be/spip.php?article816
Les coureurs du Tour de France sont des sportifs professionnels.
Il s’agit d’un travail, l’emploi du temps est
planifié en fonction des courses, des événements
sportifs, des médias et de l’entraînement. Il
existe donc une organisation du travail, des salaires, des primes,
des contrats, des rapports de force, une guerre pour exister et
beaucoup de précarité...
Ce sport allie spectacle et marchandise. Il inclut des groupes financiers,
les médias et une organisation institutionnelle à
plusieurs niveaux. Les cyclistes sont des publicités ambulantes,
la publicité sature tout dans le Tour de France.
La société Amaury Sport Organisation (ASO), organisatrice
du Tour, est une filiale d’un gros groupe capitaliste qui
possède plusieurs journaux, dont L’Équipe et
Le Parisien [1]. Les sponsors sont les employeurs, on y trouve des
banques, des assurances, des supermarchés, des industriels
de l’automobile, des groupes agroalimentaires, etc. C’est
une conjonction d’argent, d’images et de mythes.
Une réalité impossible à cacher :
le dopage
Les organisateurs, les médias, les instances officielles
acceptent une surveillance hypocrite fondée sur des analyses
biologiques et chimiques. On a l’impression que ces analyses
ont toujours un temps de retard sur les méthodes de dopage.
Pourtant, il existe des moyens de compréhension du phénomène.
Il s’agit de mesures faites à partir d’un modèle
issu de la physique des forces. Ce modèle a été
développé par Antoine Vayer et un ingénieur,
Frédéric Portoleau. Ils ont mesuré la puissance,
l’effort nécessaire pour monter les cols, plus particulièrement.
Cette puissance est exprimée en watts, elle varie selon la
pente, le nombre de kilomètres, la météo et
les capacités de l’humain qui pédale. Les conclusions
sont claires : au-dessus d’un seuil de 400 watts, la puissance
développée est hors des possibilités humaines.
Sans entraînement, la valeur moyenne développée
est de 200 watts. Avec un solide entraînement, on peut arriver
à 300 watts. Quelques personnes peuvent développer
400 watts ou plus, mais pas très longtemps. Dans le Tour
de France, les puissances observées dépassent les
400 watts régulièrement et sur une longue période.
Antoine Vayer est un réformiste et ses démonstrations
sont convaincantes. Pour se faire une idée sur la question,
je vous propose divers extraits trouvés sur Internet : «
… / ... AlternatiV (la structure sportive que dirige Antoine
Vayer) s’appuie notamment sur un logiciel capable de prédire
la performance en fonction de cinq paramètres : la surface
frontale, le coefficient de pénétration dans l’air,
l’index d’endurance, la VO2 max (mesure de la consommation
d’oxygène qui détermine la puissance de l’individu)
et la puissance en watts. Grâce à ces paramètres,
explique-t-il, on calcule les performances d’un coureur avec
des marges de 1 à 3 % d’erreur. » Il se fonde
sur sa propre expérience et sur « une batterie de tests
réalisés sur près de 300 coureurs ».
« Un coureur qui pèse entre 60 et 75 kg développe
en moyenne entre 400 et 450 watts, avec un seuil qui se situe aux
environs de 430 watts (observation faite sur plusieurs années
dans le Tour de France). C’est immuable. On peut ainsi prévoir
les performances des coureurs. On mesure aisément et précisément
les puissances du pédalage en watts, l’unité
de valeur : les “chevaux” du moteur.
(…)
» L’intégralité des calculs de ces mesures
de puissance permettant de comparer les performances sur l’ensemble
des cols du Tour est réalisée par l’ingénieur
Frédéric Portoleau. (En ligne sur le site : http://www.cyclismag.com)
(…)
» Antoine Vayer a validé un modèle, qui lui
permet de prédire, avec une marge d’erreur de moins
de 5 %, les temps que feront les cyclistes sur des cols ou des ascensions
de col, grâce à des calculs complexes tenant compte,
entre autres, de la puissance développée, de la VO2
max du coureur, de son poids total (corps et vélo), des conditions
atmosphériques, de la condition de la route, etc., sous l’hypothèse
que ces coureurs sont hautement motivés et feront l’épreuve
“à bloc”. Selon lui, aucun être humain
ne peut normalement produire 400 watts à la fin d’une
étape comportant 3 ascensions majeures, dont la dernière
est d’une durée d’au moins 20 minutes.
