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Subject: LA CULTURE DU VALIDE (OCCIDENTAL)
Date: 22 Août 2004
(dispo en moins moche en PDF imprimable et brochure papier ==>
transfluid@yahoo.fr ou Zanzara_Athee/zanzara@squat.net
)
* Tu es une personne valide et tu n'y as jamais tant réfléchi
jusqu'à cette phrase ?
* Tu te dis que ça doit être (trop) dur de vivre en
tant qu'handicapé-e, genre tu pries pour ne (surtout) jamais
l'être ?
* Tu admires le courage quasi héroique des handicapé-e-s
? (mais Batman reste ton super héros)
* Tu te rassures avec le Téléthon et ce que te racontent
les médias quant aux avancées en matière de
handicaps ?
* Tu hésites à savoir si un-e handicapé-e
est ultra débile ou hypra intelligent-e ? (cherche encore...)
* Tu as un-e pote handicapé-e et c'est trop cool pour toi
de le dire ?
* Tu es une personne handicapé-e et tu te sens dans une
société faite pour et par les valides ? tu te demandes
si le bug c'est toi ou cette société ?
* Tu vois des marches partout ? (ne te sens pas parano !)
* Satan est en toi ? (ouais ouais !) * T'es terriblement sexy et
les valides ne le voient pas ?
* Ton héros c'est le Dr Charles Xavier ?
... le validisme ça te concerne !
LA CULTURE DU VALIDE (OCCIDENTAL)
ou comment le validisme ça te concerne sûrement.
transfluid@yahoo.fr
* * *
merci à Beatriz pour m'avoir appris à désillusionner
et à Colin K. Donovan, quelque part sur un réseau,
pour son Attitude puis au Dr Charles Xavier, quand même à
Batman, mais surtout à Daredevil, à Karate Kid (le
1, pas le 2).
* * *
La culture du/de la valide est partout, mais ne se dit pas.
Le validisme, la norme du/de la valide, régit le fonctionnement
de tout le monde.
Tout le monde sauf (!) les autres, c'est-à-dire les anormaux-ales,
les résidus défectueux de la société
validiste : les handi(capé-e)s.
* <1> L'identité invalide du valide.
Le/la valide n'a pas conscience qu'il-e est valide. Il-e dit qu'il-e
est normal-e, tout autant que ceux-lles qui lui ressemblent-s'assemblent.
Le/la valide ne dit jamais qu'il-e est valide, il-e dit "je
ne suis pas handicapé-e".
Il-e a besoin de négation pour se considérer un minimum
existant, apte.
* <2> Une déclinaison de la dictature de la
majorité.
Le/la valide est un corps fonctionnel clôné, un mécanisme
identique, alors que l'handi est à structure polymorphe :
tétraplégique, aveugle, IMC (Infirme Moteur Cérébral),
sourd-e/muet-te, paraplégique, trisomique, myopathe, amputé-e,
nain-e, LIS (Locked-In Sydrom), autiste... Le/la valide conçoit
peu les variations humaines, les diversités corporelles en
dehors de sa conformité technique et, à force, informe.
S'il-e lui est demandé de définir un-e handi, il-e
stéréotype à l'image du "fauteuil roulant"
(voire il-e dit "chaise roulante") et n'est pas en mesure
de plus amplement décrire. Le/la valide ne veut pas plus
connaître l'handi car l'idée de l'handi en sursis que
el-lui-même est le/la fait flipper [héhé].
* <3> Plan A : conformer (validiser).
Plan B : enterrer vivant-e.
Il-e conçoit l'handi comme un bug dans le programme unitaire
PCP, Production-Consommation-Procréation. Le/la valide est
à la fois le/la programmateur-trice et le programme du PCP,
sa régulation est autarcique.
Tout corps ne pouvant pas performer le PCP sera détecté
comme virus : à soigner, à ré-éduquer,
à sectoriser/spécialiser, à insérer,
à (hétéro)normaliser, à regénérer...
à exclure, à annuler, à cachetonner, à
ignorer, à isoler, à cacher, à déresponsabiliser,
à taire.
*<4> La conscience validiste.
