Lors d'une psychanalyse, lorsque vous êtes allongé
sur le divan, le psychanalyste fait preuve d'un tel silence qu'il
peut paraître déroutant, voire angoissant. Pourquoi
un tel mutisme ? Le silence du psychanalyste est-il indispensable
à la thérapie ? Qu'en est-il en psychothérapie
analytique ?
Karine Alcantara, psychologue clinicienne du centre parisien ASP,
psychologues associés (groupe privé de psychothérapie
et de soutien psychologique), vient précisément de
publier une analyse sur le silence en psychothérapie. L'utilité
du silence en psychothérapie a été découverte
par le célèbre Sigmund Freud, lorsqu'une de ses patientes
lui aurait demandé de se taire afin qu'elle puisse pleinement
s'exprimer.
La finalité du silence en psychanalyse est donc de laisser
libre cours à l'expression du sujet, à ses associations
d'idées, à son inconscient. C'est aussi la raison
pour laquelle le patient est allongé sur un divan, depuis
lequel il ne voit pas son psychanalyste. Il fait donc l'essentiel
du travail, tandis que le psychothérapeute reste dans l'ombre
et le silence. Ou presque, car son rôle est d'aider à
progresser et à interpréter les quelques points qu'il
souligne. Globalement, on considère que «moins le psychanalyste
en dit, plus ce qu'il dira est important».
Toujours est-il que ce mutisme est intrigant, parfois agaçant
ou angoissant. Mais il faut savoir que la psychanalyse est une pratique
particulière qui s'adresse généralement à
des personnes bien informées, qui savent notamment qu'elles
vont se retrouver seules face à elles-mêmes.
Pour les autres, la psychothérapie analytique peut représenter
une solution alternative ou une préparation à la psychanalyse.
En effet, elle se déroule en face à face et le patient
est davantage guidé par les interprétations du psychanalyste.
Soutenu par le regard et la parole, le patient s'exprime plus facilement.
Le travail est aussi moins poussé et les séances moins
fréquentes et plus courtes. Cette pratique est très
efficace pour libérer les conflits psychiques conscients.
Quelle est la place du silence en psychothérapie
analytique ?
Comme l'explique très bien Karine Alcantara, nous ne sommes
plus au début du 20e siècle. Les pratiques ont évolué
et le silence adopté d'emblée par le psychothérapeute
face à son patient n'est pas toujours bénéfique
et n'a pas forcément lieu d'être. Inversement, un comportement
initialement interventionniste permet de rassurer le patient, lequel
se livrera alors plus facilement et supportera mieux le silence
qui devra être utilisé progressivement. En effet, si
le silence n'a pas le même impact qu'en psychanalyse, il reste
ici aussi indispensable. Il permet au patient de se retrouver face
à son inconscient et d'induire une certaine frustration dans
le but de faire émerger des aspects inconscients refoulés.
En conclusion, il est important de connaître l'intérêt
thérapeutique du silence. Le psychothérapeute doit
l'expliquer à ses patients et, à défaut, les
patients doivent en parler. Globalement, il est préférable
d'instaurer le silence de façon progressive afin de ne pas
ajouter d'angoisse et de souffrances.
A.S.P. Psychologues Associés est le premier groupe français
d'aide et de soutien psychologique. Son centre parisien réunit
une équipe pluridisciplinaire de psychologues cliniciens
diplômés d'Etat. Sa vocation est d'apporter une aide
psychothérapeutique à toute personne confrontée
à des difficultés d'ordre psychologique dans sa vie
quotidienne, dans le respect du code de déontologie des psychologues.
De nombreux centres sont en cours d'ouverture.
Pour en savoir plus :
www.asp-psychologuesassocies.fr
17/07/2006
Isabelle Eustache
Communiqué de presse ASP, psychologues associés, 27
juin 2006.
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