(…)
» Sur le premier col du Tour 2007, la Colombière, 26
coureurs étaient diagnostiqués “hors limite”
en termes de “watts étalons” (calculés
pour un athlète de 70 kg). Ces données mathématiques
et physiques comparent précisément, dans le temps,
la force et la cadence de pédalage de la tricherie et du
mensonge. Tout expert du vélo sait qu’au-dessus de
410 watts, dans certaines circonstances, la respiration est inhumaine
et que les muscles sont nourris de produits médicamenteux
incroyablement efficaces.
(…)
» Il y a un moyen pour démasquer indirectement la supercherie
: les puissances développées. Elles sont aisément
calculables dans les cols référencés au travers
des âges et des champions, frelatés ou non. Quels que
soient la météorologie, l’état de la
route, les conditions de course, l’époque, on peut
chiffrer en watts les performances des cyclistes par rapport à
leur corpulence et à leur temps de montée. Et les
comparer. Dans l’article, les watts sont ceux d’un coureur
qui pèserait avec son équipement 78 kg. Comment calcule-t-on
la performance de manière indirecte ? Antoine Vayer utilise
un logiciel (Predivel, P. Dupuis) qui existe depuis près
de trente ans, est affiné chaque année, destiné
à disséquer les performances humaines et capable de
prédire la performance en fonction de divers paramètres
: la VO2 max, le poids, la puissance maximale en watts, le rendement,
l’index d’endurance, l’altitude, la température,
la pression atmosphérique, le coefficient de pénétration
dans l’air, le coefficient de frottement, le poids du vélo,
le vent, le pourcentage de pente, la puissance fournie, le pourcentage
de VO2 max utilisé.
(…)
» Il y a 20 à 25 coureurs dans ce Tour de France 2007
qui dépassent les limites humaines. Mais pas forcément
les 25 premiers du général, même si beaucoup
sont hors limites… Quelles sont les limites humaines ?
Antoine Vayer : Prenons Michael Rasmussen, il pousse 430 watts en
moyenne lors des quatre plus grosses ascensions du Tour ; un individu
lambda n’en pousse que 200, Lance Armstrong en poussait un
peu moins de 430. Et, raisonnablement, on peut situer la limite
humaine à 400-410 watts.
Comment faites-vous vos calculs ?
Antoine Vayer : Ce sont des limites de puissance qu’on peut
observer par rapport aux temps de montée dans certaines ascensions
référencées du Tour de France, pour cela on
se sert des images de la télévision. »
Toutes ces citations viennent de sites web accessibles à
tout le monde :
* site de Libération : http://www.liberation.fr/
* site http://www.cyclismag.com
* et un site spécialisé sur le dopage dans le cyclisme
:
http://cyclisme.dopage.free.fr/portraits/vayer.htm
Le formulaire de calcul des puissances en cyclisme est présenté
sur ce site :
http://fontanilcyclisme.phpnet.org/puissance/form_puissance
Donc le règne du faux est bien là. La croissance,
dans le cadre des compétitions comme le Tour de France, s’appuie
sur le dopage. Le mensonge est couvert par les organisateurs, les
institutions sportives et les médias. Il ne faut pas tuer
la poule aux œufs d’or. Antoine Vayer note que les anciens
dopés deviennent des cadres du cyclisme professionnel et
perpétuent le système hypocrite.
De fait, la croissance et le désir de performances stimulent
la recherche médicale parallèle. Les technosciences
sont au service de la tromperie organisée sur une grande
ampleur. Les méthodes employées demandent des moyens
importants et du personnel qualifié. Il s’agit de produits
biochimiques sophistiqués, de collectes de sang, de donneurs
compatibles, de chaînes du froid, de transfusions sanguines
régulières, de matériel médical utilisé
d’habitude dans les hôpitaux, d’un suivi médical
journalier, de programmes planifiés sur plusieurs mois et
de médecins très bien informés des avancées
de la recherche ou eux-mêmes à la pointe de cette recherche
en matière de dopage humain ou animal.