Le/la valide a besoin d'avoir bonne conscience (quelques fois dans
l'année).
Il-e développe le Téléthon pour des promesses
cathodiques de guérisons à haute teneur en divertissement.
Il-e organise des séjours dits de vacances pour les handis
enfermé-e-s 90% de l'année dans des taules... officiellement
désignées comme des "institutions". Il-e
annonce "l'année (2003) européenne du handicap"
qui lance la grande mode du politikblabla sur le handicap, les parlementaires
valides brandissant de grands concepts citoyennistes.
Le discours du/de la valide expose toujours de glorifiantes perspectives
d'évolutions, érigées dans une "bonne
conscience politique" du handicap. Le tout formaté pour
une opinion publique (valide) qui se laisse volontier ignorer la
réalité : les handis restent des cobayes médicaux
et institutionnels.
* <5> Tou-te-s intégré-e-s à
la beaufitude !
Un grand/gros mot du politikblabla du valide envers-les-handis-mais-par-les-valides
est "intégration". C'est le formidable projet d'amélioration
de vie des personnes subissant «une perte ou une restriction
des possibilités de participer à la vie de la collectivité
à égalité avec les autres», dixit l'article
18 des Règles (valides) des Nations Unies (valides) pour
l'Egalisation (validiste) des Chances pour les personnes handicapées
de 1993. Ici, les "autres" = les valides, "égalisation"
= validisation. But du jeu : fondre les handis dans la culture valide,
désintégrer l'identité handi pour une totale
intégration-dissolution au modèle valide. De l'exclusion
à l'inclusion...
Le/la valide n'intégrera jamais un mode de vie handi-alternatif
(au-delà du PCP), mais il-e imposera toujours sa culture
normalisante, son validisme aux handis. Sans conscience d'autodétermination,
l'handi ne rêve que d'accéder au valide way of life.
* <6> "La société valide se réserve
le droit d'entrée aux handis.
" Dans le grand projet d'une meilleure citoyenneté pour
les handis (mais-par-les-valides), l'architecture et l'urbanisme
posent depuis une éternité un problème délicat
: le/la valide vénère les marches et escaliers, il-e
en met partout, c'est plus fort que el-lui. Il-e en est tellement
accro qu'il est possible de trouver des marches devant des ascenseurs,
ou des chiottes indiqués handis dans un sous-sol uniquement
accessibles par escalier.
La complexité de cette fascination des marches réside
dans le fait que le/la valide ne parvient pas à concevoir
l'accessibilité aux handis, il-e bloque psychologiquement
sur ce principe d'autonomie. Il-e sait construire des rampes, des
plans inclinés, des ascenseurs, même qu'il-e a établi
des textes de lois à ce sujet... il reste néanmoins
inconcevable pour el-lui de rendre accessible les moyens de transports,
l'habitat, les espaces publics (cinés, salles de concerts,
galeries, lieux de cultes, administrations, écoles, bibliothèques,
bar-tabacs, épiceries, boulangeries, pharmacies, bars, restos,
clubs, backrooms, piscines, hôtels... j'arrête là,
mais bon). Même des lieux autogérés comme des
squats sont majoritairement inaccessibles/excluants pour un-e handi.
Les deux seuls royaumes d'accessibilité sont les centres
commerciaux et les hostos... ouais, génial. Le/la valide
dit souvent qu'il-e voit très peu d'handis dans son quotidien,
bah tiens...
Devant l'éternel obstacle des marches, le/la valide dégaine
son leitmotiv «pas de problème, on va porter !»
[voir chapitre suivant]. Game over : 1) si, il y a un problème,
reconnais le 2) "ce" que tu veux porter ne veut peut-être
pas l'être.
Le/la valide a cette étrange façon de jouer les super-wo-mans
dans des situations qu'il-e maintient supernazes. Le comble est
le/la valide momentanément en béquilles-pied-plâtré
qui va crier soudainement son indignation de l'urbanisme et qui
va la jouer solidarité avec les handis...
[faites des chiottes publiques accessibles si vous ne voulez pas
que les handis activistes se mettent réellement à
pisser devant les restos, les cinés, les administrations,
etc !!!!]
