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Origine :
http://www.monde-diplomatique.fr/2005/11/LATOUCHE/12900
Septembre a été le mois le plus chaud jamais enregistré
sur la planète depuis que les températures sont prélevées
scientifiquement (1880), a annoncé le 14octobre le Centre
national océanique et atmosphérique américain.
Cinq jours plus tard, le Conseil international pour la science mettait
en garde : le monde va subir davantage de catastrophes naturelles
meurtrières liées à l’accélération
du réchauffement climatique. Emissions de gaz à effet
de serre, pollution de l’air, consommation des ressources
non renouvelables et de l’eau... Comment enclencher les cercles
vertueux de la décroissance tout en garantissant la justice
sociale, sans laquelle l’humanité est condamnée
au désordre ?
Le projet de construction d’une société autonome
et économe rencontre une large adhésion, même
si ses partisans se retrouvent sous des bannières différentes
: décroissance, anti-productivisme, développement
requalifié, voire développement durable. Par exemple,
le slogan d’antiproductivisme développé par
les Verts correspond exactement à ce que les « objecteurs
de croissance », membres du Réseau des objecteurs de
croissance pour un après-développement (Rocad), entendent
par décroissance (1). Même convergence avec la position
d’Attac, qui, dans une de ses brochures, plaide pour «
l’évolution vers une décélération
progressive et raisonnée de la croissance matérielle,
sous conditions sociales précises, comme première
étape vers la décroissance de toutes les formes de
production dévastatrices et prédatrices (2) ».
Réévaluer, reconceptualiser, restructurer, relocaliser,
redistribuer, réduire, réutiliser, recycler : les
huit « r » constituent des objectifs interdépendants
pour enclencher un cercle vertueux. Et, de fait, l’accord
sur les valeurs rendues souhaitables par la nécessaire «
réévaluation » va bien au-delà des partisans
de la décroissance, puisque certains tenants du développement
durable ou du développement alternatif font des propositions
similaires. Les mesures d’autolimitation préconisées,
déjà en 1975, par la Fondation Dag Hammarskjöld
sont les mêmes que celles des tenants de la décroissance
: « Limiter la consommation de viande, plafonner la consommation
de pétrole, utiliser les bâtiments de façon
plus économe, produire des biens de consommation plus durables,
supprimer les voitures particulières, etc. (3). »
Tous s’accordent sur la nécessité d’une
forte réduction de l’empreinte écologique et,
pour le reste, ils souscriraient volontiers à ce que John
Stuart Mill écrivait au milieu du XIXe siècle : «
Toutes les activités humaines qui n’entraînent
pas une consommation déraisonnable de matériaux irremplaçables
ou qui ne dégradent pas d’une manière irréversible
l’environnement pourraient se développer indéfiniment.
En particulier, ces activités que beaucoup considèrent
comme les plus souhaitables et les plus satisfaisantes – éducation,
art, religion, recherche fondamentale, sports et relations humaines
– pourraient devenir florissantes (4). »
Allons plus loin. Au fond, qui est contre la sauvegarde de la planète,
la préservation de l’environnement, la conservation
de la faune et de la flore ? Qui préconise le dérèglement
climatique et la destruction de la couche d’ozone ? En tout
cas, aucun responsable politique. Il se trouve même des chefs
d’entreprise, des cadres supérieurs et des décideurs
économiques favorables à un changement radical d’orientation
pour sauver notre espèce des crises écologique et
sociale.
Il faut donc identifier plus précisément les adversaires
d’un programme politique de décroissance, les obstacles
à sa mise en œuvre et, finalement, la forme politique
que prendrait une société « écocompatible
».
I. Qui sont les « ennemis du peuple » ?
Mettre un visage sur l’adversaire est problématique,
car les entités économiques comme les sociétés
transnationales qui détiennent la réalité du
pouvoir sont, de par leur nature même, incapables de l’exercer
directement. Comme le note Susan Strange, « quelques-unes
des principales responsabilités de l’Etat dans une
économie de marché (...) ne sont plus aujourd’hui
assumées par personne (5) ». D’une part «
big brother » est anonyme, d’autre part la servitude
des sujets y est plus volontaire que jamais, la manipulation de
la publicité étant infiniment plus insidieuse que
celle de la propagande... Comment, dans ces conditions, affronter
politiquement la mégamachine ?
