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Un autre jalon pour sortir de l’enfermement idéologique!
Commentaires autour du livre de xxxxxx, 2004,
Punir les pauvres, Le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale, France : Agone
Michel Handfield (11 août, 2005, Societas Criticus Vol 7 no. 3)

Avertissement
Mail de Loïc Wacquant septembre 2010
Merci de retirer toute mention de l'ouvrage PUNIR LES PAUVRES de votre site: il s'agit d'une version contrefaisante, version truquee et tronquee de mon travail publiee sans contrat ni bon a tirer par Agone, contre ma volonte explicite et expresse. Cet ouvrage est une tromperie; ce n'est pas le mien; il ne figure pas a ma bibliographie, merci de ne pas me l'attribuer. Vous pouvez lire la version complete et conforme de mon travail en anglais, PUNISHING THE POOR, Duke University Press, 2008.
Cordialement,
Loïc Wacquant
Professor, University of California, Berkeley Chercheur, Centre de sociologie européenne, Paris http://sociology.berkeley.edu/faculty/wacquant/
Department of Sociology University of California-Berkeley Berkeley CA 94720 USA fax 510/642-0659



Origine : http://www.netrover.com/~stratji/delinkanintellectuel.htm#Pauvres


Combattre la pauvreté? Il n’y aurait rien de plus simple que d’investir dans le développement social et communautaire; la solidarité. L’État comme arbitre du partage social. Mais ce serait trop simple. Et surtout ne serait-ce pas un encouragement à ceux qui ne font rien? Mais ces gens qui ne font rien selon les standards de l’économie de marché, qui sont-ils? Gaugin aurait été un de ceux-là; un individu à réintégrer sur le marché du travail « productif »! Pourtant ces mêmes chantres de l’économie de marché sont ceux qui paient aujourd’hui des dizaines de millions de dollars pour ses toiles, car ce sont des valeurs sûres! Combien de ces déviants à qui l’on refuse la moindre aide de l’État, alors que l‘on ouvre les goussets au moindre concepteur d’armes et vendeurs de système de sécurité, sont peut être des génies que l’on tue par précarisation?

Ce livre ne le dit pas comme ça, mais c’est de ce dont il traite : l’idéologie néolibérale triomphante qui fait que l’on réduit l’aide sociale et les programmes sociaux, car ils sont réputés tenir les gens dans la dépendance selon les théories ultraconservatrice qui ont actuellement cours à Washington et dans les capitales du « monde libre » ! Ces règlements et ces lois qui criminalisent ce qui était autrefois acceptable, comme les lois contre le flânage qui font que 3 ou 4 sans emploi discutant trop longtemps ou trop fort à 2 heure de l’après-midi sur le même banc de parc ou de métro sont suspects et peuvent être verbalisés, criminalisés, voir emprisonnés pour ne pas circuler! Cette pensée sécuritaire qui fait que l’on peut accroître, sans trop d’opposition, les budgets de défense, de police ou de construction de pénitenciers mais qu’à la moindre hausse des budgets sociaux il faut se justifier, car c’est mal vu! Cette pensée qui dit que « les pauvres s’adonnent au crime parce que l’État, en leur prêtant secours avec trop d’empressement, les entretient dans la paresse et le vice, les condamnant ainsi à la pire des « dépendances », celle qui fait d’eux des « toxicomanes de l’assistances », (p. 167) mais qui « omet la criminalité en col blanc » (p. 42)! Au nom de la compétitivité l’on soutient pourtant les entreprises par des lois et des subventions sans dire que cela « les entretient dans la paresse », les empêchant d’être davantage compétitives et créatrices! On leur permet même de faire ce que l’on ne permettrait pas au simple citoyen, comme de polluer ou de vendre des produits dangereux pour la santé! Double discours pour le citoyen et le citoyen corporatif…

Un livre que j’ai aimé et que j’ai annoté à plusieurs occasions, car il fait une excellente critique du mal sécuritaire caractéristique de notre époque. Et comme le dit l’auteur à la toute fin du livre, ses 3 dernières lignes en fait :

« Trois siècles et demi après sa naissance, le moyen le plus efficace de faire reculer la prison reste encore et toujours de faire avancer les droits sociaux et économiques. » (p. 310)

Un livre pour tous les citoyens intéressés par la chose publique et politique, les intervenants sociocommunautaires, les criminologues, les sociologues et même les politiciens, car il montre qu’il faut opposer un contre discours et surtout un contre pouvoir face au discours idéologique actuel, qui a tendance à criminaliser les comportements sociaux minoritaires, poussé par la droite conservatrice de Washington qui veut imposer sa vision au reste du monde et qui a les moyens financiers, idéologiques et de communication de masse pour le faire!

Arrière de couverture

Le tour résolument punitif pris par les politiques pénales lors de la dernière décennie ne relève pas du simple diptyque «crime et châtiment». Il annonce l’instauration d’un nouveau gouvernement de l’insécurité sociale visant à façonner les conduites des hommes et des femmes pris dans les turbulences de la dérégulation économique et de la reconversion de l’aide sociale en tremplin vers l’emploi précaire. Au sein de ce dispositif «libéral-paternaliste», la police et la prison retrouvent leur rôle d’origine : plier les populations indociles à l’ordre économique et moral émergent.

C’est aux États-Unis qu’a été inventée cette nouvelle politique de la précarité, dans le sillage de la réaction sociale et raciale aux mouvements progressistes des années 1960 qui sera le creuset de la révolution néolibérale. C’est pourquoi ce livre emmène le lecteur outre-Atlantique afin d’y fouiller les entrailles de cet État carcéral boulimique qui a surgi sur les ruines de l’État charitable et des grands ghettos noirs. Il démontre comment, à l’ère du travail éclaté et discontinu, la régulation des classes populaires ne passe plus par le seul bras, maternel et serviable, de l’État social mais implique aussi celui, viril et sévère, de l’État pénal.
Et pourquoi la lutte contre la délinquance de rue fait désormais pendant et écran à la nouvelle question sociale qu’est la généralisation du salariat d’insécurité et à son impact sur les espaces et les stratégies de vie du prolétariat urbain.

En découvrant les soubassements matériels et en démontant les ressorts de la «pensée unique sécuritaire» qui sévit aujourd’hui partout en Europe, et singulièrement en France, ce livre pointe les voies possibles d’une mobilisation civique visant à sortir du programme répressif qui conduit les élites politiques à se servir de la prison comme d’un aspirateur social chargé de faire disparaître les rebuts de la société de marché.