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Halte à la prostitution aux Jeux Olympiques d'Athènes !
15-04-2004

Origine : http://www.planning-familial.org/actualites/index.php?select=119&mots=

Monsieur Jacques Chirac, Président de la République,
Monsieur Dominique de Villepin, Ministre des Affaires Etrangères,
Monsieur Gilles de Robien, Ministre du Tourisme
Monsieur Jean François Lamour, Ministre des Sports,
Madame Nicole Ameline, Ministre déléguée à la Parité et de l'Egalité professionnelle,
Monsieur Léon Bertrand, Secrétaire d'Etat au Tourisme,
Monsieur le Président du Comité National Olympique,
Mesdames et Messieurs les Présidentes et Présidents des Fédérations sportives,

À la veille des Jeux Olympiques d'Athènes, nous souhaitons attirer votre attention sur les risques d'accroissement exponentiel de la traite des femmes aux fins de prostitution. En effet, nous avons été informées des tentatives d'assouplissement des mesures répressives contre le proxénétisme national et transnational par le Gouvernement Grec à la demande de la Municipalité d'Athènes, pour qu'à cette occasion 20 000 personnes prostituées supplémentaires soient à la disposition des athlètes et des touristes. Déjà, les Jeux Olympiques de Sidney avaient été l'occasion d'une explosion de cette forme d'esclavage particulièrement inique et d'une recrudescence d'ouverture de « bordels ».

De nombreuses institutions internationales, comme l'O.I.M. et Interpol ont depuis longtemps identifié la Grèce comme étant une plaque tournante des trafics, de transit et de destination pour des femmes de l'Est notamment des Balkans.
Les Jeux Olympiques ont cette année une portée doublement symbolique, d'une part, parce qu'ils se déroulent dans un pays où sont ancrées les racines de cette grande manifestation sportive, et que dans cette période troublée de l'histoire mondiale, ils doivent représenter encore plus cette trêve où les valeurs de paix et d'égalité doivent trouver toutes leurs expressions.

Selon la charte olympique, la violation de ces principes pourra conduire « les parties olympiques » à saisir la commission d'éthique qui après avoir relevé des manquements aux règles pourra proposer à la commission exécutive du Comité International Olympique les sanctions qui pourraient être prises contre les auteurs.

La France, qui, ces dernières années, a défendu avec vigueur les principes d'universalité et les droits attachés à la personne humaine, doit s'élever contre cette forme de violence et d'esclavage de femmes adultes et mineures incompatibles avec les principes du mouvement olympique. D'autant plus que, sur la scène internationale, elle a su défendre avec force les conventions des Nations Unies, lors de toutes les négociations relatives à la traite des personnes et l'exploitation de la prostitution d'autrui.

Nous rappelons que l'olympisme moderne, initié en 1894 par le français Pierre de Coubertin, s'appuie sur des principes fondamentaux basés sur une philosophie de la vie alliant le sport, la culture et l'éducation. Selon le code d'éthique du Comité International Olympique, « les parties olympiques », dont la ville hôte où se déroulent les jeux, s'obligent à respecter certaines règles :
- la sauvegarde de la dignité humaine,
- qu'aucune pratique attentatoire à l'intégrité physique ou intellectuelle des participants ne soit tolérée,
- assurer aux athlètes les conditions de sécurité et de bien être à leur équilibre physique ou moral,
n'accepter ou proposer aucun avantage ou services occultes sous quelques formes que ce soit,
s'abstenir de tout comportement susceptible de porter atteinte à la réputation du mouvement olympique,
- ne pas être liées à des entreprises dont l'activité serait incompatible avec les principes de la charte olympique et du code éthique du Comité International Olympique.

Toujours selon le code d'éthique du Comité International Olympique, au nom des principes d'humanisme, de fraternité et de respect de la personne humaine qui inspire l'idéal olympique, « les parties olympiques » s'attachent à ce que le Gouvernement du pays organisateur des Jeux s'engage à respecter scrupuleusement les principes fondamentaux de la charte olympique et de code d'éthique du Comité International Olympique.

Parce que, selon nous, l'olympisme rassemble et n'avilit pas, nous vous demandons d'agir afin que les athlètes qui à cette occasion défendront les couleurs de la France, les délégations et supporters français ne soient pas complices de cet esclavage en ayant recours à ces services sexuels marchands qui portent atteinte aux droits fondamentaux et à la dignité de la personne humaine.

Je signe ce courrier à l'initiative de l'Observatoire français d'ONGs contre les violences faites aux femmes.

Signatures à retourner à :
Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes
6, rue Béranger
75 003 PARIS