Réponse traditionnelle d’une certaine extrême
gauche : une entité, le « capitalisme », est
la source de tous les blocages et de toutes nos impuissances. La
décroissance est-elle possible sans en sortir (6) ? Dans
la réponse, il importe d’éviter tout dogmatisme,
sous peine de ne pas saisir vraiment les obstacles.
Le Wuppertal Institute s’est ingénié à
proposer nombre de jeux « gagnant-gagnant » entre la
nature et le capital, comme le « scénario NégaWatt
(7) », qui vise à diviser par quatre la consommation
d’énergie en continuant à satisfaire les mêmes
besoins. Taxes, normes, bonus, incitations, subventions judicieuses
pourraient rendre attractifs les comportements vertueux et éviter
ainsi d’importants gaspillages. Par exemple, des systèmes
de rémunération pour les bâtiments, fondés
moins sur le montant des travaux que sur l’efficacité
énergétique des constructions, ont été
expérimentés avec succès en Allemagne. Pour
toute une série de biens (photocopieuses, réfrigérateurs,
voitures, etc.), la location pourrait remplacer la propriété
et éviter ainsi la course effrénée à
la production nouvelle en favorisant un recyclage permanent. Eviterait-on
pour autant l’« effet rebond », c’est-à-dire,
au bout du compte, l’accroissement de la consommation-matière
? Rien n’est moins sûr.
Un capitalisme écocompatible est concevable théoriquement,
mais irréaliste en pratique. Il impliquerait, en effet, une
forte régulation, ne serait-ce que pour imposer la réduction
de l’empreinte écologique. Dominé par des firmes
transnationales géantes, le système d’économie
de marché généralisée ne s’orientera
pas spontanément dans la voie « vertueuse » de
l’écocapitalisme. Les machines à dividendes,
anonymes et fonctionnelles, ne renonceront pas à la prédation
en l’absence de contraintes. Même partisans d’une
autorégulation, leurs responsables n’ont pas les moyens
de l’imposer aux free riders (passagers clandestins), c’est-à-dire
à la grande majorité, obsédée par la
maximisation à court terme de la valeur pour l’actionnaire.
Si une instance détenait ce pouvoir de régulation
(Etat, peuple, syndicat, organisation non gouvernementale, Nations
unies, etc.), elle aurait le pouvoir tout court, et pourrait redéfinir
les règles du jeu social. Elle pourrait, en d’autres
termes, « réinstituer » la société.
Certes, on peut concevoir et souhaiter une certaine limitation
du pouvoir par le pouvoir, comme pendant l’ère des
régulations keynéso-fordistes et social-démocrates.
La lutte des classes semble (provisoirement ?) en panne. Le problème,
c’est que le capital en est sorti vainqueur, a pratiquement
raflé toute la mise, et que nous avons assisté impuissants,
voire indifférents, aux derniers jours de la classe ouvrière
occidentale. Nous vivons le triomphe de l’« omnimarchandisation
» du monde. Le capitalisme généralisé
ne peut pas ne pas détruire la planète comme il détruit
tout ce qui est collectif, les bases imaginaires de la société
de marché reposant sur la démesure et sur la domination
sans frein.
Une société de décroissance ne peut donc pas
se concevoir sans sortir du capitalisme. Toutefois, cette formule
commode désigne une évolution historique qui est tout
sauf simple... L’élimination des capitalistes, l’interdiction
de la propriété privée des biens de production,
l’abolition du rapport salarial ou de la monnaie plongeraient
la société dans le chaos à travers un terrorisme
massif qui ne suffirait pas, pour autant, à détruire
l’imaginaire marchand. Echapper au développement, à
l’économie et à la croissance n’implique
donc pas de renoncer à toutes les institutions sociales que
l’économie a annexées (monnaie, marchés,
et même salariat), mais de les « réenchâsser
» dans une autre logique.
