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Origine : http:www.sens-public.orgspip.php?article488
Résumé : L’article analyse la commémoration,
scolaire et médiatique, de la lettre de Guy Môquet,
qui donne lieu à une réécriture de l’histoire
laquelle consiste, sur fond de rejet de la repentance, à
substituer la « victime résistante », elle-même
dépouillée de toute identité politique, à
la « victime juive », dont le souvenir ne peut éviter
de se rappeler la détestable mais réelle collaboration.
Révisionnisme subtil et indirect en vue d’une représentation
sacrificielle mais aimable de la patrie.
La commémoration d'État est une remémoration
officielle et obligatoire. Elle consiste à diffuser dans
l'espace public des signes éminents dont la permanence dans
le corps social exige une inscription individuelle et psychologique.
Ici, la lettre de Guy Môquet, symbole 1 des « autres
lettres » et « de tous les autres fusillés »
(Bulletin Officiel du 30 août 2007 2) est un signe polysémique
qui renvoie pêle-mêle à la Résistance,
au sacrifice, aux valeurs de liberté et d'engagement politique
(donc aussi au communisme), au patriotisme (à la «
fierté » nationale), à l'amour filial, à
la jeunesse. Toutes notions chargées autant d'affects que
de concepts.
Apparemment, il semble bien difficile d'en contester la légitimité,
en raison du droit de l'État de créer des commémorations
et du droit des élus d'en choisir les modalités. Pourtant,
la communication sur ce monument mémoriel est paradoxale
: elle contient des injonctions contradictoires, susceptibles de
sidérer, et surtout des implications symboliques qui supposent
des remaniements plus qu'embarrassants.
Le premier problème est le pathos. La lettre de cet adolescent,
de cet « enfant », est très émouvante.
Le risque est non nul que l'émotion envahisse le lecteur
ou l'auditeur et qu'ainsi, la réflexion devienne, sinon impossible,
du moins difficile. Susciter des affects de pitié et d'indignation,
de compassion et d'admiration, n'est pas en soi chose nuisible :
tout dépend du cadre dans lequel ces sentiments reçoivent
sens et portée. Le Bulletin Officiel prescrit explicitement
que la lecture soit suivie d'une « réflexion collective
» ; de telle sorte que, si l'on admet que les professeurs
font leur travail de transmission de connaissance et ne se livrent
pas à une amplification du pathétique, l'argument,
qui affirme que serait nié le principe selon lequel l'École
doit privilégier l'approche critique et réfléchie
3, n'est pas entièrement recevable. En effet, il fait comme
si les enseignants n'avaient aucune marge de manœuvre dans
l'espace scolaire et comme si, au sein même de leur travail,
ils devaient se conformer non seulement à la lettre des directives
(obligation professionnelle normale) mais aussi à leur esprit
(ici une adhésion problématique à une sorte
de propagande).
Certes, il est possible et néfaste que ce pathos tende à
brouiller la complexité historique, et que la lettre, lue
sans repère précis, soit reçue comme détachée
de toute situation concrète et favorise ainsi une fâcheuse
hystérisation 4. Cependant, là encore, les professeurs
auront eu à cœur de décrire précisément
le contexte historique exact de l'assassinat de ce garçon
et plus généralement la pluralité des Résistances
5.
Mais il y a le clip vidéo 6 réalisé par François
Hans et diffusé à la télévision le lundi
22 octobre 2007. Le contexte de la Résistance y est à
peu près absent ; seuls des casques allemands et un officier
permettent de situer approximativement la scène. Aucune allusion
aux « camarades » ; seul, un vague poing levé,
dans un coin, signale discrètement que Guy Môquet fut
« communiste » ; on ne peut deviner pourquoi ce garçon
est fusillé. Le fil narratif très simple (la rédaction
de la lettre puis l'exécution) supporte un morcellement des
plans, ponctués de ralentis à répétition.
