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Homophobie et racisme, deux composantes bien vivantes dans notre environnement
mental, un message internet nous le rappelle.
Date, 22 Jun 2004
To: <multitudes-infos@samizdat.net,
Subject: [multitudes-infos] Machine sadienne à broyer
les multitudes qui viennent? La dialectique sadienne
repérée par Lacan supplanterait-elle la dialectique
du Maître et de l'esclave ?
A un moindre degré mais ceci reste révélateur
de cela... le clinamen des phobies, après l'Islam, le foulard,
voilà que l'énigme de la différence sexuelle
est sur la sellette. Mais après tout, entre la liberté
religieuse du port de l'hijab et la recherche d'une nouvelle alliance
symbolique pour les couples homosexuels, sommes nous sûrs
que ce n'est pas la même question qui reste posée.
Ces quelques doc et liens semble l'attester.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=217322
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-369192,0.html
cordial.
JLB
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Homophobes en toutes lettres
Le mariage gay célébré le 5 juin à
Bègles a déclenché un tombereau d'injures et
d'obscénités contre Noël Mamère. Souvent
anonymes, d'une rare violence, les 2 000 lettres reçues par
le maire rappellent qu'en 2004 la haine et la peur des homos sont
toujours présentes.
Par Blandine GROSJEAN
mardi 22 juin 2004 (Libération - 06:00)
Il se présente, chef d'entreprise, «je suis homophobe
à 150 %». Parmi ses employés, «il n'y
aura jamais de pédé». Le rejet est primaire,
viscéral, «je rêve de lâcher mes deux rottweilers
pour vous arracher la langue et les couilles et les donner à
bouffer à vos deux pédés».
Noël Mamère a reçu près de 2 000 lettres.
Le mariage de Bègles qui a uni deux hommes le 5 juin a déclenché
une éruption sauvage d'homophobie, un tombereau d'injures,
de menaces, d'obscénités.
Souvent anonymes, parfois signées, frustes ou châtiées,
ces lettres rappellent qu'en 2004 le rejet de l'homosexualité
n'endosse pas forcément les habits du droit, de la psychanalyse
ou de l'anthropologie.
«Je pensais être écologiste, mais s'il faut s'enculer
pour être VERT, je préfère une autre couleur.»
L'orthographe quelquefois est hésitante, les lettres ont
la violence des missives rédigées sous le coup d'une
colère irrépressible : «Tu sera jamais un Jospin
ou un Sarkozy, eux ont le cul (sic) propre. T'as pas mal à
la langue de leur sucer leurs bites [tous les gros mots sont soulignés].»
Des auteurs affichent leurs titres de gloire et pratiquent la grossièreté
sans en avoir l'air : docteur O. W., radiologue, Saint-Cloud, «Israélite,
ancien résistant, croix de guerre 39-45» : «Monsieur
le maire (si j'ose dire) : je ne vous botterai pas les fesses, de
peur de me salir les pieds. Mais plutôt que de pleurer comme
un veau devant les caméras (après les sordides baisers
patins de vos acolytes), vous feriez mieux de vous le faire mettre
en public.»
Etait-il nécessaire de publier ces «ressentis personnels»,
comme on les appelle dans l'entourage de Noël Mamère
? «A ne pas mesurer toute l'horreur que représente
l'homosexualité pour certaines personnes, on s'expose à
ne pas comprendre l'homophobie dans ce qu'elle a de plus radical»,
écrit Louis-Georges Tin, qui a coordonné le Dictionnaire
de l'homophobie (1). On ne combat que ce que l'on comprend. Le discours
homophobe moderne, civilisé, souligne encore Tin, conserve
ses affinités historiques et structurales avec cette phobie
archaïque, séculaire. On voit dans ces lettres que l'insupportable
touche aux relations sexuelles entre hommes, épouvante pour
ces auteurs très majoritairement masculins. Le mariage béglais
les contraint à nommer l'innommable. «J'ai appris que
vous vous apprêtez à effectuer un "mariage"
de deux enculés (...), écrit un docteur, qui se dit
membre du Groupement des écrivains médecins. Un enculé,
c'est un individu qui fourre sa bite dans le trou du cul des autres.»