II. Que faire ? Réforme ou révolution ?
Des mesures simples, voire d’apparence anodine, sont susceptibles
d’enclencher les cercles vertueux de la décroissance
(8). Un programme réformiste de transition, tenant en quelques
points, consisterait à tirer les conséquences de bon
sens du diagnostic effectué. Par exemple :
– retrouver une empreinte écologique égale
ou inférieure à une planète, c’est-à-dire
une production matérielle équivalente à celle
des années 1960-1970 ;
– internaliser les coûts de transport ;
– relocaliser les activités ;
– restaurer l’agriculture paysanne ;
– stimuler la « production » de biens relationnels
;
– réduire le gaspillage d’énergie d’un
facteur 4 ;
– pénaliser fortement les dépenses de publicité
;
– décréter un moratoire sur l’innovation
technologique, faire un bilan sérieux, et réorienter
la recherche scientifique et technique en fonction des aspirations
nouvelles.
Au cœur de ce programme, l’internalisation des «
déséconomies externes » (dommages engendrés
par l’activité d’un agent qui en rejette le coût
sur la collectivité), en principe conforme à la théorie
économique orthodoxe, permettrait d’atteindre à
peu près une société de décroissance.
Tous les dysfonctionnements écologiques et sociaux devraient
être à la charge des entreprises qui en sont responsables.
Qu’on imagine l’impact de l’internalisation des
coûts des transports, de l’éducation, de la sécurité,
du chômage, etc., sur le fonctionnement de nos sociétés
! Ces mesures « réformistes » – dont l’économiste
libéral Arthur Cecil Pigou a formulé le principe dès
le début du XXe siècle ! – provoqueraient une
véritable révolution.
Car les entreprises obéissant à la logique capitaliste
seraient largement découragées. On sait déjà
qu’aucune compagnie d’assurances n’accepte de
prendre en charge les risques nucléaire, climatique et ceux
de la pollution par les organismes génétiquement modi-fiés
(OGM). On peut imaginer la paralysie qu’entraînerait
l’obligation de couverture du risque sanitaire, du risque
social (chômage), du risque esthétique. Dans un premier
temps, nombre d’activités n’étant plus
« rentables », le système serait bloqué.
Mais n’est-ce pas précisément là une
preuve supplémentaire de la nécessité d’en
sortir, en même temps qu’une voie de transition possible
vers une société alternative ?
Le programme d’une politique de décroissance est donc
paradoxal, parce que la perspective de mise en œuvre de propositions
réalistes et raisonnables a peu de chances d’être
adoptée, et moins encore d’aboutir, sans une subversion
totale qui passe par la réalisation d’une utopie :
la construction d’une société alternative. Celle-ci,
à son tour, implique des mesures de détail infinies,
soit ce que, précisément, Marx refusait de faire :
la cuisine dans les gargotes de l’avenir. Prenons le nécessaire
démantèlement des sociétés géantes.
Immédiatement surgissent une infinité de questions
: jusqu’à quelle taille ? Mesurée en chiffre
d’affaires, en nombre d’employés ? Comment assumer
les macrosystèmes techniques avec des unités de petites
dimensions ? Faut-il d’emblée exclure certains types
d’activités, certaines modalités (9) ?
Dans tous les cas, d’innombrables et délicats problèmes
de transition se poseraient. Un gigantesque programme de reconversion,
par exemple, pourrait transformer les usines automobiles en fabriques
d’appareils de cogénération énergétique
(10). Grâce à celle-ci, de nombreuses résidences
allemandes sont, d’ores et déjà, productrices
nettes d’électricité au lieu d’être
consommatrices. Bref, ce ne sont pas les solutions qui font défaut,
mais les conditions de leur adoption.
