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Origine :
http://www.planning-familial.org/actualites/index.php?select=119&mots=
Monsieur Jacques Chirac, Président de la République,
Monsieur Dominique de Villepin, Ministre des Affaires Etrangères,
Monsieur Gilles de Robien, Ministre du Tourisme
Monsieur Jean François Lamour, Ministre des Sports,
Madame Nicole Ameline, Ministre déléguée à
la Parité et de l'Egalité professionnelle,
Monsieur Léon Bertrand, Secrétaire d'Etat au Tourisme,
Monsieur le Président du Comité National Olympique,
Mesdames et Messieurs les Présidentes et Présidents
des Fédérations sportives,
À la veille des Jeux Olympiques d'Athènes, nous souhaitons
attirer votre attention sur les risques d'accroissement exponentiel
de la traite des femmes aux fins de prostitution. En effet, nous
avons été informées des tentatives d'assouplissement
des mesures répressives contre le proxénétisme
national et transnational par le Gouvernement Grec à la demande
de la Municipalité d'Athènes, pour qu'à cette
occasion 20 000 personnes prostituées supplémentaires
soient à la disposition des athlètes et des touristes.
Déjà, les Jeux Olympiques de Sidney avaient été
l'occasion d'une explosion de cette forme d'esclavage particulièrement
inique et d'une recrudescence d'ouverture de « bordels ».
De nombreuses institutions internationales, comme l'O.I.M. et Interpol
ont depuis longtemps identifié la Grèce comme étant
une plaque tournante des trafics, de transit et de destination pour
des femmes de l'Est notamment des Balkans.
Les Jeux Olympiques ont cette année une portée doublement
symbolique, d'une part, parce qu'ils se déroulent dans un
pays où sont ancrées les racines de cette grande manifestation
sportive, et que dans cette période troublée de l'histoire
mondiale, ils doivent représenter encore plus cette trêve
où les valeurs de paix et d'égalité doivent
trouver toutes leurs expressions.
Selon la charte olympique, la violation de ces principes pourra
conduire « les parties olympiques » à saisir
la commission d'éthique qui après avoir relevé
des manquements aux règles pourra proposer à la commission
exécutive du Comité International Olympique les sanctions
qui pourraient être prises contre les auteurs.
La France, qui, ces dernières années, a défendu
avec vigueur les principes d'universalité et les droits attachés
à la personne humaine, doit s'élever contre cette
forme de violence et d'esclavage de femmes adultes et mineures incompatibles
avec les principes du mouvement olympique. D'autant plus que, sur
la scène internationale, elle a su défendre avec force
les conventions des Nations Unies, lors de toutes les négociations
relatives à la traite des personnes et l'exploitation de
la prostitution d'autrui.
Nous rappelons que l'olympisme moderne, initié en 1894 par
le français Pierre de Coubertin, s'appuie sur des principes
fondamentaux basés sur une philosophie de la vie alliant
le sport, la culture et l'éducation. Selon le code d'éthique
du Comité International Olympique, « les parties olympiques
», dont la ville hôte où se déroulent
les jeux, s'obligent à respecter certaines règles
:
- la sauvegarde de la dignité humaine,
- qu'aucune pratique attentatoire à l'intégrité
physique ou intellectuelle des participants ne soit tolérée,
- assurer aux athlètes les conditions de sécurité
et de bien être à leur équilibre physique ou
moral,
n'accepter ou proposer aucun avantage ou services occultes sous
quelques formes que ce soit,
s'abstenir de tout comportement susceptible de porter atteinte à
la réputation du mouvement olympique,
- ne pas être liées à des entreprises dont l'activité
serait incompatible avec les principes de la charte olympique et
du code éthique du Comité International Olympique.
Toujours selon le code d'éthique du Comité International
Olympique, au nom des principes d'humanisme, de fraternité
et de respect de la personne humaine qui inspire l'idéal
olympique, « les parties olympiques » s'attachent à
ce que le Gouvernement du pays organisateur des Jeux s'engage à
respecter scrupuleusement les principes fondamentaux de la charte
olympique et de code d'éthique du Comité International
Olympique.
Parce que, selon nous, l'olympisme rassemble et n'avilit pas, nous
vous demandons d'agir afin que les athlètes qui à
cette occasion défendront les couleurs de la France, les
délégations et supporters français ne soient
pas complices de cet esclavage en ayant recours à ces services
sexuels marchands qui portent atteinte aux droits fondamentaux et
à la dignité de la personne humaine.
Je signe ce courrier à l'initiative de l'Observatoire français
d'ONGs contre les violences faites aux femmes.
Signatures à retourner à :
Coordination française pour le Lobby Européen des
Femmes
6, rue Béranger
75 003 PARIS
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