Après des menaces de mort, un autre conclut : «J'ai
un fils, je ne voudrais pas qu'il tombe si bas.»
Tutoiement, refoulement, haine de soi
L'union de deux femmes n'aurait sans doute pas déclenché
la même violence. Guillaume Huyez, sociologue, qui a consacré
un article du Dictionnaire à la «gaiphobie» en
est convaincu : «Dans le dispositif hétérosexiste
où s'exerce la domination masculine, les relations entre
femmes semblent souvent impensables, peu dangereuses pour l'homme,
voire tout à fait excitantes. En revanche, les relations
entre hommes apparaissent comme le péril des périls,
une menace directe pour l'ordre de la masculinité et donc
pour l'ordre public, naturel ou divin.» Des centaines de lettres
tournent autour de cette obsession-fantasme de la sodomie : «J'ai
appris que vous allez procéder SOLENNELLEMENT à une
cérémonie de mariage homéopathique devant nous
préserver du désir DES TROUS surtout les plus sales
par temps de DIARRHEE. Après les insatisfaits iront en Thaïlande
trouver des petits trous et de plus en plus de petits trous et bonjour
le SIDA» ; «Sale pédé, tu vas marier deux
enculés car imagine-toi la scène quand ils "baisent",
leurs grosses queues pleines de merde. Alors je prépare pour
toi un gros godemiché en fil de fer barbelé.»
Beaucoup assurent que tout le monde, ou presque, «70 % des
Français», tempère un monsieur, pensent comme
eux.
Aujourd'hui, l'homophobie ne relève plus de l'évidence,
mais d'une opinion, qui sera bientôt réprimée
pénalement (2). Elle correspond toujours à une véritable
«panique sexuelle», la sex panic invoquée parfois
avec succès devant les tribunaux américains comme
circonstance atténuante lors d'agressions homophobes. Au
cours du débat public, les opposants à l'union homosexuelle
ont reproché à Noël Mamère de détourner
l'«institution» du mariage, de bouleverser l'ordre symbolique
ou anthropologique, voire naturel. Ceux qui lui écrivent
n'en sont pas à ces sophistications intellectuelles.
Nulle référence au Pacs. Ni même à la
politique, quand ils s'en prennent à l'élu, régulièrement
rebaptisé «mamerde», c'est sur le même
registre : «En tant que maire d'une commune, je peux vous
dire que vous n'êtes pas un homme mais une lopette. Si vous
voulez marier des pédés, c'est que vous en êtes
vous-même, si vous voulez vous faire ENCULER, vous avez Troscan
(Strauss-Khan, ndlr) du PS, mais vous n’auriez plus de plaisir
avec Ségolène Royal.» Tutoiement, refoulement,
le domaine de l'injure homophobe s'étend souvent à
la haine de soi : «Je t'ai compris à propos du mariage
pédé. Tu as besoin de voir partout deux (souligné
trois fois, ndlr) hommes ensemble pour bander. C'est parce que tu
es pédé sans t'accepter.
D'ailleurs je sais pourquoi on est pédé et je ne te
le dis pas. Va te faire foutre.»
«Et la zoophilie !»
Dans homophobie, les uns entendent «phobie», écrit
le sociologue Eric Fassin : «Il s'agit du rejet, nous sommes
dans le registre individuel de la psychologie.»
Les autres entendent hétérosexisme : «Il s'agit
cette fois de l'inégalité des sexualités, et
cela renvoie au registre de l'idéologie.» Les débats
sur le Pacs ont montré que les deux se retrouvent souvent
mêlés.
On retrouve dans ces lettres les amalgames du débat parlementaire.
La zoophilie, par exemple «et la zoophilie !»,
s'était exclamé Jacques Myard, député
UMP à l'Assemblée nationale en 1998 alors qu'un député
de gauche évoquait les liens homosexuels.