* <7> Ca te fait du bien la charité ?
Ah, la charité...
S'il y a bien quelque chose que le/la valide ne veut pas assimiler,
c'est que la liberté passe par l'autonomie et non par ce
vieux relent d'assistanat charitable. Il-e est gentil-le, il-e veut
toujours aider, dépanner (enfin, de façon très
ponctuelle, et surtout quand d'autres valides le/la regardent)...
le problème est qu'il-e ne se questionne jamais tant sur
l'envie - ou non, justement - de l'handi d'être aidé-e.
Ce qui est cool pour el-lui ne l'est pas forcément pour l'autre
[définition contemporaine zigzaguienne de la charité].
Mettez un-e valide au moins trois jours dans une situation d'assistanat
permanent : où chaque valide lui signifiera plus ou moins
lourdement que, là, le/la gentil-le valide est en train de
l'aider, gracieusement, bénévolement, de bonne foi,
"avec plaisir", "pas de problème"...
rapidement il-e suppliera d'accéder au maximum d'autonomie
possible, de façon à se sentir libre d'agir et surtout
ne plus être à se retrouver redevable d'une charité
imposée. A travers cette charité, le/la valide se
regarde el-lui, se contemple dans un handicap qu'il-e utilise.
* <8> Ouais je connais.
Le/la valide aime dire qu'il-e sait ce qu'est être handi.
Son cousin a été six mois en fauteuil roulant suite
à une chute de ski, sa grand-mère boîte légèrement
de la hanche, ou bien el-lui-même est amputé de l'oriculaire
de la main gauche. Il-e con-prend, il-e con-patit. Il-e dit qu'il-e
"imagine" que "ça doit être dur"
de vivre "comme ça"... "ça" alors...
que el-lui d'ailleurs il-e ne pourrait pas, il-e ne supporterait
pas. Il-e évangélise alors sur le courage surhumain
(survalide) de l'handi. [j'y reviens] Le/la valide-fashion aime
dire que de toute façon el-lui non plus n'est pas normal-e.
«Je suis handicapé-e aussi quelque part», il-e
con-prend et con-patit, patati patata (le valide est vite redondant).
* <9> L'handi comme confessionnal ambulant.
Il faut généralement que l'handi comprenne le/la valide,
qu'il-e l'écoute, le/la conseille. Le/la valide se confie
sans retenue auprès de l'handi, il-e se sent libre de débrider
son intimité dans ce confessionnal plein de bonté,
ce déversoir informe que semble l'handi, perçu-e malgré
el-lui d'emblée comme "différent-e" donc
sans limite/s.
* <10> L'handi : l'exotisme près de chez vous.
Oui, l'handi, cet être étrange : parfois extralucide,
d'autres fois invisible, parfois démentiellement intelligent-e,
d'autres fois profondément débile, parfois asexuel-e,
d'autres fois maniaco-sexuel-le (version pervers-e à stériliser
dare-dare), parfois d'une beauté transcendante, d'autres
fois monstrueux-se... Nous ne le dirons jamais assez : l'handi est
exotique ! Le/la valide se sent cool quand il-e a un-e pote handi
à présenter à son public de potes valides.
Le/la valide se sent alors l'âme humanitaire, il-e dit qu'il-e
réalise concrètement à quel(S) point(S) la
société est sélective et excluante, ça
le/la révolte (il-e tient à ce que l'handi soit témoin
de son écoeurement)... le problème est qu'il-e vient
soudainement d'accuser une société dont il-e se déresponsabilise.
* <11> Quand le validisme débande.
Sexuellement, le/la valide divise frénétiquement l'handi.
[à paraître un jour une contre-étude de Zig_ze_Lonesome_Tranny-crip-girlboy
sur le thème "corpo-sexualités & handicaps",
parce que y'en a marre de lire des conneries institutionnelles névrotiques
et hétéronormalisées.] Communément,
il-e l'asexualise, voire l'infantilise farouchement (sic!).