Comme pour la recherche de plus-value, le cycle d’obsolescence
[2] est rapide, il faut toujours trouver de nouveaux produits ou
de nouveaux procédés pour supplanter les concurrents.
Dans ce processus, il y a un challenge supplémentaire, qui
corse l’affaire : il faut que tout cela reste caché
et indétectable, du moins officiellement. Parfois, les biologistes
se trompent dans leurs expériences et les champions en font
les frais. Les coureurs ne sont pas forcément au courant
du contenu exact de ce qu’on leur injecte ou de ce qu’ils
avalent, ni des dangers de ces produits. Ils sont sous dépendance
: des drogués volontaires pour essayer de gagner de l’argent
et devenir célèbres pendant quelques instants. Les
prétendants au dopage sont nombreux. Dans le cyclisme professionnel,
il semble très facile de gagner beaucoup d’argent.
Le capitalisme sportif ressemble à celui des médias
et de la Bourse. Les fortunes sont rapides et donnent l’impression
d’être à la portée de beaucoup de monde.
Pas besoin d’avoir réussi de longues études
ou d’être issu d’une bonne famille, il faut être
au bon endroit au bon moment et réussir à s’intégrer
au système pour accéder au jackpot. Les revers sont
aussi très rapides, la brutalité du système
est réelle.
Tout ce système est typique de la fuite en avant du capitalisme.
Les médias, à quelques exceptions près, n’en
veulent rien savoir, le public non plus. Antoine Vayer répète
ses arguments d’année en année. Il n’est
pas contredit sur le contenu de ce qu’il dit. Ses mesures
ne sont pas invalidées par les scientifiques du circuit du
cyclisme professionnel. Le système essaie de le discréditer,
de l’isoler et d’empêcher que les indicateurs
qu’il propose ne soient utilisés pour vérifier
si les coureurs se dopent. Il y a trop d’argent en jeu et
trop de gens sont impliqués dans les prébendes de
ce système. La caravane publicitaire fait 20 kilomètres
de long. Nestlé, en 2007, a fourni un semi-remorque de bouteilles
d’eau par jour, soit 24 tonnes et environ 3 000 bouteilles
plastiques jetées tout le long du parcours. La croissance
ne peut pas assumer l‘impact écologique lié
au Tour de France. Cet événement est aussi celui d’une
multitude de voitures, de motos et de camions, des produits jetables
en grande quantité, des hôtels, des restaurants, des
transporteurs, des équipements de communication importants
à la pointe du progrès, des forces de sécurité,
de la surveillance, etc. C’est un capitalisme performant très
technologique qu’il ne faut pas entraver. Le « toujours
plus ! » est une machine infernale qui gangrène la
société de l’intérieur et nous conduit
à notre perte.
Le système politique et social veut continuer. L’existentiel
de ce modèle a besoin des mythes entretenus par les médias.
La pseudo-éthique est mise en avant par les dirigeants du
Tour, elle est cautionnée par Sarkozy et les instances sportives.
Antoine Vayer peut crier et dire ce qu’il pense être
vrai, on l’ignore, il faut continuer et ne rien changer. Dans
ce cadre, les sportifs sont des produits jetables, malheur au coureur
contrôlé positif ! Il ne faut pas se faire prendre,
c’est une règle de base.
Une annonce a eu lieu au même moment que le Tour de France
2007 : Jacques Attali, l’ancien conseiller de Mitterrand,
vient d’accepter de présider une commission qui doit
étudier les freins à la croissance. Aussitôt,
des questions sont apparues : les contrôles antidopage trop
tatillons seront-ils considérés comme des freins à
la croissance ? Faut-il légaliser le dopage pour que la croissance
n’ait plus de freins ?