Ou la pédophilie : dans son ouvrage le Mariage des homosexuels,
Christine Boutin se demandait «où placera-t-on la frontière,
pour un enfant adopté, entre l'homosexualité et la
pédophilie ?». A la une du journal d'extrême
droite Présent, le 16 mars 1999, un dessin montrait un couple
d'hommes proposant à un petit garçon de l'accueillir
«à draps ouverts». Dans la boîte aux lettres
de Mamère, envoyé par un anonyme : «PEDE-PEDERASTE-PEDOPHILIE
: voilà la trilogie de vos valeurs. Vous commencez par unir
sous le vocable mariage deux êtres pervers et vous continuez
en encourageant le prosélytisme de ces perversions pour atteindre
les êtres les plus purs que sont les enfants afin qu'ils deviennent
ce que ces soi-disant "parents" sont : des pervers.»
Les courriers qui évoquent la zoophilie ont tous la particularité
d'être bien rédigés, se veulent ironiques, jamais
grossiers. Ce sont des gens bien élevés pour qui le
mariage de Bègles ne peut pas relever de l'humain : «Pourquoi
n'iriez-vous pas, d'une démarche beaucoup plus ambitieuse,
vers un inestimable progrès dont les foules toujours en quête
d'émotions pourraient vous être infiniment reconnaissantes,
en organisant un "mariage" zoophile ?»
Comme lors des manifestations antimariage organisées le
5 juin à Bègles où l'on a entendu le
slogan «Les pédés en camp de concentration»
, la rhétorique antisémite abonde. «Vous
et tous les homosexuels vous ne méritez qu'une chose, le
four crématoire salops fumiers.» Une autre : «Toi,
le juif qui récupère à des fins électorales
tout ce qui passe et surtout l'aval du mariage gay, ne t'étonne
pas de la haine qui va s'ensuivre par rapport à ta religion.»
Forcément homosexuel, forcément juif, Noël Mamère,
à qui certaines personnes bien informées reprochent
d'avoir trahi l'enseignement qu'il a reçu chez les jésuites,
travaille également pour les musulmans. «Avec un individu
de ce genre, nous n'avons pas de quoi être fier d'être
français et l'islamisme a de beaux jours devant lui avec
de tels comportements.» Signé : Comité contre
les pédérastes des Yvelines. On retrouve une autre
rhétorique, celle de l'extrême droite, où la
dévirilisation de la France irait de pair avec l'apologie
du métissage, du Noir ou de l'Arabe, la haine de la famille
: «Ce Noël Mamère est le pion avancé d'un
complot sournois très bien orchestré qui vise à
la destruction de nos sociétés traditionnelles. Encore
un effort et les couples homme-femme, déjà qualifiés
d'hétérosexuels comme s'il s'agissait d'une maladie,
seront culpabilisés d'avoir engendré un enfant, surtout
s'il est de race blanche.» Beaucoup de messages sont signés
«France du respect», «France d'abord», «pour
l'Honneur de la France» ou «France j'ai honte»
: «La guerre de 14-18 a été gagnée par
des HOMMES et du PINARD. La guerre de 40 a été perdue
par des enculés et des fils de pédés de ton
espèce. Prends garde à toi, à la première
occasion tu prendras une balle dans la nuque.»
«L'impression de vivre comme sous Pétain»
Des messages de soutien, Mamère en a reçu des centaines.
Ils n'annulent pas les autres, mais ils restituent un peu d'humanité
dans ce débat. Ces courriers-là ne sont pas tous militants,
loin de là, beaucoup sont arrivés par voie électronique,
peut-être envoyés par des personnes plus jeunes ou
plus favorisés socialement que les autres. Mais pas toujours.
Il y a parmi ces soutiens des maires de petits villages qui se fendent
d'un «cher collègue» et saluent avec de «cordiales
amitiés progressistes». Et aussi de vieux messieurs
. «J'ai 75 ans, pensionné de guerre, père de
trois enfants. Je ne suis pas homo mais je vous approuve. Avec un
gouvernement comme nous avons depuis deux ans, nous avons l'impression
de vivre comme sous Pétain.» L'écriture est
parfois tremblante : «Je suis une petite dame de 83 ans. Je
ne suis pas homosexuelle, mais la démocratie, me semble-t-il,
monsieur Noël, c'est ne pas condamner et ne pas s'occuper de
la vie privée des gens quand ils ne font de mal à
personne.» Odette félicite le maire de Bègles
et «maternellement» l'embrasse.