Le clip vidéo est construit par analogie avec la réminiscence
émouvante d'un passé douloureux : l'émotion
mémorielle fonctionne par flashs, au moyen d'images chargées
d'affects qui surgissent dans l'esprit et envahissent de manière
obsédante la conscience. Le film imite ce trait afin d'accroître
le pathétique jusqu'au mélodrame, dans une sorte de
sidération iconique.
Beaucoup de signes d'intemporalité. Une sorte d'éternité
plane, signifiée par des couleurs tirant sur le noir et blanc
et des corps désincarnés. Les fusillades ne font couler
aucun sang ; seule une main anonyme, sur un barbelé, saigne.
Ces corps se rapprochent de la statue, ils sont faits de la matière
des héros, qui sont des surhommes, c'est-à-dire des
dieux (une sorte de marbre vivant). Une euphémie lénitive
et une abstraction infantile dominent cette reconstitution de carnaval.
Les méchants sont physiquement hideux et sont ainsi faciles
à reconnaître. Le poteau de l'exécution convoque
l'imagerie chrétienne, la matrice iconique de la croix vient
souligner le sacrifice de soi comme un acte absolument aimable.
L'atmosphère est archaïque : c'est le combat du chevalier
blanc contre les forces du mal. La Résistance entre ainsi
dans la légende, à peine dans le mythe, plutôt
dans l'hagiographie.
Peut-être s'agit-il de récupérer un symbole
de l'opposition communiste afin de priver celle-ci d'un signe de
reconnaissance (la tactique de « l'ouverture 7 ») ;
certainement de reprendre à son compte l'amour de la patrie
mais vidée de toute implication politique. Cet éloge
du sacrifice et de la piété filiale font signe vers
des notions dépolitisées de la famille et de la patrie.
La Résistance devient un décor, un fond consensuel
et aimable, pour une exaltation du don total de soi. L'indétermination
du bien en vue duquel un sacrifice est demandé ne peut qu'inquiéter.
Une telle exploitation de la jeunesse en vue d'une idée purement
émotionnelle de la patrie est choquante et suspecte.
Le BO du 30 août 2007 cite le discours 8 du président
de la République, le 16 mai dernier, au monument de la Cascade
du bois de Boulogne 9 : « Soyez fiers de vos aînés
qui vous ont tant donné ; aimez la France car c'est votre
pays et que vous n'en avez pas d'autre ». Étrange formule
qui signale une obsession et un remaniement.
L'obsession des étrangers, ceux qui ont deux pays : un pays
d'origine et un pays d'adoption. Difficile de ne pas se souvenir
d'une phrase de la campagne électorale : « La France,
aimez-la ou quittez-la » 10. Dire « vous n'en avez pas
d'autre », c'est enjoindre de briser toute référence
à une terre étrangère, c'est poser une injonction
de fusion, c'est rejeter à la fois la possibilité
du cosmopolitisme et la réalité de l'apatridie, c'est
nier la pluralité humaine : exiger de n'être que d'un
seul lieu. Monisme culturel, monolithisme politique et social.
Un remaniement. La victime résistante est appelée
ici à se substituer à la victime juive. Cette dernière,
malgré son innocence absolue, renvoie une image de la France
dont il est difficile d'être fier : la collaboration, la dénonciation,
la participation à la déportation. La victime résistante
est un support pour une fierté légitime (le seul crime
de Guy Môquet est d'avoir distribué un tract : il est
innocent). Il est vrai que le candidat puis le président
ont sonné la fin du temps de la repentance : « La France
n'a pas commis de génocide » 11. En même temps
que le communisme de Guy Môquet, et plus généralement
la pluralité des Résistances, sont effacés
du tableau de l'histoire de France, les Juifs de France, déportés,
assassinés.
Claironner qu'on en a fini avec la repentance ne vaut pas que pour
la colonisation : cela concerne aussi la collaboration dont il n'y
a plus lieu de se repentir 12. La manœuvre est habile : il
sera quand même malaisé d'accuser cette commémoration
de révisionniste, puisque, avec la référence
à la Résistance, c'est aussi la collaboration qui
est évoquée. Précisément, évoquée
seulement. La condamnation - par la même voix - de la repentance
redouble sa mise de côté.