Il est probable que les contrôles de façade vont continuer
pour faire croire que la morale est sauve. La croissance continuera
à faire fonctionner cette énorme hypocrisie. Ce modèle
est accepté par ce qu’il est convenu d’appeler
« la gauche ». Ce que le Parti socialiste peut critiquer,
c’est le choix politicien d’Attali, pas la nécessité
de la croissance capitaliste et sa logorrhée [3] médiatique.
Il est également vrai que le mensonge, comme règle
de vie, est une habitude bien française. L’exemple
vient du sommet : Chirac a pratiqué cela pendant toute sa
carrière politique. Il continue en étant à
la retraite. Sarkozy a inventé un nouveau style, il perpétue
la tradition en renouvelant le genre. Pour réussir en politique,
il faut être créatif, et il l’est !
L’analyse du dopage est connue, elle a été
publiée de nombreuses fois par des personnes ou des médias
qui ne sont pas anticapitalistes. Voici, par exemple, ce que dit
l’envoyé spécial du Monde sur le Tour de France
en juillet 2005 :
« Je crois que le problème, ce sont les termes “valeurs
sportives”. Soit on parle du sport comme d’un loisir,
soit on parle du sport de compétition, et ce n’est
plus la même chose. Je pense que les valeurs du sport de compétition
ne sont pas celles auxquelles on veut nous faire croire : fraternité,
respect des règles, etc. Le sport de compétition a
une logique qui est celle de la société, c’est-à-dire
toujours plus de performances, de résultats, avec à
la clé l’argent, la célébrité.
Je crois donc qu’il faut surtout arrêter de vouloir
faire des sportifs des modèles et des héros, et les
replacer à leur place, dans notre société,
dont la logique est d’ériger le culte du corps, du
dépassement de soi. Le sport n’y échappe pas.
Le sport illustre bien le modèle dans lequel on vit aujourd’hui.
»
http://www.lemonde.fr/web/chat/0,46-0@2-3242,55-672036@45-2,0.html
En juillet 2006, un éditorial de Libération était
en partie consacré à cette question :
« Le Tour de France ? (…) un spectacle qui a toutes
les apparences d’un sport et toutes les réalités
d’un simulacre, où la tricherie est un art. Il y en
a – de moins en moins, il est vrai – à qui ça
plaît toujours. Dans un tel univers, on pourrait même
imaginer autoriser le dopage, sinon le rendre obligatoire. Une solution
radicale, mais qui aurait le mérite de mettre tous les coureurs
à égalité devant la compétition et d’en
faire les cobayes consentants d’une société
qui a fait du rendement la championne des valeurs. »
http://www.liberation.fr/actualite/sports/195901.FR.php
Une chaîne de télévision suisse a organisé
un débat en mai 2007 intitulé « Dopage : la
grande hypocrisie ! » :
« Tous dopés ? En tout cas, tous complices ! Du téléspectateur
au soigneur en passant par les dirigeants, la question du dopage
patauge dans une grande hypocrisie. L’obsession de la performance
et du résultat pousse à la tricherie médicalisée.
»
Source : http://infrarouge.tsr.ch/forum-230-dopage.html
Il est impossible de dire « On ne savait pas », le soutien
populaire continue malgré les « affaires ». Notre
société préfère « n’en rien
vouloir savoir ». Le désir de croissance est bien présent,
il justifie le productivisme et le consumérisme sans se soucier
des conséquences. Ce désir de croissance a porté
Sarkozy au pouvoir. Cette attitude est la même que celle qu’observe
Serge Latouche vis-à-vis des conséquences écologiques
de notre mode de vie [4] : la croissance a colonisé ce qu’il
nomme notre imaginaire. Même shootés et tricheurs,
les travailleurs sportifs du Tour de France sont des héros.
La croissance capitaliste peut continuer ses destructions. Le capitalisme
développe une toxicomanie généralisée,
il est mortifère pour les cyclistes professionnels et les
autres, comme pour la planète.