(1) Dictionnaire de l'homophobie, Puf, 2003.
(2) Le gouvernement a rendu public, le 8 juin, un projet de loi
réprimant les propos homophobes et sexistes.
Origine : http://www.liberation.fr/page.php?Article=217322
Les multiples visages de la haine raciste sur Internet
LE MONDE | 16.06.04
Deux rapports de la Commission nationale consultative des droits
de l'homme dressent le portrait des sites xénophobes et antisémites.
Ces études devaient être rendues publiques mercredi
16 juin, lors d'une conférence spéciale, à
Paris, consacrée à la progression du phénomène.
Derrière la froideur des statistiques se dessine le visage
de la haine. Deux rapports de la Commission nationale consultative
des droits de l'homme (CNCDH) dressent un état des lieux
des sites et des propos racistes sur Internet. Ils devaient être
rendus publics au cours d'une conférence spéciale
de l'Organisation pour la sécurité et la coopération
en Europe (OSCE), qui se tient à Paris les 16 et 17 juin
sur le thème du racisme et de l'antisémitisme sur
Internet.
Le premier rapport présente une étude statistique
portant sur les messages diffusés sur les forums. Son rédacteur,
Sylvain Tirreau, spécialiste du média Internet, a
choisi d'étudier les groupes de discussion francophones du
réseau Usenet. Accessibles à partir d'un simple logiciel
de lecture de courrier comme Outlook, ils constituent une véritable
caisse de résonance de l'opinion des internautes. La recherche
a porté sur plus d'un million d'articles postés entre
1993 et le premier trimestre 2004 sur 334 forums francophones.
Les résultats de l'étude de la CNCDH mettent à
jour les "obsessions" des internautes racistes. La première
cible de leur haine est constituée par les arabo-musulmans.
A partir d'une recherche par mots-clés, le rapport constate
de manière crue que l'injure à caractère raciste
la plus répandue est "bougnoule", au singulier
et au pluriel : on la retrouve dans 6 210 messages. La deuxième
est "youpin" (au singulier et au pluriel) que l'on trouve
dans 4 739 articles. Vient ensuite "rital", utilisée
dans 1 720 articles.
Une étude qualitative permet de tracer l'évolution
des haines. Elle porte sur le contenu des messages diffusés
sur le groupe de discussion fr.soc.politique - le plus fréquenté
- au cours des trois dernières années (incluant le
premier trimestre 2004). La catégorie des arabo-musulmans
est la plus choisie pour cible : 22 % des écrits véhiculant
un discours de haine s'attaquent à ce groupe.
Ce type de discours est fondé sur une logique de l'amalgame,
constate le rapport :
"Ces articles développent quasiment tous un discours
axé autour de trois cibles, qui, si certaines peuvent être
légitimes dans le contexte géopolitique de l'après
11-Septembre, s'accompagnent toujours d'amalgames qui font de ces
discours des discours racistes : l'islam et le Coran, qui sont montrés
comme une religion et un texte à détruire, sans aucune
considération des pratiques particulières ; les musulmans,
qui sont montrés comme des arriérés et des
sous-hommes (...) ; les islamistes, dont la critique - certes légitime
- s'accompagne dans ces discours racistes d'une généralisation
à et d'une condamnation de tous les musulmans."
LA HAINE EN LIGNE
Sur le plan méthodologique, le rapport spécifie que
les discours de haine ciblant exclusivement les islamistes, sans
généralisation aucune, n'ont pas été
pri en compte.
La deuxième catégorie ciblée est celle des
juifs : près de 10 % des écrits haineux s'attaquent
à elle. Ce discours antisémite repose sur un autre
type d'amalgame, qui associe très souvent "les juifs"
et "les sionistes". Il s'articule autour de deux axe majeurs,
souligne le rapport : "L'énoncé des poncifs antisémites
classiques et des appels à la destruction des juifs et/ou
d'Israël." "Dans la majeure partie des cas, ces poncifs
sont énumérés dans des discours liés
au conflit israélo-palestinien."
Une nouvelle thématique antisémite fait florès.