La lettre de Guy Môquet 13 n'a pas été choisie
seulement parce qu'elle permet de faire disparaître, dans
le flot d'émotions, le problème de la détermination
politique de la patrie ; elle a été élue parce
qu'elle permet de relancer la concurrence des victimes et de favoriser
la disparition des victimes juives, non pas sans doute par antisémitisme
mais parce que les assassins des Juifs ternissent le tableau dont
rêve le conseiller spécial. Cette commémoration
dit : oublions les victimes juives, oublions les collabos. Révisons
doucement l'histoire.
La double contrainte est donc bouclée. D'un côté,
lire cette lettre, c'est cautionner ces remaniements suspects, une
idée sacrificielle de la patrie, un éloge de l'engagement
dénué de tout contenu politique, un révisionnisme
subtil et indirect ; de l'autre côté, refuser sa lecture,
c'est faire violence à ce jeune homme si touchant, c'est
sembler rejeter la Résistance elle-même et la communauté
aimable obtenue grâce aux affects partagés. Dans les
deux cas, on se trahit soi-même. Subtile opération
de manipulation psycho-politique.
On peut toujours souhaiter que le conseiller, très «
spécial » en effet, scribe du président et peut-être
inspirateur de son idéologie politique, soit écarté.
Mais la question demeure : quelle fonction ce quasi-révisionnisme
joue-t-il dans l'ensemble de la politique de M. Sarkozy ?
Notes
1 Cette lettre a un statut symbolique ambigu : échantillon
et modèle. D'un côté, elle est un texte parmi
beaucoup d'autres ; de l'autre côté, elle a été
exhaussée très au-dessus de toutes les autres, lesquelles
tendent à disparaître. Dans le premier cas, une parmi
plusieurs, sa lecture suppose d'être replacée dans
son contexte particulier et d'être mise en perspective : ce
qui implique la conscience qu'il y en a bien d'autres (le Bulletin
Officiel propose, outre celle de Guy Môquet, quatre lettres
de fusillés prises dans le livre de Guy Krivopissko, La vie
à en mourir. Lettres de Fusillés (1941-1944), Taillandier,
Paris, 2003, et des poèmes ainsi que des extraits d'œuvres
de fiction ). Le symbolisme est cognitif si le symbolisant renvoie,
soit en lui-même soit par son cadre, à un symbolisé
suffisamment esquissé, un certain mélange de déterminé
et de déterminable, et qui ne fasse pas barrage à
son extension. Avec le point de vue « un texte parmi d'autres
», l'exemple comme échantillon, c'est toute l'épaisseur
de l'histoire qui revient à la surface. Dans le second cas,
« un texte plutôt que tous les autres », où
l'exemple a valeur de modèle, la fonction symbolique a une
portée épistémologique très faible.
En effet, la présidence de la République a choisi
une lettre dont la part d'affect est supérieure au contenu
cognitif ; son exhaussement exceptionnel, ses lectures multiples,
dans des contextes discursifs défavorables au lent travail
de la connaissance, tendent à écraser la densité
historique de l'époque, et à en faire un symbole moral
(cf. les critiques énoncées pendant la campagne électorale
du Comité de Vigilance sur les Usages de l'Histoire). Ici,
l'exemplarité cognitive est dissoute dans l'exemplarité
sentimentale, en l'occurrence un héroïsme sacrificiel.
? Cela dit, absolument parlant, on ne peut nier que la fonction
symbolique de la commémoration de la lettre de Guy Môquet
oscille entre l'échantillon et le modèle moral et
que cette oscillation ne peut être (provisoirement) fixée
que par des décisions locales, situationnelles voire individuelles.
2 BO du 30082007, Commémoration du souvenir de Guy Môquet
et de ses 26 compagnons fusillés.
3 Cf. l'Appel adopté par les professeurs du lycée
Carnot, où Guy Môquet fut élève : «
Comme enseignants, nous avons d'abord et essentiellement à
expliquer, à mettre en perspective, à éclairer
les zones plus obscures de la mémoire collective qui a tendance
à déformer ou à transformer les réalités
historiques, y compris pour les réduire, les simplifier,
les falsifier ou les instrumentaliser dans un sens ou dans un autre.