Je pense que l’on peut donc dire que « l’oubli
» du dopage est un déni nécessaire au capitalisme
postmoderne. C’est une sorte de perversion, on sait, mais
on se dit : « Oui c’est interdit ! Ce n’est pas
bien ! Mais je veux jouir quand même ! » C’est
pour toutes ces raisons que, de mon point de vue, le Tour de France
est un symptôme, un symptôme analyseur du désir
de croissance, un désir social et politique contemporain.
Philippe Coutant,
Nantes, 6 août 2007.
[1] Le Groupe Amaury (EPA : Éditions Philippe Amaury) est
un groupe de presse français qui est détenu (en janvier
2004) à 75 % par la famille Amaury et à 25 % par Hachette
Filipacchi Médias. En 2005, il a réalisé un
chiffre d’affaires de 650 millions d’euros, dont 80
% dans la presse. Amaury édite, via la société
SDVP, le quotidien régional Le Parisien et sa déclinaison
nationale Aujourd’hui en France, et le quotidien d’Eure-et-Loir
L’Écho républicain. Via la société
SNC-L’Équipe, le groupe est aussi l’éditeur
de L’Équipe, de France football et de Vélo Magazine.
En mars 2006, il lance l’hebdomadaire Rugby. Amaury est propriétaire
de la chaîne de télévision L’Équipe
TV. Amaury Sport Organisation (ASO) est un des principaux organisateurs
d’événements sportifs en France avec le Tour
de France, le Paris-Roubaix, le Paris-Nice, le Paris-Dakar, le Marathon
de Paris et l’Open de France de golf. En mars 2000, le Groupe
Amaury se porte acquéreur du parc du Futuroscope pour 42
millions d’euros. Il y fera venir le TGV (gare TGV-Futuroscope),
et évidemment, le Tour de France. Mais, en 2002, le Groupe
Amaury jette l’éponge et le parc est repris par une
SEML dont les actionnaires sont le conseil général
de la Vienne (60 % des parts) et le conseil régional Poitou-Charentes
(20 % des parts). Amaury conserve néanmoins des parts (moins
de 20 %) dans le capital.
Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_Amaury
Informations confirmées par le site officiel d’Amaury
Sport Organisation :
http://www.aso.fr/aso/orga_fr.html
[2] « Obsolescence » : fait de devenir dépassé
et désuet, de sortir de l’usage, vieillissement. Perte
de valeur attribuable à une réduction du niveau de
désirabilité et d’utilité d’un
bien en raison de la désuétude de sa conception et
de son mode de construction. En économie, l’obsolescence
est le fait pour un produit d’être périmé,
et donc de perdre toute valeur, du simple fait de l’évolution
technique ou de la mode, même si le produit est en parfait
état de fonctionnement. Ainsi, la règle à calcul
a été supplantée par la calculatrice électronique
en très peu de temps parce qu’elle fut complètement
dépassée techniquement. On parle d’obsolescence
quand un bien d’équipement est dépassé
par l’apparition d’équipements plus performants
incorporant des progrès techniques plus récents. Un
équipement obsolète doit être remplacé
même s’il n’est pas encore usé.
[3] « Logorrhée » : flot de paroles, littéralement
diarrhée verbale ou incontinence verbale. Trouble du langage
caractérisé par un besoin irrésistible et morbide
de parler. Long discours creux ; verbiage. Flux de paroles inutiles.
Besoin maladif de parler qu’éprouvent certains sujets
en état d’excitation psychique. Une logorrhée
est un bavardage intarissable et oiseux, un besoin irrésistible
de parler. On peut également l’associer à un
long discours creux, un bla-bla prétentieux pour présenter
des banalités ou une analyse plus ou moins cohérente
et fondée. C’est un phénomène observé
plus particulièrement dans les états d’excitation
de certaines affections mentales.
[4] Contre le mythe du développement durable, Serge Latouche,
Le Pari de la décroissance, Fayard, Paris, octobre 2006,
302 pages, 19 euros. Un certain nombre de textes sur ce livre sont
disponibles sur le site :
http://1libertaire.free.fr/Slatouche41.html
ou sur le site :
http://www.decroissance.info/
Ce texte est paru dans la Revue Les Temps Maudits de la CNT n°29
Mai Décembre 2007
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