Source : EcoRev' - Revue critique
d'écologie politique
De l'utilité du trépied (pour bloquer une rue)
Bloquer une rue en érigeant un trépied au sommet duquel est suspendu
un-e militant-e est une idée de Reclaim the Streets,
organisation britannique aux actions festives et revendicatives (plantation
d'arbres dans le bitume d'une autoroute, création sauvage de pistes
cyclables, organisation de fêtes de rue [1],
etc.).
Chiche !, les jeunes écolos alternatifs solidaires, ont repris ce
concept en 1998 à l'occasion de la journée sans voiture (22 septembre) :
les militants d'Ile-de-France ont ainsi bloqué les Champs
Elysées le matin (avec le soutien actif des Verts de Paris) et un
autre grand boulevard le soir, en signe de protestation contre le
dispositif trop peu ambitieux de cette journée d'action publique pour
la réduction du transport automobile.
Préalable L'intérêt du concept du trépied est que les forces
de l'ordre ne peuvent pas déloger les militants, étant
donné que la personne qui se trouve suspendue en haut du trépied
risque une chute de 4 mètres environ, si elle ne descend pas de
son plein gré. Nous vous recommandons toutefois la plus grande prudence
étant donné que les forces de l'ordre intervenues ce jour- là n'ont
pas su prêter une oreille attentive à nos recommandations.
L'installation du trépied pour une action coup de poing nécessite
plusieurs essais. Ne vous lancez pas dans l'aventure avant de l'avoir
monté au moins trois ou quatre fois dans une cour, un champ, bref
en catimini...
Il est préférable de transporter le trépied jusqu'au lieu de l'action
en ayant préalablement fixés les colliers tournants, le mousqueton
et les cordes pour gagner en rapidité.
Comment monter le trépied ?
Effectif militant de 5 personnes au moins
3 tubes de métal solides d'une longueur de 6 mètres, environ
1 baudrier, un mousqueton et 1 bonne corde (pour se suspendre)
Fixer les 3 barres (posées à plat au sol) à l'aide des colliers
tournants en les maintenant parallèles de manière à bien serrer
les boulons, un des colliers étant fixé bien plus bas que le deuxième
(cf. schéma). Il faut faire plusieurs essais avant de trouver la
bonne façon de les assembler (et resserrer les boulons à plusieurs
reprises).
Fixer la deuxième corde au sommet du trépied (noeud de chaise
ou noeud en 8).
Il faut répartir les rôles, en plaçant au moins...
1 personne par barre pour hisser les deux pieds principaux en marchant
dessous, de la cime vers la base
1 personne pour empoigner l'extrémité du troisième pied, reculer
et faire basculer, le moment venu, le trépied en tipi
2 personnes à la base des 2 premiers pieds pour les empêcher de
glisser (non négligeable)
On peut peindre un "G", un "M" et un "D" (gauche, milieu, droite)
pour faciliter et donc accélérer la montée du trépied (on peut également
rendre les pieds moins glissants en mettant du tissu à l'extrémité
du cylindre).
Relier ensuite les 3 barres avec une corde (à un mètre du sol),
en faisant de préférence un bon n ?ud autour de chaque barre.
Dernière étape :
une personne escalade une des barres et s'accroche avec un bon mousqueton
à la corde du sommet (le reste du groupe stabilise le trépied en
le maintenant, surtout pendant l'ascension).
Version anglophone du manuel du trépied (Reclaim The Streets) :
http://rts.gn.apc.org/tripod1.htm
[1] Cf. Le kit
militant du numéro 7 d'EcoRev'.
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