III. Dictature globale ou démocratie locale ?
La croissance est nécessaire aux démocraties consuméristes
car, sans perspective de consommation de masse, les inégalités
seraient insupportables (elles le deviennent déjà
du fait de la crise de l’économie de croissance). La
tendance au nivellement des conditions est le fondement imaginaire
des sociétés modernes. Les inégalités
ne sont acceptées que provisoirement, parce que l’accès
aux biens des privilégiés d’hier se révèle
général aujourd’hui et que, demain, ce qui constitue
encore le luxe sera accessible à tous.
C’est pourquoi beaucoup doutent des capacités des
sociétés dites « démocratiques »
à prendre les mesures qui s’imposent, et ne voient
d’issue aux contraintes que sous une forme d’écocratie
autoritaire : écofascisme ou écototalitarisme. Certains
penseurs des plus hautes sphères de l’Empire y songent
pour sauver le système (11). Confrontées à
la menace d’une remise en cause de leur niveau de vie, les
masses du Nord seraient prêtes à s’abandonner
aux démagogues promettant de le préserver en échange
de leur liberté, fût-ce au prix de l’aggravation
des injustices planétaires et, à terme, bien sûr,
de la liquidation d’une part notable de l’espèce
(12).
Le pari de la décroissance est tout autre : l’attrait
de l’utopie conviviale, combiné avec le poids des contraintes
au changement, est susceptible de favoriser une « décolonisation
de l’imaginaire » et de susciter suffisamment de comportements
vertueux en faveur d’une solution raisonnable : la démocratie
écologique locale.
La revitalisation du local constitue, en effet, une voie de décroissance
sereine beaucoup plus sûrement qu’une problématique
démocratie universelle. Le rêve d’une humanité
unifiée comme condition d’un fonctionnement harmonieux
de la planète provient ainsi de la panoplie des fausses bonnes
idées véhiculées par l’ethnocentrisme
occidental ordinaire. La diversité des cultures est sans
doute la condition d’un commerce social paisible (13).
La démocratie ne peut probablement fonctionner que si la
polis est de petite dimension et fortement ancrée dans ses
valeurs propres (14). La démocratie généralisée,
selon Takis Fotopoulos, suppose une « confédération
de demoi », c’est-à-dire de petites unités
homogènes de 30 000 habitants environ (15). Ce chiffre permet,
d’après lui, de satisfaire localement la plupart des
besoins essentiels. « Il faudra probablement morceler en plusieurs
demoi de nombreuses villes modernes étant donné leur
gigantisme (16). »
On aurait en quelque sorte de petites « républiques
de quartiers », en attendant le réaménagement
du territoire souhaité par Alberto Magnaghi. Ce dernier suppose
« une phase complexe et longue (cinquante ou cent ans) d’“assainissement”,
au cours de laquelle il ne s’agira plus de créer de
nouvelles zones cultivables et de construire de nouvelles voies
de communication en les arrachant aux friches et aux marécages,
mais bien d’assainir et de reconstruire des systèmes
environnementaux et territoriaux dévastés et contaminés
par la présence humaine et, par là même, de
créer une nouvelle géographie (17) ».
