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Avertissement
Mail de Loïc Wacquant septembre 2010
Merci de retirer toute mention de l'ouvrage PUNIR LES PAUVRES de
votre site: il s'agit d'une version contrefaisante, version truquee
et tronquee de mon travail publiee sans contrat ni bon a tirer par
Agone, contre ma volonte explicite et expresse. Cet ouvrage est
une tromperie; ce n'est pas le mien; il ne figure pas a ma bibliographie,
merci de ne pas me l'attribuer. Vous pouvez lire la version complete
et conforme de mon travail en anglais, PUNISHING THE POOR, Duke
University Press, 2008.
Cordialement,
Loïc Wacquant
Professor, University of California, Berkeley Chercheur, Centre de sociologie européenne, Paris
http://sociology.berkeley.edu/faculty/wacquant/
Department of Sociology University of California-Berkeley Berkeley CA 94720 USA fax 510/642-0659
Origine : http://www.netrover.com/~stratji/delinkanintellectuel.htm#Pauvres
Combattre la pauvreté? Il n’y aurait rien de plus
simple que d’investir dans le développement social
et communautaire; la solidarité. L’État comme
arbitre du partage social. Mais ce serait trop simple. Et surtout
ne serait-ce pas un encouragement à ceux qui ne font rien?
Mais ces gens qui ne font rien selon les standards de l’économie
de marché, qui sont-ils? Gaugin aurait été
un de ceux-là; un individu à réintégrer
sur le marché du travail « productif »! Pourtant
ces mêmes chantres de l’économie de marché
sont ceux qui paient aujourd’hui des dizaines de millions
de dollars pour ses toiles, car ce sont des valeurs sûres!
Combien de ces déviants à qui l’on refuse la
moindre aide de l’État, alors que l‘on ouvre
les goussets au moindre concepteur d’armes et vendeurs de
système de sécurité, sont peut être des
génies que l’on tue par précarisation?
Ce livre ne le dit pas comme ça, mais c’est de ce
dont il traite : l’idéologie néolibérale
triomphante qui fait que l’on réduit l’aide sociale
et les programmes sociaux, car ils sont réputés tenir
les gens dans la dépendance selon les théories ultraconservatrice
qui ont actuellement cours à Washington et dans les capitales
du « monde libre » ! Ces règlements et ces lois
qui criminalisent ce qui était autrefois acceptable, comme
les lois contre le flânage qui font que 3 ou 4 sans emploi
discutant trop longtemps ou trop fort à 2 heure de l’après-midi
sur le même banc de parc ou de métro sont suspects
et peuvent être verbalisés, criminalisés, voir
emprisonnés pour ne pas circuler! Cette pensée sécuritaire
qui fait que l’on peut accroître, sans trop d’opposition,
les budgets de défense, de police ou de construction de pénitenciers
mais qu’à la moindre hausse des budgets sociaux il
faut se justifier, car c’est mal vu! Cette pensée qui
dit que « les pauvres s’adonnent au crime parce que
l’État, en leur prêtant secours avec trop d’empressement,
les entretient dans la paresse et le vice, les condamnant ainsi
à la pire des « dépendances », celle qui
fait d’eux des « toxicomanes de l’assistances
», (p. 167) mais qui « omet la criminalité en
col blanc » (p. 42)! Au nom de la compétitivité
l’on soutient pourtant les entreprises par des lois et des
subventions sans dire que cela « les entretient dans la paresse
», les empêchant d’être davantage compétitives
et créatrices! On leur permet même de faire ce que
l’on ne permettrait pas au simple citoyen, comme de polluer
ou de vendre des produits dangereux pour la santé! Double
discours pour le citoyen et le citoyen corporatif…
Un livre que j’ai aimé et que j’ai annoté
à plusieurs occasions, car il fait une excellente critique
du mal sécuritaire caractéristique de notre époque.
Et comme le dit l’auteur à la toute fin du livre, ses
3 dernières lignes en fait :
« Trois siècles et demi après sa naissance,
le moyen le plus efficace de faire reculer la prison reste encore
et toujours de faire avancer les droits sociaux et économiques.
» (p. 310)
Un livre pour tous les citoyens intéressés par la
chose publique et politique, les intervenants sociocommunautaires,
les criminologues, les sociologues et même les politiciens,
car il montre qu’il faut opposer un contre discours et surtout
un contre pouvoir face au discours idéologique actuel, qui
a tendance à criminaliser les comportements sociaux minoritaires,
poussé par la droite conservatrice de Washington qui veut
imposer sa vision au reste du monde et qui a les moyens financiers,
idéologiques et de communication de masse pour le faire!
Arrière de couverture
Le tour résolument punitif pris par les politiques pénales
lors de la dernière décennie ne relève pas
du simple diptyque «crime et châtiment». Il annonce
l’instauration d’un nouveau gouvernement de l’insécurité
sociale visant à façonner les conduites des hommes
et des femmes pris dans les turbulences de la dérégulation
économique et de la reconversion de l’aide sociale
en tremplin vers l’emploi précaire. Au sein de ce dispositif
«libéral-paternaliste», la police et la prison
retrouvent leur rôle d’origine : plier les populations
indociles à l’ordre économique et moral émergent.
C’est aux États-Unis qu’a été inventée
cette nouvelle politique de la précarité, dans le
sillage de la réaction sociale et raciale aux mouvements
progressistes des années 1960 qui sera le creuset de la révolution
néolibérale. C’est pourquoi ce livre emmène
le lecteur outre-Atlantique afin d’y fouiller les entrailles
de cet État carcéral boulimique qui a surgi sur les
ruines de l’État charitable et des grands ghettos noirs.
Il démontre comment, à l’ère du travail
éclaté et discontinu, la régulation des classes
populaires ne passe plus par le seul bras, maternel et serviable,
de l’État social mais implique aussi celui, viril et
sévère, de l’État pénal.
Et pourquoi la lutte contre la délinquance de rue fait désormais
pendant et écran à la nouvelle question sociale qu’est
la généralisation du salariat d’insécurité
et à son impact sur les espaces et les stratégies
de vie du prolétariat urbain.
En découvrant les soubassements matériels et en démontant
les ressorts de la «pensée unique sécuritaire»
qui sévit aujourd’hui partout en Europe, et singulièrement
en France, ce livre pointe les voies possibles d’une mobilisation
civique visant à sortir du programme répressif qui
conduit les élites politiques à se servir de la prison
comme d’un aspirateur social chargé de faire disparaître
les rebuts de la société de marché.
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