Elle tend à présenter Israël comme un Etat dont
la politique serait comparable au nazisme. "Ces discours emploient
d'ailleurs énormément l'expression "judéo-nazi"
ou accolent le terme "nazi" à une pseudo-argumentation
prétendant défendre la cause palestinienne",
indique le rapport.
Dans ce triste palmarès de la haine en ligne, un nouveau
groupe est visé : depuis 2003, ce sont les Américains
qui occupent la troisième place, d derrière les Arabes
et les juifs (2,33 % des discours de haine) : "La totalité
des articles xénophobes attaquant ce groupe présentent
tous les Américains comme des nazis, qui commettent des génocides
en série et qui sont plus barbares que les dictatures contemporaines
; le peuple américain est montré dans ces articles
comme le plus dangereux de la planète."
Jusqu'en 2002, c'était "les immigrés" qui
arrivaient en troisième position, derrière les arabo-musulmans
et les juifs. Or, le rapport constate que, depuis deux ans, "les
articles ciblant les immigrés sont quasiment absents"
des textes haineux diffusés sur fr.soc.politique. Autre évolution
significative en 2004 : la xénophobie dirigée contre
les Anglais occupe la quatrième place des discours haineux,
à égalité avec le racisme anti-noir.
Un deuxième rapport, rédigé par un expert
du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les
peuples (MRAP), Gérard Kerforn, établit une typologie
de sept catégories de sites racistes et antisémites.
Une première catégorie recense les "identitaires
et nationalistes révolutionnaires", comme VoxNR. Ils
se situent dans la mouvance du mouvement dissous Unité radicale.
Vient ensuite la mouvance skinhead de type nazi. En troisième
lieu, le rapport s'étend longuement sur la "nébuleuse
SOS-Racaille", du nom d'un groupe de sites racistes, résolument
anti-arabe, qui a disparu brutalement en mars 2003. Selon lui, après
"une relative accalmie (...), une bonne partie des acteurs
de la nébuleuse SOS-Racaille-Libertyweb a repris du service
raciste et de nouveaux sites ont vu le jour sous leur impulsion".
Le rapport se penche ensuite sur les "sites fondamentalistes
musulmans", dont les contenus révèlent "un
antisémitisme évident". Il cite enfin les sites
négationnistes, les sites extrémistes juifs, et les
sites fondamentalistes chrétiens. Selon un recensement établi
par ce document, "ce sont les mouvances de l'extrême
droite traditionnelle qui fournissent le plus de sites racistes".
Le rapport affirme que les sites favorisent le passage à
l'acte. Il conclut que "toute attitude de neutralité
des acteurs publics, associatifs ou professionnels équivaudrait
à fermer les yeux sur les actes criminels potentiels dans
des groupes sociaux psychologiquement fragiles, évoluant
dans un bouillon de culture raciste alimenté au quotidien
par des manipulateurs chevronnés dont on connaît le
degré de violence".
Xavier Ternisien
Maxime Brunerie : "Dead to ZOG, 88 !" Le rapport de la
CNCDH sur les sites racistes et antisémites revient sur le
parcours de Maxime Brunerie, le jeune homme qui avait tenté
de tirer sur le chef de l'Etat, le 14 juillet 2002. Il constate
que "si ce geste lui-même apparaissait comme individuel,
son auteur évoluait néanmoins dans plusieurs des mouvances
indiquées dans cette étude.
Maxime Brunerie n'était pas en effet un individu marginal,
mais un cadre politique d'une nébuleuse raciste et d'extrême
droite qui faisait d'Internet un moyen de sa structuration."
Le rapport rappelle que l'auteur de l'attentat manqué s'était
vanté la veille, sur un forum anglais skinhead, de son acte
: "Watch the TV this sunday. I will be the star. Death to ZOG,
88 !". Ce qui signifie en français et en langage non
codé :
"Regardez la télévision ce dimanche. Je serai
la star. Mort au gouvernement d'occupation sioniste. Heil Hitler
!" Le rapport de la CNCDH souligne que plusieurs sites qui
se rattachent à la mouvance identitaire ne masquent pas leur
affinité avec Maxime Brunerie et continuent à affirmer
leur solidarité avec lui.
Journal Le Monde ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 17.06.04
Origine
: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-369192,0.html
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