Utopie, dira-t-on ? Certes. Mais l’utopie locale est peut-être
plus réaliste qu’on ne le croit, car c’est du
vécu concret des citoyens que procèdent les attentes
et les possibles. « Se présenter aux élections
locales, affirme Takis Fotopoulos, donne la possibilité de
commencer à changer la société par en bas,
ce qui est la seule stratégie démocratique –
contrairement aux méthodes étatistes (qui se proposent
de changer la société par en haut en s’emparant
du pouvoir d’Etat) et aux approches dites de la “société
civile” (qui ne visent pas du tout à changer le système)
(18). »
Dans une vision « pluriversaliste », les rapports entre
les diverses polities au sein du village planétaire pourraient
être réglés par une « démocratie
des cultures ». Loin d’un gouvernement mondial, il s’agirait
d’une instance d’arbitrage minimale entre des polities
souveraines de statuts très divers. « L’alternative
que je cherche à offrir [à un gouvernement mondial],
remarque Raimon Panikkar, serait la biorégion, c’est-à-dire
les régions naturelles où les troupeaux, les plantes,
les animaux, les eaux et les hommes forment un ensemble unique et
harmonieux. (...) Il faudrait arriver à un mythe qui permette
la république universelle sans impliquer ni gouvernement,
ni contrôle, ni police mondiale. Cela requiert un autre type
de rapports entre les biorégions (19). »
Quoi qu’il en soit, la création d’initiatives
locales « démocratiques » est plus « réaliste
» que celle d’une démocratie mondiale. S’il
est exclu de renverser frontalement la domination du capital et
des puissances économiques, reste la possibilité d’entrer
en dissidence. C’est aussi la stratégie des zapatistes
et du sous-commandant Marcos. La reconquête ou la réinvention
des commons (communaux, biens communs, espace communautaire) et
l’auto-organisation de la biorégion du Chiapas constituent
une illustration possible, dans un autre contexte, de la démarche
localiste dissidente (20).
Serge Latouche.
(1) http://www.apres-developpement.org
(2) Attac, Le développement a-t-il un avenir ?, Mille et
une nuits, Paris, 2004, p. 205-206.
(3) Camille Madelain, « Brouillons pour l’avenir »,
Les Nouveaux Cahiers de l’IUED, n° 14, PUF, Paris-Genève,
2003, p. 215.
(4) John Stuart Mill, Principes d’économie politique,
Dalloz, Paris, 1953, p. 297.
(5) Susan Strange, Chi governa l’economia mondiale ? Crisi
dello stato e dispersione del potere, Il Mulino, coll. « Incontri
», Bologne, 1998.
(6) Débat déjà mené dans La Décroissance,
n° 4, Lyon, septembre 2004.
(7) Proposition faite par l’association NégaWatt,
qui rassemble une vingtaine d’experts et de praticiens impliqués
dans la maîtrise de la demande d’énergie et le
développement des énergies renouvelables. Voir www.negawatt.org/index.ht
m
(8) Sans préjudice, par ailleurs, d’autres mesures
de salubrité publique comme la taxation des transactions
financières ou l’instauration d’un revenu maximum.
(9) Ivan Illich pensait qu’il existait des outils conviviaux
et d’autres qui ne l’étaient pas et ne le seraient
jamais : cf. Ivan Illich, La Convivialité, Seuil, Paris,
1973, p. 51.
(10) Cf. Maurizio Pallante, Un futuro senza luce ?, Editori Riuniti,
Rome, 2004.
(11) On en discute le plus sérieusement du monde au sein
d’une société semi-secrète de l’élite
planétaire, le groupe de Bilderberg.
(12) Cf. William Stanton, The Rapid growth of Human Population,
1750-2000. Histories, Consequences, Issues, Nation by Nation, Multi-Science
Publishing, Brentwood, 2003.
(13) Voir le dernier chapitre de Serge Latouche, Justice sans limites,
Fayard, Paris, 2003.
(14) Takis Fotopoulos, Vers une démocratie générale.
Une démocratie directe, économique, écologique
et sociale, Seuil, Paris, 2001, p. 115.
(15) Dans la Grèce antique, l’espace naturel de la
politique est la cité, qui elle-même regroupe quartiers
et villages.
(16) Takis Fotopoulos, op. cit, p. 215.
(17) Alberto Magnaghi, Le projet local, Mardaga, Bruxelles, 2003,
p. 38.
(18) Takis Fotopoulos, op. cit., p. 241.
(19) Raimon Pannikar, Politica e interculturalità, L’Altrapagina,
Città di Castello, 1995, p. 22-23.
(20) C’est en tout cas l’analyse qu’en fait Gustavo
Esteva dans Celebration of Zapatismo, Multiversity and Citizens
International, Penang (Malaisie), 2004.
LE MONDE DIPLOMATIQUE | novembre 2005 | Pages 1, 26 et 27
http://www.monde-diplomatique.fr/2005/11/LATOUCHE/12900
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