(...) Notre travail d'enseignant n'est pas de renchérir sur
des constructions qui magnifient, arrangent, voire manipulent la
réalité historique aux fins de masquer les méandres
de l'histoire réelle ou aux fins de glorifier, dans une pure
contagion émotionnelle, la valeur héroïque et
sublime d'une attitude indéniable de courage devant la mort.
Or, en nous enjoignant de lire à tous les élèves
cette lettre simple et poignante d'un jeune homme à sa famille
alors qu'il va être exécuté, c'est exactement
ce geste de commande émotionnelle qu'on nous demande de faire.
Cette injonction relève expressément de la volonté
de construire une morale d'État dont les enseignants seraient
chargés de porter la bonne parole d'autant plus impérieuse
qu'elle ferait communier la nation enfantine dans un recueillement
fusionnel présenté comme indiscutable, sous peine
d'être taxé d'esprit « anti-patriotique ».
4 Pathos, sidération, double contrainte et hystérie
sont pris au sens clinique. Une analyse psycho-politique cohérente
(dont le modèle a été construit par Platon
dans la République) ne peut faire l'économie d'un
conceptualité psychologique. La propagande est une technique
manipulatoire certes mais dont les ressorts sont aussi psychologiques
et qui requièrent une analyse propre.
5 D'une part, si l'unification historique des Résistances
a, grosso modo, bien eu lieu historiquement (le Mouvement Uni de
la Résistance en 1942, le Conseil National de la Résistance
en 1943), la diversité de la Résistance est elle aussi
indéniable (cf. le Mouvement de Libération nationale,
les Francs-Tireurs, Témoignage chrétien, etc.). Ainsi,
dans cette Résistance une quant à ses buts négatifs
(combattre les nazis) mais diverses quant à ses références
idéologiques, se côtoient communistes, socialistes,
radicaux, démocrates chrétiens, tenants de la droite
classique. D'autre part, les résistances sont diverses quant
à la forme : un Juste résiste en sauvant des Juifs
persécutés quoique son action n'implique éventuellement
aucun acte contre Vichy ou contre les nazis. Enfin, outre les résistances
politiques et militaires, existent des formes plus discrètes,
résiduelles, morales ou intellectuelles, sans effet immédiat
considérable mais cependant significatives au plan idéologique.
6 Clip vidéo réalisé par François Hans
et diffusé à la télévision, lundi 22
octobre 2007.
7 Le message est peut-être le suivant : les résistants,
même communistes, avaient une foi intime (attestée
par le don de soi d'un adolescent qu'on ne peut soupçonner
de calcul et de trafic) susceptible de servir à d'autres
fins. Tout se passe comme s'il s'agissait de dissoudre la référence
politique de l'action de Guy Môquet en la rattachant à
une vocation purement sacrificielle, laquelle peut très bien
coïncider avec une perspective religieuse. Le communisme est
en partie récupérable : son recyclage en religiosité
sacrificielle conserve l'exaltation mais supprime la contradiction
de l'engagement communiste avec la soumission de l'Église
aux puissances temporelles (cf. Pie X : « La société
humaine, telle que Dieu l'a établie, est composée
d'éléments inégaux. En conséquence,
il est conforme à l'ordre établi par Dieu qu'il y
ait dans la société humaine des princes et des sujets,
des patrons et des prolétaires, des riches et des pauvres,
des savants et des ignorants, des nobles et des plébéiens
» (décembre 1903). Cité par H. Pena-Ruiz dans
Dieu et Marianne, PUF, 2005). - Sur l'ouverture, et plus généralement,
sur la pratique sarkozyste de la politique, voir le dossier dans
le numéro d'Esprit de novembre 2007 : « Qu'est-ce que
le sarkozysme ? ».
8 Discours du président de la République, 16 mai
2007.