"Farouchement" car le/la valide a pleinement conscience
que la libido n'épargne aucun corps, même le plus immobile
et/ou le moins évidemment communicatif, mais il-e a déjà
tellement de mal à gérer sa sexualité avec
des corporalités identiques qu'il-e panique graaaaaave à
l'idée de n'avoir plus aucune maîtrise avec des corporalités
inconnues auxquelles il-e ne peut pas se reconnaître-référer.
L'handi est alors perturbateur de ses codes de comportements sexuels,
le comble de la validirilité...
* <12> L'handi comme sextoy.
Et parallèlement, le/la valide fétichise et catégorise
particulièrement l'handi. Un-e aveugle ça touche mieux
que quiconque, un-e paraplégique ça suce de façon
démente, un-e nain-e ou un-e amputé-e c'est trop délire,
un-e tétraplégique [immobilité généralisée
du corps] c'est la possibilité rêvée dun gros
déblocage d'inhibitions... Les mêmes rôles sont
toujours d'avance attribués à l'handi : voyeur-se
et passif-ve. On ne lui demande pas tant d'être soumis-e car
on ne le/la considère pas conscient-e des jeux de rôles
érotiques (et puis pour plein de valides, passivité
= soumission). De toute façon, on n'attend surtout pas de
l'handi qu'il-e soit érotique puisque son handicap l'est
déjà pour lui.
L'handi c'est sympa à essayer (et c'est forcément
toujours le/la valide qui "essaie" l'handi, l'inverse
ne lui est pas concevable...). D'ailleurs, le/la valide qui n'est
pas parvenu-e à jouir de ce corps non conforme au sien, a
tendance à s'enfuir en disant mollement au partenaire handi
«excuse-moi, j'ai essayé tu sais». Quelle audace.
Parfois il-e ne veut absolument pas assumer sa fuite et propulse
la faute à l'handi, lui expliquant qu'il-e est décidemment
trop handi pour le grand standing de la sexualité valide...
* <13> Plus chou que Pikachu...
Le/la valide adulte prend souvent un-e handi pour un pokemon. Il-e
lui est parfois irrésistible dans la rue de venir le toucher,
au choix le serrer-comprimer dans ses mains, ses bras, le carresser-papouiller,
l'embrasser-skotcher, le prendre en photo [sisi]... voire tout d'un
seul coup (la spécialité des ménagères
de plus de quarante ans). Sans oublier d'afficher un sourire béat,
des yeux larmoyants d'émotions préfabriquées,
d'aligner les propos usuels sur le courage & l'espoir. Le/la
valide a besoin que l'handi porte sa croix (...mais la croix de
qui au juste ?).
* <14> "Lève toi et marche (satan ?)"...
mais oui bien sûr...
[la tartine du champ lexical de la charité chrétienne
dans ce texte est révélatrice du fait que la culture
catholique est omniprésente dans les rapports handis/valides]
Il-e arrive aussi au valide, en croisant un-e handi totalement inconnu-e,
de lui donner - imposer - une bible, une croix, un grigri, ou autres
gadgets religieux (l'handi doit se préparer à une
collection à vie). Il-e explique alors à l'handi comment
il-e doit recevoir dieu dans son coeur afin de guérir, genre
le miracle bientôt chez toi si tu fais un effort...
Il y a aussi la version délirante du valide fanatique qui
apprend à l'handi, le regard exorbité et en le pointant
fièvreusement du doigt, que satan est en el-lui (c'est donc
lui le chromosome n°5 ?!), ou bien le fabuleux principe bouddhiste
par lequel l'handi a dû être un-e méchant-e valide
dans sa vie antérieure pour se réincarner "comme
ça", «c'est bieeeen faaaaiiiit !», etc.
* <15> Accident fatal ou fatalité accidentelle
?!
En rencontrant un-e handi, le/la valide a irrésistiblement
besoin de demander si "c'est un accident ?". Il-e est
franchement rassuré-e s'il-e s'entend dire que, non, c'est
de naissance ; ainsi il-e peut se conforter dans une optique de
"la fatalité" qui ne lui est pas tombée
dessus, qu'il-e est sécurisé-e de son joli corps performant.
