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Source EcoRev' - Revue critique
d'écologie politique
Le kit militant : kit
militant
S'informer et militer avec internet
Gilles Klein S'informer
et militer avec internet
Dans chaque numéro, la rubrique kit donne des billes aux militant-e-s.
Gilles Klein, de l'agence Indymedia, prodigue ici quelques analyses
et conseils aux apprentis internautes.
Schizophrène, internet, qui dans sa structure est devenue la propriété
des multinationales, donne, de lui-même, les adresses des sites militants.
Tapez par exemple "mondialisation", "nucléaire" ou "OGM" dans google.com
et vous aurez les sites les plus intéressants CONTRE la mondialisation
libérale, CONTRE le nucléaire et CONTRE les OGM. Allez dans les rubriques
"liens" de ces sites et vous aurez une information quasi exhaustive
sur ces sujets.
La deuxième révolution du web militant
Initialement, les sites militants étaient unidirectionnels : l'information
allait du site vers ses visiteurs, et les outils essentiels d'internet,
listes de discussions et de diffusions étaient contrôlés par des
modérateurs. Ces sites centralisés calquaient en somme le mode de
fonctionnement des organisations traditionnelles, militantes ou
autres.
Mais depuis Seattle (novembre 1999), le web militant a amorcé
une transition. De source d'information, il devient un véritable
moyen de coordination et d'action. La fronde anti-mondialisation
libérale est en train d'inventer une nouvelle utilisation d'internet.
La première nouveauté, c'est l'autogestion réelle, et intercontinentale
grâce à internet, de l'organisation de ces manifestations.
La seconde, c'est la complète ouverture et le manque, volontaire
de confidentialité. L'un des animateurs du site Indymedia d'Australie
pendant les Jeux Olympiques explique ce fonctionnement : "Au départ
nous avons voulu maîtriser les listes de diffusion (…) pour
éviter les écoutes et diffuser le moins possible d'informations
aux forces de l'ordre. Mais très vite nous nous sommes aperçus que
nous devenions de plus en plus paranoïaques. Et cela nous empêchait
de nous organiser efficacement. Nous sommes revenus au principe
de fonctionnement d'Indymedia. Tout le monde peut publier de l'information
sur le site, les listes parlent ouvertement de la préparation des
actions, (...) des formations à l'action non violente sont proposées
et l'on parle ouvertement des prochaines actions envisagées dont
les objectifs sont décidés en commun. Et bizarrement, la police
n'a jamais cru à cette transparence et doit toujours chercher quelle
organisation a manipulé ces contre-manifestations. Alors que tout
était annoncé clairement sur le site..." [1]
Ces innovations ont permis le succès de manifestations partout
dans le monde et de reposer avec une force inégalée depuis 25 ans
la question d'un contrôle collectif, politique, des forces économiques
à l'échelle mondiale. La coordination contre l'AMI et Seattle ont
inauguré la "stratégie du vampire." Prague a vu reculer, pour la
première fois, le F.M.I. (qui fêtait son cinquantenaire), en l'obligeant
à écourter d'une journée sa réunion. Aujourd'hui plus aucune ville
ne veut accueillir sa prochaine réunion annuelle ! Et pourtant il
n'y avait que 15 000 à 20 000 manifestants (face à 40 000 lobbyistes
et 20 000 policiers), mais il y avait aussi près d'un million de
connexions sur les sites du réseau d'Indymedia, des dizaines de
reportages et une campagne internationale contre les tortures et
les mauvais traitements subis par les manifestants pendant et après
les arrestations policières.
http://www.indymedia.org
Au-delà de la diffusion d'information , le web militant devient
donc un véritable instrument, décentralisé, autogéré et ouvert de
coordination internationale contre la mondialisation libérale.
Le réseau Independant media center (indymedia) est un des fers
de lance de cette nouvelle utilisation d'internet. Il a été créé
pour couvrir les manifestations contre le FMI à Seattle l'année
dernière. C'est un regroupement de sites d'actualités activistes,
alimenté par des intervenants bénévoles de divers horizons. Le parti
pris est de suivre l'actualité d'une façon engagée, du côté de ceux
qui luttent pour une société plus juste. L'usage de caméras et appareils
photos numériques permet d'être aussi rapide que les télévisions
dominantes. Avec une trentaine de sites Indymedia à travers le monde,
Indymedia est devenu en quelque mois un véritable contre-pouvoir
médiatique. En Israël, Indymedia couvre l'actualité des pacifistes
et des objecteurs de conscience. À Prague, Indymedia a filmé les
violences policières et mené campagne contre les tortures, ce qui
a contraint le premier ministre et le ministre de l'Intérieur de
la République tchèque à se justifier devant les télévisions (le
site français d'Indymedia participe à cette campagne : http://www.france.indymedia.org).
Aux États-Unis, Indymedia a suivi la campagne occultée par les media
dominants de Ralph Nader… Et bien sûr Indymedia participe
activement aux manifestations contre le FMI, la Banque Mondiale…
Quelques adresses en guise de kit du web-résistant
http://transnationale.org :
une base de données militante sur les multinationales. Tout y est,
du croisement des actionnaires à la photo des succursales...
http://www.attac.org : le site
d'Attac, très complet et riche en textes de fond sur la mondialisation.
http://www.greenpeace.fr/ :
le site en français de Greenpeace avec notamment la liste des aliments
contenant des OGM.
http://www.OGMdangers.org
http://www.confederationpaysanne.fr :
pour tout ce qui concerne l'agriculture et les OGM.
http://e-connerie.com/c.html :
un site anti-startup et société de consommation avec humour et information.
Une rubrique de liens très bien fournie.
http://www.agora21.org/ :
le site de référence sur le développement durable. Très complet,
très dense. Avec plusieurs listes de diffusion vraiment intéressantes.
http://www.bok.net/pajol/ :
pour suivre l'actualité des associations de sans papiers.
http://www.freespeech.org/ :
une télé sur Web. Des reportages décapants sur les résistances.
http://www.minirezo.net/ :
un portail, "décalé à gauche", qui propose chaque jour une sélection
d'article et de sites à contre-courant.
Infozone : http://www.samizdat.net :
peut-être le centre d'information le plus complet sur les luttes
sociales et politiques en France.
http://www.infonucleaire.org :
la base de donnée antinucléaire la plus complète
http://www.freenetproject.org/ :
la volonté de développer une autre conception du web avec le principe
du "peer-to-peer" ("pair à pair", échange de fichiers directement
entre ordinateurs particuliers) ou encore freenet (faire de chaque
ordinateur connecté un "nœud", à la fois client et serveur)
http://collectif.littoral.free.fr : tout ce que vous ne lirez jamais
ailleurs sur les marées noires. >
Sur chacun des ces sites, vous trouverez d'autres liens sélectionnés
qui vous permettront de surfer sans perdre de temps à la pêche à
l'info.Mais les sites n'offrent pas tout. Pour être bien informé,
Il est conseillé de s'inscrire à des mailing listes. Ainsi vous
recevrez par e-mail de l'info en direct. Outre les listes liées
à des sites cités plus haut (http://attac.org/listfr.htm ;
http://www.samizdat.net/infos,
ogm@egroups.fr), faites aussi un tour
sur cette bonne liste anti-mondialisation en anglais :
http://www.egroups.com/group/antiimf2000
[1] Sur l'effet de surprise créé par
cette ouverture totale à Seatle, voir notre article sur le Direct
Action Network dans le n°0 d'EcoRev'.
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