9 Vidéo du discours de Nicolas Sarkozy disponible sur Internet.
10 Cette injonction comminatoire n'a aucune signification tant
que demeurent indéterminés et l'idée de «
la France » et ce que signifie « aimer ». Si l'idée
de la France que M. Sarkozy a en vue consiste dans l'éloge
sans nuance du sacrifice, dans l'effort d'abolir Mai 68 (ce qui
est réellement visé par cette formule restant difficile
à déterminer), dans la politique économique
des cadeaux aux riches, dans la chasse à l'étranger,
dans la promotion de la délation, dans la croyance au déterminisme
génétique des existences individuelles, dans l'adoration
de l'argent (« travaillez plus pour gagner plus » où
l'on voit que la valeur est non pas le travail - lequel ? - mais
l'argent en vue duquel le travail n'est qu'un moyen parmi d'autres),
dans la démonstration médiatique et sans vergogne
que le responsable politique est parfaitement fondé à
utiliser ses fonctions pour jouir des richesses que les capitaines
d'industrie mettent à sa disposition en guise de remerciements
(le yacht et l'avion de M. Bolloré, etc.), autrement dit
la légitimation de la corruption, enfin dans un détournement
de la laïcité au profit de l'Église catholique
(cf. le discours de Latran du 20 décembre 2007, c'est-à-dire,
vue de manière synoptique, dans une version modernisée
et apparemment débrutalisée du pétainisme,
alors l'alternative imposée par M. Sarkozy perd de son évidence.
11 Discours de M. Sarkozy à Caen, le 9 mars 2007, puis à
Nice, le 30 mars.
12 Il est remarquable que cette commémoration ait été
encadrée par une critique de la repentance en amont, pendant
la campagne électorale, ainsi qu'en aval, à plusieurs
reprises, par exemple lors de l'incroyable discours de Dakar du
26 juillet 2007. Ainsi, rien ne dit explicitement, autour de la
lettre de Guy Môquet, qu'il faille oublier la collaboration
et le pétainisme ; mais le citoyen, spectateur de cette touchante
cérémonie, ne peut faire autrement qu'associer l'éloge
du sacrifice résistant et le bannissement de la repentance
publique en une synthèse qui marginalise un peu plus les
Juifs de France assassinés (repentance publique qui n'aura
donc duré qu'un temps, celui de Chirac, peut-être la
seule action politique positive dont on peut le créditer
- la commémoration de la Rafle du Vél' d'Hiv', le
16 juillet 1995, laquelle rafle n'est mentionnée qu'en passant
- cinq lignes - dans l'agenda, très chargé, du président
en date du 19 juillet 2007, disponible sur le site de l'Élysée).
Le révisionnisme habituel tend à être négationniste
; sa limite avec le négationnisme n'est que de degré,
non de nature ; mais il est trop grossier et la violence de son
modus operandi le rend socialement inefficace. Il s'agit ici plutôt
d'un révisionnisme subtil, moral autant que politique, où
l'opération de réécriture de l'histoire est
accomplie indirectement, comme un effet inconscient, grâce
à la disposition, dans l'espace public, de signes forts et
apparemment dispersés mais qui tissent discrètement
un certain tableau idéologique.
13 Il écrivit également ceci :
« Parmi ceux qui sont en prison
Se trouvent nos trois camarades
Berselli, Planquette et Simon
Qui vont passer des jours maussades.
Vous êtes tous trois enfermés
Mais patience, prenez courage
Vous serez bientôt libérés
Par tous vos frères d'esclavage.
Les traîtres de notre pays
Ces agents du capitalisme
Nous les chasserons hors d'ici
Pour instaurer le socialisme.
Main dans la main Révolution
Pour que vainque le communisme
Pour vous sortir de la prison
Pour tuer le capitalisme.
Ils se sont sacrifiés pour nous
Par leur action libératrice. »
(Krivopissko, Op. cit.).
Difficile, dans ces conditions, de parler de Guy Môquet, comme
de quelqu'un pour qui « la France comptait davantage que [son]
parti » (discours de M. Sarkozy, le 16 mai 2007).
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