Si on lui répond qu'il s'agit en effet d'un accident, le/la
valide va très probablement s'exclamer devant l'handi, dans
une panique mal dissimulée, qu'il-e espère - ah l'espoir
du valide ! - que jamais ça ne lui arrivera, que ce serait
trop pénible, voire horrible... ce à quoi l'handi
acquièsce, prenant conscience qu'il-e vient de s'incarner
en peur géante.
* <16> Un corps pré-établi.
On n'évoque jamais au/à la valide des alternatives
de vie en dehors de la sienne régie par la fonctionnalité-utilité
du corps. Une vie sans la vue ou sans la fonction motrice des jambes
s'apparente pour el-lui à un cauchemar, un calvaire, un enfer,
"mon dieu quelle horreur", etc (il-e trouve toujours plein
de qualificatifs pathétiques).
Il se trouve que le/la valide n'apprend jamais vraiment son corps,
il-e l'utilise plus qu'il-e ne le vit. Il-e observe beaucoup ses
performances physiques mais ne déploit guère ses alternatives
(de sensitivités, de mouvements, de forces, d'appréhensions
de l'espace). On ne lui a pas appris à réécrire
le mode-d'emploi de son corps. Ce mode-d'emploi socio-corporel (formaté
Production-Consommation-Procréation) lui enseigne comment
marcher dans la rue, comment se tenir (debout) à un guichet,
comment et avec qui faire l'amour, comment écrire et dessiner,
comment danser, comment fumer, etc. Il est important que tous les
valides aient le même mode d'emploi, ça évite
l'anarchie.
* <17> Le miroir existentiel.
En présence d'un-e handi, le/la valide lui demande parfois
frénétiquement «tu me demandes quand tu as besoin
de quelque chose, hun ?!», «tu n'as besoin de rien,
t'es sûr-e ?». Le/la valide semble dans ces situations
pris-e d'une terrifiante angoisse d'absence d'utilité qui
déstabiliserait toute son interaction avec un-e handi. La
présence d'un-e handi place le/la valide dans un tel désarroi
qu'il-e ressent le besoin de se rassurer sur sa fonctionnalité
(qu'il-e ne peut que concevoir comme physique). Il-e doit pour cela
placer d'office l'handi dans un rapport de dépendance/soumission
non-interchangeable.
* <18> Bon courage à vous, les valides.
Si l'handi explique au/à la valide qu'il-e aime sa vie telle
qu'elle est, ce-tte dernier-e apparaît plus que dubitatif-ve.
Aux yeux du valide, l'handi se doit de "souffrir de son handicap",
le/la valide veut se figurer la vie de l'handi comme une longue
pénitence.
Ainsi le/la valide a besoin de considérer l'handi comme quelqu'un
d'exceptionnellement courageux, un battant. Pour deux raisons. La
première concerne son fort désir de rassurance : si
l'handi survit à ses déficiences de vie, le/la valide
se dit que tout lui est alors possible, que tout lui réussira
dans ce monde fait pour lui. La deuxième raison consiste
pour le/la valide à se déculpabiliser de ce que le
validisme fait endurer à l'handi. Plus on acclame l'handi
comme courageux, plus le/la valide se dit implicitement que l'handi
peut continuer à morfler.
* * * VOILA.
Ainsi est le/la valide.
Amen (comme il-e dirait).
Notons toutefois que l'handi institutionnalisé est el-lui
aussi sacrément pathétique... y'a de quoi écrire
un deuxième volet, «l'handi pathétique»,
si jamais ça vous intéresse que je me lâche...
Je tiens à préciser que je ne souhaite pas que ce
texte soit un outil de plus à la bonne conscience du/de la
valide occidental-e, qui aime répertorier les écrits
relatifs aux oppressions qu'il-e engendre afin de pouvoir - parfois
- dire «j'ai lu, je connais maintenant».
Si toutefois "il-e a lu" et qu'il-e dit "réaliser",
alors qu'il-e agisse.
Puis ce que je dénonce me concerne aussi : ce texte ne me
déresponsabilise pas, j'ai conscience d'avoir moi-même
agi parfois de façon validiste (mais bon pas beaucoup quand
même, faut pas exagérer...).
Le "je" c'est : Zig ici & ailleurs à Validland,
en France
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